dimanche 28 décembre 2014

2° Partie

DU BAN DE JALHAY


Aperçu historique des deux Seigneuries Jalhay et Surister


  Le territoire nommé Jalhea ou Jalhay se trouva partagé en deux fiefs  principaux, ils formèrent un ensemble qui fut appelé Ban. Le fief, comme on sait, est un espace de terrain octroyé par un seigneur ou un souverain à ceux qui l'avaient servi vaillamment, lesquels, en retour, devaient au donateur : serment de fidélité, le servir en ses luttes et déposer une somme d'argent afin de concourir à la rançon du chef si celui-ci venait à être prisonnier.
  A tel domaine était attaché, en général, le droit de juridiction. D'après les lois franques, le pays appartenait au vainqueur.
Charles-Martel (Charles “The Hammer”)
Selon notre historien Detrooz, Charles Martel, ce fils d'Alpaïde et de Pépin, après la bataille d'Amblève, donna le comté de Sichard à Guidon d'Amblève, en 717, et fonda les seigneuries de Surister, Sart, Jehanster et Troisfontaines. D'alors peut bien dater la subdivision de notre sol en bans.
  
D'abord la possession fut accordée aux familles jusqu'au 7° degré, puis la continuation se poursuivant, les occupants y construisirent des châteaux, dont ils prirent le nom ou auxquels ils donnèrent le leur.
  Jean d'Outremeuse rapporte que Charles Martel, après sa dite victoire, fit visite à Saint-Hubert, alors à Maestricht, et octroya des dons terriens à plusieurs seigneurs qu'il cite. C'était en Belgique principalement que ce héros recrutait ses armées 
  Celui dont le bras invincible sut préserver l'Europe du joug musulman était, selon toutes les probabilités, né à Theux en 695, d'où son surnom de Theutide, et il dût être heureux d'avoir à récompenser, comme ci-dessus, peut-être des amis d'enfance.
  D'entre les deux domaines nobles dont il s'agit, il sera peut-être impossible d'établir la primauté, c'est-à-dire à savoir lequel des deux bannerets les occupant a donné le titre de ban à leur sol.
  Quoi qu'il ait été dit au début de la présente notice, voici quelques détails rencontrés depuis sur divers sujets y ayant rapport.

Jalhea ou Jalhay ou Jalheau

  Son sol possède des traces d'une haute antiquité, est traversé par une grand'route, antique selon toute apparence, et vit s'élever des travaux intéressants.
  Son nom fut patronymique de bonne heure, un Henri de Jalhea était châtelain de Franchimont en 1336.
  Un acte de la Cour cite, en 1445, un Pirnay de Jalhea, fils de Henri ; en 1474, un de Jalhea était prieur de l'abbaye Saint-Laurent, à Liège.
  Au siècle suivant, ce nom était porté par plusieurs fa-milles distinguées, attachées à des offices de premier rang.
  Bien des faits mémorables aspirent à être cités, espérons qu'ils verront le jour grâce à l'essaim de jeunes savants qui s'éveillent en nos parages. En avant, chère jeunesse, pour la glorification des ancêtres.
  Le célèbre généalogiste Gilles Lefort, né à Verviers au XVIIe siècle, s'est livré avec passion à l'étude des familles du pays et a mérité la plus vive reconnaissance. D'après ce maître, on dût la construction du château de Jalhay à Jean Groulart, dit premier du nom, en 1450.
Ernest de Baviere (1554-1612) Eveque de Liege (1581)
   Le nom du bourg qui nous occupe se trouva très bien porté; ses dames eurent grande renommée: le Sgr François de Fraipont, échevin de Liège, conseiller du Prince, épousa Jeanne de Jalhea, fille de Gilles (ou Egide) et de Marie de Marneffe, fille d'Olivier. François mourut en 1580 et sa dame en 1608.
  Marie, leur fille aînée, fut mariée à Georges de Méan, Sgr de Méan, Bossus, Tahier, etc., Btre de Liège en 1587, membre des Etats du pays, conseiller du Conseil ordinaire et du Conseil privé du Prince. Veuf après un an de mariage, il devint chanoine prébendier de Saint-Lambert et chancelier du Prince.
  La seconde des filles de François de Fraipont, appelée Anne, fut mariée à Winand de Miche, fils du Btre de Liège de 1560, et Btre lui-même en 1607.
  En suite d'une contestation avec le chancelier son successeur, il se vit enfermé à Franchimont d'où sautant d'une fenêtre, il mourut sur place.
  La troisième des filles de François, Catherine, eut aussi pour mari un Btre de Liège : Jean-Mathieu de la Haye, dit de Sany, qui siégea en 1614 et 1620.
  
Des bourgmestres de Verviers s'unirent à des dames de la famille Groulart, dont :
1582. Bertrand Loys (ou Louis) qui épousa Catherine, fille de Jean IV, veuve d'un docteur verviétois très renommé : Laurent Delcour, aussi échevin de Verviers. 
1630. Gilles Lovegné, époux d'Anne de Groulart. 
1632. Poncelet de Presseux, époux de Marie.
1634. Gérard Hauzeur, époux d'Anne, qui vécut environ cent ans, dit l'obituaire de Jalhay, où elle mourut.
1556. Michel Jalhea, chanoine chapelain de St-Denis, à Liège, donna sa maison, sise Longue rue en Ile, à Liège, aux chapelains de son église, où était aussi chanoine Symon de Jalhea.
L'ancien graveur Dufour était surnommé Jalhea, ce dont une coquille d'impression a fait Salsea.
1576.  Michel et Simon de Jalhea étaient chapelains de St-Paul, à Liège.
Jean Racket, conseiller du Prince, épousa Catherine de Jalhea ; il mourut en 1579.
15xx.  « Les frères Hieronymites, à Liège, cèdent à Gilles-Remacle Charpentier et à Lambert Jalheal, un édifice condist la grande et vieille Ecole, sur les rives de la Meuse, pour une rente de trois carolus d'or. »

 Au sujet de ce nom, en 1766, le chanoine tréfoncier Charles Jalheau, qui réédita le Miroir des Nobles de la Hesbaye, demandait au recteur de l'église de Bra, P. J. Arnoldy, renseignements sur sa famille, la réponse fut : 
« Elle y existe à Bra, avec distinction, depuis l'époque la plus reculée ; le bisaïeul du requérant y était le chef (mayeur) du ban de Bra, époux de Jeanne Caber, morte en 1708, leur fils Pontiane-Ferdinand, né en 1696, lui succéda, et le fils de celui-ci, Jean-François, fit de même à son tour. Tous enterrés dans l'église de Bra ».

Parmi le Ban de Jalhay se trouvaient neuf terres dites féodales ou de fief, que le wallon nommait bèns dè fy (biens de fief) ; au XVIIIe siècle, chacun payait au trésor, de cens annuel, 3 fl. 16 sous.
Constructions citées, par des documents locaux, comme ayant existé à Jalhay : Hôpital, Chapelle,  Eglise, Fort, Vieille Tour, Grande Maison, Maison Forte, Tour Forte, Château Fort.
  
Parmi les archives du bourg, dont les plus anciens des actes remontent à 1450, ces susdits titres se présentent, mais sans trop spécifier d'emplacement. De là, difficulté à savoir s'il s'agit d'autant d'édifices. Pour les deux derniers, un texte paraît certifier qu'ils se trouvaient à proximité l'un de l'autre.
En 1600 se dressait dans son bel aspect féodal, le château précité. 
En 1625. L'administration le fit restaurer de manière à servir à la défense du bourg.
En 1835, il en existait encore une belle partie de la base, en pierres taillées, d'assises très régulières, ayant en regard, au Sud, le chœur de l'église. D'anciens habitants disaient les deux constructions reliées par un souterrain.

  Ces ruines, étalées sur le grand chemin, présentaient un beau bloc carré de sept mètres et d'autant de hauteur. Près de son angle Nord-Est, s'ouvrait, rez terre, une porte d'environ trois mètres de haut sur deux et demi, arquée en accolade, à moulures robustes partant du sol et l'encadrant.
  A l'opposé de la façade s'ouvrait une baie, oblongue, légèrement arquée, à deux ou trois mètres du sol, éclairant une salle de famille, où se trouvait la belle cheminée en marbre rouge et brun, de Limbourg, armoriée, surmontée d'un bas-relief de même, représentant le Calvaire. Il s'élève sur un socle aux armoiries des Groulart, des Simon de Surister, accompagnant une Dame et un chevalier, agenouillés aux pieds du Crucifix. (Des armoiries, il sera question ci-après.)
  
Au mur extérieur Ouest du bloc dont il s'agit, s'accrochait un escalier en pierre allant à ce qui fut le 1er étage, lequel n'était plus représenté que par les montants en pierre de deux hautes fenêtres géminées, sans leurs linteaux. La teinte très claire et uniforme des pierres donnait à ces restes un aspect tout neuf.
  La famille de Gerlache alliée aux de Groulart, en était propriétaire en 1835, lorsque l'incendie rasa, on peut le dire, le bourg, et, dans sa bienfaisance, pour engager aux reconstructions, elle permit de démolir, tout en se réservant la dite cheminée, qui fut conduite au château de St-Mard, prés de Virton. Alors, feu M. le colonel Auguste de Groulart l'ayant désirée, elle vint en sa demeure à Esneux. A la mort de sa Dame, cette oeuvre se vit mener à Liège où l'un des attachés à son lignage, M. le docteur Henri Jean, professeur à l'Université, la fit incruster élégamment dans l'une des salles de son bien intéressant musée de famille, d'où il eut l'obligeance extrême de nous faire tenir une excellente photographie, dont nous donnons la reproduction à la fin du volume.
  Quant au couronnement ou bas-relief représentant le Calvaire, il existe encore à Jalhay, dans la maison Darimont, qui se trouvait en face du château disparu.
  
Ces objets sont une preuve, nous paraît-il, que cette demeure ne subit pas d'atteintes par le traité de paix imposé par Charles le Té
La Montagne de Bueren (Liege) qu'auraient gravi
les 600 Franchimontois
méraire
 aux vaincus de 1468, et portant en son art. 17 : « Seront confisqués au profit de Monseigneur de Liège, les héritages, terres et seigneuries, situés hors la banlieue de la Cité, appartenant à ceux qui ont tenu parti contraire à lui ».
  La conservation du château de Jalhay, qui venait pour ainsi dire d'être élevé, fut certes due à l'absence du maître.
  Cependant, par un acte du 28 novembre, Charles remit aux habitants de la terre et chatellerie de Franchimont, les délits, etc., dont ils se sont rendus coupables à condition, entre autres, « qu'ils démoliront endéans un mois, tous les boulevards et forts quelconques, et qu'ils déposeront en mains de ses lieutenants : tous leurs bâtons à poudre, arbalèttes, crennequins, bâtons à mains et armures de toute espèce, sans pouvoir jamais en avoir d'autres, qu'avec la permission du duc ».
  
Groulart put évoquer comme sauvegarde de s'être retiré en France pendant les jours terribles.
  Un certain temps, vu sans doute l'absence au bourg de personnages pouvant prendre le titre de seigneur de Jalhay, les chefs de la Cour se l'attribuèrent ; enfin en 1772, ce seigneuriat fut accordé à l'un des principaux propriétaires du  bourg, le chanoine tréfoncier Pierre-François de Lantremange, comme on sait. (Voir 1re partie, p. 189.)
  Nonobstant, les anciens possesseurs y continuèrent des droits, comme suit. Jalhay était tenu à relief pour ses eaux, d'après le résumé que voici, disant aussi quel était l'enchevêtrement des rapports entre les deux seigneuries du ban. 
Reliefs du Fief de Jalhea, Rehaussement et affirmation de droits de propriété
  « L'an 1481, 24e jour de janvier, relevèrent tenir de très redouté Seigneur et Prince, Monseigneur de Liège : Jean Groulart le vieil, et Johan le jeune son fils, le vivier en Jalhea, parmi payant au jour St-Étienne, lendemain de Noël, un chapon et dix deniers bonés . »
  L'an 1508, 14 mars, « Jehenne Veuve Jean Groulart releva le vivier dessous l'église de Jalhea et l'eau de la  fontaine Winand, parmi payant un schaphan valissant VIII »ai-dans de 4 aidans chacun ». (Un snaphan (sic) est un chapon en wallon.) (Les pièces de cuivre de 4 aidans formaient un sou de Liège, nommé gros patar.)
  Une lettre de 1566, portant le cachet de l'écoutète, adressée au Rd P. Hubert Groulart, à Liège, contient plusieurs reliefs, dont est le suivant.
  Pirotte Groulart de Weismes et Deloye payent chacun trois suaxhames; le second devait aussi un cens seignerial, sur la terre dite Clisor Deloye.
  1580. Les mêmes, représentant Pirotte Groulart, et Jean Groulart, relèvent « les dits vivier et eau ».
Même devoir se rendait en 1594, lorsqu'il fut contesté, au receveur du Prince, « par Bertrand Loys (ou Louis), dit le tindeur, de Verviers, époux de Catherine Groulart ».
Concernant ces reliefs, un écrit porte que « plusieurs payes et letrages ont été perdus par guerres et brûlemens ».
  1685. Jean de Groulart, Sgr de Sosnes, rachète les droits aliénés par son oncle, sur le fief et la tour. Il mourut à Hervasange et fut inhumé à l'abbaye de Differdange.
  Leurs possessions au ban eurent fin comme suit:
  1744. Jean-Baptiste-Antoine de Groulart, de Jalhay, seigneur de Sosnes, recueillit ce qui était de biens, dîmes et droits de sa famille, en fit aveu à Liège pour les deux fiefs.
  1786. Sa fille aînée, Marie-Marguerite, fut mariée à son cousin germain, François de Gerlache, seigneur de Gomery, qui fit relief au nom de sa dame et mourut en 1791.
Son fils, Jean-Baptiste-Anne de Gerlache, dit de Waillemont, hérita « notamment de la vieille tour » et mourut en 1833, la léguant à son fils Eugène de Gerlache, lequel, destiné aux ambassades, entra dans la Compagnie de Jésus. Son oncle et tuteur était le baron Constantin de Gerlache, président du Congrès, premier président de la Cour de cassation, grand cordon de l'Ordre de Léopold, etc., etc., mort en 1871.
Seigneurie de Surister
  Son sol, tout amène, s'étale au Nord-Ouest de celui du chef ban et se voit aujourd'hui titré de paroissial et de communal. 
  Son nom paraît signifier habitation ou établissement, Ster, de Suri (nom de famille).
  Elle posséda un château d'origine bien intéressante, comme il vient d'être dit en parlant de Jalhay ; la tradition veut que le premier lot de ce terrain la composant, ait été de cent bonniers.
  Il y était joint une cour foncière ayant Mayeur, échevins et dite des tenans, ne s'occupant que d'affaires concernant les fonds, et tenue à hommage envers le Prince de Liège.
  Le receveur des taxes féodales y percevait annuellement 4 fl., portés à 12 en 1651, comme taille imposée à la noblesse.
  Pour le personnel, cette cour était justiciable de celle de Jalhay.
  Cependant, était-ce réminiscence d'un droit ancien? En 1664, le Sgr Stephan de Groulart, habitant Middelbourg, dont il fut conseiller, écrivit : « Aux très aimés et prudents Mayeur et Echevins de Surister, un meurtre ayant été commis en la juridiction, je réclame mes droits  ».
  On ne voit ce qui put en résulter.
  Les seigneurs y étaient tréfonciers, c'est-à-dire possesseurs du terrain ou sol, et du tréfond ou sous sol, avantage précieux au temps où l'industrie métallurgique y florissait. Alors, selon Detrooz, s'y voyaient douze hôtelleries, situation bien possible en telles circonstances.
A propos d'anciens Seigneurs
  On comprend l'importance que durent posséder le ban et ses alentours au temps où Charlemagne posa son trône à Aix-la-Chapelle et le foyer de ses plaisirs cynégétiques (« mener des chiens ») à Montjoie, mais de nos châtelains d'alors peu sont connus.
  Cependant la tradition a conservé comme noms de familles anciennes et puissantes au ban ceux des Rifflaire, auxquels on attribue la construction du chemin reliant Surister et Jalhay nommé encore : Voye des Raffly. Des Rafflaire furent imposés en 1468; alors primaient aussi les Malloir ou Mallewer et les Roidkin, lesquels paraissent appartenir à Surister, Ernotte ou Arnoud Goblet de Jalhay à l'autre localité.
  En 1474, Jean Groulart II réglait des affaires concernant sa chatellenie avec le Seigneur Wathelet d'Oneux, possesseur du village de ce nom, près de Theux.
  L'alliance des deux familles principales du ban, de Surister et Jalhay, fut très favorable à ces deux seigneuries, car dans le cours de trois siècles et demi ne se rencontre ombre de contestations entre elles.
  Ces seigneurs de Surister furent aussi des personnages d'un vrai mérite, s'occupant des armes, dont ils tinrent souvent les premiers grades pour la milice du ban, et dévoués aux principales charges des deux cours de justice, à l'église, à l'administration et à l'industrie métallurgique. Ils desservirent aussi la Haute foresterie héréditaire, la charge de Haut veneur, etc.
  L'un d'eux, Nicolas, s'établit fabricant de draps à Verviers; il y florissait en 1594, rue des Raines, aujourd'hui n° 70, où juste deux siècles après, habitait, fortunée, l'une de ses descendantes probablement: Mlle de Groulart.
  Voir les intéressantes et belles généalogies de cette si honorable lignée dont ici n'est qu'un faible abrégé .
La famille de Groulart finit par primer dans les deux domaines et ses deux branches, dont la cadette était dite de Jalhay, s'unirent entre elles : « Pirotte Groular de Jalheau épousa Damoiselle Caterine, fille de Jean Groular », suivant un relief de la haute foresterie de 1568.
Une Famille des Seigneurs de Surister y ayant siégé près de trois siècles et demi, de 1419 à, 1768.
Vu le nombre de forges et fonderies qui parsemèrent le Franchimont et aussi les masses de scories y gisant, il faut  
que le minerai y ait été d'une grande abondance, mais seulement à fleur de sol, d'après les découvertes faites jusqu'à ce jour.
  Surister eut l'heureuse chance de voir s'y fixer, vers 1360, un explorateur d'un beau mérite et dont la descendance devait aussi honorer longtemps ce fief :
  C'était Messire Jean (?) Groular ou Groulart, gentilhomme breton, des environs de Dinan (France, côtes du Nord). Il eut deux fils et des filles, l'un fut chanoine à Liège et le second, né vers 1382, épousa une dame de la famille des seigneurs de Surister.
  Le père mourut en 1404, laissant de nombreux terrains et dont la liste suivra bientôt.
  Quant à son petit-fils, Lefort le nomme Jean, 1er du nom, né en 1420, il épousa en 1445 la fille d'Ernotte ou Arnould Goblet de Jalheau, que tout semble désigner comme l'un des principaux seigneurs du pays. Jean 1er fit construire à Jalhay, vers 1450, un château, dit aussi « tour forte », en pierres taillées, d'assises très régulières. Ses ruines firent bonne figure jusqu'en 1835. Cet édifice avait sans doute procuré à son auteur son surnom de Groulart de Jalheau, lequel eut deux enfants : Jean qui suit et Isabelle, celle-ci mariée en 1474 : 1° à Mathieu-Ernotte de Jalheau, mort en 1479 ; 2° en 1482, à Jean d'Arimont, de Jalhay.
  Jean II, né vers 1452, à Jalhay, s'expatria pendant la tourmente de 1468 ; deux ans après, il reparut avec titres de Sgr et mayeur de Surister; en 1474, il fit au Prince relief de ce fief; en 1497, de celui d'Andrimont. Il posséda aussi les moulins de Verviers et de Jalhay.
  Il fut receveur du Franchimont, échevin de Theux, greffier de Jalhay et haut forestier du ban.
  Ces titres en avaient fait un personnage très important; il avait épousé en 1482, Marie-Jehène (wallon de Marie-Jeanne), fille de Jean Thomeson, chevalier, châtelain et gouverneur du Franchimont de 1477 à 1489, lequel était né à Juslenville, et dit Thomeson de Theux.
  Jean II mourut subitement en revenant de Theux, sur le chemin, à Surister, et sur ce point son fils Jean III fit élever, en 1519, un monument nommé « la belle croix de pierre », aujourd'hui disparue. 
  Sa veuve, en 1505, épousa en secondes noces H. Roidkin, de Surister, assassiné en 1516.
  Jean III et Pirot, son frère, firent relief ensemble, et le premier procura même acte seul en 1505, étant aussi mayeur de Jalhay et haut forestier du ban.
  Jean III, en 1550, transporta Surister à Jean, son fils aîné, sauf un quart qui devait se partager entre ses trois autres fils, s'en réservant toutefois la jouissance sa vie durant, ainsi qu'à sa femme.
  Il fit élever la première église importante connue à Jalhay, mourut en 1556 et y fut inhumé sous une grande dalle de marbre rouge et blanc, posée au pied de l'autel principal et portant ces mots : Chi gesi et repose Johan Groulart, fondateur de test presente chapelle qui trépassa l'an 1556, le 26 décembre. R. I. P. Son nom seul s'y trouvait.
  En 1717, la présence de cette tombe fut attestée par les autorités et procès-verbal.
  Le don de cette église a pu valoir aussi à son auteur le surnom de Groulart de Jalheau ; il avait épousé 1°Jeanne; 2° En 1506 : Isabelle Simon fille de Pierre Simon de Surister, décédée en 1561, laissant sept enfants, dont : Jean, Pierre, Thomeson, Michel, chefs de différentes branches.
  Du premier mariage étaient nées deux filles : Jeanne, mariée à Philippe de Neufforge, mayeur d'Aywaille, et Marie à Henri Blancheteste, de Limbourg.
  Jean 1V, aîné de Jean III, né en 1506, époux d'Isabelle de Werixhas, de Fléron (1541), fut échevin de Jalhay, mourut en 1574. Sa dame en 1597, laissant sept enfants : Pirot ou Pierre, Jean, François, Isabeau, mariée à Melchior Blancheteste, de Dolhain; Catherine, épousa: 1° en 1573 Laurent Delcour, chirurgien renommé et échevin de Verviers ; 2° Louys Bertrand, qui fut bourgmestre de Verviers ; Marie, mariée 1° à Melchior Blanchetète de Dolhain, 2° à Mathieu-Noël de Presseux, bourgmestre de Verviers; Isabeau épouse en 1608 Jean le Rosseau de Nayowe (Eupen).
  Pirot, né en 1542, épousa Marguerite de Fiez, fille de Mansuet de Fiez et de Jeanne d'Orjo ; il reçut le château de Jalhay et la moitié de ce fief, ce qui le faisait dire « seigneur en partie ».
  La plus jeune de ses sœurs, Aylîd, eut pour époux Henri Remacle de Stembert, haut voué du ban de Verviers.
  Jean V épousa Marie Racket, fille de Jean de Sart, dit de Eupen.
  Jean VI mourut à Middelbourg en 1603, où son fils Stéphan (ou Etienne) 1er, fut conseiller de régence en 1604 et y mourut vers 1639, ayant son fils pour successeur.
  Dès lors, cette famille habita la Hollande.
  Jean VII devint écoutète ou mayeur souverain de la Cour de Maestricht, Bailli du comté de Vroenhoff, etc., épousa Cornélia de Weede, fille de l'un des seigneurs des Etats de Hollande. Un des fils, Etienne II de Groulart, né en 1630, épousa Aléyde de Gans, petite-fille de N. de Gans, baron de Puttlits. Il succéda à Maestricht à tous les offices de son père, qui paraît être mort en 1664, vu le relief de sa seigneurie par sa dame. Surister eut pour administrateur Jean-Claude Deschamps, greffier du conseil ordinaire de Son Altesse de Liège.
  Etienne II eut trois enfants : Jean-Guillaume, né en 1662, Philippe en 1664, et Jeanne-Cornélie en 1666.
  Le second épousa, en 1692, Jacqueline Tromp, que l'on croit être de la famille des célèbres amiraux néerlandais et devint bourgmestre de Bois-le-Duc.
La petite-fille de l'Ecoutète Jean VII, Jacqueline-Adrienne de Groulart, née en 1731, fut mariée deux fois à des officiers au service de la Hollande : 1° à N. de Scheydt; 2° au baron de Grafenriedt. Devenue propriétaire de Surister, qui tombait ainsi en quenouille, le 16 août 1768 elle la céda définitivement à Georges-Albert de Goer de Herve, né à Liège en 1724, fils de Georges Mathieu et d'Anne-Jeanne-Thérèse de Grady; il était arrière petit-fils de Henri-Thomas de Goer de Herve, né à Verviers en 1648. Le nouveau seigneur était chevalier du St-Empire, seigneur de Jehanster, comme son père et son aïeul (titre obtenu en 1705), fut Bre de Liège en 1763, et conseiller de S. A. dans la Chambre des Finances.
  Il avait épousé en 1757 Lambertine-Angeline, baronne de Haxhe et du St Empire, Dame de Bierset et de Russon ; fit relief en 1766 et 1768 . Il mourut à Liège le 1 er juillet 1783 ; sa dame lui survécut. 
   En 1786, succéda Thomas-Georges de Goer de Herve, né à Liège le 5 juillet 1758, chevalier du St Empire, conseiller de la Chambre des comptes, Sgr de Jehanster, Nederheym, Paisve, Frère, Wihogne, avait épousé dans la cathédrale St-Lambert, Marie-Anne-Marguerite, baronne de Sockem et du St Empire, soeur d'Antoine-Casimir, évêque de Canope et suffragant de Liège.
  Thomas-Georges mourut le 23 mai 1807, sa dame le 6 décembre 1849.
  Trois de leurs enfants s'éteignirent jeunes, la fille cadette Eugénie-Marie-Louise, née en 1796, fut mariée en 1814 à Charles-Ernest-Joseph-Fortuné baron de Senzeilles, né en 1790. Elle mourut le 5 octobre 1862 et lui le 30 septembre 1866. Etant Sgr. de divers lieux, mais non de Surister dont le château avait été démoli en 1789, et sur son emplacement avec ses matériaux, s'éleva une chapelle modeste et convenable remplacée depuis par une église dont il sera parlé.
  Ainsi disparut ce castel carlovingien, auquel Charles Martel avait pu contribuer, et que Charlemagne, siégeant à Aix-la-Chapelle, avait pu visiter, pendant ses chevauchées au travers de nos fagnes et de nos forêts, si chères à ces puissants et fiers Nemrods.
  Jean de Groulart, fils de Jean IV, épousa Gilette-Marie Wadrier, de Jalhay, fut seigneur de Sosne, au Luxembourg, en 1692, et en partie de Gomery. De deux lits, il eut neuf enfants. Son petit-fils, Jean-Baptiste-Antoine, seigneur de Sosne, eut une fille, Marie-Marguerite, qui fut mariée en 1744 à son cousin germain François de Gerlache seigneur de Gomery, comme on a. vu.
  Une fille de Jean-Georges de Groulard et d'Everardine de Harre : Charlotte, entrant à Munsterbilsen, présenta pour ses huit quartiers de noblesse : Groulart, Hayon, Munderscheydt, Briederbach, Harre, Neufforge, Cheoux, Cassai.
Possessions de la Famille Groulard Seigneurs de Surister, au début du XVe ou du XVIe siècle.
La pièce suivante, reproduite telle quelle (sauf quelques mots explicatifs), est sans ponctuation ni accents ; rappelle
en son orthographe du XVe siècle et contient plusieurs noms de lieux-dits, non cités dans les autres documents de Jalhay. Malheureusement la date manque du chiffre des centaines est altéré, mais il nous paraît pouvoir être un 4. D’après la teneur du texte, etre porté au premier arrivé parmi nous de cette famille, mort vers 1404 ou 1409, d'après des archives. Et par un singulier rapprochement, son descendant nommé Jean, époux de la fille du châtelain de Franchimont, mourut très opulent en l'année 1504. Enfin, cette particularité d'acte s'exprime comme suit :
« I 05 Sensuive tout piech deritances auqueil pouroient avoir les Groulardt le mectal asavoier en heluver (Helivier).
Item premierement tout le bresune (brèsène, brasserie) Marseill qui tiennent les heurs (hoirs) Gille Hanster tout à Groulardt sains riens reserve
» Item que le dit Groular ont la moiety du mectall a pre (au pré) Thomchon Berthoulet
Item dedans ung petit piech de pre qui souloit estre a Thoumas le Lombar lequeil tient Thoumchon Jacq sains riens reserve
Item ung pre que tient ayelly peronne tout sains rien reserve
Item Tous les champs a Ru qui vienent de Henry Roiekain lesquels tient pour le présent Thoumson Bierthoulet tout au dit groular excepte la pt (part) Hubier Roietkin
Item dedans le champs Michot la moiety a groular et l'autre a Malwert
Item dedans tous le pre Broucke tout à groular sans riens reserve lequel tient Thoumchon Bierthoulet et Pircho de charneux
Item dendens le grand champs Collet et le champs ckoiucq tout le mectail sains riens reserve
Item ung pre rappelant le Wendain Reu tout a Groulardt sains rien reserve
Item do deins (dedans) le petty Wendaime Reu Henry Roietkin tout à Groulardt excepte la pt Hubiert 1equeil heritaige tienent les enffans Collet
Item les fange lequeil tienent les enffans Collet ont le groular la moiety et le Racquet l'autre moiety

item les Bouffaix preaez tout à Groulardt sains riens reserve
item ung piech deritaiges se appelant la Carmier les deux tierche a Groulardt lautre tierche appartient al fem Collet et lautre moity a Racquet
Item le Reusse Malwert le Groulart la moity et le Malwert lautre moiety
Item tous les champs lawllet tout a groular sains riens reserve
item Encoure un pre s'appeillant le pre Thomas le Lombar lequeil tienent les heurs (héritiers) Gille Hanster tout a Groular sains riens reserve
item le pre en Reu Hendricq tout a Groular sains riens reserve lequel tient grigoier Pirot Johan Henry
Item encoure ung piech de pre lequel tient Michy Tourment asavoier de mesure hirtaige Hendrich tout a Groulart
item encoure ung prest quy tient la feme gille Hendricque ossy a Groulart
item dedains lepre Jehon gaede semblablement a Groulardt »
Reliefs de la Seigneurie de Surister par le Seigneur et les sujets
  Une lettre de 1666, adressée au R. P. Hubert Groulart, Dominicain à Liège et portant le cachet de Jean Groulart de Maestricht, en indique plusieurs, dont suivent deux textes : l'un pour le maître et l'autre pour les masuirs.
1566
« Relieff et homaige fait pardevant nous les lieutenant et hommes de la Court féodale de lévesque de Liège, l'an quinse cens et soissante siex, le vingtetroixeme jour du mois d'Avril.
Johan Groular de Jalhea, fil feu Johan Groular, personnellement constitué, par devant nous relevat propriétairement, par les trespas de ses père et mère, le fieff con dist de Surister avec toutes ses appendices et appartenances, montant i celluy fief par an à traize griffons et quattre muyds d'avoine de rente. Auquel fieff le dit Johan, y at court jurée et y mettre maire et tennans, mouvans en fieff de notre Révé‑
rendissime seigneur et prince Mgr de Liége et de sa cathédrale engliese, sy enfist, le dit Johan Groular, les seriment féaulté et homaige deyus et accoustumez scelon lusance de la court féodale, sauve en ce à notre dit Ser et Prince, puissance d'agréer, et le bon droit de chacun ; et fut mis en la garde des hommes de la dite cour, présents ad ce : Tiry de Velroux, soublieutenant ; hommes : Mre Johan Racket, licentieit ens loix, Jacque Obrecht et Nicolas Michel.
(signé) Mawet per cop. p. Voesbergh.
Relief fait par des habitants
  « A Monsieur Groulart, Seigneur de Surister, Souverain Mayeur de Maestricht, touchant les reliff qu'ont toujours fait les mannans de Surister ses subjects en faveur et recognoissance de ses anchestres et devanciers, l'an 1598 le 10e jour de fébvrier,
  Déclaration faite par devant nous la court du fief de Surister : Maire Werre, eschevins Bartholet de champs, Johan Blancheteste, Bartholet Grégoire, et Johan Jacq. Laendroit Comparut honorable Franck Groulart, partie faisant pour honorable Johan Groulart son frère, enfans légitimes de feu honorable Jehan Groulart, le jeune, engendrés en honneste Damelle Marie Racket, leur mère, remonstrant que par le trépas de feu leur père et d'honorable Johan Groulart, l'aisné, et de feu Damelle Isabeau de Werixhas, leurs grands père et mère, le dit Johan, comme fils aisné du dit Groulart, le jeune, serait par les trépas avant dits, succédé et parvenu au fief et Srie de village et terroir de Surister avecq ses appendices et appartenances, et dequel fieff et Srie il le dit Franck, au nom de son dit frère, auroit obtenu ban et reliff selon loy, par devant les gens et hommes féodalz de son Alteze en son Evesché de Liége, suivant quoy il, au nom dit, aux charges et constitutions qu'il disait avoir ou porter du dit Johan son frère désiroit d'avoir arrier Reliff et recognoissance des manans subjects du dit Surister et aultres, qui ont (chascun en son espèce) héritages, gissans et repozans en bornes et limittes du dit fieff de Surister. Ayant à cent effect par devant nous, comme par devant court treffonsière du dit fieff et seigneurie, fait comparoir les mannans ou subjects de la dite seigneurie, et Franck, au nom du seigneur susdit, faict de (leur) faire, sans préjudice de tous droits et actions que au dit seigneur de Surister soyent à spetter et appartenir, oultre la simple recognoissance et Reliff que par 1es soubescripts se pourront faire, ains de pouvoir en temps et lieux non seulement faire remesurre de leurs héritages, et recevoir ce que de raison au dit Sr debverat de droit appartenir, ensemble repetter ung cens de l'année avec le dit Relitf s'il le treuve en conseil. »
Suivent des noms.
Le Perron national liégeois érigé à Surister en 1465
  Longtemps nous avions cru le Perron — emblème national liégeois — avoir existé à Jalhay, comme étant le chef-lieu (ainsi qu'à Theux, Sart, Spa et Verviers) ; vu aussi la présence de son église et de sa haute cour de justice, et quoique Detroz eut cité le fait, ce qui était correct, comme on va voir.
  Un jour, étant à Surister et rencontrant un vieillard, je lui demanda où le perron du ban avait existé : il répondit :
« Ici même ».  En avez-vous une preuve? — « Certes, je l'ai vu démolir, voilà un seuil qui lui appartint. Alors un sieur Grégoire  réparait sa maison et il prit l'une des marches de la base pour lui servir de seuil. » Et vraiment, elle n'était pas en proportion avec la porte, pour la longueur.
  Ayant demandé aussi ce que l'on avait fait de la colonne, ce brave dit encore : « Il n'en existe plus qu'un morceau servant d'échelier dans le chemin des Baches », où il eut l'obligeance de nous conduire ; et là se trouvait une partie d'un fût de colonne à pans.
  Pour plus de certitude: à demande encore s'il connaissait l'emplacement de l'objet en question, cet obligeant reprit : Je vais m'y planter », et il alla se mettre à deux ou trois mètres en avant de la porte de la chapelle, qui avait été 
bâtie sur l'emplacement et avec les pierres du château en 1789.
  Le droit de posséder le perron peut valoir une suprématie pour Surister, rien ne l'explique encore, cependant à cette dite époque on tenait fortement à telle prérogative, et celle-ci devait être bien motivée.
Liste de Juges ou Jurés de la Cour foncière de Surister

  1487. « Nous ly masuy delle Cour de Surister, assavoir fumes Johan Groular, Mair por lu temps. »
Maswys (ou propriétaires) :
Renar Doulon,
Tossain, fils Heri,
Heri Biertolet,
Johan le bastar, de Herbiester,
Pirot Groular,
Johan Groular.
1517. Tiry Malwer (ou Mallewar), Maswy.
Bertolet ; Toussen ; Hendrick, id.
Johan Racket, id.
1522.  Hanus de Foillier, id.
Gilet de Hebrumont, Willeame son seroige (beau-frère), id. 1529. — Johan Pira, tenant,
Symon, id.
Jacqmin, id.
Johan Huwet, id.
Pasquea, id.
Linard Racket, massuyer,
Renar,
Hanus le Hert.

1531.  Tiry Mallewe ou Mallewer, époux de Gilette, était mort en 1536 ; l'acte porte ces mots : « sous les sceles (sceaux) de Tiry Mallewer et de Hanus de Hert, desquels usons en semblable cas. »
Henrich Simon, Maswy,
Johan Symon fils Johan, id., aussi échevin de Jalhay. Hanus Bearen, id.

1536.  Querin Hanus.
1538.  Michel Querin, Massuyer, encore en 1564. Querin Darimont, échevin. 
Johan Pirot ou Pirotte, échevin.
Hubert Roidkin, échevin.

1539.  Hanus, Massuyer.
Racket, Massuyer. 1544. — Le fils Simon. Burxhene.
Johan Pasqueau. Pirot Mallewart.

1552.  Groulart, l'aîné.
Groulart, le jeune. Simon-Johan Simon, tenant.
Henri fils Symon, id.
Johan Simon, id.
Johan Burxhine ou Burxhene, l'aîné, id.
Johan Malleware, id.
« avons fait impresser le sceau de Hubert Roidkin et Johan Burxhine qui use du dit sceau n'ayant pas 1e sien. »

1555.  Hubert-Johan Roidkin,
Hubert Racket.
Pirotte Groulart, tenant du Fiez.
Michel Guerin. Hubert Johan.

1557.  Darimont.
1560.  Simon le Paige ou Le page.
Michel fils Bertholet, le moulnier, de Surister.
Johan Piquereau.

1564.  Johan-Pirot Groulart, tenant.
Johan De Loy, id., etc.

Les séances de cette cour prirent fin en 1793, dans la maison Pacquai-Tourment.
Rameau héraldique de 1573 à, nos jours du chef actuel de la famille en Belgique
Jadis, de savants généalogistes s'occupèrent du lignage des de Groulart, tels Lefort, Hannus, etc. ; il en fut de même de nos jours par les écrivains suivants : M. F. Goethals, par le Miroir des notabilités nobiliaires de la Belgique, T. I, pp. 365 à 378, T. Il, pp. 947 à 950; M. le Colonel de Patoul, si dévoué à la publication des Annuaires de la  
noblesse belge, et pour 1e sujet en question dans l'année 1802, 2e partie, p. 933 ; 1896, ire partie, p. 95 ; M. le Major Ecuyer de Groulart y apportant aussi le plus beau zèle. Sous ce rapport nous lui devons de bien précieux renseignements, puisés dans les archives de sa famille, dont il est aujourd'hui le chef en Belgique. Il est le fils de feu le colonel Auguste-Théodore de Groulart, auquel S. M. Léopold, par arrêté du 14 janvier 1876, confirma la noblesse pour lui et ses enfants, ainsi que les titres de Messire, d'Écuyer et la particule. Ils procèdent de Michel de Groulart, le quatrième des fils de Jean III, qui épousa Sibille de Brisbois, fut seigneur de Moirmont en 1573, et la cour de Wéris attesta aussi sa noblesse en le dégrevant de certaines sujétions, « comme on fait pour les gentilhommes ».
  Voici le développement du rameau généalogique, de 1573 à nos jours, plus à partir de :
Messire Groular ou Groulart, venu de Bretagne, 136o. Johan Groulart, son fils, né vers 1382.
Jean Groulart, né vers 1420, dit 1er du nom par les anciens généalogistes, épousa vers 1445, Jeanne Goblet de Jalhay, fit bâtir un château à Jalhay, mourut vers 1468.
Jean Groulart, dit IIe du nom, époux de Marie-Jeanne Thomeson, fille de châtelain de Franchimont.
Jean IIIe, né en 1484-1556, époux d'Isabelle Simon de Surister, dont sept enfants : Jean, Pierre, Thomeson, Michel, Aylid, mariée à Bertholet Des Champs; Jeanne, à Philippe de Neufforge et Marie à Henri Blancheteste.

Michel de Groulart (1514-1600), épousa Sibille-Isabelle de Brisbois.
Henri de Groulart (1565-1609), époux de Françoise de Hayon.
Ferry-Séverin de Groulart (16o3-1661), épousa : 1° Catherine dit Mesnil ; 2° Gertrude, comtesse de Manderscheydt, fille de Georges de ce nom, seigneur d'Ensfeldt.
Jean-Georges de Groulart (1643-1714), époux de Catherine de Harre.
Jean-Joseph de Groulart (1724-1794), époux de Marie-Catherine Berger.
Jacques. Joseph de Groulart (1757-1827), époux de Elisabeth Coune.
Lambert-Joseph de Groulart (1786-1871), époux de Marie-Françoise Del Nest ou D'Elnest.
Auguste-Th. de Groulart (1806-1888), époux de Eug.-El. van der Maesen d'Aviompuits.
Hyacinthe-François-Jos. de Groulart, né en 1838, époux de Marie-Caroline Déopré, alias de Hautpré.
Eugène-Auguste-Charles-Marie-Hyacinthe-Pierre de Groulart, né en 1890.
Des Mines et de leur exploitation du Ban de Jalhay
  Le sol était riche en minerais, des tas de résidus d'anciennes exploitations le parsèment, et furent réemployés il y a une quarantaine d'années par les établissements métallurgiques environnants. Alors, le Directeur de celui de Membach, M. Ed. Williame, eut l'extrême obligeance de nous donner de beaux renseignements sur ces « scories de fer et de zinck, répandues en notre province à partir de Trooz sur la Vesdre, en passant par Jalhay et s'étendant jusqu'à Stolberg. Les territoires des communes de Dolhain, Goé, Jalhay, Membach, Baelen, Herbesthal, Eupen et la forêt de Hertogenwald en possèdent des amas considérables. » Ce dernier point en donna 800,000 kilos en 1861, à des exploitations voisines. Les sociétés métallurgiques de Membach et de Dolhain, aujourd'hui dissoutes, les utilisèrent comme fondants pour leurs hauts fourneaux à plomb ; Bleyberg fut la dernière à les employer;  aujourd'hui cette ressource a cessé entièrement. « Jalhay, de 1858 à 1861, en fournit à Membach seul, deux millions sept cent mille kilogrammes. » C'est sur son Ban que se trouvait le gisement le plus remarquable ; depuis des siècles la commune en emploie pour réparer les chemins.
  Les scories de Jalhay offrent encore de 25 à 30 % de fer, des traces de plomb, de zinc ; ce dernier métal donne parfois des cadmies en morceaux très volumineux, contenant 60 à 75 % de zinc. On y rencontre aussi de vieux outils ; marteaux, pelles, pics, etc. ; et aussi des monnaies à l'effigie des empereurs romains.
  M. Williame croit « que cette exploitation parmi nous des mines et minières, date de l'invasion romaine, sans même prétendre que les Belges ignoraient 1es richesses du sol avant l'arrivée de César, ni les moyens d'en tirer parti. »
  L'extraction et la fonte des minerais de fer ont dû y avoir lieu sur une très grande échelle dans les temps les plus reculés, ainsi que l'attestent les anciens travaux, puits et tranchées, dont les vestiges sont encore visibles. L'abandon des crasses à proximité des lieux de production démontre aussi à l'évidence que les anciens, pour les minerais de fer, se bornaient à la fonte en meules. On est d'autant plus fondé dans cette croyance, que l'on ne constate nulle part la présence de ruines pouvant faire supposer un autre mode de fusion. On a dû trouver une bonne partie de ces minerais à fleur de terre; il en est ainsi dans la commune de Baelen, où il s'en est exploité en cet état sur plusieurs points .
  Selon Detrooz, sous le règne de Dagobert (604 à 638), le commerce du fer, que l'on faisait depuis longtemps dans le pays de Leugas (le Franchimont), augmenta considérablement. L'on construisit plusieurs nouvelles forges, sur les rivières de Polleur et de la Veze (Vesdre). Guidon d'Ambleve, qui y gouvernait en 972, favorisa le commerce du fer, exempta des corvées et du service militaire les ouvriers des mines et forges. Cette exploitation s'y poursuivit jusqu'en notre siècle à Juslenville et Theux.
  En 1499 on construisit « un fourneau avec coup d'eau au lieu dit Borchêne ».
  1599. « Thomson Groulart de Jalhay, maître de forges, demeurant à Moirmont, cède à Stuit, à Michel Nutelers une forge. » L'écrit ne cite la localité, mais il s'agit sans doute de ce personnage, époux de Agnès de la Saulx, inhumés en leur tombe, à Sainte-Catherine, à Liège, lui en 1612, elle en 1617.
Ardoisières.
  1657. « Le 2e jour de novembre, en présence de Vinamont et de Jean Groulart, échevins de Jalheau, comparut le Sr Mathieu Manghamme, Receveur de S. A. au marquisat de Franchimont, lequel ensuite de la comission lui donnée par la dite A., pour aller faire visite et remarque de certaine pierre en forme d'ardoise, retrouvée dans les bois de S. A. au ban du dit Jalheau. Ne pouvant trouver le lieux questioneux et ayant appris qu'un certain George-Jean Servaix, de Lorché, faudeur du Sr Noirfalize, Mre de forge, avait ci-devant fait ouverture de certaine fosse dans le lieu qu'on dit le Monfaz, et afin que la dite pierie fuisse inconnue et recelée à S. A. le dit George a, ce jourd'hui, par ouwy (pioché et fouillé) et découvert ce que le dit George avait recouvert; lui ayant là même, le Sr receveur payé pour son voyage et salaire 22 patars. En oultre, ce pour récompense, sous l'agréation de Mrs de la Chambre des comptes de la dite Altesse, de lui donner une bonne pièce d'or, en cas que cette affaire réussisse.»
  (1719. W. A. Hauzeur, avocat, est admis à chercher des ardoises au Ban de Sart.)
  1777. « En la forêt de la Bourgeoise, le Bre Parotte ordonna de fouiller et l'on trouva de la belle ardoise et de bonnes pierres » dit un rapport de N. U. Jacquin, ardoisier.
  1788. « Il fut permis au Sr Dutz, ancien commissaire du Franchimont, de tirer des ardoises hors de la fosse Grandmont, à condition de donner le 40e à la Commune, laquelle informée de la non réussite lui accorda même  octroi pour chercher et exploiter des ardoises dans la Bourgeoise, sur la montagne Reomprez dite bois du moulin ».
Terres à Poteries servant aux fonderies de fer.
Par édit de 1700, 29 avril, le Prince disait : « Vu qu'il est défendu à nos sujets de tirer du Limbourg des terres propres à faire les poteries et autres ouvrages de fer qu'ils fabriquent, et les maîtres des fourneaux situés sur les dites terres venant enlever, au grand préjudice du public, celles qui se trouvent sur ce pays, — en défend la sortie sous peine de 50 florins d'or et confiscation du chargement des véhicules, quels qu'ils soient ; le tout à appliquer un tiers à l'officier, un autre au délateur et le troisièmes aux pauvres. » 
Tourbières. — Tourbes à brûler.
  1659. « Règlement des Turfs (en wallon trouffes), fait le 28 avril 1659.
  « Nous la Cour et Justice et Bres du Ban de Jalhay, ayant considéré les désordres et confusions qui se commettent aux turfs de cette communauté, par prévention des enseignes, occupation des places d'autrui et autrement, ont ordonné que tous sujets devaient tenir les places et lieux ordinaires esquels ont fabriqué turfs l'année dernière ; et ceux et celles qui n'auront place en pourront ériger et enfoncer la part qu'ils trouveront convenir, sans s'astreindre ni s'incommoder l'un l'autre, soit de passage ni autrement.
  Voir que nul surcéant ne pourra faire ou désigner lieux par anticipation, du jour qu'il voudra travailler et fabriquer les dites turfs, ni même faire des pourpris ou places plus spacieuses qu'il ne leur sera nécessaire pour leur usance particulière. Et les turfs étant fabriquées, chacun devra veiller à ce que les bêtes ne fassent aucun dégat ni dommage en icelles par détellement des boeufs, harnas, herdes communes, ni autrement, sous peine d'amendes statuées.
  Et ne pourra personne s'avancer à fabriquer les dites turfs avant le huitième jour de May; voir que si le jour était solennel, de Dimanche ou autre fête commandée, sera remis au lendemain.
» Et si quelqu'un n'avait une bonne place, il pourra enfoncer en autre lieu. »
  1718. « Une charée de trouffes se payait 45 patars. »
Une liste des amendes, de 1760, dit : « Il est défendu, sérieusement à tout faiseur de trouffe en fauchant foin et sterneur, de hasser (hausser) faux, fament, ballement, paulle, pal, pelle de trouffes, encore moins frapper autrui, ou jurer à l'encontre d'ieux, à peine de 15 fl. applicables à l'église de Jalhay, et outre ce, être traité en rigueur de justice. »
Sources.
  Au siècle dernier, il fut question d'une source minérale découverte au Ban; puisse-t-on la retrouver.
  La fontaine dite Winand, existant au milieu de Jalhay, était dite aussi fontaine du curé et réputée être d'une valeur rare, pour sa pureté, on paraît ne plus l'estimer. Un curage du puisard lui rendra, espérons-le, cette belle réputation, que peut détruire quelque animal y tombé.
  Une épidémie de typhoïde frappa, il y a quelques années, cinquante personnes, dont huit en furent victimes ; on l'attribua à l'eau de cette source, dont peut-être alors le réservoir n'était curé.
  Cet événement donna des craintes et depuis, ses eaux, ainsi que celles des déchets de la localité, ne furent plus déversées dans le canal souterrain conduisant les eaux de la Gileppe à Verviers.
  La Gileppe doit au Ban quelques petits cours d'eau, son lac inonde une partie de son territoire; le plus fort ruisseau qui le parcourt et active le moulin, est nommé eau de Dison, titre s'orthographiant comme la ville industrielle qui nous avoisine. Ce nom est rare, d'étymologie difficile à déchiffrer, à notre avis. Nous ne voyons d'approchant qu'une localité anglaise, dite Dixon.
Forêts et Bois.
  La forêt dite de Theux, qu'en 898 Zuentibold, en sa donation du territoire en faveur de l'église de Liège, avait réservée au domaine royal, et dont Charles le Simple confirma la possession à la même église en 915, couvrait une bonne partie du Franchimont, encore au seizième siècle.
  Le Ban de Jalhay en était largement pourvu et ses Princes permirent aux habitants d'en user entièrement d'abord, ensuite à la réserve des chênes et des hêtres, surtout des premiers, destinés spécialement aux bâtisses. Les autres essences, dites mort bois, comprenant la charmille, l'orme, l'aulne et le frêne, étaient à prendre : deux charrées annuellement, une à la Noël, l'autre à la St-Remy, cela par chaque ménage, pour chauffage, clôture de possessions, construction des charrettes et instruments aratoires, à condition de n'en rien vendre ou emporter hors du Ban, à peine de « confiscation des chevaux, boeufs, harnas et amende de 3 fl. d'or ». De cette défense, étaient exceptés : « les rameaux des beolles (bouleaux) servant à faire des ramons (balais) ».
  L'historien Detrooz attribue une belle origine aux dites charrées, en disant : « Les marquis récompensèrent les Jalhaisiens des services qu'ils rendirent à la guerre, en leur accordant ce droit. »
  En 1382, avril, ensuite d'un octroi de la chambre des finances du Prince, la Cour de Theux attesta ce droit des habitants de Verviers, de prendre de même le dit mort bois dans les forêts de S. A.  et aussi du bois de chêne, mais celui-ci seulement, pour instruments aratoires, trains de chars et échelles employées pour les constructions et la cueillette, c'est-à-dire : « hereirs, mairnis, xhameaux de chaer, xhalles (échelles) montresses et xhalles d'aoust ».
  Néanmoins, ce droit pour notre Ban put tomber en désuétude; car à ce sujet le grand record de 1431 s'exprime comme suit : « les masuirs et surséans en la dite terre de Franchimont, excepté le Ban de Verviers, ont leur aisemence en dit forest de chaisnes, de fawe et de moir bois, pour faire toute leur aisemence en dit forest, réservé Stanneux (le bois de Staneux entre Theux et Polleur) en touttes les manières que besongne leur serat, sans fraude, sans faire ni flamashe, ni cherbon, et sans miner four court (mener hors de la juridiction) réservé le gland... »  Les forêts du Franchimont étaient en général de haute futaie, composées surtout de « chênes et fawes » (hêtres).
  Par un record de 1438, la Cour de Theux rappela que le Prince était « seigneur de la terre, des forêts et des rivières du Marquisat ».
  Une ordonnance de 1507 se plaignait de la dépopulation des bois et forêts par les charbonniers, enjoignit de laisser dix stallons de chêne, les plus beaux, par journal; et à défaut, tenir ce nombre par des hêtres, nombre qui fut réduit à 7 en 1519. 
  Au temps des Ducs de Limbourg, le Franchimont avait été exempté du tourny ou droit de passage par tout le Duché, à condition que le châtelain de Limbourg eut « son chauffage dedans les dites forêts de Franchimont, et les bourgeois de Limbourg tout le mort bois, et leurs pourceaux le droit d'aller, entre deux soleils (du soleil levant au soleil couchant), dans les dites forêts », disent les privilèges de la ville en question. Le Ban de Jalhay touchant à cette commune, il était exposé à servir seul la redevance; c'est peut être en compensation qu'il lui fut offert la réciprocité signalée en un procès de 1549, comme suit : « Il sera notoire que de s'y longtemps qu'il excède toute mémoire humaine, la consuétude et vraie accustumance, at esté à cheulx de Ban de Jalheau, masuiers et surcéans, à lavanture avec leurs harnaz et attellemens, en la Duché de Limbourg, toper, abattre et ausporter boix, comme eulx faisent par dechà; et quant trouvés nestoyent par 1es forestyers et voers maistres après le tiers (troisième) jour passé; et retournés chez eulx, ils estoyent libres et aussi frans que paravant. La dite coustume usée entre les païs et marches dessus dites, sera suffisamment prouvée tant par les mesmes subjects du dit pays de Limbor, comme par cheux de par dechà.
« Ciensy soit, il est advenu depuis trois ans, sous ombre et tout pareil délict, le lieutenant de Limbourg, par ses satellites, empougna Pieterre de fangne, comme masuier delle haulteur de Jalheau, dont après l'avoir traicté de mal prison par plusieurs journées, il fut jugié hors, ou délivré, et remis en liberté par Messieurs de la haulte justice de Limbourgh, chieff de leur loy, en vertu et en vigueur de l'anchienne acoustumance usée et invétérée, principalement parce qu'il n'avoit esté pris en frêche coulpe ou mésus faisant. »
  Voir ci-après, la Réhabilitation de Peter de Fagne.
  Il était aussi usité qu'en temps de guerre chez l'un des deux pays, les troupeaux pouvaient être réfugiés l'un sur l'autre.
  En 1550, à même sujet, nouvelle arrestation étant faite, 1e châtelain de Franchimont porta plainte à Limbourg, mais il fut déclaré « non fondé en sa poursuite, le délit s'étant commis en juridiction étrangère et veu que point de crime ne s'y embaçoit (ne s'y basait) ».
  
Le châtelain reprit que « selon la coutume du pays de Liège, on pouvait convenir (traduire) un délinquant devant plusieurs juges assavoir: devant le juge en territoire enquel le délict sceroit commis; ou devant le juge en domicile du dit mésusant; ou devant le juge où tel déléquent seroit trouvé, en cas qu'il fusse vagabond ou fugitif.
» Plus oultre, quant à la coutume dentre les dits deux pays alléguée, répliquons, le dit chatelain, que : les délicts concernant les hauts fust et forêts du Prince de Liège au Franchimont, se porte devant la haute cour de Theux. »
  Detrooz fait remonter le dit usage réciproque du mort bois « aux Ducs qui habitèrent Limbourg ».
  Quant à la condition de n'être plus recherchable pour délit si plainte ne parvenait dans les trois jours, elle avait ses avantages ; malheureusement en cas de rencontre : d'une part des sévérités outrées, et du côté des saisis la crainte de procès-verbaux, produisirent des scènes tragiques.
  En 1548, les habitants de Limbourg firent confirmer les droits réciproques du Tonlieu, c'est-à-dire le libre et gratuit passage dans le Duché par le Franchimont et vice-versa.
  En 1603, les bans envoyèrent des députés à Liège concernant la démarcation de leurs forêts.
  1606, 19 octobre. Ordre aux magistrats de Jalhay par le Prince de paraître devant lui, au château de Huy, avec documents et lettrages concernant leurs prétentions sur leurs bois et forêts.
  1619. Le même fit observer qu'au Franchimont « 1es arbres croissent en plus bref temps qu'en autre contrée de notre pays ».
  1652. Jalhay pria le prince de racheter les droits de Verviers et de Limbourg sur les forêts, lui disant : « vous en avez le pouvoir », mais pour Verviers les nécessités de l'industrie ne faisaient qu'augmenter. C'était le bois dit Faweux, situé entre le ban et la ville de Verviers, que celle-ci exploitait de préférence laquelle, comme spécialité industrielle ou bon voisinage, avait pu tailler dans les bois du ban de Jalhay, le nécessaire pour l'usage de ses teintureries, boulangeries et brasseries : mais au milieu du XVIlIe siècle, l'extension des affaires obligea des industriels « à reprendre des bois à la coupe, pour en avoir à suffisance », dit un manuscrit ancien.
  « Detrooz (2e part., page 97), en parlant des privilèges des Verviétois, note : « Celui qu'ils ont de couper ou faire couper, quand il 1eur plaît, du mort bois dans toutes les forêts du marquisat, soit qu'elles appartiennent au Prince, soit aux communes ; et s'il se trouvait de cette espèce de bois, dans ces forêts, qui eut été coupée par d'autres que par eux, ils ont le droit de s'en emparer ». Ce dernier trait nous semble ne devoir parler que de pièces réellement abandonnées, mais c'est écrit par un lieutenant-gouverneur qui devait connaître tous les droits de ses administrés. Quoi qu'il en soit, en 1665, il fut recordé « avoir entendu dire des prédécesseurs que les surcéans du ban de Verviers, ont usé d'aller couper et emmener, entre deux soleils, dans leur ban, des morts bois par eux trouvés croissants dans les forets de Jalhay ». Ils ne s'agirait donc pas seulement de branches, d'arbres brisés ou morts, mais des essences autres que le hêtre et 1e chêne.
  Longtemps, l'emploi principal du dit mort bois des forêts jalhaisiennes, fut aussi de desservir les charbonnières et les forges, mais les facilités accordées aux habitants par leurs souverains donnèrent lieu à des discussions nombreuses, malgré règlements et amendes concernant les dégâts causés dans les jeunes tailles avant le temps voulu, soit par des bestiaux mal gardés ou des sartages illégaux.
  Dans l'espoir d'y obvier, nos Princes songèrent souvent à faire une répartition des forêts entre eux et 1es communautés, afin d'intéresser celles-ci à la conservation de cette belle ressource.
 Dans l'attente aussi de prévenir des procès pour délits forestiers, « on avait établi un conseil de douze hommes élus par le peuple et que l'on appelait par meuvrerie (plaisanterie) « les douze pairs de France », dit un rapport ancien.
  Les forêts du ban appartenaient encore entièrement au Prince en 1551, lorsque le gouverneur Hri Conrard de Loën fit entendre aux habitants que Georges d'Autriche serait enclin à avantager de tels biens, nos bans.
  L'un des premiers projets formulés en faveur de ceux de Jalhay fut d'en faire trois parts dont une pour le prince et que des deux autres tiers, l'un serait pour les habitants, comme leur propre héritage, et le second réservé pour aisemences à leurs nécessités communes, lesquelles on accommoderait entre et proche des villages.
  Cette belle proposition ne reçut accueil favorable, sans doute parce qu'alors les habitants usaient à loisir de l'ensemble, grâce à la bienveillance du possesseur. Jusque vers cette époque, au ban, pour chauffage on s'était servi de bois, bien facile à obtenir, mais alors l'emploi des tourfs ou trouffes (tourbes) ayant laissé augmenter les forêts à grand profit, les commis du Prince y firent de grandes coupes, dont elles furent fortement atteintes, ainsi que par les accidents, « tel le vaste incendie de l'an 1557 et ceux survenus depuis, qui en ont emporté à jamais sans nombre ».
  Hri d'Eynatten, seigneur de Boland, gouverneur du Franchimont de 1573 à 1578, fit des efforts pour préserver les forêts.
  Selon une enquête de 1609, « beaucoup de gens, serviteurs et servantes, n'ayant de quoi perdre, faisaient contre les embannemens, en sorte que, autrefois, il y avait dix à douze prisonniers à la fois à Franchimont; à la tin, on les laissa courir ».
  Parfois le Prince accorda aux habitants la culture de terrains dénudés par le feu ou autrement  ces circuits étaient nommés « limites ou acquis du seigneur », ensuite on rendit de ces terrains libres à « trente patars le journal » par an, pour les cultiver.
  En 1570, on les livra « pour la neuvième gerbe de tout ce qui se moissonne », cela en faveur des décimateurs, dont un tiers au curé et deux tiers aux laïcs. En 1585, « pour meilleur repos, contentement des sujets et profit de la Table Episcopale », on en revient au projet de partage, le Prince voulant tenter à nouveau d'arrêter la disparition des bois.
  A ce sujet, de nombreuses séances eurent lieu de 1604 à 1606. En cette dernière année, Ernest de Bavière résolut de faire encore enbanner ces bois, en annonçant qu'aussitôt « recrus et prêts pour la coupe, chaque ban prélèverait sa part de la moitié du profit, chacun en son endroit ».
  Le tout devait être au mieux dans de telles conditions, mais, à cause « des commis », disait-on, pour leurs gages et main-d'oeuvre, le bénéfice étant réduit à un tiers du chiffre espéré, de nouveaux débats entourèrent les décisions, et ce même Prince, en une ordonnance du 3o août 1603, s'exprima comme suit : « Par due et diligente visitation de nos bois et forêts du Franchimont, se sont découverts et trouvés de grands dégats et abus, par abats, défrichements indus et déréglés, au grand dommage de notre Table et de nos sujets y ayant droit d'usage; malgré diverses bonnes lois et ordonnances. Ordonnons, afin que nos dits bois et forêts puissent repeupler et recroître, il n'est permis de pouvoir paître les bestiaux après la taille, qu'après cinq ans accomplis, et les chèvres exclues à toujours, malgré les permis précédents... »
« Le prince sachant que la croissance des arbres se produit dans divers lieux du ban en plus bref temps qu'en autre contrée de notre pays, le cas advenant, on pourra obtenir de la Chambre licence de faire paître après cinq années expirées.»
  Le 6 octobre 1619, le projet de partage reprit, et Jean Lors, lieutenant Gouverneur, écrivit de Franchimont à Jalhay ces mots : « Mgrs de Bocholt, Varoux, l'écolâtre Namur, Fabry et autres, viendront demain à Franchimont pour faire la répartition des forêts: veuillez envoyer quelques moutons, vieux caperys, polas, venisson, et choses semblables; aussi avenes pour les chevaux des dits seigneurs, qui font état de séjourner 8 ou 10 jours. »
  Leur visite n'eut aucun résultat.
  Ferdinand de Bavière crut trancher toute difficulté et satisfaire amplement par une ordonnance du 11 avril 1624, accordant au ban : « sept cent huitante bonniers croissants », s'en réservant mille quatre cent vingt-sept, spécifiés dans sa dite ordonnance, en nommant les lieux désignés à chaque village pour le prangille  et repos des bêtes, et aussi les chemins de communication à suivre vers Limbourg. »
  Néanmoins, les Jalhaisiens ne se présentèrent à la séance d'accord, tenue à Visé; puis ils prétendirent que cette répartition leur serait grandement préjudiciable, vu les droits qu'ils disaient déjà y posséder. Alors, le Prince leur fit don de la moitié du tout. Cette part fut trouvée être de 2,243 bonniers ; le ban entier en comptait 4,400 de bois et forêts et 5,307 en tout. Ils demandèrent encore et obtinrent en outre du lot leur assigné : « 1° un supplément de douze bonniers pour leur usage particulier, en promettant de n'en rien vendre; 2° le droit de mort bois sur la part du donateur, ainsi qu'ils l'avaient eu jusqu'alors. »
  Le Prince leur accorda encore ces faveurs et, de plus, la faculté d'échanger leur lot contre le sien, ou bien certaines fractions mieux à leur convenance, afin de pouvoir établir et imposer eux-mêmes des lois raisonnables et règlements pour cette acquisition remarquable. En outre, pour compenser la suppression de pâture pour les bestiaux dans la partie des forêts lui restées, il permit de les faire pâturer dans ses forêts des bans de Sart, Spa et Theux, quatre années après la coupe, tandis que nul n'avait le droit de fouler en tel cas le ban de Jalhay, auquel il donna aussi la préférence sur tout autre dans l'achat des glands du ban. Seulement, il défendit de réduire les bois en culture sans sa permission. 
  Vit-on condescendance plus fraternelle d'un souverain envers ses sujets ?
  De tels traits prouvent à l'évidence à quel point était acquise auprès de nos gouvernants l'affection pour le Ban, sans doute au souvenir sans cesse présent de grands services rendus et vu que nul des autres administrés ne réclama contre de telles gâteries.
  Pour mieux maintenir la paix entre les populations limitrophes, Liège et Limbourg convinrent que pour la seconde de ces villes, l'usage du mort bois serait aboli et remplacé par 3oo écus annuels donnés au gouverneur de Limbourg, dont 200 par la Chambre des Comptes et 100 par les bans limitrophes : Verviers et Jalhay; chacun de ceux-ci offrit en outre une gracieuseté en argent ou autre, chaque année, au commandant de Limbourg, « pour effet de bon voisinage ». En cela les habitants de cette dite cité se trouvèrent frustrés du bel avantage du mort bois à cueillir à volonté.
  Pour Jalhay, malheureusement, dès 1677 les contributions de guerre l'obligèrent à hypothéquer de ses possessions; le Prince permit d'en engager pour quinze années seulement, à peine de voir retirer pareil lot hors de ce que son prédécesseur avait donné en 1624.
  En une ordonnance de 1743, il est dit à l'art. 22: « la principale ressource de la communauté consiste dans ses bois, il importe infiniment de veiller avec plus de soin que par le passé, à ce qu'ils ne soient pas coupés avant l'âge de maturité ».
  Une lettre de 1773 contient ces mots : « il en existe encore 1800 bonniers; les souches n'y manquant, il n'y a pas de vide à remplir, mais seulement à faire rabiner cent bonniers par an ».
  Ces belles forêts, que l'on a dit être « la partie la plus noble du domaine d'un souverain », disparurent en grande partie par les déprédations de la fin du XVIII siècle.
  Voici quel était leur état en 1624, au moment de la donation du Prince : « S'ensuivent les pièches des bois et foréts qui se trouvent au ban de Jalhay, excepté la heid de Goespina.
  1. Une flaxhe quy commenche vers soleil couchant au chemin qui tend de Surister à Verviers, 
et appelée le rieux de Borchenne, 613 bonniers
  2. La dicte heid de Borchenne, 260 bonniers »
  3. Chaisneux, Hobôter et appendices, peites mesures, 390 bonniers
  4. Mouche et fangne, la bourgeuse, et belle heid,   180 bonniers
  5. Sternoncorre, Gilmester, Correux, Timeheid et partie
 de la heid de Loubaz, mise en lieu de quelques fangnes, 350 bonniers
  6. La heid Chevereux,   77 bonniers
  7. La heid de Mollin et autres petites heids, 123 bonniers
  8. Une pièche appelée le Villanoz charaux, dessoubs la maison Piette en fangne, desseur jusques au fougnoux monnea, en dessoubs auré des aultres en baec (en bas),
250 bonniers
  Soma           2243 bonniers. » 

1699, le drossard de Limbourg, N. de la Margelle, habitant Eupen, reprit l'habitude ancienne des Limbourgeois de faire tailler sa provision de bois dans les forêts de Jalhay qui protesta. Le même voulut imposer en outre qu'il lui fut donné aussi son charbon de bois. Le ban s'en défendit vivement, les menaces succédèrent au refus et la garnison de la forteresse ne demandait pas mieux que d'engager une lutte. Les Etats de Liège, appelés comme juges, décidèrent, pour l'éviter, de maintenir l'ancien usage malgré le don qui le remplaçait et qui fut continué aussi.
1684. Les Magistrats, en pénurie d'argent, mirent en vente le bois de Gilmester à 2,000 fl. B.Bt, avec hausse d'un souverain d'or, « personne ne dit mot » ; on fit publier que les habitants qui en voudraient l'auraient à 100 fl. de moins que tout étranger, nous ne voyons pas qu'il y eut preneur.
1714. Il était permis de couper du menu bois ou baguettes  dites fesses  destinées aux bâtisses pour cloisons. P. E. de Lantremange en demandait à la commune, pour la maison qu'il faisait bâtir à Jalhay; on répondit ne pouvoir en accorder qu'aux afforains imposés, et aux habitants.    « Le dit demandeur refusait de payer manandise et autres impôts pour ceux qui viendraient habiter sa demeure », enfin il donna sa parole de ne la louer à moins de la charger de ces droits; alors la cour lui permit de couper les dites baguettes dans la forêt de Coreux.
  « Le forestier en fut averti, pour prévenir abus pouvant se servir du manteau de ce bâtisseur devenu Conseiller de Sa Majesté Impériale. »
  Les particuliers possesseurs de bois nommaient leurs gardes et en recevaient le serment; Jalhay donnait aux siens 20 fl. annuels et un tiers des amendes dérivant de leur charge. A ce dernier avanitage le Prince ajoutait 3o fl., « à condition de rôder dans les bois trois jours par semaine, surveiller aussi la pêche et prêter serment aux Bres et commissaires ».
  De ces anciennes forêts, Jalhay et Surister conservent encore quelques spécimens d'arbres, vrais ornements du pays; formons des voeux afin que les administrations leur accordent l'intérêt mérité.
  Le garde de 1758, Joseph de Londez, se disait : « Garde de poisse (de pêche) et de chasse, aux bans de Sart et de Jalhay, nommé par le Grand Veneur, pour surveiller les soldats du Prince établis à cet effet ».
En 1777, « Pierre de Lantremange se confiant en la preudomie, fidélité et capacité de Jean-Joseph Doncquier, habitant au ban, et soldat dans la compagnie du comte de Levignen, sur la citadelle de Liège, déclare l'avoir commis et établi comme garde-chasse ».
Amendes à ce sujet.
  En 1569, « Jean de Lonchin capitaine et officier de Franchimont, et M. François de Fraipont docteur en droit, conseiller de Sa Grâce, échevin de la Cité de Liège, » rappelèrent un record de 1474, concernant les délits des bois dont les amendes, par tiers, étaient dues :  un au seigneur, un à l'église et le troisième à ceux qui les trouvaient.
  Au XVI Ie siècle, elles étaient établies comme suit :
«…Pour couper et emporter raspes     20 fl.B.Bt
Pour laisser pâturer dans les jeunes tailles avant le terme prescrit, par bête, 1
Pour faucher et emporter stiernures et bruyères hors des forêts avant l'âge de 4 ans 5
Pour charrier hors des chemins,. 20
Pour changer ou couper les stalons, 15
«  Le double en cas de récidive.
 Défense d'exposer en vente des bois avant l'âge de maturité. »
Notes concernant les bois.
  Le Seigneur de Surister permettait aussi, semble-t-il, que l'on disposât de son bien, d'après le texte suivant :
1627. « Johan Querin, Loys, dit Thony de Charneux; pauvre compaignon nécessiteux, voulant réparer sa maison et édiffice, Pirotte Groulart forestier héritauble, va regarder et visiter allenthour d'ung sien preit estant au lieu de Crincrain et y a veyu 29 arbres chaines et fauwes, parties brouhons et aultres, si corne pour faire listraiges, pouvant l'un parmi l'autre se charger sur une charrée » et il les lui donna.
1634. Le Prince, par le don des bois, semblait avoir supprimé pour chaque ménage de prendre la charrée de bois annuelle dans ses forêts, mais elle continua de se pratiquer, par sa rare bienveillance.
1645. « Dans les bois on fait fossés, on plante passons et pierres pour les séparations confinales. »
Pour la réédification du bourg, brûlé en 1647, parut cet avis :
1648, 20 avril. « La Cour et les Bres ordonnent à ceux qui veulent rebâtir de se présenter pour aller copper et quérir chacun deux durées de fesses et pallements, voir: ceux qui n'en ont pas encore esté quérir en Belle heid, moret heid, dessoub la haye Bayer, Xheyeusart et Chaineux.
« Et l'autre sapmaine ensuivante, chaque mannan du ban poront pour des cloyages y aller toper es lieux, bois et cantons ci-dessoub désignez ; par chaque village une charée de bois vifs, scavoir: ceux de Jalheau et Herbiester, au dit Chaisneux et Xhayeu sarre ; Charneux en la borgeuse ; Foulhier et Surister, au Faweu et appendice. Et toujours la charée à siex boeuffs seulement. Et pour tele charée deux charées à deux bands, ou bien à un cheval.
« Et l'autre sapmaine en après on porat quérir encore chacun deux charées de mort bois par tout les bois du ban. »
Incendies accidentels des Forêts et Bois, au Ban.
 1557. Vaste incendie dans les bois forêts.
 En 1603, cent et cinquante bonniers de forêts brûlent.
1667. Id. vingt bonniers de bois brûlent à Herbiester. Kaisin, de Heusy, achète les charbons restant pour 190 patagons.
1668, Juin. Incendie du bois de Numry, derrière Herbiester « attribué à la loge des bûcherons, aucuns d'eux estant accoustumez de prendre journellement et à tout bout de champ, du tabac à la pipe ou fumée, qu'ils allument avec du feu, ce qui est défendu dans les bois pendant les grandes sécheresses et ardeur de l'esté, comme il faisait en dit mois de juin, et estant très hasardeux ce tabac à feu dans les forêts l'un des dits avait pris du tabac al pipe hors de la loge peu avant avec du feu ».
  Les bûcherons furent attraits en justice pour avoir fait du feu en la forêt; ils prétendirent avoir ce droit et il fut répliqué « Il y a bien de la différence entre le feu dont on use pour sartager et celui qui court et ruine les bois. »
  En ce dernier cas il n'y a plus de sartage à faire; il faut auparavant gazonner et brûler le gazon par fourneaux, puis répandre les cendres si on veut semer du regon.
  Pour preuve voyez le record de la haute cour de Theux, de 1517, disant qu'il est « défendu de faire flamaiche ou cher-bons » les intimés prétendirent que « faire flamaxhe s'entend par sartage et fourneaux » et que le dit record ne défend nullement d'y porter du feu. »
1672. Le feu détruit le bois de Gilmester.
1678. Incendie de soixante bonniers de bois.
1681, 3 mai. Le feu éclate dans celui de Charneux et se propage à d'autres.
1697, 2 mai. Défense, à peine de cinq florins d'or, « d'entrer dans les bois avec du feu, charbons, turfles, boleux et pipes allumées, vu qu'il ne manque pas d'année qu'il n'arrive des feux dans nos bois de Franchimont sans que nous ayons encore découvert d'où ce malheur peut provenir », disait alors le Prince.
Population.
  Comme importance relative entre les cinq bans à diverses époques, et disant les progrès et revers, voici quelques chiffres.
En juin 1469, pour une contribution de 3620 fl. de Rhin, exigée par Charles le Téméraire, Theux en donna 1430, Sart 700, Verviers 630, Jalhay 560, Spa 280 (1). Parmi les imposés les plus aisés des bans, Theux comptait 37, Jalhay 25, Sart 24, Verviers 22, Spa 11.
1591. « Le Prince ayant demandé 100 harquebusiers pour garder sa personne et assurance de ses sujets et pays par delà, contre les voleurs et brigands pendant son séjour à Spa, en août », Theux et Verviers en présentèrent chacun 33, Sart 15, Jalhay 10, Spa 9.
1595. A demande au ban de 55 miliciens, Jalhay en donna 24, Herbiester 16, Foyr 10, Surister 5.
1660. Par cent fl. Verviers 33, Theux 31, 3 sous; Sart 14, 12 sous; Spa 11, 7 sous; Jalhay 9, 18 sous.
1668. Pour un donatif volontaire au Prince, Theux 217 fl., Sart 109, Spa 79, Jalhay 71, Ensival 20, Stembert 22, Andrimont 16, Verviers est omis.
1691. Comme contribuables, Jalhay comptait 336 ; Surister 174, Foyr 154, Charneux 138, Herbiester 121. Total : 923.
1697. Pour une contribution de 47,000 fl. Verviers donna 16,000, Theux 15,000, Sart 7,000, Spa 6,000, Jalhay 4,000.
NOMBRE DE MAISONS AU BAN.
1697, 207; 1768, 239; dont Jalhay 94, Herbiester 40, Foyr 36, Surister 3o, Charneux 39.
1902. Le ban en compte 467; Jalhay 192, Foyr 80, Charneux 72, Herbiester 64, Surister 53.
  Aujourd'hui quelques maisons du ban, de Mariomont et de Mangombroux pratiquent à l'église de Stembert, vu l'éloignement.
FAMILLES DU BAN. 
En 1697, 583; dont Jalhay 184, Charneux 104, Foyr 94, Surister 89.
HABITANTS.
1692, 1596; 1901, 1992; aujourd'hui, 2015.
FOIRES ET FÊTES.
  Il y eut jadis au bourg marché le mercredi de chaque semaine et, dans l'année, sept foires d'un jour: les 15 mars, 23 avril, 23 mai, 19 juin, 25 août, 29 septembre ; la fête a lieu le dimanche après le jour de St-Michel et le café de famille huit jours après.
MORTALITÉ.
De 1577 à 78, cent deux personnes moururent de la peste, au ban.
1589. A Surister, dix enfants décédèrent de la « peste d'enfants ».
1770. En mars, au ban, moururent cinquante-deux enfants; la moyenne annuelle, extra, était de vingt.
1795. Cent trente personnes périrent par la famine.
NAISSANCES ET MARIAGE EXCEPTIONNELS.
1877. M. A. Darimont-Bovy reçut son septième garçon, dont le Roi fut parrain.
1889. M. Matagne, garde-forestier, eut le même bonheur.
  Même année, la famille Darimont eut la satisfaction rare de composer, à Herbiester, une noce uninominale, dont tous les membres se nommaient Darimont, c'est-à-dire : les jeunes époux, les père et mère de chacun d'eux et les quatre témoins. La mère de la mariée avait été veuve d'un Darimont et ce nom est porté par tous les actes officiels ayant trait à cette union.
Chasse.
Les forêts du Franchimont furent cédées, comme on sait, par Charles le Simple à la principauté liégeoise, « de manière que personne ne sut y chasser sans le consentement de l'évêque, à peine d'encourir le bannissement royal, comme il s'était pratiqué auparavant ».
  Le nouveau possesseur put accorder des faveurs à ce sujet, de celles-ci, en retour, peuvent provenir les redevances en nature que de temps immémorial les bans de Sart, Spa et Jalhay payaient annuellement au Prince. Un registre de la Chambre des Finances de Liège, no 4, p. 85, s'exprime comme suit : « de Jalhea, le chasseur doit par an XII coques ou pouilles de bois appelées brouteaux et IIII douzaines de perdrix. Sart XVIII levraux, IV douzaines de perdrix. Melchior de Eutzbach, villicus de Sarto debet : VIII paria perdricum, II paria leprorum, Il mutone ».
  « Albert de Sclessin, de Spaus, XII couples perdrices, X moutone et VI lièvres. Nicolas Groulart, villicus de Verviers IIc (200) truites et C (100) poissons communs. »
1569. On concède au mayeur I. Quoirin, « de tendre aux perdrix et poules de bois dans le ban, sur les Potales », mais sans droit particulier pour la Mayeurie.
1624. Pour la conservation de la chasse, un mandement. défendit « de chasser avec arbalestre, arque à la main, harquebouse, colevrine ou pistolet ».
1633. De Vinamont écrivait : « J'ai repris de M. le Baron de Linden la chasse des pertris, me convient la reprendre à trop haut prix et je demande que.la commune me donne récompense de quelque chose, comme ceux de Sart ont fait à Bertholet, le greffier, et à Michel Bozar jeune ». 
1653. On révoque tous sauf conduits de chasse et de poisserie, en défendant « d'y aller avec chiens, filets et harnas, à peine de 10 fl. d'or ».
  Un soldat du Prince « advigilait la chasse et forêt de S. A. et la commune payait quatre patars par jour à son logeur ». Location de la chasse par le gouverneur :
« Baille pour la chasse des lièvres et perdrix au ban de Jalheau. L'avons rendue, par cette, à Jean Blancheteste, mambour d'office, parmi nous rendant en cache (cage), à Franchimont, six couples de perdrix madelletes (?) et la quantité de sept lièvres, deffendant à tous autre de chasser.
Fait à Liège ce 15 Décembre 1659.
(Signé par le gouverneur du Franchimont) : Ferd. B. de Lynden »
1681. Mme de Lynden étant à Spa, demande à Jalhay de la venaison, « ayant des Dames à traiter ». On n'en trouva qu'a Eupen.
1683, 12 octobre. Ordre du gouverneur de fournir perdrix, corettes et lièvres vivants, ainsi que toute autre venaison, pour faire chasser par le prince de Strasbourg, en son parc, au château de Wegimont, de les chercher de quelque manière que ce soit et de livrer des bons chiens de chasse.
Pour répondre à ce désir, le bourgmestre Parotte envoya son neveu « à Neoux » (Néau (Eupen)), chez les chasseurs, lesquels répondirent « que les chasseurs de Verviers et de partout y sont allés déjà et ne peuvent rien avoir ». Ledit magistral ajouta : « J'y ai vaqué jusqu'au 15 sans rien trouver, ni à Malmedy, tout le marquisat cherchant semblable objet ».
  Le 18, nouvelle demande, vu la visite de S. A. à Wegimont; mêmes recherches. Malmedy parvient à fournir pour 17 fl. de gibier.
1684. « Le gouverneur faisant souvent des dîners à des seigneurs utiles à son gouvernement, demande sangliers et quelque cherf ou chevreux. » Le bourgmestre, en ses comptes, dit à ce sujet : « Notre pasteur avait deux chevreuils, mâle et femelle, depuis six semaines; il en avait refusé 29 fl. et me les donna pour 14, vu la nécessité. »
1685. Plainte « contre des bourgeois, passants et autre chassant en grand nombre avec chiens et autrement, faisant dégats dans les terrains, foulant les fruits de la terre, coupant, ruinant hayes et arbres des jardins, tuant les pigeons ».
1699. Le mayeur atteste et offre serment « de n'avoir en sa vie détruit du gibier ».
1719, 1er mai. Le comte de Lynden, prenant possession de son gouvernement, à Jalhay, il lui fut présenté le vin d'honneur, plus « une allocation de 99 fl. 15 patars, afin qu'il employât son crédit pour faire chasser les sangliers qui détruisent les biens de la communauté ».
1756, 9 novembre. Un record reproduit « les plaintes et gémissements des habitants obligés de loger à la campagne 6 à 7 mois, pour garder leurs fruits contre ces animaux, sans oser les tuer, sous peine d'amende ». Nous croyons que la culture des pommes de terre avait concouru à les attirer sur ce point.
1762 On écrivait de Jalhay : « Nous sommes ravagés par les sangliers ou porcs sauvages qui, depuis cinq ou six ans, font des dommages dans les terres, prairies, grains, jardinages et pommes de terre. Cependant nos manans passent la nuit entière pour les garder, avec des pailes, palettes, tambours et instruments propres à les épouvanter ; malgré ces peines, ils ont fait dommage pour plus de deux mille francs par an. »
  Le Prince envoie « le lieutenant-gouverneur, ses chasseurs et quelques bons tireurs pour les traquer, chasser et tirer, sans toucher à aucune autre sorte de gibier ». Même année, on accorda prime de 4 fl. par tête de sanglier.
1764 et 1781. « Il y a quantité de sangliers, hiver et été; grands dégâts aux grains. »
1782. En novembre, le commissaire I.-B. Pironnet donne 23 écus pour deux sangliers et un loup, 3 écus pour 3 petits marcassins. De 1794 à 1795, la famine sembla avoir anéanti toute venaison, cependant en la première de ces années, Jalhay put offrir en septembre un chevreuil au commissaire de l'état, P.-F. Yernau, alors à Esneux. qui en fut bien charmé. L'année suivante, à l'agent national que l'on suppliait de donner terme pour une contribution, on ne put offrir qu'une bécasse et une gélinotte.
1795, 24 novembre. Quantité de personnes parcourant la campagne avec des fusils, le commandant de la place de Spa ordonna d'enlever leurs armes et les porter à son bureau.
Veneurs pour le Marquisat.
  De ces officiers au service du Prince pour la direction des chasses, voici quelques noms :
1511. Thiry Mallewar, veneur, échevin de Jalhay.
1580. Thomson Groulart, de Jalhay, « Halt veneur de Sa Grâce Rme ».
1582, 7e de mars. « Enquestes pour la chasse : par loi, seront faites au pourchasse du seigneur Thomeson Groulart, hault veneur du marquisat de Franchimont, au nom du Rme Prince de Liège, partie faisant tant pour l'officier de Sa dite Grâce, comme en son office, par vous Messieurs de la cour de Jalhay. Iaçoit qu'il n'est permis à personne, de quelque état qu'il soit, de chasser, poursuivre, tirer ni prendre venoisons rousses, cherff, biche, chivereux et semblables, sinon Sa dite Grâce ou ses commis ». Lesquels étaient le gouverneur, son lieutenant, les forestiers héréditaires et le haut Veneur.
1740. Le comte Gabriel-Hercule de Valvasoni, grand veneur et chambellan du prince Velbruck, était aussi « grand veneur du pays de Freysigen et grand maître des forêts de Ratisbonne ».
1765. Le baron de Coudenhove de Fraiture, grand veneur et grand fauconnier du pays de Liège, du pays de Looz et du marquisat de Franchimont.
1795. « Jaspar le Godon, veneur de Mlle de Lantremenge, seigneur (sic) temporelle de Jalhay. »
  
1823. Le comte de Marnix, grand veneur pour les provinces méridionales des P. B.
Pèche.
  Selon le grand record de Theux, 1431, « tout masuyes et surcéans, peulent pecier du poisson es dites rivières pour leur aisemence, voir sans peciet aile ceawir, reux, à fier par cruict (crou fier ou fer coulé?), ny ossi a fier forgiet ; et ne peulent tourner leaue hors sa cruée (?) ne porter ou emmener les dits poissons hors court (hors du ban) et s'ils estoyent trouvés faisant le contraire, être comandés à Franchimont ».
Le dit texte est d'un record de 1517, de l'archive de Jalhay.
  De ce chef, on a vu ce que Nicolas Groulart, habitant Verviers, devait annuellement au prince : « 200 truites et cent poissons communs ». Cela, croyons-nous, pour la pêche sur le ban qui n'a que des truites, étant dépourvu de grand cours d'eau. Et jadis la Vesdre était trop poissonneuse pour que le chiffre minime des autres espèces fut applicable à la dite ville.
  1668. Au Ban, procès fut intenté « à quiconque va poisser » et condamnation s'ensuivit.
Le record de Theux de 1431, reposant à Dusseldorff, a été publié par M. Paul de Noüe, fils d'Arsène, dans le Bull. Arch. Liég., t. XIX, pp. 171 et suivantes, dit : « est réservé de pêcher aile scalvichereux (variante), « sawychereux » et le pessier à fier forgeit, et aussi de tourner l'eaue hors de sa mère (de son lit?) ».
  Ce dernier mot doit être exact et « cruée » une erreur de copiste, s'il ne dit la crue ou courant.
  Le recueil E. A. Storcheaux, de M. S. Beaufays, écrit à Theux en 1683 et peut-être d'après l'original de 1431, dit :
  « pesser (pêcher) aile caewicheroux et le pessier à fier forgé, et aussi détourner leaue hors de sa mère ». Au chapitre Mines, 1683, l'expression est « mer de la rivière ».
  Le grand record de Malmedy, de 1459, emploie les expressions : « aile salmes, au feu fier, aile destourne, aile reux, ou autres manières d'arfer (?) ne destourne de mère d'awe hors de son corrant ».
  Un autre record de la même ville les donne comme suit : « pêcher à fier, reus, salmes, sechets (du wallon de sèchèts ou poches) ». Le mot salme se trouve écrit aussi sayme, dont pris pour w devient saiwe.
  Le Rd M. Daris, en son t. XII, p. 92 et suiv. a reproduit le dit record de Theux. Le mot wallon sam s'emploie comme suit : « sam bouteux, filet attaché à un bâton fourchu, que le pêcheur pousse devant lui. Sam truble, filet en forme de poche, attachée à une perche. Sam verneux, filet en forme d'entonnoir, dont l'ouverture est faite d'un demi-cercle, fermé au bas par une traverse et le corps du filet soutenu par des cercles diminuant de diamètre.. Sam dicdou, filet pour barrer les rivières. » Dict. Ms de feu J.-F. Xhoffer, de Verviers, que nous possédons.
BAIL POUR LA PÊCHE.
  « Avons rendu et par cette, rendons la poise de la hoigne, à Lowys, parmi nous remettant la quantité de vint libres de truittes'par an, lui rendant en oultre la moitié de la poisse de Charneux en rendant par an quinze libres de truittes, après que le stuyt de Stienne Pirkene, qui serat au mois de juin 1660 révolu...
Fait à Liège ce 13 décembre 1659.
(signé) Ferd. Rob. de Lynden. »
Prix du Gibier.
BÉCASSES, la couple
1703. 2 et 3 florins ; temps du siège de Limbourg, 1718, fl. 1 ; 1778, 2 fl..
1795. 18 octobre, une bécasse et une gélinotte pour donne; à l'agent national, 10 florins (époque de la famine).
CERF
1678. « Acheté 8 fl., donné au Prince de Nassau, à Limbourg, et à son page 10 sous.
CHEVREUIL
1659. Janvier, 12 et 14 fl.
1663. 29 décembre, 12 fl., pour cadeau au gouverneur. 
1671. 16 fl.; 1674, 13 fl.; 1692, 32 fl.; 1695, février, ; 1744, 17 fl.
CORETTES ou GÉLINOTTES, la couple
1647 et 1675. En juin, 3 fl. ; 1659, 1,5 fl. ; 1675, 3 fl., offertes au Gouverneur de Limbourg.
1684. Le bourgmestre Paquav écrivait : « On en cherche pour le comte Charles et pour S. A. à Cologne ». 1714, 4 fl.; 1743, novembre, 10 fl. ; 1748, 10 fl. ; 1792, novembre, 13 fl.
COQ DE BRUYÈRE, pièce
1646. Novembre, 4 fl.; 1665, juillet, un coq sauvage, en août 7 fl.; 1673, juin, une poule de bruyère, 2 fl.; 1683, février, 2 fl.; 1722, 10 fl. 12 sous, trouvé à Odebrette, offert à l'évêque de Termopole.
1755. Un coq, 15 fl. « venu de Luxembourg, donné au grand chancelier ».
LIÈVRES
1653.2 fl. ; 1674, 2 fl. 5 patars.
1683. 24 mai, 30 patars; 1692, avril, 45 sous; 1694, décembre, 64 sous; 1696, janvier, 3o sous, « un lepreau en vie, 5o patars » ; 1743, novembre, un lièvre et un levreau, 26 p.
  LOUPS
1645. 22 juillet, « par ordre du baron de Lynden, on fait une chasse aux loups; réunion à Spa; le bourgmestre de Jalhay, Simon des Champs, y trouve le bourgmestre de Sart, Bronfort, et ceux de Spa, mandés en la maison du greffier par le seigneur de Sciesin et aucuns seigneurs, lesquels ont requis de faire la dite chasse avec ceux de Sart, de Spa et de Theux, mais à la condition de la part de notre gouverneur, que chacun Borghmestre répondrait de ceux qui manqueraient ; « nous avons voulu l'accorder », dit le bourgmestre de Jalhay. » 
1684. Ordre du gouverneur au capitaine de Theux « de préparer ses gens pour aller chasser aux loups en forêts de Spa ».
PERDRIX. 
Le couple : 1695, Janvier , 3 ½ fl.
SANGLIER
1683. Un pour donner au château de Wégimont au  Prince de Furstenberg ; 10 patagons.
Bel exploit cynégétique au ban :
1889, 20 février. — M. Sagehomme, habitant un château près de Jalhay, rencontrant à Moussenfagne un groupe de sangliers, de deux balles il en abattit deux et, rechargeant, il en coucha un troisième.
TRUITES
1697. La livre, 16 sous ; 1703, en octobre, 15 sous.
Sartages dans les Forêts du Ban
  Au ban, les opérations importantes de défrichement dans les forêts du prince ne se présentèrent qu'en 1400, dès lors permis fut accordé à demande, puis on s'y rendit à volonté jusqu'en 1570, « alors on y mit obstacle a (Ms ancien), vu l'affluence des participants ».
  L'an 1500 S. A. donna avis que « les manans et surcéans ne pourront plus sarter dans les forêts, ny mêsme ens lieux qui leur sont désignés pour leurs chauffages prins ens dites forêts, mais pouront follenner es lieux leur indiqués ». Lesquels étaient le bois le Diable, la fagne Marôye Ketty, le pré Arnotte pré, la fagne Crette, et le long des chemins entre ceux-ci et les forêts; il en fut de même en plusieurs endroits de Cossart et du bois de Surister.
  En 1609, on fait sartager le Petit raspaille, Werpha, le thier delle fagne Jehan, les Rutenalle, Pasay des trois fontaines, Piron chaineux, bois de Croupion et partie de Chawé-fawe.
  1612. Par une ordonnance concernant des terrains à follenner, on en offrit à un daler annuel le journal. 
  Soixante ans après, grand nombre d'héritages étaient retournés à bois, dont l'ensemble équivalut alors à 2400 bonniers, peu moins que la moitié du sol du ban.
 Ses dits « lieux indiqués » étaient nommés « limites ou acquis du Seigneur ».
 Une relation de 1622 porte les détails suivants:
« Après avoir sartagé on tire un regon, par après une avoine, puis on relaisse la terre en friche retourner à bois ou bruyère, ce pourquoi il faut pour le moins 20 ou 30 ans. »
  Un autre écrit ajoute :
« Le territoire de Jalhay quand il est labouré un an pour la moisson, il faut le laisser retourner à bois, haves ou bruyères, et l'y laisser pour 50 à 60 ans, comme il s'est trouvé dans le fief de Surister, etc.; les novales ne sont pas à Jalhay comme dans les autres pays. »
  Dans le sartage, le Prince défendit « le follenage ou brûlement du terrain », qui avait provoqué de nombreux incendies des bois.
  D'après des rapport0s du temps, ces travaux mirent au jour divers objets. « En Werfaz aucuns solleveurs ont trouvé des pièces de bois de charée et de moedée (?) (chars et meubles) dont on a fait faire de grandes larges planches de tables, lesquelles estoient par de grands laps de temps enfondrées et renterrées. Et de toutes parts on rencontre des places ou aires de fosses, dans lesquelles on avait cuit et faudé charbons pour les forges de fer. »
  Il était rare qu'un terrain sarté n'éveillât des discussions, à savoir : s'il était novale (c'est-à-dire cultivé pour la première fois) ou s'il l'avait été déjà, ce qui intéressait vivement les décimateurs.
  Dès 1605, le curé avait levé la dîme en tout cas. Pour les autres décimateurs, justiciers et témoins furent souvent 
appelés, au XVIIe siècle, pour constater l'état des lieux.
  A ce propos, Lambert de Fays, Snr d'Andrimont, l'un des décimateurs, écrivait : « Notre peintre fera les plans pertinents des lieux, des apparences, monceaus de pierres, etc. Un témoin nous restera demain, convient de le traiter à diner, il faut du vin et un quartier de veau afin d'en sortir avec grâce ».
  La note d'aubergiste porte : « Pour avoir logé le Kaisin, peintre, qui a dépeint les vestiges qui se trouvaient dans les anciens sartages du bois de Borchenne, 6 fl.
  Pour le cheval qui a ramené M. Fléron, juge et examinateur des témoins, deux jours, 2 fl.
  Pour des truites au greffier, 2 fl. 10 sous. »
Récoltes sur les aisemences et usages locaux à ces sujets
  La récolte des glands ne pouvait se faire « devant la Saint-Remy, ni après; ni celle des faines après cette date; des pommes sauvages avant la Saint-Gilles; des nèfles avant le jour de Saint-Denis; les poires et cerises sauvages avant maturité ». Un écrit de 1592 dit : « Chaque année depuis si loingtemps qu'il excède la mémoire des humains, cette défense se fait solempnellement et publiquement par devant l'église de Jalhea. »
  Les porcs du pays ou étrangers étaient admis dans les forêts l'après-dîner pour une petite redevance. Chaque ménage pouvait envoyer un homme faucher, le lendemain de la division des Apôtres, sur les fagnes et aisances, et « sur les trois autres bans », à volonté, « couper avec la facille les fechiers et genestres (fougères et genets) tant seulement . »
  En 1568 la cour de Jalhay disait :
« Savons èt wardons, les Mayeurs et Echevins du ban de Jalhea, que la pièche de laquelle on mesure le foing en notre jugeable, porte la longhuece de Vaulnes et demy et une demy quart, assez bien mesurées, et la haultesse de la quar de foing une aulne de notre mesure, la demy quart et faz de quart à l'advenant.
Savons semblablement que la dite quart de foing, la demy ou le faz de quart, doibt estre en rondeur la largeur de la dite pièche penie (applanie) avec ung restes à lenthour, et puis jetter dessus le dit foing une grosse pièche, laquelle ne doibt ployer ny falhir, et prendre deux personnes, ni gaignans ou perdans à la dite mesure, et debveront aux deux bouts de la dite pièche chokier (pousser, presser) et debverat estre la hautesse du dit foing pour le quart dessous de la dite grosse pièche, d'une aulne, comme dit est, le demy et faz à radvenant. »
  1600. « Suivant la nature de ce pays, les terres arables et reposantes ne se labeurent suivant l'ordinaire que dans seize à vingt ans une fois, estant de ceste dûment requis de graisse; et pas de autre temps. »
  1611. « Au village de Jalheau et ès aultres à ce attenans, 
1° la coutume ordinaire et usés pour l'avoir aprins des prédécesseurs, est que tous masuir ayant trixhes et terres arables sur les champs, doivent et peuvent passer, sans méssus, lorsqu'il se treuve de nécessité ou besoigne pour, en temps de saison, charier ansinne (fumier), vendier avec leurs grains et foings, en s'adressant au plus court et à droict vers le chemin, où de chemin vers la dite terre, et ce à moindre folle que faire se peult.
2° Est usé, signament à Jalheau du costé vers le mon, qu'après la moisson d'aoust faite, et réquillés bien entendu les foins, et grains, mis dedans les grengners, lors terre contre terre doyvent servitude du passage, à joindre dommaige, pour à celluy à qui touche, pouvoir passer avec ses bestes, les conduisant paistre en ses dites terres et trixhe ; rassembler les waides qui se trouvent et y peult avoir, après la moisson d'Aoust faicte, comme prédit est. »
Haute Foresterie héréditaire du Ban de Jalhay,dite aussi :
« Grande Mattrise des eaux et forêts de ce Ban »

  Le  grand record de Theux, de 1431, porte que « les forestiers ont chacun la chache (chasse), leur eawe (eau) de quoi ils doivent, pour l'année, une certaine somme de poissons à Franchimont ». Celui de Jalhay disposait de pièces de terre spécifiées au relief de 1568 qui va suivre; il était exempté de contributions pour deux de ses prairies; et, le premier, avant tout autre habitant, chaque année il avait le droit de faucher deux grands chariots de foin sur certain circuit des fagnes de Jalhay; il tirait aussi une portion d'avoine hors de la dîme des fagnes St-Remacle, et deux autres redevances outre frontière, à Malmedy, comme on verra.
   D'entre ces titulaires, nous trouvons les suivants :
  1436. « Louis de Sullers, seigneur de Hanster (Jehanster). »
  1457. « Ernot, fils de Johan Gobelet de Jalheal, fit relief de la foresterie héréditaire de Jaiheal. » (Registre aux reliefs féodaux de Louis de Bourbon, p. 7.)
  1457. « Mathy Gobelet de Jaiheal. fils d'Arnould (ou Ernotte), releva la foresterie après le trépas de son père. » Il était sans doute ce Mathieu Ernotte de Jaiheal, dit le vieux en 1482.
  ?xxx « Ernotte, fils d'Ernotte n succéda.
  1485. Jean Groulart IIe, Sgr de Surister, dont il est parlé plus haut, fils de Jean 1er, époux en 1482 de Marie-Jeanne Thomson, fille du châtelain de Franchimont, reçut la haute foresterie « par la résignation d'Ernotte ou Arnould, fils de feu Ernotte Gobelet de Jaiheal ».
  Vers 1477, il en fit relief, fut mayeur de Jalhay en 1495 et mourut en 1504. H. Roidkin, qui épousa sa veuve, ne fut pas forestier mais à son contrat de mariage parut le suivant :
  1505. « Querin Darimont, notre fostie» (ainsi que s'exprime cet acte) était substitué en attendant l'âge voulu chez l'un des fils de Jean IIe, dont l'aîné avait à peine vingt ans.
  Il pouvait aussi assister à cette cérémonie comme allié à la famille. Un Jean Darimont, que l'on croit père de Querin, avait épousé en 1482 Isabelle Groulard, fille de Jean Ier, « veuve de Mathieu Ernotte de Jalhea ».
  Un Querin Darimont était échevin de Jalhay en 1495; mêmes noms et titre à la Cour de Surister en 1538.
  Jean IIIe, fils aîné de Jean IIe, né en 1484, Sgr de Surister, mourut le 22 décembre 1556, fut inhumé dans l'église de Jalhay qu'il avait fait bâtir.
  1556. Son fils Pirotte ou Pierre Groulart, dit Trille, échevin de Jalhay, était le second des enfants, né vers 1508, il épousa vers 1535 (selon Lefort et Goethals) Marguerite d'Orjo (2), fille de Guillaume et de Marguerite de Sauvage, dite Carpentier, dont un fils, Jean Pirotte, qui suit, et une fille : Jeanne, mariée à Jean Bertho, de Liège. Leur petit-fils, Michel de Liverlo, fut bourgmestre de, Liège en 1670.
  1568. Jean Pirotte Groular, échevin de Jalhay, époux de Jeanne de Sartié ou de Sartier, fille de Guillaume, Ser d'Izier.
  Le relief de la foresterie, qui va suivre, daté 1568, nomme « Pirotte Groular de Jalheau (sic), marit à Damoiselle Katherenne, fille de Jean Groular ».
  Cette dite année il fit relief de la foresterie à la Cour féodale de Liège, et, séance tenante, en donna la moitié à son gendre Jean de Loye, de Hèvremont, fils de Mathieu de Loye, de Hèvremont, et époux de Catherine Groulard, mariés par convenances du g février 1556, lequel releva cette part et la céda à son cousin « Pirotte Groular », le jeune, dit Trynne, qui releva de même, et en échange « donna au dit Jean la maison et assise où il demeurt à Jalhea, joindant : devant à Réalchemin, vers l'église à Thomson Groular, de troisième costé vers Neyowe au dit Johan de Loye, et de quatrième deseur, aux hoirs Henri Ernotte. »
  1584. « Pirotte Groular, dit Trinne, épousa : 1° vers 1575, Gillette-Pasquette Querin, fille de Jean, morte le 6 mai 1588 ; 2° vers 1600, Christine de Clermont ; il eut six enfants de la première et un fils de la seconde.
  Au risque de répétition avec ce qui précède, sont ici quelques notes généalogiques concernant les de Groular.
  Au temps de la guerre du Limbourg, Pirotte dont il s'agit, était prisonnier à Bellair, enlevé comme otage. Même fait survint pendant des démêlés du pays avec les de la Marck. « En 1588, à la requestre de Mgr le comte Philippe de la Marck, hault advoueit du Franchimont, et comme grand commandeur de S. A. Prince Évêque de Liège, sera par ung sergent delle justice de Jalhea, lessé savoir à Pirot Groular, prisonnier et forestier, que le dit Sgr Comte le fait attenir, le dit Pirotte, pour le fait de capture, selon et à l'effect de rechargement de Mrs de la haulte justice de Liège, à la courte lassé et hors-porté. » En 1590, le lieutenant du haut voué en une enquête, dit : « ne vouloir empêcher de constituer et juger le dit prisonnier et manger pain et eau, selon les réformations. »
  Ce haut forestier mourut le 24 février 1603, laissant sept enfants dont Pierre ou Pirotte, qui lui succéda.
  1603. Pirotte Groulart, né à Jalhay vers 1580, épousa en 1603 Pierrette Trine, de Jalhay, le premier dimanche du Carême, 4 février, en vertu d'un rouge scel (dispense).
  Il fut échevin de Jalhay en 1612, eut plusieurs noces; en 1630 il signait: Groulartte forestyre; il fut aussi collecteur des tailles, charge donnée alors aux bourgmestres.
  Un temps nous avons cru le surnom de Trine lui donné, provenir de la famille Trina; néanmoins, comme on vient de voir, une famille Trine habita Jalhay. A ce sujet, dans l'église de Marche est la tombe d'Everard de Fraipont, Sgr d'Izier, et de sa dame Dorothée de Sarter, décédée le 18 septembre 1642, alliés aux de Groulart. Le blason du mari est au centre et parmi les huit armoiries qui l'entourent est celle des « Trina ».
  Pirotte dit Trine, le jeune, mourut vers 1630.
  Des manuscrits lui donnent aussi pour femmes : Marguerite de Cherise, ou de Cerexhe, vers 1610, et Marie Massin, dont un fils : Jean Pirotte, qui suivra.
  1634. Barthélemi des Champs, dit de Spa, où il habita, ensuite à Liège « à titre de bourgeois », obtint la foresterie, ayant pour substitué Jean-Pierre Slancheteste, tous deux alliés à la famille de Groular.
  1655. Jean-Pirotte de Groular, né en 1614, succéda, fut aussi échevin et, en 1645, lieutenant-capitaine du ban;                  
  1637. Il épousa : 1° Élisabeth des Champs, fille de Pierre, décédée en 1646; 2° en 1648, Élisabeth Charlier, décédée en 1654; 3° en 1656, Jeanne Charlier, veuve Paquay-Thiry, et laissa trois enfants de chaque lit. (V. le chapitre des tombes.) 
Lui testa en 1666 en laissant son office à son fils, qui suit.
  1666. Pirotte Groular, dit Trine, né en 1640, épousa à Jalhay en 1663 Catherine de Haye, fille de Gilles; ils laissèrent six enfants. Le père mourut en 1687, la mère en 1726, âgée d'environ 100 ans. Elle avait épousé en seconde noces Jean Poncelet, qui fut échevin et bourgmestre de Jalhay en 1638. En 1678, un emprunt note deux de Groulart à Jalhay, aucun à surister. 
  1687. Jean, fils aîné, avait à peine vingt ans, Jean Poncelet et Jean de Vinamont firent l'intérim ; leur protégé mourut célibataire en 1744, léguant son service à son neveu Pierre de Groulart, né en 1714, 20 janvier, fils de Pirotte dit Tryne et de Gillette Tourment, fille de Servais, parents au troisième degré, mariés en 1698. Peu après la promotion de Pierre de Groulart-Tourment sa famille abandonna Jalhay et la foresterie fut acquise Pierre-Jean, baron de Méan et du Saint-Empire, seigneur de la Jonckière, Pailhe, Montigny-sur-Sambre, etc., haut avoué de Lerne et de Wespe, échevin de la souveraine justice de Liège, né en 1689. Il était l'aîné des fils de Laurent-Conrard, baron de Méan et du Saint-Empire, seigneur de Pailhe, et d'Isabelle, baronne de Méan, épousa Marie-Élisabeth-Josèphe, dame des Avents, de Borsu et de Hoyoux, née à Liège en 1687, décédée au château de Pailhe, en 1763. Elle était la petite-fille de Bertrand de Goer de Herve, seigneur de Cheratte, né à Verviers, bourgmestre de cette ville en 1664 et 1667; il y mourut le 8 mai 1672; la haute foresterie de Jalhay resta dans la famille de Méan de Pailhe jusqu'au début de notre siècle .

 A la mort du forestier Groulart-de Haye, pour ses enfants une discussion s'étant élevée, il fut conclu que la possession de la haulte foresterie de Jalheau comprenant : « preits, terres, fagnes, droits et émoluments, tenant nature de fief, tels que leur père et testateur les a maniés et possédés en payant au sieur Pierre le Mre (le Maître), citoyen de Liège, une rente au denier seize de 600 fl. B.Bt., en capital, et les taxes ordinaires ou éventuelles à imposer sur la dite foresterie et les cannons deyus au dit sieur Pierre le Mre, au jour de l'obit du testateur. »
  De cela, les dits héritiers considérèrent la fagne comme étant leur propriété particulière ; l'autorité la réclama, ils la rendirent pour éviter grand procès et garder l'union entre frères et soeurs. On les libéra des arbres et fruits qu'ils y avaient perçus.
  1687, 3 février. « Catherine de Haye, veuve de Pirotte Groulart, haut forestier héréditaire de S. A. et Jean, son fils, forestier moderne, comparurent devant notaire, à la réquisition de Henri de Bodeux, sindic du vénérable chapitre de Malmedy, lequel certifia par serment que les forestiers prédécesseurs et actuels, par un droit annexé à la dite foresterie, ont été à lever huit miches, quatre blanches et quatre noires, et obligés d'aller les chercher le jour Saint-Pierre au dit lieu de Malmedy. Et manque de les aller chercher le dit jour, estoient refusées et non délivrées.
  Et dit bien savoir par tradition, que l'annexation de la dite foresterie avait encore seize pots de vin à charge du dit chapitre, engagés au Sr Fabry, de Liège, ou à aucuns d'iceux. Lesquels pots, indispensablement, étaient payés, en substance, à Malmedi, en la maison même du vénérable chapitre, encore au jour susdit.
  Et pour cause de science plus particulière, les comparants attestent d'avoir entendu dire de leur père et mari respectif d'être là comparu au dit jour avec un tonneau pour avoir délivrance des XVI pots de vin, ce qu'on lui refusa sous prétexte que ce droit était, par engagement, au dit Fabry.
  Séance tenante le notaire certifia que  le forestier défunt allait chercher le vin en même temps que les miches. sans avoir fait nul engagement avec les Fabry. »
  Un ancien règlement des mines ajoute aux droits du voué en disant : « Si un ouvrier des fourneaux ayant en ses travaux usé le mort bois, a coupé aussi chêne et hêtre, le forestier héritable qui l'aura découvert en recevra quatre deniers bonés d'amende ; il lui retiendra sa cognée jusqu'à payement. Et chaque cognée lui doit par an un vieux gros tournois (Monnaie de Tours valant douze sous.) ».
  Tout délit devait être aussi rapporté immédiatement à Franchimont, et le coupable refusant de s'acquitter « saisi en son corps et en ses biens ».
Prix des denrées au Ban
AVOINE
1649. Le stier 35 patars, le muyd 15 florins ; 1674, le stier 3o patars ; 1699, le stier 16 patars.
BEURRE
1584. La livre de bûre (boûre), 12 aidans ; 1694, 10 sous.
BIÈRE
1577. Une tonne de Jean Dombiet, le jeune, à Naoewe (Néau (Eupen)), 12 fl. liégeois; 1659, bière de Jalhay, la tonne, 6 fl. B.Bt ; bière double, 8.5 fl.
CRAYE
1671. La livre, 2.5 sous.
ÉPEAUTRE
1649. Le muyd 12.5fl. B.Bt.
FROMAGES
1694. A 10 et à 15 sous; 1769, un fromage de 4 sortes est offert à un seigneur qui a fait plaisir à la commune.
MOUSSE
1506. « Mousseaux descouvlette frotez », (chiendent pour faire des brosses, mousse rouge).
« L'an 1594, le 11e jour d'avril, en la présence du notaire juré, il est vendu à Jaspar-Henri Jaspar, mille livres de beau mossea frotté, belle marchandise, bonne, léale et prisable, que l'on a coutume de livrer à Moslye, marchand de Sart, pour chacune livre 4 aidans liégeois ; et s'il advenait que dans le dit an allat plus haut, si l'on en donnait en Sart 4 aidans, le dit Jaspar sera tenu donner 5 aidans, et si les dits de Sart en donnaient 5, Jaspar en devra donner 5 et demi. »
ŒUFS
1584. Le quarteron d'ouz (26 oeufs), 24 aidans ou 6 sous; 1650, à 10 et 12 patars.
PAILLE
1675. « La jarbe de seigle, 4 patars ; de paille d'aveine, 3 patars. »
POULETS
1683. 8 patars pièce ; alors le bourgmestre J. Pasquai écrivait ces mots: « Étant allé vers un créancier pour le fléchir, en lui portant six poulets, il les a estimés à rien et m'a rabouffé très bien. Lui représentant les misères de guerres, maladies et dissenteries, il me dit que si je lui faisais présent de six corettes, il aurait quelque patience ». 

TOPINAMBOURS ou CROMPIRES
1771. Le stier de 120 livres, 2 fl. de Liège au marché de Verviers.
Menu de 1612, à Surister; festin offert au Prince et prix des victuailles, du 15 Mars 1612
4 livres de coucque speceye (pain d'épices);
12 wastea au michot ;
6 xhiffnal (gâteaux genre cougnou), dites ailleurs fuffnettes ;
3 quarterons hèrens; 
1 id. de boghehos ; 
5o pommes ;
Prunes sinnar (?) à 6 patars la livre ;
1 livre figues, à 5 patars ; 
1 id. roisins, à 5 patars ; 
200 gaies (grosses noix), 6 patars ;
1 livre chocquerie (sucrerie);
4 livres morue, à 9 aidans ;
4 stockfisses trempés ; 
12 quarterons d'oeufs ; 
Une potée de 18 livres de beurre ;
2 livres de ceucre (sucre), 19 patars ;
Une pinte de moutarde, 5 patars ;
2 jusses (cruches) et 8 pots de vin, à 7 patars le pot ;
Un quartron poivre ; 
Pain blanc, 6 copies ; 
6 petits michots ;
2 lunettes, 57 aidans ;
2 crettes de pain blanc, 6 patars ;
2 crettes de miche, 6 patars;
4 petits fromages à 2 réais pièce, 10 patars ;
1 couque specie de 4 livres, belle double espèce ;
1 livre chocquerie (sucreries).
  Compte envoyé à Catherine Groulart et aux Bres de Jalhay, de Verviers et de Bilstein.
  Pour apprêter ce festin il fut donné un teston à Lambert, cuisinier de Franchimont.
Culture de la pomme de terre
  D'après l'Histoire du Marquisat, 1re partie, p. 10, elle eut lieu dans le ban avant 1730, les habitants en faisaient leur nourriture et allaient en vendre aux marchés des villes voisines, surtout à Verviers. Detrooz, qui rapporte ces détails, était né à Verviers en 1731, il doit donc être correct en cette affirmation.
  En 1747, Jalhay adressa des plaintes parce que les soldats y maraudaient ces tubercules. En une querelle entre deux femmes, en 1751, à Verviers, l'une disait à l'autre : « Retournez au village pour y manger des crompires ».    Nouvelles plaintes en 1756, vu les ravages qu'y faisaient les sangliers, peut-être attirés par cette nouvelle culture.   Au sujet de cet intéressant produit, les journaux de 1790 ont publié les détails que voici : « Un sieur Mustel (on ne dit d'où), qui avait servi comme capitaine de dragons, s'était consacré dès 1763, à la culture et à la vulgarisation de la pomme de terre ».
  Son mémoire date de 1767, celui de Parmentier de 1773 ; or, la dite feuille fait observer à ce propos que le premier de ces propagateurs « est le Christophe Colomb de la fameuse solanée, et le second seulement son Améric Vespuce ». Mais la belle palme en revient à Jalhay, qui s'en nourrissait, selon toute apparence, avant la naissance de Parmentier, lequel vit le jour en 1737, et devança peut-être aussi Mustel, le dévoué dragon.
  Le savant professeur Ch. Morren, en sa Biographie de Ch. de l'Écluse, dit : « La pomme de terre, le plus beau présent fait par l'Amérique à l'Europe », et il la croit introduite en nos parages par un sieur Grégoire, de Jalhay.
« Au ban, cette dite culture fut bientôt portée à un point prodigieux », dit encore Detrooz ; toutes les communes environnantes imitèrent cet exemple, dont l'extension donna lieu même à des abus.
  Voici deux pièces officielles à ce sujet et n'incriminant nulle localité particulièrement,:
« Ordonnance de la Cour de Verviers touchant les Topinambours ou crompires :
  Nous, mayeur et échevins de la cour et justice de Verviers, assemblée en notre chambre scabinale, nous ayant été remontré qu'on vendait dans notre juridiction des topinambours ou crompires, avec des mesures ou paniers infiniment plus petits qu'ils ne doivent être; ordonnons à l'instar de nos voisins, à tous et un chacun, que dorénavant le panier, dont il en faut trois pour faire un stier, devra contenir 40 livres de crompires au moins et, pour la sécurité du public, on les devra porter chez notre huissier pour les examiner et sceller ; au défaut duquel scel les contraventeurs encourront les peines comminées par nos statuts  et ceux qui n'auront pas des paniers en mesures, en trouveront chez notre dit scelleur, demeurant dans la Brassine (aujourd'hui place Verte). 
Le 22 octobre 1772. (signé) J.-J. Jacquet »
 En 1775, le magistrat écrivant au Prince disait : « les pommes de terre concourant presque autant que le pain à la nourriture du peuple de Verviers, et les marchands de cette denrée abusant de la nécessité indispensable de s'en procurer, la vendent non seulement à un prix exorbitant, mais encore se servent de toutes sortes de supercheries dans leurs mantes (mannes) et autres mesures, qu'ils employent de façon qu'outre l'espèce de monopole et de l'abus, ou plutôt du vol qui en résulte, il est encore à craindre que votre pauvre peuple ne se porte à quelques excès.
A ces causes, les remontrans supplient V. A. d'autoriser votre cour de Verviers, à taxer la dite denrée, ayant toujours été en usage de taxer le pain; et à faire faire des mesures scellées de son sceau ordinaire, dont devront se servir les dits marchands, et avec ordre, à votre mayeur soussigné, d'y tenir la main »
  Le Prince apostilla cette demande le 29 avril, ordonnant au magistrat de se concerter à ce sujet avec la cour de justice.
  Ces deux corps trouvèrent comme remède, pour éviter toute fraude, de vendre les pommes de terre à la livre ; ils soumirent ce projet « au Prince », qui par apostille du 15 mai 1775 ordonna à la cour de Verviers de taxer le prix comme pour le pain, selon les circonstances; le tout soumis aux peines et amendes statuées.
  La publication de cette ordonnance se fit au prône, le 28 mai.
  Cette denrée excellente se nomma d'abord, au Franchi-ont, crompire, puis poire de terre et topinambour. Ses qualités hygiéniques furent bientôt appréciées, considérées comme un second pain, préservateur des disettes.
  En 1845, au grand préjudice de nos populations, la maladie dite des pommes de terre, qui semblait en brûler les fanes et les fruits, se propagea.
  Feu M. Armand Simonis, dont l'affection pour sa ville natale était si généreuse, en fit venir une cargaison énorme d'Amérique, les vendit à un prix bien moins que coûtant naturellement, 5 francs les 100 kilos, payés 20 ici. Elles étaient belles, fortes, faciles à éplucher, farineuses, d'un goût exquis; ceux qui en goûtèrent s'en souviennent. Mais elles étaient d'un ton blanc auquel on n'était pas habitué. Le peuple, pour ce détail, ne les apprécia pas. Néanmoins, des cultivateurs de Polleur et environs, profitèrent de cette occasion pour en gratifier notre sol.
  L'espèce primitive est estimée encore, mais rare aujourd'hui; elle semble être Spéciale au ban de Jalhay. C'est celle dite vitelotte, en wallon quoine du Gatte (corne de chèvre), vu leur forme tortueuse et effilée.
  La pomme de terre, considérée en ses débuts avec une sorte de dédain, sut acquérir une vraie gloire en devenant indispensable pour le peuple, et sut conquérir les tables les plus somptueuses, s'y présenter sous mille aspects. L'an 1902 lui réservait un vrai triomphe à Paris, dans la brillante Exposition des fleurs d'automne, en encadrant 300 espèces de la délicieuse solanée, qui en même temps voyait mettre à la mode comme nouveauté des mieux goûtées, la pomme de terre frite accompagnée de la tasse de thé.
  Disons modestement que cette manière de préparer la pomme de terre, sauf l'accompagnement du thé, fait les délices de Verviers depuis plus d'un demi-siècle.
Herdes ou Troupeaux
  Les droits réciproques de pâturage établis de longue date entre le marquisat et le duché limitrophe, s'appliquaient à un vaste espace livré au pacage, comme on va voir.
  1388. Sous Henri de Groul, châtelain de Limbourg, fut fait un record disant ; « Peulent (peuvent) les bestes du pays de Franchimont aller en la terre de Limbourg, de çi à une croix qui stat au delà du bois de Rosemelle, dessous les chemins dont ceux de Julémont viennent à Herve; avant plus de sy, que sur le haut chemin de la Henri-Chapelle, en deça de Hagelstein, là un grand chêne soloit stier, aussi il y a une image, et là le chemin de Berwinne va vers Aix.
Avant plus, de cy à une croix à decha de.... (ici un mot altéré, dont il nous semble rester enat), dessous de tilloux.
Item en la terre de Franchimont peuvent la bestes de la terre de Limbourg aller de cy à une chapelle qui stat en bois par desseur le Sart, sur les chemins de Malmedy; et avant plus, de ci à une croix qui stat assez près des communes de Remouchamps et la voie de Froidcourt; et de là descendant selon les communes de Remouchamps et de Saint-Remacle, de sy à une place que on dit Tancrémont, là une maison de pierre soloit stier.
Et c'est le record que les deux cours entièrement ont déclaré, et sy sont tout entièrement de lés (auprès) demeurez ; lequel record et tout ce que dit est par desseur, Colette de Gomseit, mayeur de Theux, pour le temps, mit en la warde de nous les échevins, le 12 janvier 1519. »
  Un manuscrit ancien ajoute : « les troupeaux des deux pays pouvaient paître du matin au, soir sur les communes waides, et en cas de guerre pour l'un des deux pays, les bêtes  se nourrissaient sur l'autre. »
  Un record des Bres de 1706, déclare que « de temps immémorial, chaque village du ban de Jalhay est en coutume et possession de faire paître ses bêtes à laine dans un troupeau commun, sous la garde d'un seul berger, qui se loue et nourrit aux frais de chaque village. Cette coutume est loyalement établie, à raison que parmi les surcéans se trouvent,quantité
de pauvres gens qui n'ont pouvoir de tenir que 6, 7 ou 8  bêtes à laines, et seraient obligés de s'en défaire si ceux qui ont le moyen de tenir un gros troupeau, pouvaient les garder séparément. »
L'ensemble était nommé « la herdable herde» et sa réunion se continuait jusqu'à la Noël. Le hierdy (berger) de 1550 était Léonard Coppa, dit : La Geaille.
Les bestiaux étaient recueillis à domicile par le berger, un temps, pour les appeler il se contenta d'aller siffler au bout du village et à cet appel les animaux se précipitaient instantanément vers lui; cela lui fut défendu, et ordonné de les prendre en passant. Par la suite il y eut deux de ces guides, cependant le second « n'était pas considéré comme berger, mais dit : simple gadelier » (chevrier) et l'autre nommé « le principal membre de la société des maîtres du bergeage ». On le disait aussi « chef maître du village en fait de bergerie ».
Des possesseurs de bestiaux essayèrent à diverses époques de se soustraire à la dite obligation, voici des détails à ce sujet :
  1560. Les habitants se plaignent « de ce que Michel, maire de Jalheau, ait fermé son héritage sur la chariale voye et herda voye qui va de Surister à Vervis et fait hierdaige de ses bêtes avec plusieurs du dit ban ».
Ils remontrèrent aussi que « Clawé fawe est un grand chemin pour aller en Braibant et également une des grandes aisemences pour les surcéans du ban, et estraingiers pour repaistre leurs biestes ».
  1573. Le nombre des bêtes à cornes était pour le ban de 727, dont Jalhay 240, Charneux 168, Surister 102, Herbiester 96, Foyr 6o, plus 61 en ce moment hors du ban.
  1600. Simon Barla, âgé de cent ans, attesta que les bans pouvaient faire pâturer leurs troupeaux dans les bois de la commune St-Remacle, située au ban de Theux.
  1603. Le prince porta une ordonnance excluant à toujours les chèvres de ses bois et forêts; le ban les reprit comme on verra.
  1634. Deux habitants ayant voulu contrevenir au règlement par « refus d'accepter le herdier de la hierde commune, et faire hierdaige de leurs bêtes à leur tour et jour, » le herdier protesta. Ces novateurs eurent « à s'accorder, payer et acquitter les dépens, frais, journées ou déclarer qui d'eux deux est en faute, soit par le dire ou ordonnance du haut vinable d'Aichomont (près de Wanne?). ou tel juge compétent que bon semblera » dit une procédure. Elle ajoute : « Il n'est permis, à l'exclusion d'autres, de louer et renoncer 1e berger ».
  Un intrus ayant été « nommé pendant le règne d'autre berger, le vieux fut reloué ».
  1654. La cour obligea Hubert-Michel Bazin, «  de nourrir à son tour le hierdier, et de jetter ses bêtes à cornes suivant l'anchien usage, sinon de se veyr, contre lui, procéder à banissement ».
  Les habitants remontrèrent au receveur général qu'à la fagne de La Robinette, pour avoir mal conduit les bêtes, par ignorance ou négligence, a causé, en un an, plus de cent ducats de dommages, certaines bêtes étant revenues moindres, d'autres peu améliorées.
  1701. « Défense de tenir gaddes ni chèvres pour les laisser brosdoyer les hayes et plantins des héritaiges, à peine de 3 fl. d'or et saisie des dites gaddes ».
  1715. Ordre « de munir de billots ou lamrays, tous chiens de berger, mâtins de cours, et autres, à peine de les voir tuer. »
  D'après un écrit de cette année, « l'on n'avait peut-être jamais vu de chèvre à Charneux, lorsqu'un habitant de Jalhay en ayant reçu deux, on voulut bien souffrir qu'il les fît paître avec les bêtes à cornes, pourvu qu'il captivât le gré du berger ; auquel il donna pour drenguel 10 ou 15 sous par an, sans les mettre à jettage avec les brebis. Cela continuant, le nombre de ces ruminants s'accrut à l'excès. Pour lors les maîtres des bêtes à laine murmurèrent, vu le tort que ces bêtes intruses faisaient à la bergerie, dont elles ont détruit une bonne partie, surtout les agneaux, plus de trente par an. »
  1729. Le nombre de chèvres augmentant, un nouveau berger dit n'être pas loué pour garder, « ces bête de condition brutale, gâtant les brebis ». On répondit que le pacage était pratiqué, puis « un second berger commença son règne par reprendre des chèvres avec un bouc », on le gratifia de cinq sous annuels par tête. Parotte s'opposa à tel herdage, et comme son troupeau excédait celui du bourg, il obtint de S. A. d'avoir un berger particulier ce qui produisit un lâquement (relâchement) dans la bergerie ».
  1743. « On fait savoir que le berger du village est disparu, il doit trente patars de taxe personnelle ».
  1747. L'occupation du ban par les troupes étrangères enleva 200 boeufs et 32 chevaux.
  1754. « Le sergent I. Moxhet, cuvelier, ayant trouvé sept bêtes à cornes appartenant à Jaspar Moxhet, de Johanster, paturant dans un héritage appelé Susus, envairé d'arrière foin, et voyant aussi qu'elles ravageaient et brosdoyaient les jeunes tendrons d'une haye en taillis, il les arrêta. Arrivé au thier de Hellivy, 7 ou 8 jeunes hommes de Johanster, armés de bâtons, les lui enlevèrent et reconduisirent.
  1766. « A la requête de l'officier du marquisat, devant la cour, Noël Counet dut prouver avoir des biens suffisamment pour tenir ses cent moutons, sinon se voir condamner à une amende de 10 fl. d'or ; ce nombre ayant été déclaré par le berger. »
Même année il fut formé trois herdes pour le ban, sans obligation d'y envoyer ses bêtes.
  De 1776 est la pièce suivante, répondant à des habitants de Spa, ayant questionné la cour de Jalhay, au sujet de la herde, elle répondit comme suit :
RECORD CONCERNANT LES DROITS DE JALHAY
« 1° Ne fait-on point toutes les années une ou plusieurs herdes communes de bêtes à cornes au ban, pour les mener paître ?
  Réponse. On y a fait trois herdes communes et les fait encore.
  2° Si tout manant ou habitant tenant bétail dans l'endroit, n'est pas obligé de l'y envoyer ?
  Réponse. Ils n'y sont point obligés, s'ils ne le veulent.
  3° Si chaque manant n'est pas tenu de herder à son tour, ou s'il n'est pas obligé de mettre à son tour un ou plusieurs tiseroux (jeunes bergers), pour aider le herdier commun à conduire les herdes au pâturage?
  Réponse. Le manant est obligé de herder à son tour et de mettre les fiseroux (sic), un ou plusieurs, suivant qu'il en est convenu, de même que de payer les droits au herdier à proportion du bétail qu'il a.
  4° Et si un manant ayant bétail ne voulait point mettre un ou plusieurs fiseroux par jour, proportionnés à la quantité de son bétail?
  Réponse. Il devrait payer aussi, encore bien qu'il fit garder seul ses bêtes sur son bien, ou autrement.
  5° S'il n'est pas tenu de payer au herdier commun les droits convenus pour la garde de la herde?
  Réponse. Chaque manant tenant bétail est obligé de payer au herdier commun ces droits convenus pour la garde de la Herde. »
  Juste un siècle après cet interrogatoire l'usage fut aboli, et chacun garda son bétail à sa guise. »
Bestiaux à nourchon
  Par édit du 4 mars 1568, les Échevins défendirent aux bourgeois « de tenir à trecens (nourrir), des bestes à cornes ou à laine, appartenant à des étrangers, pour les faire paître sur les fonds communaux, à peine de confiscation et d'amende que la loi ordonnera ».
  Il fut en même temps défendu « de vendre hors de la juridiction aucune pièce de gros bétail nourrie et menée pâturer sur les dits fonds, avant d'avoir été mise en vente publique une ou deux fois : le mercredi, jour de marché, ou pendant la foire franche, à peine d'amende ».
  1623. « Mise à nurchon, une vache de sept vaux ville (vieille), est à partir (partager) en trois ans prochains, selon l'ordre ordinaire des neurchiers. »
  1691. « N. Hanster, mit trois bêtes à nourchon selon la règle qui est de les entretenir, et lorsqu'il y a utilité commune de les vendre, ou leurs fruits et jeunes, d'avertir et de partager le profit. »
  Quand les bêtes mises à nourchon étaient livrées à l'abattage, on payait à la commune: en 1686, pour taureau ou vache, 1 fl. 10 patars ; en 1735, pour un boeuf, 3 fl. ; bovelet de deux ans, 1 fl.; de même pour vache et génisse; veau de deux ans, 15 sous; mouton, 6 sous;  brebis, 4; agneau, 3; chèvre, 5; cabri, 2.5 sous.
Porcs, ruches, etc.
  1431. Amende « pour un pourceau pris en forêt, un fl. ; les étrangers, deux fl. ».
  1735. «  Défense à ceux-ci d'amener ruches à miel. »
Le miel de Jalhay est des meilleurs et se conserve parfaitement.
Épizooties
  1595. L'épidémie s'étant déclarée au ban, on délimite les chemins par lesquels devront passer les attelages et bestiaux entre Herbiester et Jalhay.
  1607. « 13 août, le bourgmestre ne peut se rendre pour affaire à Verviers, à cause de la maladie des bêtes. » Une épidémie affligeait en même temps la population; en une comparution de témoins, il fut demandé à chacun s'il avait eu « la peste en sa maison », l'un répondit : « Oui, ma femme et ma fille en sont mortes. »
  1625. Nouvelle invasion de l'épizootie ; le 3 décembre Bertholet des Champs, mayeur, et les échevins communiquèrent un ordre de la Cour et des Bue, « touchant le règlement des villaiges à cause des bêtes infectées, par lequel ceulx de Jalheau et Herbestier qui marchant vers Vervier, doivent prendre chemin vers Surister jusques à la maison Pirotte Collar aux croix, là où iceulx (ossi infectés) se poront joindre, et puis tireront vers Croupillon jusques à Fagnoul, sains démarcher, à peine d'amende telle que trouvera convenir, et auront iceulx, les jours de mardi, judi et samedi chacune semaine.  Et quant à ceulx de Charneux et Foulhier, auront les jours de londi, mercredi et vendredi; avec inthimation, à chacun manans, par ung ng de vos sergeans. »
  1682. D'après le chroniqueur Desonkeux, « cette année, la maladie a détruit toutes les bêtes à cornes au Palatinat, a parcouru la Lorraine, le Duché de Luxembourg, les Ardennes, la Bourgogne, l'Allemagne, 1e pays de Liège, le Limbourg, la Hollande, la Friselande, Clèves et la Westphalie, faisant dommage partout. »
  1685. La sécheresse fut telle que beaucoup de bêtes à laine, vaches et chevaux périrent. A ce sujet, la commune indemnisa divers habitants.
  1717, 23 mars. Supplique à S. A. disant que « à cause de
l'épizootie en Hollande, on défend aux habitants du Marquisat de conduire aux pays voisins les bêtes à cornes qu'ils élèvent et mènent au Duché et autres pays ».
  1744. « Vu les craintes de l'épizootie, défense d'introduire des peaux et cuirs, hors ceux des Indes. »
  1751, 2 juin. Deux boeufs ayant été achetés au ban de Butchenbach, où l'on disait exister l'épidémie, le lieutenant-gouverneur, H. de Stembert, ordonna de les conduire hors du pays.
  1745. En février, pour une épizootie intense, il fut fait des processions aux églises des P.P. Récollets à Verviers, et à Limbourg, avec messes solennelles et offrande de deux cierges.
  1754. « L'épidémie des bêtes à cornes régnant, défense de dépêcher (écorcher) les bêtes mortes » ; chaque cuir ainsi perdu fut payé quatre fl. B.Bt. au propriétaire.
  1762. Selon un rapport, « l'épidémie enleva 1300 bestiaux », pour le Franchimont probablement ?
  1770. Septembre. Plaintes des Bres au Gouverneur, « contre la défense publiée au prône, de communiquer avec les bestiaux du voisinage; le ban ne pouvant plus en vendre, on demande de faire agir contre le calomniateur ». Cependant le fléau se déclara. Le 15 novembre, il  fut «ordonné à toutes personnes soignant les bêtes malades, de se vêtir de toile, et de n'approcher du bétail sain ».
  1771, 17 février. Mathieu Pironnet, de Verviers, ayant emmené six boeufs de Jalhay, où la maladie des bêtes à cornes était connue, le Conseil de la dite ville l'obligea « de les tuer ce jour ou le lendemain ».
  1771. Le 23 juin dix bêtes périrent chez Jaspar Paquay, à Surister sans que cette localité parût être atteinte en ce moment, par le fléau; les Bres défendirent de passer ou charrier, d'un village à l'autre, grain, foin ou autres choses par attelages à boeufs. Chaque village dut pâturer sur ses seules terres, les limites furent indiquées avec un soin minutieux, et la pièce ajoutait :
« Quant à ceux qui seront ou sont affectés de la maladie, ils ne laisseront sortir aucune bête de leur écurie, saine ou Malade, à peine des amendes portées par les supérieurs. »
  Le 20 août, il fut ordonné au Sart de tenir les chiens à l'attache, d'avoir le moins possible de communication entre les habitants, surtout ceux dont les bêtes étaient atteintes.
  Cette même année, le receveur Fayhay, représenta qu'il n'était moyen « de lever les tailles, sinon en saisissant les biens, dont les frais tomberaient à charge de la communauté, les habitants n'ayant presque plus rien ; l'épizootie en était à sa quatrième année au ban, en ravageant toute la communauté ».
Remèdes pour les bestiaux au ban de Jalhay
  Il en est de nombreux, nous ne citerons que les trois suivants :
1581. Pour purger les bestiaux, leur faire avaler une once de coloquie.
1591. Pour une plaie: « du jus de saillengne à suffisance, une poignée de sauge bien pilée, du sayn, (sain doux) faire onguent et panser ».
1682. Le manuscrit Desonkeux apprend qu'au mois de septembre en ce pays arriva une contagion des bêtes ayant pris origine en la haute Allemagne, s'était étendue jusqu'ici, avec très grande mortalité, principalement des vaches.
  Il leur poussait sous la langue une vessie brun jaunâtre, de la grosseur d'une fève, on la perçait avec un instrument d'argent le plus fin, à manche de fer, en forme d'un râteau à dents, avec lequel on râclait la langue à percer. Ensuite on lavait cette langue avec une mixion de vinaigre, le plus fort, du soufre et de la poudre à canon, pilés et mêlés.
  On en usait tous les jours jusqu'à guérison. Voici des prescriptions à ce sujet.
  Prendre garde qu'après le percement de la vessie, rien de l'infection ne coule dans la gorge, et que la personne commise à ce soin ne touche à aucun remède autre que ce qui sera préparé pour chaque bête.
« Après l'opération, la langue sera nettoiée avec une pièce de toile crue et non blanchie, imbibée de fort vinaigre de vin et on oindra la langue de miel. 
La pièce de toile ayant servi à une langue ne peut en nettoyer une autre.
Le tout fait comme ci-dessus, laissez jeûner la bête une heure, réitérez souvent le dit remède, et baignez l'instrument d'argent dans du vinaigre. Que les personnes employées à la cure aient soin de se laver les mains en lieux écartés des bêtes qui sont saines, et cela avec eau de citron, huile de genévrier, de rue, ou de scorpion. »
Combustion spontanée des Fagnes
  En 1557, cette sorte de phénomène s'offrit avec une grande intensité, d'après un écrit du temps. « La terre brûla jusqu'à la profondeur d'un homme, tandis que l'incendie des forêts ne brûle que la surface du sol. »
  1589. Le fait se représenta pendant l'été et fit grands dégâts.
  1684. Selon le récit d'un témoin oculaire, « la sécheresse et la chaleur étaient telles que la terre ne put rien produire et brûla sur une grande étendue jusqu'à 6 pieds de profondeur sans que rien pût l'éteindre, sinon l'hiver. On ne pouvait approcher du foyer qu'à une grande distance ».
  Le sinistre s'était déclaré en août; à la fin de septembre il semblait près de finir, lorsque le 4 octobre il se ralluma pire qu'auparavant. La commune fit sonner la cloche d'alarme afin d'appeler les travailleurs qui, pendant trois jours, combattirent courageusement ce nouvel ennemi.
  Liège s'en émut. M. de Liboy écrivit « de veiller nuit et jour aux forêts contre le feu de la terre des Fagnes, et d'avertir si l'on n'avait assez de monde ».
  Le 8, arrivèrent en secours « tous les habitants de Polleur et de Jehanster ; alors il était tombé quelque rosée le feu ne brûlait plus si fort ».
  Mais le 10, le Bre disait : « J'ai été avec mes gens vers le feu, il brûlait de telle manière qu'avons trécoupé toutes les Fagnes par canaux et mis sept ou huit hommes jour et nuit pour l'empêcher de descendre. En même temps, Christophe Grégoire, avec quantité de gens, travaillaient pour le ramener vers le Chaineux, où il brûlait comme fougnieux ? » Ce mot nous paraît dire : comme amadou.
  Le 29 octobre, le même Bre avec ses gens, « gardait encore le feu des Fagnes, afin qu'il ne descende pas plus bas, ayant brûlé fagnes et forêts de tous côtés ».
  La population était harassée au possible. Cet événement avait répandu l'effroi et ravi bonne partie des bois, principal revenu de Jalhay. De plus, cette année, la terre n'avait rien donné. Le Bre fit alors savoir à Mr Sorhay, administrateur à Liège, qu'il serait pénible d'obliger la population exténuée, de continuer la garde du feu. Mais (selon un Ms) ce que les hommes n'avaient pu accomplir contre l'élément dévastateur, se fit par les neiges et glaces qui succédèrent. « Les habitants, en compensation de leurs peines, obtinrent de cultiver les parties brûlées des fagnes et forêts ». Entre autres, Bronlet y sema du regain.
  En 1702 et 1704 la combustion se reproduisit dans les tourbières, aussi ardente qu'en 1684, sauf que la fagne où elle se déclara, était alors moins fournie d'arbres et lui offrit peu d'aliments. Néanmoins, il fallut de grands efforts pour la vaincre à nouveau.
  Cette singularité de la nature, née d'un terrain humide surchauffé par le soleil, et que l'on croyait disparue pour toujours, reparut menaçante en 1876. A l'appel de secours, des troupes venues de Liège la combattirent par des tranchées ; heureusement des pluies abondantes vinrent en aide à ces travailleurs et à la population. Mais ce fait étrange devait se représenter plus intense, dès le 6 août 1887, pendant une grande sécheresse, en débutant au sud de la Baraque Michel, frontière prussienne, au lieu dit : « Herbofays ».
  Des flammes surgirent de terre de toute part, elles avaient de 15 à 20 centimètres de hauteur, ayant la forme allongée de fleurs de Crocus, en général calmes et parfois en guise de fusée donnant une fumée jaunâtre. Les arbres se trouvaient attaqués par leurs racines, la chaleur qui s'en dégageait faisait éclater la terre à l'entour, alors ces pieds en feu donnaient l'aspect d'un four de boulanger, et les racines étant consumées, l'arbre s'affaissait, sans flamber heureusement.
  D'abord les deux points du sol qui s'étaient allumés, semblèrent tendre à se rejoindre, ce qui eut lieu, alors leur course, activée par l'embrasement des foins et des bruyères, se dirigea vers la Belgique, et enfin pénétra dans la forêt de 1’Hertogenwald, au lieu dit : « Hasebus », en une plantation de sapins et de bouleaux. Les employés des environs s'y portèrent, de même que la gendarmerie et la garnison de Verviers, cent hommes des communes de Membach et de Goé, 130 du génie d'Anvers et 200 de Malmedy pour l'Allemagne. Tous dirigés par des fonctionnaires des Eaux et Forêts, armés en général de branches feuillues et battant le sol pour étouffer les flammes, et aussi creusant des tranchées dans l'espoir d'empêcher l'ignition de se propager, en outre tous les habitants réquisitionnés s'échelonnèrent le long de la route allant de Jalhay à la Baraque. Les arbres surveillés dans leur chute empêchaient l'embrasement de l'entourage, dont l'ensemble alla de la chapelle Fischbach à la maison du Drossard.
  Le 15 août, le feu s'activant, Jalhay fit afficher la défense de fumer dans ses rues et de faire du feu dans les champs, le début du sinistre ayant été attribué à des faucheurs.
  Le 19, les troupes venues d'Anvers se retirèrent ; le lendemain, le prince Bauduin, de bien chère mémoire, vint se rendre compte du phénomène « un soleil ardent activait la combustion, mais le 26, tout rentra dans l'état normal. Des tourbières étaient consumées jusqu'à une profondeur d'un mètre et demi, à ce que l'on assurait. L'espace envahi comprenait : 500 hectares, dont 200 de sapinières, 100 de taillis et autant de fagnes »
  La perte fut évaluée à 300,000 francs. Jalhay y perdit de belles et jeunes sapinières en cette invasion qui parfois, faisait des sauts surprenants.
  Dans le cours de la lutte contre le terrible élément, quelques accidents se produisirent parmi les travailleurs, dont cinq soldats qui s'enlisèrent jusqu'aux genoux dans des tourbières

embrasées et s'effondrant. Transportés à l'hôpital de Verviers, ils s'y rétablirent heureusement.
  Le spectacle que présenta ce sinistre était très intéressant à considérer, surtout le soir. Vers ces terrains lumineux se portèrent un nombre énorme de véhicules et de piétons.
  Après vingt jours de cet envahissement, par un temps très sec, et les visiteurs ayant apporté en général des victuailles enveloppées, tout l'espace parcouru se trouva recouvert d'une couche de feuillets de papier donnant l'illusion d'un immense tapis neigeux.
(Pour les faits précités, voir le Nouvelliste de Verviers et L'Union libérale id. du 6 au 26 août 1887.)
Église St-Michel, à Jalhay
  A une époque très ancienne, les forêts et les landes qui nous entourèrent, durent voir s'élever des édicules consacrés d'abord aux idoles, par St Remacle au vrai Dieu, aussi à des refuges hospitaliers, tels ceux des Kokai-Fagne, ou Cloque è Fagne, de Sart, et probablement celui que l'on nomma l'Hôpital de Jalhay; asiles bienfaisants.
  Au milieu du septième siècle, St Remacle ayant érigé au Franchimont les églises paroissiales de Theux, Sart et Verviers, chacune d'elles posséda un très vaste territoire pour la desservitude. Dès le développement du Christianisme, elles établirent, en se subdivisant, des succursales. Les premières furent dites églises mères et les secondes filiales, comme on sait.
  Sart se fractionna par Spa et Jalhay, qui se subdivisèrent à leur tour .
  Cet ordre de choses étant établi, chaque localité de quelque importance trouva grand intérêt à posséder un édifice religieux exposant ses avantages et offrant un attrait particulier à sa population.
  L'érection de celui de Jalhay, nous croyons pouvoir la placer entre 1313 et 1382, parce que la première de ces dates est celle, à notre connaissance, du plus ancien relief de la dîme de Sart, lequel ne nomme pas Jalhay comme intéressé à cet impôt, tandis qu'il est cité dans le second, peut-être à cause d'une construction alors bien architecturée pour cette succursale.
  Les paroisses du marquisat dépendaient de l'archidiacre du Condroz et du concile de St-Remacle au Pont d'Amercoeur, à Liège.
  Au sujet des dîmes, entre les deux dates pécitées, un Gérard de Fléron a dû en faire relief, d'après certaines indications des archives.
  Un accord de 1457 entre Bertheline de Fexhe et Pierre Roidkin (du ban), porte qu'elle donnait à l'église de Jalhay deux muyds d'avoine de rente.
  Au temps ancien, dit un record de 1484, Jalhay possédait une chapelle dont l'autel était dédié à St-Michel et desservie, à titre de recteur par le curé de Sart. Un chapelain y célébrait le saint sacrifice les dimanches et fêtes.
  En 1514, « ensuite d'une requête faite avec l'agréation du vesty de Sart, cette succursale fut érigée en paroissiale », avec un desservant particulier à condition que les droits de l'église mère fussent reconnus par un cens annuel de six florins d'or, lequel, après un demi-siècle, fut aboli par un accord reproduit ci-après. C'est en ces circonstances que Jean Groulart, mort en 1556, fit construire l'église remplacée par l'actuelle en 1840, et se trouvait de même rituellement orientée, la tour à l'occident, le choeur élevé en forme d'une tour carrée, dépassant d'un tiers de sa hauteur la crête de la nef principale.
  Elle était terminée par une toiture en pyramide, portant la croix; du chenal, descendait une carapace ardoisée, disposée en encorbellement, peu moins saillant qu'à la tour de l'église de Theux, dont l'extérieur se rapprochait beaucoup, comme importance de construction, sauf la surélévation du sol.
 L'intérieur de l'édifice n'était éclairé que par les fenêtres ogivales des petites nefs, et le sanctuaire par quatre baies, deux de chaque côté.
  Les toits de ces nefs n'étaient séparés que par deux à trois pieds de murs sans jours. A l'extérieur, dans l'angle formé par le toit de la grande nef et le mur surélevé du choeur, était un auvent ardoisé, de huit pieds de haut, écartant les eaux de cette suture.
  La tour de l'église actuelle, en moellons, est la seule partie restée de l'ancien monument, sa base d'abord percée d'une porte cintrée, du côté sud, la tient aujourd'hui du côté ouest; le sommet a deux meurtrières géminées, ogivales.
  La maçonnerie mesure 5 m.40 de côté, 22 m. de haut et la flèche autant, laquelle est octogonale et tordue en spirale, « afin de mieux couper le vent » , dit-on dans le pays.
 1634. On établit la Société du Rosaire, à laquelle s'associa la généralité des paroissiens, admis dans les cérémonies spéciales par un Père Récollet de Verviers. (Le centenaire de cette institution fut fait avec pompe le dimanche après la Saint-Michel 1754.)
  En 1656, des soldats s'emparèrent encore de cet édifice et le ravagèrent.
  1672. Nouvelles restaurations et décorations furent entreprises ; elles étaient à peine achevées quand, le 18 juin 1674, les troupes françaises en firent leur corps de garde, en se préparant à un siège de Limbourg. « Aussitôt l'on construisit un grand coffre pour sauver les ornements principaux, qui furent transportés à Spa. »
  Le jour de la Noël 1717, l'ouragan brisa l'une des fenêtres du choeur et en 1719  presque toutes celles de l'église.
  La commune les fit réparer, ainsi que le toit et la tour, elle fit dorer le coq et paya aux ouvriers 273 pots de bière à 3 patars.
  1750. « Le Bre Raway fit placer un toit sur la porte du cimetière et un tourniquet pour empêcher chevaux et bestiaux d'y entrer. »
La paix se maintenant de 1760 à 1767, la population heureuse mit tous ses soins à orner l'intérieur de l'édifice , « fit réparer la chaire préchoire, les Tables du Rosaire, lambrisser le choeur en y appliquant les armoiries de bienfaiteurs, dont celles du major Moxhet, des familles Carnus, de Braz, Parotte, et du curé de ce temps, Haulé ». Les échevins y portèrent deux couronnes en argent, pour le groupe de la Sainte Vierge et de Jésus.
  Le 1er juin 1761, « la foudre, dit un Ms, fit une large brèche à la tour et submergea le comble, ce qui obligea de rétablir toute la flèche, jusqu'au cadran qui était renversé, à remettre la croix, réparer les murailles et les vitres. »
  1776. Par des orages, l'église fut encore ravagée. Le toit dut recevoir « 5,000 ardoises achetées à Salm, à 12 fl. le mille, et 86o livres de plomb, de chez Flagontier, à Verviers, pour 208 fl. 10 sous. On remit la moitié des fenêtres à neuf, le tout coûta 2,558 florins. »
  1779. En août, entre 9 et 9heures 30 du soir, la foudre frappa de nouveau la tour; par un étrange effet du fluide, « elle parut être tout en feu, on resta la nuit entière à veiller, crainte qu'elle s'allumât ».
  Il n'y eut pas d'autre désagrément mais dans la croyance, vu ce phénomène, que sa solidité était compromise. Le 10, les cloches furent descendues; on fit venir Henri Marin et ses frères, charpentiers, de Spa, pour visiter le dommage et savoir si on pouvait raffermir la flèche, depuis longtemps penchée, dit la relation d'un sieur Pottier.
  Si l'opération du redressement de la flèche se fit alors, elle réussit complètement, car aujourd'hui elle se voit dans d'excellentes conditions. Des ancres nouvelles consolidèrent la maçonnerie. Sur un point rapproché de la base, du côté nord, on lit : anno 1779, J.P.L., lettres disant, croit-on, Jean-Pierre Lange.
  En 1885, un déplacement du coq laissa voir sur celui-ci la date 1599.
« Une horloge az heures » avait été placée dans la tour en 1601, par Jean horloger de Stavelot, qui la réfectionna pour 30 patars, six ans après.
  L'extérieur de l'église jusqu'à la démolition de 1839, fut badigeonné en blanc, et l'intérieur est décrit comme suit, par le greffier J. Blancheteste, en une lettre de 1666.
  « La nef est appuyée sur des colonnes, lesquelles portent les voûtes tant de la nef que des manocques (petites nefs) ; au supérieur des dits piliers, il y a des parroies ou murailles qui soutiennent des viernages ».
  Si bien qu'il n'y a grand'chose à blanchir ou relaver aux deux cotés de la nef. « Si nous, dirent les décimateurs laïcs, faisons reblanchir, la communauté devra le faire au dehors, ce que l'on ne veut exécuter si les décimateurs n'y mettent la main ».
  Le maître autel était dédié comme aujourd'hui à Dieu et à St-Michel. Dans la nef de droite s'élevait l'autel de St-Hubert ; en celle de gauche celui des Sts-Gilles et Anne.
  En 1523 l'église avait aussi un autre autel dédié à Ste-Barbe dont il ne fut plus question ensuite. A l'entour des nefs étaient les statues de la Très Ste-Vierge, de Ste-Agathe et des Sts-Joseph, Pierre et Éloi. A l'entrée du choeur, à gauche s'élevait une théothèque en pierre blanche, haute d'environ cinq mètres, décrite ci-après.
  De même provenance et actuellement au Musée de Verviers sont, une cuve baptismale, en pierre bleue ornée de quatre mascarons largement taillés, nous fut accordée gracieusement après la démolition de 1839, et nous y achetâmes un petit tryptique à volets, sur bois ; aujourd'hui dans la même collection.
  En 1703 les Bres donnèrent à l'église un retable représentant la Ste-Vierge, peint par Follet de Verviers; le curé Des Tordoir, un devant d'autel peint des deux côtés par Beaurieu de Spa, des reliquaires, le Baldaquin à pommes dorées, avec son ciel peint, enfin l'image de St-Antoine de Padoue.
  Le coadjuteur du curé, Jaspar Withofs, offrit deux tableaux : la Vierge du Rosaire et St-Michel, par Follet, deux reliquaires et la statue de St-Roch.
  1752. Les Bres donnèrent un nouveau retable représentant la Vierge, aussi par Follet, objets disparus.
  1754. A l'occasion du centenaire de la confrérie du Rosaire « on fit trois nouvelles fenêtres en otant les pierres taillées à l'antique (?) et Fyon, maître de forges à Juslenville, donna le métal y employé ».
  1754. La couronne de fer, pesant 114 livres, fut vendue 114 liards par la Fabrique.
  1755. Le curé ayant obtenu une parcelle de la vraie Croix, une collecte de 23 florins 10 sous procura un reliquaire fait en forme d'une croix de Malte, en cuivre repoussé, que l'église possède encore. Au-dessus du foyer sont gravées les trois lettres S.C.X. disant : Sainte Croix du Christ.
  1770. Le curé Haulez présenta une nouvelle statue de St-Hubert, « l'ancienne tombant de vétusté », plus un antependium, un encensoir d'argent, un lustre, le chemin de la Croix, et par des capitations, renouvela tout le décor.          Cette série des Stations dut être la seconde établie dans le pays, la première créée par le Rd Père Ancion, du
couvent des Récollets, de Verviers, datant de 1765.
  L'intérieur, partagé en trois nefs, contenait trois choeurs, le central dédié à St-Michel, celui de droite à St-Hubert et le troisième aux Sts Anne et Gilles; au plafond était l'armoirie du seigneur de Surister, Jean VII, et au pavé une grande dalle en marbre rouge, disant :
Chi gesi et repose Johan Groulart fondateur de cest pnt chapelle
qui trépassa l'an 1556, 22 décembre
  Son nom seul s'y trouve, comme on voit.
  Les autels étaient en chêne, d'ordre corinthien, à colonnes torses, avec guirlande ou cep de vigne dans l'hélice, dorés sur fond bleu, et le fronton principal orné des armoiries avec inscription du curé-doyen de Sart, Rdus Dus Waltherus Josephus de Fassin paststor Sartensis huius ecclesiœ patronus. (Il mourut à Jalhay, le 8 décembre 1772.)
  Aux côtés du grand autel se voyaient les blasons des Parotte, Camus, de Braz, et du curé N.-J. Haulez.
  A l'entrée du choeur, à gauche, s'élevait, en pierre blanche, une belle Théothèque du XVIe siècle, aujourd'hui l'un des plus beaux ornements de la chapelle du château des Mazures, et décrite ci-après. Elle fut achetée lors de la démolition de l'église par feu M. Édouard de Biolley de Thier, alors qu'il construisait sa riche résidence près de Pepinster, nommée château des Mazures.
  Les chapelles latérales, dites des bénéfices des Groulart, parce que cette famille en avait la collation, contenaient, en pied, les titulaires précités, et celle de gauche montrait en outre un antependium, ou devant d'autel bien intéressant, dont il sera question bientôt, objet que ledit châtelain acquit en même temps que la théothèque précitée. En avant de l'autel était un banc en chêne, très robuste, dans lequel étaient taillés, sur la tablette, les mots : « Banc des Communaux », voulant citer sans doute les chefs de la commune, si non les communiants.
Théothèque du choeur de Jalhay, aujourd'hui dans la chapelle du château des Mazures
  Cette oeuvre, en pierre blanche, qui était adossée au mur, du côté de l'évangile, est d'environ cinq mètres de hauteur, d'ensemble élégant et pittoresque, très ornée, et partagée en cinq étages pyramidant, dont quatre à plan quadrangulaire.
  Le tout est porté par une colonne en pierre bleue, pentagonale, ornée d'ogivettes, de feuillages et d'inscriptions en relief, où on lit, en lettres gothiques, les deux mots Maria Mater et le nombre 15. Or, la date de l'érection en cure étant 1514, on peut, croyons-nous, l'y appliquer.
  Sur la base, les évangélistes, courbés en guise de supporter le tabernacle affectant la forme d'un édicule de style corinthien, à colonnettes accouplées. Il est percé de trois arcades cintrées, fermées par des grillages de fer, quadrillés, avec fleurette aux intersections.
  Le second étage simule l'ensemble d'un chapiteau corinthien, sa corbeille est creusée de trois niches terminées en coquille et contenant des groupes de figurines. 
 La troisième superposition est un cube, en avant de sa face antérieure se voit le Christ, drapé, à chacun des côtés est un saint.
  Le quatrième étage est en carré aussi, ses angles sont tenus par des cariatides.
  Le cinquième est une petite chapelle circulaire, formée d'arcades contenant des personnages de petite proportion, le tout est surmonté d'une Croix. Ce gracieux spécimen de tabernacle custode, en forme de tour, et celui de Limbourg sont les deux beaux exemples que possède l'arrondissement de Verviers.
   L'église actuelle de Jalhay est de structure agréable et modeste, l'intérieur d'ordre dorique, bien éclairé, mesure 13 mètres de largeur sur 21 m , et compte trois nefs avec autels de marbre, blanc et rouge. Celui de gauche est un don de M. De Trooz, de Sart.
  Celui de gauche porte le groupe de la Vierge avec l'enfant Jésus, offert par les paroissiens pendant les vêpres du 30 juin 1888.
  A l'autel de droite est la statue du patron de la paroisse, St-Michel, aussi en bois, ancienne. Le tabernacle est celui de l'ancienne église, dont il est parlé au chapitre Cour de Justice.
  La croix de Mission est datée de 1871.
  A l'entour des nefs sont les statues des Sts Joseph, Pierre, Antoine, Roch, Éloi, Hubert et les Stes Catherine et Agathe.
  Les nomenclatures de la confrérie du St-Rosaire y spécialisent les localités de la paroisse.
  Les habitants du Ban enrichirent l'ensemble d'excellentes orgues en 1855, et Madame Ve de Vinamont-Massin, vient de l'entourer d'un Chemin de la Croix, en bas reliefs, coloriés et dorés, d'excellent effet. Cette vénérable dame, la dernière à Jalhay des «de Vinamont », avait déjà offert le beau ciboire en 1886 et la famille Hottay-de Vinamont une lampe pour le Très Saint-Sacrement.
Antependium précité
  Cet objet très intéressant est un bas relief en bois, ajouré, mesurant 1m20 de haut sur 1m6o ; il est divisé en trois compartiments. Le central, en arc surbaissé, représente le couronnement de la Vierge; le Christ y porte ainsi que Dieu le Père, la tiare et le sceptre, le Saint-Esprit plane au-dessus du groupe.
  Aux côtés, en des arcades cintrées sont, en pied : à gauche, Ste-Anne; à droite, St-Gilles, en costume d'évêque, accompagné de sa biche.
  Au-dessus de chacun des arcs entourant ces deux personnages, est un petit ange tenant un encensoir ; les écoinçons supérieurs de l'arcade centrale sont occupés par des têtes de chérubins.
  Le groupe du couronnement a pour base un bas-relief dont l'encadrement porte la date 1554, il représente la famille des donateurs, disposés en deux groupes et espacés par deux blasons. C'est-à-dire Philippe de Neufforge, mayeur d'Aywaille ; sa dame, Jeanne de Groulart, fille de Jean II, seigneur de Surister, et leurs enfants. Ces personnages sont au nombre de huit, tous à genoux et les mains jointes; chacun des deux chefs est à côté d'un prie-Dieu, portant un livre ouvert.
  A gauche sont les hommes: le père, en houpelande noire, a près de lui un prêtre en surplis, lequel est son fils aîné, qui était chanoine de St-Paul, à Liège; suit un jeune homme qui est aussi en noir, avec des épaulières bouffantes.  Tous ont les cheveux courts.
  Au groupe de droite, la mère porte robe bleue, capeline et surtout noirs; des cinq filles, la première est en bleu, la seconde en noir, toutes deux coiffées d'un bonnet blanc élevé, sorte de hennin; enfin viennent trois fillettes nu-tête, aux cheveux tombant sur les épaules.
  La première est vêtue de rouge, la deuxième de noir, l'autre de même, mais avec manches bleues. Toutes ont des épaulières bouffantes, celles des deux aînées avec crevés. Les trois plus jeunes tiennent, entre les mains jointes, chacune une petite croix.
  La polychromie de cette oeuvre paraissant être ancienne, donne confiance envers les émaux des blasons qui s'y trouvent.
  Des deux écus, celui de dextre porte aux 1er et 4e d'argent à 3 losanges de sable, posés 2 et un, en chef à une étoile de huit rais de gueules; aux 2 et 3 d'argent à une aigle éployée, de gueules; au 2e elle est contournée, c'est-à-dire qu'elle regarde vers la gauche et au 3e quartier vers la droite.
  Le blason de la dame est écartelé : au 1er quartier aux dits losanges, qui sont des Neuforge, et à une étoile ; au second de gueules à la croix bretessée et contre-bretessée d'argent, au franc canton à une rose d'argent, qui sont des Groulart comme on sait; au 3e à l'aigle précitée et au 4e d'argent à trois fasces de sable. Le casque est de profil, grillé, tourné à senestre et cîmé de l'étoile de l'écu.
  Un manuscrit décrivant cette oeuvre, note que « ce don fut fait en 1554 avec celui d'autres meubles » et ajoute erronément que « l'on y voit la date 1138 ». Cet écrivain aura pris pour 1 le chiffre des centaines qui est ondulé et signifie 5 en cet état, selon l'usage de l'époque.
  Au sujet des armes des de Neufforge, sur deux tombes, à Vieuville, elles sont écartelées au 1 et 4 à trois losanges posés 2 et 1, aux 1 et 4 à une aigle. (V. Armorial liégeois, Blasons inédits, pp. 156 et 158.)
  Au souvenir des vicissitudes du ban, on a le droit d'être surpris de retrouver intacts trois des ornements ayant embelli ses deux foyers principaux, assaillis par des orages de tout ordre, opiniâtres au point de les rendre infortunés au possible, mais jamais vaincus dans leur affection pour le sol natal.
  Et l'Antependium montre vivace, en son groupe, une famille entière des siens en un jour de quiétude, au milieu du XVIe siècle.
Philippe de Neufforge, mayeur d'Aywaille, fils de Nicolas et de Jeanne Briffoz de Villers, épousa Jeanne, fille de Jean de Groulart, le 24 juin 1527.
Création de la cure de Jalhay en 1514, accord à. ce sujet fait en 1559 et liste des Curés et Coadjuteurs
« A Mgr Comte Éverard, Comte de Mandersheit, Blanckenheym, etc., Archidiacre de Condroz en l'église de Liège, et de notre Paroiche de Jalheau.
Remonstrant bien humblement, sire Jherosme de Xheneumont, vesty de Sart, d'une part, et Bertholet des Champs, greffier de la justice du dit Jalheau, partie faisant tant pour la dite justice, les mambours de l'englieze du dit Jalheau, que l'entière communauté d'illecq, duquel la constitution sera ici jointe; d'aultre, comment au temps anchien et auparavant l'an Ve XIIII, la dite église ou chapelle du dit Jalheau estoit desservie par ung vesty de dit Sart, syque Recteur d'icelle, en sorte que en dit an, (affin eslargir le service de Dieu et de son église), les dits surcéants ayant accordez avecq le vesty lors du dit Sart, (jachoit que la supériorité ou son autorité n'y estoit condescendue) que la dite église et chapelle du dit Jalheau seroit deservie par ung curé et deserviteur demorant et résidant sur 1es dits lieux de Jalheau, comme par trop du dit Sart distant,.et que au moyen de ce, les dits surcéans et con-sors, au dit curé de Sart payeroyent annuellement VI florins d'or, ayant tel payement continué le terme de cinquante ans environ. Or estoit il que à raison que 1es dits surcéans eulx trouveit chargez des dits florins d'or, pourveu que le bien et revenue à la dite église et vesty de dit Sart, au dit ban de Jalheau, est plus que suffisant pour l'entretenement du dit deserviteur; et davantaige, vont sceu la dite charge supporter, ayant estez dilayans continuer la dite paye pour lespace de six ans et plus, en sorte que le dit Sgr Jherosme Xheneumont, présentement vesty de dit Sart, avoit la dite justice et consors tiré en cause, par devant Mar Lofficial de dit Liège, pour les constraindre à continuer la dite paye et solution.
  Les dits remonstrans voir le dit Bertholet, partie faisant que dessus, s'estoit piécha accordé avecq le dit sire Jherosme vesty susdit, moyennant la volonté et permission de Vre Rme superintendance, que en lieux tant desdits estargies florins d'or, montants en somme XXXVI, que les despens, soustenus en procédeure par le dit vesty, les dits surcéans lui doyent XXXIX florins d'or, partie desquels seroient employez à la maison de curé et desserviteur au lieu dit Jalheau (assez ruineuse), moyennant lesquelles la dite Justice, mambours et surcéans du dit Jalheau, leurs hoires, successeurs et ayant causes, demeureroient à jamais exemptés des dits florins d'or, comme morts, nuls et abolis.
  Et finablement que nonobstant la cessation d'iceulx, la dite église de Jalheau, sera desservie comme elle est, et at esté depuis le dit an 1514. Suppliant pour ce par les dits Remonstrans, plaire Vre Puissance et auctorité, le susdit accepter, lauder et approuver la quittance et accord du dit sire Jhérosme, pour lui et ses successeurs, afin que les dits surcéans et complice soyent de tant plus enclins au service de Dieu, et de la Saincte Eglise Catholique et appostolique Romaine, en laquelle ils vuilhent vivre et mourir, et seront eulx et leurs successeurs obligié pryer au supernele pour Vre félicité. »
  La disparition en 1647 des plus anciens livres paroissiaux prive certes de nombreux renseignements pour les débuts de cette paroissiale.
  Quoi qu'il en soit, ses chefs se titrèrent successivement pour les curés, de : Desserviteur, Sire, Messire, Vénérable, Révérend, Recteur et Pasteur; pour les vicaire de: Maîtres et de Bénéficiers pour les desservants des petits autels.
  Jusqu'en 1570 les desserviteurs n'étaient pas obligés à résidence, alors la communauté pria le prince « de fournir les surcéans, de prêtres à demeure et de leur accorder pour curé Messire Adrien, dont ils connaissent l'entière nourriture et diligence. » Il leur fut accordé, et va suivre.
  Le curé de Sart traitant de son siége, s'intitula Curé Vesty ou Doyen, ensuite Prevot. Lorsqu'il traitait avec Jalhay « c'était à titre d'administrateur, afin de lui être plus utile dans sa part des dîmes novales dans les bois », disait-on.
Liste des Curés de Jalhay et de leurs coadjuteurs
  1571. Messire Adrien de Remouchamps, vicaire à Sart, depuis 1564. (1)
Une note de son successeur le dit : « premier curé de Jalhay (donc premier résident) ayant soutenu et administré du temps de la peste, 1577 et 1578; couché en une chaude maladie et chaude fièvre, il rendit son esprit à Dieu le 23 mars 1579 ». La cour en 1575 attesta qu'il desservait fidèlement et en grande paix.
  1579. Sire Noël D'honeux était apprume (du wallon aprame, seulement) le deuxième curé résident, dit une lettre de cette époque.
  Dans un rapport concernant les dîmes, il s'exprime en ces termes :
« Je, sire Noël D'honeux, ayant célébré ma première messe, estant retourné de Rome, en l'an 1553, le 4e jour du mois de décembre, je vins en Sart par une nuit de Pasque florie, qui estoit le jour Notre Dame, et administrai le peuple de la paroisse de Sart, à cause que messire Giel, de Sart, estoit malade, et trépassat tanttoest après Pasque, dont je entrai en la desservitude de la dite paroisse en l'an 1554, le 18e jour du mois de mars. »
  Il dit aussi avoir été en même temps « desserviteur de Sart, Jalhea, Férier et Lymbourg » ; à cette liste un autre écrit ajoute Bilstain. Le même curé dit encore :
« Je Messire Noel D'honeux, atteste que commenchant en l'an 1559, aie entré en la desserviture de lenglieze St-Michel de Jalhea, ayant desservi comme chapelain jusques à la Nativité de Saint Jean Baptiste 1557, sous un curé qui se nommait Hierome Xhenemont, chanoine de St-Paul en Liège, qui estoit lors curé des englieses de Sart, Jalhea et Spaux avant qu'elles fuissent séparées l'une de l'autre.
Fait en ma maison de ma résidence en Jalhea, ce sixième jour de May anno 1606.
Noel D'honeux, ancien curé de Jalhea ».
  Il était selon toute apparence de la famille des seigneurs du village d'Oneux, près de Theux, et avait été marié ; son fils Thiry épousa Marguerite, fille de Laurent Piette, de Jalhay, y habita en qualité d'éleveur de bestiaux et voilty (vitrier). Une lettre de 1604 porte pour suscription : « A Messire Noé, curé de Jalhea et Thiry son fils ». 
Pour celui-ci, la cour attesta « qu'il n'était ni taché ni macule contre son honneur ».
  Son mariage eut lieu en 1594 ayant pour témoin entre autres Pierre Groulart, le jeune, de Jalhay; et sa fille fut mariée à Jean Haack, pallier de la cour de Theux.
Le curé N. D'honeux était aussi notaire; de ses actes sont terminés par ces mots: « Je, sire, Noël D'honeux, prêtre de la diocèse de Liège, publié de la sacrée authorité apostolique, notaire juré, Natalis de Oneux, notarius apostolicus ».
  Un débris du registre de 1577, apprend qu'il l'ouvrit pour y inscrire les mariages et les morts; il y signa de ces mots « Messire D'honeux, alias Groulart » et aussi : « remué germain (sous germain) à Michel Querin fils de Jean»  il signa aussi d'Honeux et d'Oneux.
  Après un demi-siècle de prêtrise et quatre-vingts ans d'âge, il résigna sa cure au suivant « tout en continuant son office de prêtre avec zèle et parfaite humilité » dit un rapport du temps.
  En 1606, étant retraité, il fut assailli en chemin, de nuit, par le marguillier laïc « braconnier incorrigible », qu'il réprimandait et qui le blessa grièvement, puis le traîna dans la boue avec une sorte de frénésie. Cette action stupéfia la population et pour mieux en inspirer l'horreur à quiconque, la victime fut « obligée de porter, pendant une semaine, ses vêtements ordoyés en cet attentat jusqu'au copilhe (topette sommet) de la tête ».
  Une femme, témoin du fait, en déposa comme suit : « frappé avec un bois peu plus gros qu'une queue de ramon (manche à balai) il reçut au moins deux loppins, en fut abattu par terre, sa pantouffie lui sortit du pied ; il cria au meurdrier et la déposante à hahaye (au secours). Le curé n'avoit en ses mains qu'une petite baguette guère plus grande qu'une baguette de harquebouse, qu'il laissa tomber ». La femme la lui remit en mains, rechercha la pantoufle, et le ramena avec Servais Tiry. Il disoit que Gillet Bosar, laïc marlier, l'avoit fera jus. Le chapeau tomba et fut le porpoint ordoyé et d'ébrolé.
  A ce sujet, le gouverneur Robert de Lynden, faisant une enquête concernant les hérésies, mit au paragraphe 3 ce cri du Péron :
« Quels sont ceux qui ont, depuis un mois, témérairement, scandaleusement et violemment, agaithié, invadé et suscouru de nuit, le dit sire, le ruant et frappant oltrageusement avec  un gros bâton de bois, sur son corps ayant été grièvement blessé, aussi les jambes, le renversant quant et quant furieusement par terre, dedens les broliers et fanges; et neuisse esté l'assistence d'aulcunes gens de bien, ses paroichiens cuisse esté Mecque massacré et tué ? Quel est celui qui jurant avec grande insolence et scandale disoit: qu'il n'estoit meilleur qu'un chien et ne se soucioit pas plus du souverain officier de Franchimont. »
  Appelé à Franchimont pour la braconnerie, avait dit « qu'il ne laisseroit de braconer, braconnerait toutes fois lui viendroit à point ; étoit serviteur d'engliese, pouvoit bien aller chasser et ne le laisseroit pour Monsieur ni pour Madame ». Dès lors il fut arrêté que la charge de marlier appartiendrait autant que possible au vicaire.
  1600. Sire Noël Groulart, fils de Noël qui habitait Liège, desservit Jalhay sans doute en qualité de coadjuteur, car en 1605 seulement, le prédécesseur quitta sa cure. Un acte de 1608 se termine par ces mots : « de ma maison dotale de Jalhea sire Noël Groulart, cureit de Jalhea et notaire jureit ».
  Une lettre de Henri d'Oupie, seigneur de Johanster, chargé par un père mourant à Jalhay, de veiller sur son fils, « le recommande à Messire Noël, en l'honneur de la Passion du Sauveur ».
  1629. Vénérable Jacques Warlimont, se dit vice-pastor de Jalheau, 1630 desserviteur et en 1634 ja curé.
  1632. Vénérable Maître Thomas Thonart, âgé de 35 ans ; le 19 mars de la dite année, il signait : « de ma maison pastorale de Jalheau ».
  1636. Vénérable Maître Nicolas Osorius « pasteur de Jalheau » se dit aussi curé; il testa le 6 août 1649, en « élisant sa sépulture devant le grand autel, où il avait fait poser sa pierre sépulchrale » léguant à l'église quinze rix et le reste à Jean Dreis, de Jalhay (mari de sa nièce) à charge d'aumônes, dont une partie à remettre aux PP. Récollets de Verviers.
   On croit que le nom de ce curé était Dozo latinisé.
  165o. Vénérable sire Pierre Groulart, né à Jalhay, fils de Pirotte et de Catherine Wadrier ; d'abord vice-pasteur, il fut installé en qualité de curé le 1er février, et même jour « la cour de Jalhay lui remit acte des dîmes et droits lui compétans ». Selon la chronique de Melchior Crahay (né en 1636 à Sart) « il y avait, à la date précitée, à Sart, un pasteur d'un mérite extraordinaire par ses prédications et doctrine et dans Jalhay pareillement un pasteur, Mre Pierre Groulart, grandement chéri de celui de Sart, lequel l'engagea de permuter avec celui de Spa, mais auparavant il lui conseilla de se rendre pour une année à l'Université de Paris, afin de s'y perfectionner encore : parce qu'il est nécessaire qu'à la cure de Spa, soit un homme assez savant et de parole bien polie, pour oser paraître et prêcher devant la noblesse qui se trouve en ce lieu ».
  Tout. était disposé pour un heureux retour, lorsque le même jour, moururent et le curé de Sart en sa cure, et celui de Jalhay à Paris. « Ce qui fit croire à chacun (dit le même scribe) que celui de Sart (ou du moins son esprit) avait en passant, appelé son cher confrère, pour l'accompagner dans le long voyage de l'éternité ».
  1658, 10 février. Mre Englebert du Buisson, chapelain et marlier depuis 1653, occupa le presbytère, remplissant les fonctions pastorales en attendant le retour du curé absent. Il espérait l'accompagner à Spa, en qualité de chapelain, mais la mort de Groulart empêcha du Buisson d'aller y occuper le poste lui assigné. De son côté, le curé de Spa se rendit à Jalhay comme il était convenu, le voici.
  1659. Frédéric Talbot, dit Talbotius, fils de Lambert, qui possédait à Spa la maison dite de l'anneau d'or. Ses mérites étaient très appréciés mais son transfert eut lieu parce qu'ayant obtenu la cure de Spa, par réposition du curé, son oncle, les collateurs ne voulurent admettre cette combinaison, touchant à leurs droits.
  Il desservit seul en ses débuts à Jalhay; même année la Cour se plaignit de cet isolement, vu le nombre d'administrés, alors il s'adjoignit des vicaires et fit don à son église de la Remontrance actuelle, qui porte ces mots : Frédérico Talbotio pastore.
  Il inscrivit dans son obituaire plusieurs détails intéressants concernant des défunts ayant bien mérité, et mourut le 3 mars 1683.
  1683. Vénérable Maître Arnold de Cartier, de Wandre, cité comme « des plus estimable et modeste », fut sollicité à la cure, mais la sachant désirée par divers, il se présenta devant la cour de Justice, la priant de déclarer s'il lui était agréable ou non de le voir à Jalhay. Elle affirma « être charmée de l'avoir pour Curé s'il plaisait aux supérieurs ecclésiastiques » qui l'accueillirent parfaitement et il prit possession le 7 mai.
  Jamais peut-être siège pastoral ne fut convoité si vivement et par un si beau nombre de compétiteurs.
  Les difficultés réservées au dit occupant débutèrent par un procès qu'ouvrit Guillaume Jacquez ou Jacquet, ex-curé de Vivegnis, disant posséder des droits sur la cure de Jalhay, lui accordés de par un collateur laïc, dont il sera parlé ci-après.
  Afin de laisser aplanir le différent, de Cartier quitta la maison pastorale, la fermant et en conservant les clefs. Bientôt après « Jacquet y pénétra avec quelques-uns de ses frères, des parents et une servante qu'accompagnait une charrettée de meubles. Installés en la demeure, portes et fenêtres tout y restait clos, cependant la compagnie de Jacquet y demeurait et l'on voyait quelques armes et fusils là dressés ». De plus, trois soldats y arrivèrent aussi, appelés par l'occupant, qui leur donna une commission signée de sa main. Cet écrit était une promesse de leur payer un patacon par jour, aussi longtemps qu'ils séjourneraient et seraient employés à la collecte des dîmes, ensuite Jacquet alla célébrer la messe basse.
  En même temps arrivait le vicaire de Sart, Jaspar Destordoeur, délégué de l'Archidiacre, qui l'avait chargé de donner aux paroissiens lecture d'un Mandement disant: « de ne payer les droits de l'église qu'aux commis » (conseillers de régence). Jacquet se tournant alors vers le peuple reprit que quiconque payerait à autre qu'à lui, le ferait deux fois; étendant la défense aux Magistrats eux-mêmes; aussitôt ceux-ci en adressèrent plainte au juge ecclésiastique.
  En même temps, Jacquet faisait solliciter au gardianat des Récollets de Verviers « comme nécessité absolue d'avoir quelques Pères pour l'assister en son poste, ce qui fut accordé ». Deux de ceux-ci, ignorant l'intrigue, vinrent s'établir auprès du presbytère. Jacquet partit aussitôt pour Liège et ces dits arrivants, mis au courant des faits, se retirèrent. Jacquet, de retour le dimanche, se préparait à célébrer la grand'messe, quand le délégué Destordoeur s'y opposa en donnant lecture d'ordres reçus. Jacquet protesta, disant être le vrai pasteur et réitéra sa défense au sujet des dîmes, tout en intimant nombre d'habitants par billet. Mais voyant que sa position n'était pas tenable, il partit, et Cartier rentra dans la maison pastorale.
  Pendant ces entrefaites, dans l'espoir d'apaiser le conflit, le grand vicaire avait donné commission au Père Récollet Mathias Raick, pour administer la cure. Celui-ci se présenta le 14 août au presbytère, où Cartier n'accueillit l'arrivant, qu'accompagnait un notaire, afin de donner lecture de l'autorisation, écrite en latin.
  « Ce notaire n'étant latiniste » le chapelain-Marguelier, Laurent Coune, se chargea de la lui traduire, après quoi les deux parties protestèrent en se séparant; Raick alla s'établir en une maison voisine et s'occupa des fonctions pastorales, c'était la veille de l'Assomption.
  Le matin de la fête, avant la célébration de la grand'messe et pendant que le dit Père était appelé à la sépulture d'un mort, Cartier se rendit au choeur, prit les objets nécessaires à la célébration, avec le calice, le missel, et les emporta hors de l'église. Ce que le dit Père voyant, à son retour, il se pourvut d'autres ornements dont il se vêtit et s'accompagna.
« Comme il s'approchait du maître autel (où le Vénérable St-Sacrement était exposé) pour y faire les fonctions ordinaires et chanter la dite grand'messe, Cartier s'y présenta aussi, porteur d'ornements ecclésiastiques pour célébrer, et voulut passer outre, contre le gré du Père.
  Voyant qu'il ne pouvait arriver à sa prétention, il déposa sur l'autel les ornements qu'il tenait entre ses bras et s'éloigna ».
  Le P. Raick fit attester ces faits par le notaire J. Blancheteste, et relater que « le 20 août, ayant intimé Cartier de sortir de la maison pour prendre sa place, Mre Arnould Cartier répondit au Père qu'il n'avait rien à lui dire, qu'il sortirait et rentrerait à sa volonté, par la grâce de Dieu ».
  Après une série de nouvelles instances entre les deux occupants, Cartier partit pour Rome, le 20 octobre 1685, ensuite d'instructions lui relaxées par Mer l'Archidiacre de Condroz.
  Entretemps, le dit Père fut chargé des fonctions en litige, mais il mourut le 20 janvier 1686, et l'on y députa en qualité de vice-pasteur, Destordœur, précité, et la maison pastorale resta fermée en attendant solution.
  A cette nouvelle, Jacquet revint s'y établir encore, revendiquant ses prétendus droits, cependant Cartier obtint recours et décision en sa faveur, par la Sacrée Rote, et revint. Le 2 août 1686, voulant rentrer en son presbytère, il le trouva occupé et s'en vit expulsé par sept soldats, « appelés comme urgents » par Jacquet, qui, en outre, par acte notarié, fit constater « sa possession par l'occupation ». Ce n'était pas tout encore, un nouveau titulaire, avec le titre de vice-pasteur, parut le 13 novembre 1687; c'était, dit un acte de 1688, « Vénérable Maître Herman des Fauwes, desserviteur de la cure de Jalhay, prêtre et pasteur, présentement officiant » sans doute grâce au susdit collateur laïc ; mais, contre ce nouveau venu, l'on confirma mêmes titres à J. Destordoeur, en octobre suivant, en attendant entière pacification.
  Néanmoins, les mérites de Cartier le firent surmonter tous les obstacles. Il poursuivait ses fonctions avec grand zèle, quand un événement tragique vint terminer ses jours.
  Le samedi 3o octobre 1698, il s'en retournait à Jalhay, après avoir accompli des devoirs de sa charge, étant accompagné de son frère Laurent, lorsque, arrivés au thier de Hive, à 5 heures du soir, deux coups de feu retentirent, tirés par deux scélérats postés derrière une haie. Le curé, mortellement frappé, continuait à descendre près de la maison Manguette, en disant : « je n'en puis plus », tandis que son frère poursuivait vainement les assassins. L'alarme causée par les détonations fit affluer des habitants, qui crièrent aux armes!
« Theunus Roufin, arrivant le premier courut embrasser la victime pour l'assister, au moment où elle défaillait, en prononçant ces paroles : « je leur pardonne de très bon coeur ».
  A la demande d'Antoine Herman, au curé, s'il était blessé, il répondit : « Je le suis deux fois. » Tiry Darimont « lui boucha les plaies » et on le reporta expirant. L'une des balles avait traversé le corps et l'autre une jambe.
  Son frère, en sa course après les meurtriers, avait été sur le point de saisir l'un des coupables « par la hisse de toile ». Il crut reconnaître un homme duquel il avait entendu ces mots : «  j’irais à la guerre, mais pas sans dire adieu à M. le curé ». Il l'avait vu passer, cet homme, avec un compagnon devant la maison pastorale, portant un objet sous son justaucorps et disant : « allons-nous-en, nous ne ferons rien aujourd'hui ».
  Au moment des détonations, la dame J. Noël Mauhin vit l'un des tireurs courir hors d'une haie, le chapeau lui tomba, il rentra, « et elle put remarquer qu'il n'avait pas les cheveux noirs ».
  On apprit que le fusil de l'un des meurtriers, en crevant, « lui avait enlevé le pouce et qu'il alla se faire panser chez le chirurgien La roche, à Limbourg ».
  Les magistrats reçurent des menaces anonymes avec défense de poursuite, et disant que « après en avoir tué deux ou trois, le pire était de s'exiler ».
Ce pire eut lieu sans nul doute, car nous ne voyons nulle preuve que la Justice ait pu saisir les auteurs du forfait. Deux habitants disparurent pour toujours et on les considéra comme étant les auteurs du crime.
  De Cartier expira le 1er novembre, jour de la Toussaint.
  1699. Révérend Sre Jaspar Des Tordoir, fils de Jaspar, marchand bourgeois de Huy, et de Catherine Scaz fut d'abord vicaire, puis vice-pasteur de Jalhay, comme on a vu.
  Successivement les curés Talbotius et de Cartier avaient désiré l'avoir pour successeur, mais ils ne surent l'y décider, quoique à cette fin le curé de Sart et le collateur laïc eussent donné leur consentement. Il se retira à Sart comme vicaire, pendant quinze années.
  1702 à 1704, Gaspar Withofs fut coadjuteur de Destordoir. Près de celui-ci, à la mort de Cartier, il en renouvela les instances pour la cure de Jalhay.
  Enfin, le Doyen de Sali, Pierre-Hendrick Henrard, et son neveu Pierre Henrard, Doyen du Concile St-Remacle, le décidèrent à l'acceptation « parce qu'il connaissait le génie et l'humeur de ce peuple, où il pouvait faire du fruit, quoiqu'il fut fort désuni en ce moment ».
  L'un des collateurs à la cure était le baron de Rouveroy, lequel, avec le curé de Sart, étaient convenus jadis, que le premier aurait voix décisive pour la cure de Spa, pourvu que l'on présentât le candidat au curé de Sart, possesseur de la mère église, afin d'avoir son consentement, pour la forme, et vice-versa pour la cure de Jalhay.
Mais lorsque Destordœur présenta son admission de la part du curé de Sart, le Baron prétendit avoir seul le pouvoir de la conférer, que son père n'avait pu transiger ainsi sur un droit ancien, qu'il voulait le réannexer à sa maison, et que le curé avait promis de ne plus s'en mêler. Alors on convint que de Rouveroy viendrait terminer l'affaire à Sart, dans les huit jours ; lesquels étant expirés sans sa visite, on envoya demander des instructions à l'Archidiacre de Stockem, lequel Permit à Destordoeur de prendre possession par l'entremise du Cocklet, curé de Spa.
  Peu après, de Rouveroy nomma seul le Rd Charles-Denis Sluse, Curé de Villers-sur-Lesse, lui donna son consentement amplissima forma, que l'on envoya à Rome, où « par amis » il obtint expédition des bulles.
  Elles furent exécutées à Liège, tandis que Jalhay les ignorait « et Sluse vint prendre possession, un dimanche de grand matin, avec Mre La Haye, pasteur de Theux ». Dans leur précipitation, ils omirent d'intimer l'occupant, comme il était de droit.
  Sur ce, Destordoir continua d'accomplir toutes ses fonctions comme si le nouvel élu n'y était point. Sluse fit en l'église toute opposition, puis se retira, sans dire la messe, pour porter plainte à l'archidiacre, qui ne la reçut point. Peu après, Rome, mieux informée, cassa la dite possession.
  A peine remis de ces incidents, un troisième compétiteur nommé Pirotte, fut envoyé par Louvain, où il avait obtenu cette cure au concours, sous prétexte qu'elle était purement ecclésiastique. Enfin, après une année de nouvelles contestations, Destordœur fut confirmé ; la décision possessoire ne portait que ces mots :
Circunducta possessionne et amplius id est non comparent amplius adversarius in judicio pro possessorio.
  Et malgré cet appaisement, la paix ne fut pas de longue durée, Sluse en appela à Rome au pétitoire, « le procès dura deux années pendant lesquelles on a mangé et gaspouillé (sic) tous les revenus de la cure, sans qu'on ait profité d'un double »; les advers ne cherchant qu'à mettre Destordoir hors de posture et impuissance de se défendre faute d'argent », dit un écrit.
  Enfin, une décision Rotale lui fut encore favorable et Sluse condamné aux frais.
  Malgré tel résultat, Pirotte interposa arrêt sur les fruits de la cure, défendant d'en payer les revenus à nul autre qu'à lui; un décret de Rome vint arrêter aussi cette phase des débats et le procès fut clos.
  Ainsi la cure fut occupée en six années par cinq nouveaux prétendants; en outre, Destordœur, vu sa santé, eut pour coadjuteurs, de 1702 à 1704, Gaspar Withofs, et en 1720, un nommé Ernotte. Enfin, il reprit ses fonctions jusqu'en 1726, tint un registre très soigné des affaires de sa cure duquel sont extraits la plupart des détails concernant son pastorat. Il mourut le 5 juin 1730 âgé de 80 ans, et fut enterré dans le chœur de l'église, où il avait au préalable fait construire sa tombe; son neveu lui succéda. •
  1726. « Rd seigneur Nicolas de Give, de Huy, fils de Nicolas et de Catherine Grimont. »
  Il était à Jalhay à titre de diacre en 1721, sa première inscription en qualité de curé est du 26 juin 1726. Alors, la misère du pays était telle que le promu resta six années sans rien recevoir des redevances dues à l'église. Il siéga 34 ans, espéra résigner en faveur de son vicaire Fabry, mais ce désir n'eut pas d'effet, les bulles n'étant venues de Rome qu'après la mort du titulaire, arrivée le 30 mai 1760, à 3 heures du matin. Il fut enterré au milieu du choeur.
  Son cachet est à trois fleurs tigées et feuillées, posées 2 et 1, et entre elles, en coeur, deux anneaux (?) posés 2 ; le casque est cîmé de l'une des fleurs de l'écu.
  Ce curé eut pour héritier « Pierre-Nicolas de Damseaux, neveu de M. de Damseaux, capitaine ».
  1760. Messire Nicolas-Joseph Haulez, d'Ensival, qui, en 1791, signa aussi Halez, était chapelain à Sart, lorsqu'il fut nommé pro juris, par collation de son oncle « le Rd Sgr Walter-Joseph de Fassin, curé de Sart, et par l'Archidiacre de Condroz, De Clerx.
L'investiture lui coûta 270 fl. B.Bt, la première année de pension archidiaconale 540 fl. Il prit possession le samedi après la Fête-Dieu, et nota lui-même.« avoir été fort critiqué par la population, qui ne voulait que Fabry pour curé ».
  Bientôt l'esprit public fut acquis à Haulez vu ses grands mérites. Après sa septième année de séjour, le Magistrat voulut reconnaître ses services par un acte officiel signalant "le zèle et l'assiduité du pasteur à tous les devoirs de sa charge: instruction, confessions, prédications, visites aux malades et l'applaudissement de ses paroissiens, en le voyant assoupir les difficultés dans sa paroisse ».
  Haulez inscrivit les décès jusqu'au 6 avril 1793, et mourut le 22 du même mois, à 5 heures du matin, âgé de 64 ans, dont 33 de pastorat. Les obsèques furent célébrées par les curés : Marçi, de Stembert; Detroz, de Sart, et de Marteau, de Polleur. Il fut enterré dans l'église « sous effigie de St-Michel ».
  Une note du livre des décès ajoute : « Sa vie fut sainte, sa piété mûre et douce, son esprit joyeux et, dès ses tendres années, amoureux de l'étude, zélé, prudent et sage dans la direction des âmes; renommé, plein d'onction, supérieur en ses instructions catéchistes, il fut la consolation des coeurs affligés et répandit d'abondantes aumônes. »
  Cependant son dernier temps avait subi des épreuves bien douloureuses en ces jours de désordres, où de vrais supplices étaient infligés aux prêtres. Les républicains envahirent le presbytère en disant que tous les biens ecclésiastiques leur appartenaient et saisirent le digne curé qui fut entraîné à Liège et incarcéré.
  Il revint enfin en sa maison bouleversée « par des soldats et des paroissiens ». Enfin, l'infortuné traça ces mots au registre : « Dieu seul sait les maux que j'ai pu subir depuis trois années. » Bientôt après, il mourut le 22 avril 1793.
  Nul ne se présentant pour le remplacer, le Bourgmestre Adam se rendit à Verviers « à la recherche d'un prêtre pour faire les fonctions pastorales », et le suivant le satisfit de tout point.
  1793. Le 9 février entra à Jalhay le Rd Gilles-Jacques-François Chaussette, de Verviers, qui fut installé la veille de la St-Jean par le Rd Pierre-Joseph Detroz, Doyen de Sart, institué de l'Archidiacre de Condroz.
  Le premier baptême qu'il inscrivit est du 13 juillet 1793. Le 21 juillet 1796, l'administrateur de la république ayant demandé les noms des émigrés rentrés à Jalhay, la municipalité répondit : « Personne, sinon qu'à l'entrée des Français, le 20 septembre 1794, le curé partit pour 4 ou 5 jours, ne sais pourquoi. » A son retour, il trouva les scellés sur sa demeure et en demanda les clefs à l'administration provisoire de Spa, qui déclara « ne rien connaître contre le réclamant ». Cependant, il ne fut réintroduit en sa maison pastorale que l'année suivante, comme on verra au chapitre Presbytère.
  En 1796, Chaussette, en qualité de curé, ayant été taxé à cent livres pour l'emprunt forcé, l'agent national fit signer par ses partisans une protestation « déclarant que le dit Chaussette, qu'ils n'ont jamais reconnu comme curé, ne pouvait être taxé en cette qualité, mais bien comme simple particulier, devant posséder des biens patrimoniaux, suivant la notoriété publique ». Il le menaça « de le faire migrer de tous batimens, maisons, biens et fonds communaux qu'il occupe impunément, sans aucun titre, et de faire passer les dits batimens, etc., en location à l'enchère, au profit de la commune ».
  En présence de ses procédés, en 1796, le curé remit ses registres matriculaires, habita sa ville natale et fut appelé à la cure de Vottem, le 25 avril 1818, où il décéda le 24 janvier 1826, à 78 ans.
  1806. En janvier, succéda Joseph Vayave; en 1827, il se retira au château de Séroule, en qualité de chapelain, et y mourut le 9 juillet 1834, dans sa 80e année, sa 57e de sacerdoce.
  Son savoir était vaste et son éloquence très distinguée; un sermon qu'il fit à Verviers, à Notre-Dame, auquel grand nombre s'étaient rendus, excita l'admiration et augmenta la belle renommée de son auteur.
  Vu la blancheur parfaite de sa chevelure, il reçut le surnom de « blanc curé ».
  1830. Rd Gilles-François Neuray, né à Dolimbreux, paroisse de Sprimont, le 16 octobre 1798, fut ordonné prêtre en 1828 et desservit la chapelle de Jehanster pendant deux années. Appelé à la cure de Jalhay, ses débuts y furent marqués par une scène bien intéressante: les territoires de Jehanster et de Jalhay ne sont séparés que par un ruisseau, lorsque Neuray alla prendre possession de sa nouvelle Paroisse, toutes ses premières ouailles lui firent escorte jusqu'à cette limite, tandis que la population tout entière aussi, de la commune de Jalhay, venait le recevoir sur l'autre bord, heureuse de l'accueillir et avec autant de plaisir que les Premiers avaient de peine en cette séparation.
  Ce promu était une nature d'élite: rempli de foi, de zèle et de charité, de bon conseil et d'un dévouement sans bornes ; il inspirait un respect profond, sa bonté était si attachante qu'on ne le quittait qu'avec regret.
  C'était un mélange de simplicité et de noblesse que l'on est heureux d'avoir pu apprécier.
  Un événement terrible devait faire mieux éclater ses mérites, c'est-à-dire le funeste incendie de Jalhay, en 1835. Pendant que ce digne prêtre secourait ses paroissiens, le feu dévora tout ce qu'il possédait.
  Le soir de ce jour, où il s'était oublié entièrement pour aider quiconque, il alla demander du pain pour lui et ses jeunes neveux, à l'un des épargnés par le sinistre, en disant : « j'ai tout perdu et ne puis même plus prouver que je suis prêtre » ; son celêbret était brûlé.
  Bientôt après, le Roi lui fit tenir, avec de beaux éloges, une grande médaille en vermeil. Vingt ans après, un fort incendie avant encore affligé le bourg, Neuray reçut une seconde médaille accompagnée aussi d'un diplôme, « pour s'y être exposé avec une grande abnégation ».
  Pendant tout le cours de sa carrière, il porta un soin extrême à l'instruction des enfants.
  Quand régnaient les épidémies, ou en cas d'accidents, il faisait preuve de belles connaissances en médecine, en attendant la venue des hommes de l'art, et il célébrait gratis les obsèques pour les déshérités de la fortune. C'est à ses soins aussi que Jalhay doit la reconstruction de son église actuelle.
  Il était de haute- stature et sa constitution très robuste semblait lui promettre une longue carrière, lorsqu'un mal le frappa soudain, sans espoir de délivrance. 
  Le viatique lui étant porté, toute la population réunie à l'église, le suivit ; Neuray voulut voir cette reconnaissante et s'en approcher autant que possible; de sa fenêtre, il la bénit en disant « Je meurs, mais mon amitié ne meurt pas; je vous aimerai dans le ciel comme je vous ai aimés sur la terre. » Bientôt après avoir prononcé ces paroles, il expira, le 16 juin 1866, et cette mort fut un véritable deuil public pour sa paroisse. L'inhumation n'eut lieu que le 24, au désir de ses ouailles, qui semblaient ne pas devoir se séparer de ce brave pasteur. Trois discours furent prononcés sur sa tombe et des orateurs, rappelant cette bénédiction précitée, disaient : « Jamais nous n'avons vu de manifestation aussi touchante : hommes, femmes, vieillards, enfants, versaient des larmes. Ils rendaient ainsi le plus éclatant hommage au pasteur tant vénéré. » Comme preuve de leur affection, ils élevèrent au cimetière une gracieuse tombe gothique en pierre.
  1866. Rd P.-J. Boulanger, né à Bra, doyenné de Stavelot. En 1825, fit ses études à St-Trond et à Liège, où il fut ordonné en 1850 et nommé successivement vicaire à Vaux-sous-Chèvremont, à Jalhay en 1855, curé à La Gleize le 8 septembre 1860, à Jalhay en 1866, à Odeur en 1870, puis chapelain de Ste-Croix, à Liège et s'est retiré à Belceil-Aubel.
  1870. Rd Florent Grégoire, né à Harzé, doyenné de Ferrières, le 22 juillet 1824; étudia à St-Roch, à St-Trond et à Liège, où il fut ordonné en 1854. Pendant 12 ans, il fut professeur au collège N.D. à Tongres; dix ans au petit séminaire de St-Roch; devint vicaire coadjuteur à Verlaines, doyenné de St-Georges; curé à Coô, doyenné de Stavelot ; à Jalhay, en septembre 1870 ; à St-Léonard, doyenné de Huy, en mars 1874. Il y est décédé.
  1874. Rd Georges Philippe, né aux Awirs, doyenné de Hozémont, en 1838; étudia à St-Trond et à Liège; fut ordonné en 1863, même année nommé vicaire à Mandrin ; curé à Jalhay en 1874; curé à Mons, près d'Engis, en septembre 1878.
  1878. Rd A. Depas, né à Embresin, canton d'Avennes, fit ses études à St-Trond et à Liège; ordonné en 1861 et nommé aussitôt vicaire à Notre-Dame, à Verviers; il fut ensuite curé à Neuville, en Condroz ; à Jalhay et à Ombret,   Il prit sa retraite en 1901 et habite Embresin.
  I880. Rd Charles Serwirr, né à Dolhain, étudia aux séminaires de St-Trond et de Liège; ordonné cette dite année il fut curé de Surister en 1887.
  1880. Rd Alphonse Goffin, né à Rahier, canton de Stavelot, le 20 août 1843; étudia aux séminaires de St-Roch, de StTrond et de Liège; fut ordonné à Liège, le 11 juin 1870 ; nommé coadjuteur à Bra, canton de Stavelot, le 2 août suivant: curé à Févigné-Lierneux, le 27 septembre 1873; curé à Jalhay, le 5 novembre 188o; curé à Villers St-Siméon, doyenné de Glons, le 1er octobre 1884.
  1884. Rd Henri Prévot, né à Malempré (Luxembourg), le 15 avril 1853; ordonné à Liège, le 24 juin 1877; nommé vicaire à Stavelot et, en octobre 1884, curé à Jalhay; y décédé, en très grande affection et mérites, le 26 août 1899.
  On a pu remarquer que ces six desserviteurs se succédèrent en 24 années et les six précédents en 167 ans.
  1899. Rd François Guillaume, né à Sart-Lierneux, le 26 août 1853, fit ses études à St-Roch et au petit séminaire de St-Trond, fut ordonné à Liège, le 30 mars 1880 ; professeur à Stavelot, de 1879 à 1899; curé à Jalhay en mai 1899, entré en fonctions le 1er septembre même année.
  Fasse le Ciel qu'il y soit plus heureux qu'aucun de ses prédécesseurs.
Presbytère
  En 1520, cette dépendance de l'église se trouvait déjà « en mauvais état », sorte de preuve d'un édifice religieux à une époque reculée. Alors il fut rétabli au moyen d'un accord exposé ci-après.
  1554. Le curé Osorius supplia la commune de faire réparer sa maison, «dérompue par les soldats ».
  1609. Il fut représenté que « le presbytère a son jardin pastoral proche de la maison, à l'extrémité du bourgh de Jalheau, du côté de Limbourgh, contenant 25 verges environ, joignant à une parcelle d'aisance laissée à Wérixhas, appartenant à S. A. Il fut projeté d'en adjoindre une partie au presbytère.
  Une haie y fut posée, doublant la superficie du jardin, mais l'officier de Franchimont s'y opposa en disant :
« L'espace envahi doit servir de fort et rempart au temps des guerres, cette place avait été réduite en fortification par où l'on maintenait l'abordement de Jalheau ; là étant l'endroit le plus dangereux, borné au grand chemin de Limbourg, d'où les troupes arrivent le plus ordinairement. Cette aisance a toujours servi à l'utilité des inhabitants pour y charpenter des maisons, sécher leurs foins et pour y réfugier des bêtes en cas de nécessité, afin d'y être garanties par les gens qui étaient placés dans le dit fort. Nul lieu n'est plus propice à défendre le village au moyen du fort qui a existé dans icelle.
  En événement de nouvelle guerre, il serait nécessaire de l'y redresser. »
« La haye du côté d'Occident existe de toute mémoire longeant le chemin, l'autre est jeune tout de loin (le long) du côté de Limbourg, elle doit être retirée et la chose remise en son premier état, à la fortification des inhabitants. »
  Quarante ans après, le curé P. de Groulart sollicita vainement de faire acquisition de ce terrain en faveur de la cure ; depuis on y éleva des habitations.
  1647. La ruine du bourg s'étendit à la demeure du curé. « On y replaça vingt-quatre lossenges (vitres en losange) aux fenêtres du chauffay (chambre à feu), où la fenêtre ronde était de quatre pieds, et n'eut été cette affaire des Lorrains, le pasteur aurait été obligé à cette réparation, comme étant l'une des obligations de sa dîme. »
  En ces temps, le presbytère possédait une grange attachée à sa bâtisse, deux prairies et une vache.
  Le canton de Wérixhas précité fut cédé, en 1609, au presbytère « sous le bon plaisir du prince et du gouverneur, qui le reprirent en 1637, parce que les habitants, vu la pait, demandèrent de voir démolir la fortification y rétablie et avoir la Place pour l'ahessement (l'utilité) du public ».
  1659. Talbotius écrit au gouverneur que « sa maison est Caduque et incapable de loger et recevoir selon sa qualité de Pasteur »,
  Il lui fut observé que jusqu'alors les pasteurs s'en sont contentés, qu'elle a « un petit cortiseau (jardinet) et ont toujours entretenu le tout à leurs frais ».
  1661, le 1er mars. Le feu la détruit entièrement.
  Le curé pria les Bres de la reconstruire, taxant la perte à 1000 rixdalers et voulant en payer une partie. La Cour refusa, disant « qu'il valait mieux disputer ». Cependant la régence commanda à des charpentiers de Raxhevaux « de réparer ces édifices pastoraux et les ériger tels que le curé Talbotius en a déchiffré la forme par marque de croye (craie) sur une table; et l'échevin Mathieu Pierre déclara « être bien content si l'édifice se reconstruisait à la mode de Monsieur le curé ».
  1764. Le curé Hanlet, pour l'utilité du presbytère, acquit et donna à la cure le petit pré joignant au vivier et tenant au fief de Jalhay, afin d'user de l'eau de la fontaine Winand, cela en cédant ses droits sur l'anniversaire fondé par les de Vinamont en 1702.
  1780. Il est déclaré que la maison du Marguelier appartient à la commune.
  1786. La commune fait réparer le presbytère.
  1793. Il était occupé par les envahisseurs.
  Le 1er messidor an 3 (17 juin 1795), il était vide, sous scellés, et reçut visite comme suit :
« Présents : Henry Bonjean, maire ; Mathieu Bazin, Man-guette, Servais Drouguet et Henkinet, officiers municipaux, se sont rendus à la maison pastorale, résidence du citoyen Chaussette, curé de Jalhay, à l'effet de donner main levée et ôter les scellés sur deux pièces, faire le répertoire des meubles et effets y trouvés, et avons d'abord réintégré notre curé dans la jouissance de ses biens et droits, tels que ses prédécesseurs en ont joui et perçu, de même que dans la jouissance des objets séquestrés.
Nous, les officiers municipaux de Jalhay, après avoir ouvert les portes et fenêtres de la chambre d'en bas, joignant la grange, avons trouvé: 1° une table, 6 chaises de cuir, un petit monceau de laine et dans l'armoire, à côté de la grange, les livres ou registres concernant les rentes de l'église et pauvres de Jalhay ; 2° dans la 2e chambre scellée, avons trouvé, dans un trou, des bouteilles vides. »
  L'incendie de 1835 détruisit cette maison pastorale et procura le presbytère actuel, modeste et très agréable, débarrassé de la grange y annexée jadis.
Émoluments du desservant
  En outre de la dîme, il avait divers droits qu'en 1553 le curé Noël, d'Oneux, exposa comme suit, en notant aussi quelques chiffres, en disant : « A chacun mariage, le curé qui les épouse doit avoir une paire de gants, et le jour des nopces une dreschie de chaire cuyte, comme on la met aux invités des nopces ; item deux grandes blanches miches de moitroux et une jeusse (cruche) de bire ; et tous cela doit on au dit curé, où les nopces se faisent, et ce au deseur de ses droits qui sont taxés où il a coustume de les recevoir, ce que je aie receu là où je aie desservi, tant Sart, Jalhea, Ferier et Limbourg ;
  Item pour un double mariage, sçavoir quand les deux conjoints sont de ban, doient à ung curé 3o patars de Brabant, qui sont VI fl. liégeois à IIII aidans pour chascun patart, et quant il ny at que ung seul de ban, doit III fl., depuis réformée à II fl. Les riches doient le double.
  Item les noveas mariés demourant en la paroische, ils doient à jour N. D. de la Purification que Thon dit le jour delle chandeleur, chascun un tortis de chire (tourteau de cire) à l'engliese, pesant demi claz de chire (demi-livre) et est compté à 24 aidans liégeois dont le curé en a deux à la cheuse (au choix). Depuis mis à 32 aidans.
  Item pour lettre d'attestation pour aller quérir un rouge scel (dispense), un pot de vin ou la valeur.
  Item, de chaque chef de ménage un quart d'aidant à chaque des 4 jamaz (fétes solennelles) et trois oeufs à Piques.
  Item, pour donner lettre d'attestation pour aller hors du pays, 2 pots de vin ou la valeur.
  Item, de chascun ménage, à jour de Noël, un pain, et à jour de Pasque encore un, de regon, pesant 5 livres ; les vefves et veffves ne payent pas leur oblation que demi droict.
  Item, pour les droits de un service (obsèques) de labureurs, 3o patars Brabant; depuis réformé à 2 fl. Brabant. Mais quant ce sont seigneurs, gentilhomes, mayeurs, eschevins ou marchands vivant de leurs bien et traficq, ils doient le double ou voir encor jusques à ung escu d'or.
  Item, pour les quarantièmes (messes à la distance de 40 jours) pour messe de comémoration ou messe d'enfant, pour chascune 3o aidans liégeois, et les riches le double; depuis réformé à deux fl. liégeois.
  Item, pour la messe de l'année avecque la rescomandation de l'année, 2 fl. liégeois, les riches le double ; maintenant réformé à 4 florins.
  Item quant touche le jour du St-Sacrement, le Mambour de l'engliese doit au curé deux pots de vin ou la valeur; avec ce, encore le dit mambour doit le disnez à curé, marlier, porteur du ciel (baldaquin du viatique) et à sonneurs de cloches ; le tout aux despens de la dite engliese. »
  D'Oneux dit encore : « Les cens et rentes dus à un curé de Jalhea annuellement sont de 14 1/2 muyds, 2 quartes et un tiers de stier, grande mesure hopée; avec ce 5 fl. et 7 aidans, reçus par moi cette année 1579 ».
  La cour, par record, affirma la réalité de ces avantages.
  Le curé de Give écrivit que sous son pastorat (1736 à 1760) « les droits de mariage, mort et autres sont 2/3 moindres qu'au temps de Dhoneux ».
  En 1773, en retour des publications faites au prône et gratis par le curé, pour affaires intéressant la commune, lui permit de couper sa portion de bois dans les taillis du ban ; en 1778, on la lui retira.
  La commune lui donnait par an 20 fl. pour divers anniversaires qu'elle faisait célébrer, plus 40 fl. comme cadeau annuel; en 1761, le curé Haulez l'en libéra, mais on les continua à ses successeurs jusqu'en 1795.
  A partir de 1672, les curés, comme décimateurs, furent appelés à payer leur part des pionniers appliqués aux travaux de guerre à Liège. Jalhay s'y soumit; les récalcitrants subirent l'exécution militaire.
  Ils soutinrent et perdirent à Rome un procès contre le clergé de Liège exigeant sur le revenu des cures 4 sous par muyd. Jalhay en avait 40.
  Le curé De Stordoir, pour les procès soutenus à ses dépens, en faveur de la cure, demanda, en ses notes, un anniversaire de la part de ses successeurs.
Vicaires, Marguilliers et Prêtres à Jalhay
  Leur nomination appartint d'abord aux paroissiens, un record de 1659 rappelle cette prérogative; en 1665 elle fut accordée à l'administration communale, mais ils devaient d'abord s'adresser à la Cour, qui les présentait.
  C'est à ces deux autorités à la fois que se recommandait alors un postulant disant : « la marlerie vacante étant de votre droit, qu'il vous plaise de nommer ou présenter au Rd Pasteur... ». Une nomination y ajoute les mots : « sous l'agréation de la communauté ».
  Voici les noms de ces titulaires, ainsi que ceux des prêtres Y officiant, chacun avec les titres rencontrés dans les écrits :
1508. Messire Collard, desserviteur de Jalhay, dès avant l'érection de cette église en cure.
1524. Maître ou Messire Nicolas Anthone, cité en divers actes de cette époque.
1525. « Mestre Thomas Joannes, marlier »; il peut être un même avec celui qu'un acte de 1573 nomme « feu le grand Thomas, prêtre ».
1546. Jean Joes ou Joisse, desserviteur de Jalhay,
1553. Messire Jean De pare ; cette dite année à Surister il fut témoin à un testament, sans se dire desserviteur ou prêtre, auxquels le titre de messire était alors consacré. Y aurait-il parenté entre lui et Henri de Harre, écuyer seigneur de Moirmont, qui intervint en 1544 au contrat de mariage de Thomson Groulart de Jalhay.
1557. Me Noël D'honeux, dit Groulart, qui devint curé. 1607. Me Jean Poncelet, recteur de l'autel des Sts Gilles et Anne.
1609. Me Nicolas de Viseit, « chapelain et marly ».
1615. Me Noël Haack, recteur de l'autel des Sts Gilles et Anne.
1632. Me Melchior d'Auguste, marlier et notaire.
1639. Vénérable sire Jean-Jacques Fronvilhe ou Fronville marlier, chapelain et notaire. Il eut contestation avec les Bres le 17 février de cette dite année, les habitants assemblés devant l'église, après la Grand' Messe, réclamèrent son maintient et l'obtinrent.
1646. Vénérable sire Gilles Groulard, recteur de la chapelle des Sts Gilles et Anne.
1650. Hubert Gérardy, de Hamoir, « prêtre-marlier ».
1653. Me Englebert du Buisson, chapelain, marlier, fut aussi curé de Jalhay et chapelain de Spa en 1659.
1659. Vénérable Maître Henry Grégory ou Grégoire, de la paroisse de Chevron, « prêtre et marlier n. En 1673 il se dit âgé de 40 ans et habiter Jalhay depuis 14 années, il mourut d'une fièvre en 1674.
1659. Me Nicolas-Ignace Godet était aspirant à la marlerie; nous ne voyons pas s'il officia.
1663. Me Nicolas de Vinamont, prêtre, chapelain, fils de Thomas, échevin et capitaine, et de Marguerite Blancheteste, frère de Jean, oncle de Jean-Nicolas, notaire apostolique, a Verviers. Il fut chapelain de Sart en 1675.
1665. Me Laurent Coune, « prêtre et desserviteur de la Marlerie », (d'abord prêtre à Otrez pendant 3 ans), en 1686, il est dit recteur de l'autel de St-Hubert ; en 1688, chapelain ma' triculaire ; en 1691, recteur de l'autel des Saints Gilles et Anne.
1665. Vénérable Maître Jean Stiémon, recteur de l'autel Saint-Hubort.
1666. Vénérable Maitre Jean Poncelet, prêtre.
1672. Jean Despineux, « prêtre matriculaire ».
1675. Vénérable Sire Gilles Groulart, recteur de l'autel des Saints Gilles et Anne.
1677. « Rd Seigneur Gaspar des Tordoir », dit curé en 1699.
1688. Vénérable Maître Herman des Fauwes, dit prêtre, puis pasteur.
1688. Maître Lambert Latour, de Verviers, chapelain. 
1691. Maître Guillaume Palmée; il se retira l'année suivante.
1691. Me G. de Loye, de Verviers, marguillier. Ce poste était désiré par un prêtre des environs de Liège, présenté par le curé et « contre lequel les magistrats vaquèrent vivement; il ne fut pas admis. »
1692. Me Antoine Le Manne, bénéficier de l'autel St-Jean, à Verviers, fit l'intérim à Jalhay pour Laurent Coune, absent. 
1692. Me Louis Le Clerque, de Verviers.
1693. Me Geors, ou Gery, ou Joieux, marguillier; il remplaçait à la cour de justice le greffier absent.
1694. Vénérable Maître Lambert delle Glaixhe, reçu le 8 septembre de cette dite année.
1696. Me Jean Thomas, marguillier, reçu le 22 février.
1697. Me Mathieu Delvenne ou D'elvenne, marguillier, se retira l'an 1729, en recevant des éloges et les regrets de la communauté entière, ayant aussi rendu de grands services à l'école.
Me Jean de Vinamont, recteur de l'autel St-Hubert.
Me Noé? Grafiar, « prêtre habitué du ban de Jalhay et mambour de l'église, fils de Jacob Graffar, de Verviers, brasseur, et de Gillette de Groulart, de Jalhay. Il mourut en Lorraine, en septembre 1720 ».
1702. Rd Me Gaspar Withofs, fut coadjuteur de Des Tordoir; le 10 juin 1704, il reçut de la régence et de la cour attestation d'avoir été, pendant seize mois, prêtre fort assidu a tous ses devoirs, soigneux à catéchiser et instruire la jeunesse, tant dans l'église qu'à la campagne, ne témoignant dans ses actions que la gloire de Dieu et le salut des âmes dont son prédécesseur lui avait confié le soin.
1702. Me Thomas-Charles Darimont, recteur de la chapelle St-Hubert, « par reposition de Jean de Vinamont, et installé par lettre de l'archidiacre; présents le curé de Stordoir, Henri Darimont et Gérard Renier, spécialement requis ».
1704. Me Louis Darimont, bénéficier de l'autel St-Hubert, officiait encore en 1722; voir ci-après son procès.
1714. Me Nicolas Degive, de Huy, devint curé.
1726. Rd André Hardy, prêtre.
1728. Rd Jean-Joseph Despineux, né au Mont, paroisse de Xhoffray, en 1703, chapelain matriculaire et marguillier à Jalhay, ensuite recteur-bénéficier de l'église de Zourbroud. En cette dernière charge, il fut remplacé par son neveu, Henri Longfaye, et revint à Jalhay en 1751 jusqu'à la mort de celui-ci, arrivée le 3o août 1768. Despineux reprit la charge du précédent à Zourbroud et y décéda curé, le 14 décembre 1785.
  A la fin de sa vie, il devint aveugle, et l'on sut alors qu'il portait, par mortification, sur la chair, une sorte de cotte de mailles en fil de fer, grossièrement fabriquée par lui-même, véritable instrument de supplice. On la lui enleva dès que l'on en eut connaissance.
  Nous en avons vu les restes chez l'un de ses successeurs, feu le Rd curé Degotte, d'hospitalière et vénérée mémoire, à Zourbroed, l'hôte de quiconque réclamait ses soins, on peut dire paternels, en ce village alors sans autre hôtel que son presbytère.
1742. Rd Grégoire Le maître, prêtre, mort le 17 janvier 1747, à Charneux-Jalhay.
1747. Rd Thomas Paquay, bénéficier de l'autel des Saints Gilles et Anne (frère de la veuve Pagnoul, de Verviers). 
1753. Rd Thomas Moxhet, mort chapelain de Sart. 
1759. Rd Denis Nizet, vicaire-marguillier.
1760. Rd Fabry.
1760. Messire Remacle-Joseph Haulez, frère du curé, prêtre matriculaire, mort le 13 février 1790.
1769. « On fait estimation des biens du prêtre Cornet lui provenant de sa parente Françoise des Champs ».
1766. Rd Charles-François Le Bazin, prêtre, était en 1751 vicaire à St-Thomas, à Liège, en. 1787, il desservit le bénéfice St-Hubert, à Jalhay.
1766.... Lejeune, vicaire.
1781. Rd ... Balhan, prêtre.
1793, 7 avril. Pierre-Joseph Parotte, prêtre matriculaire, né à Charneux.
1795. Rd Joseph Sirtaine, prêtre de Verviers.
1797, 2 avril. Rd Jean-Pierre Parotte, né à Charneux-Jalhay le 25 décembre 1759, ordonné à Cologne en 1788.
A la mort du Rd J. Haulez, 1760, quoiqu'il ne dùt se présenter au synode que dans quelques jours, il fut admis à Jalhay « en qualité de chapelain matriculaire ». Après sept années, il se retira en Allemagne, fut vicaire à Rottgen, à Aubermaubach, et le 1er juillet 1820 à Lamersdorf, pour desservir Frentz. Le 7 août 1838, son inhumation se fit solennellement par ses confrères et amis, de près et de loin; les personnages les plus qualifiés des environs et le public prirent part à cette cérémonie qui était une juste reconnaissance de son caractère et de ses mérites. Ainsi que s'exprime son souvenir mortuaire, imprimé à Juliers: J.-P. Parotte y avait été « pendant cinq ans le protecteur des écoles ». La propriété qu'il avait habitée, rue de la Fagne, était dite : « Maison de l'Allemand Parotte ».
1824. Jean-Joseph Mahy, né à Embourg, le 13 décembre 1794, fit ses études préparatoires chez les curés Willem, à Embourg et Langlais, à Tilff; sa théologie, au grand séminaire de Liège, en 1822 ; fut ordonné prêtre à Malines le 13 décembre 1824 par Monseigneur le Prince de Méan; puis successivement : vicaire à Jalhay, le 24 décembre 1824. Chapelain de Surister; curé à Vinalmont, doyenné de Huy, le 10 avril 1827, y décédé le 14 avril 1856.
1830. Planson, de Stavelot, « d'abord vicaire à Theux », dit un écrit ; cependant, en cette paroisse, nous ne voyons nulle trace de son séjour.
1835. Henri-Joseph Jacquemin, né à Havelange-Harzé, doyenné de Ferrières, le 16 janvier 1803 ; fit ses humanités à St-Roch, sa théologie au séminaire de Liège; fut ordonné à. Liège, le 25 décembre 1834; vicaire à Jalhay, en 1835; curé à Wanne, doyenné de Stavelot, en juillet 1838; il prit sa retraite le 4 octobre 1882 et mourut en sa maison à Havelange-Harzé, le 29 février 1884, à 81 ans.
1839. Jean-Gilles-Joseph Joris, né à Wandre, le 2 mars 1807, entra, en 1824, au séminaire de St-Roch; à sa suppression, l'année suivante, à celui de Huy. Il fit sa philosophie à Rolduc en 1831 et sa théologie au séminaire de Liège en 1833. Ordonné le 13 août 1837, il fut vicaire à Bruyères, doyenné de Herve, en octobre même année; à Jalhay, en 1839; curé à Villettes, commune de Bra, en 1844; curé à la Montzée, doyenné de Hannut, de mars 1847 au ter avril 1863; ensuite, il habita Lize; Tervueren, en 1876; Esneux, en qualité de chapelain particulier de Mr Pétry. Il mourut en 1890.
1844. Rd Henri-Charles-Antoine Blaise, né à Verviers le 20 mars 1820; fit ses humanités et sa philosophie à Rolduc, dès 1835; sa théologie au grand séminaire de Liège, en 1841; fut ordonné à Liège le 21 décembre 1844; vicaire à Jalhay le 31 du même mois; chanta sa première grand'messe à Surister le 2 février 1845; fut vicaire à Hodimont le 3 février 1854; curé à Jehanster, commune de Polleur, le 3 février 1854; curé à Beaufays, doyenné de Sprimont, le 16 octobre 1857; à Flône, doyenné de St-Georges, le 28 novembre 1862; à Comblain-la-Tour, doyenné de Ferrières, le 16 août 1869; de là, à Froidthier, doyenné de Herve, en 1880, où fut célébré son cinquantenaire de prêtrise, en une manifestation magnifique, par la population entière et celle des environs. Elle se déroula pendant une journée entière, avec remise d'un très bon portrait sur toile, grandeur naturelle.
  Peu après, l'ovationné se retira dans sa ville natale. A cet ami modèle, nous devons de beaux détails concernant ses collègues des deux présentes séries d'ecclésiastiques distingués.
  Ce prêtre vénérable et instruit, que l'on ne quittait jamais sans un bon conseil ou une pensée réconfortante, rendit sa belle âme à son Créateur, au grand regret de tous, le
21 avril 1903, et son service anniversaire à Froidthier y appela même concours de sympathies que pour les solennités de 1880.
1860. Rd Antoine-Joseph Hody, né à Ensival, 11 février 1827, fit ses premières études en 1840, près du savant M. Delcour (parent de feu l'Abbé du Val-Dieu!), curé de Lambermont; ses humanités à Rolduc; sa. théologie au grand séminaire en 1850. Ordonné le 19 février 1853, en avril même année, il desservit une fondation à St-Remacle, à Verviers, où il fut aumônier de l'hospice des orphelines, même ville; vicaire à Jalhay le 8 septembre 1860 ; enfin, chapelain à l'hospice François Depouhon à Ensival en 1868, où il décéda le 20 janvier 1903.
1873 à 76. Rd J.-J.-Auguste Schyns, né le 24 avril 1845 à Walhorn, province Rhénane, fit ses humanités au Collège St-François-Xavier à Verviers, sa philosophie à St-Trond et sa théologie au séminaire de Liège. Ordonné le 7 juin 1873 et nommé vicaire à Mortier; cette destination, changée en faveur de Jalhay, jusqu'en 1876; il fut ensuite vicaire à Hombourg, à Banneux, à la Gleize, à Ensival, à Lize et curé à Boncelles, en 1883. Il mourut en Allemagne, en 1889, où une indisposition l'avait conduit.
  A partir de 1876, Jalhay n'avait plus de vicaire, le suivant combla cette lacune.
1890. Rd Joseph Collinet, né à Champion, près de Namur, mourut curé de Ramelot en 1901.
1900. Joseph Mahiels, né à Charneux (Herve) le 31 juillet 1873, étudia au collège de Herve et à St-Trond, ordonné à Liège en avril 1900, il fut installé le ter mai suivant.
L'Église avait créé, parmi les grades ecclésiastique, celui d'écolâtre ou inspecteur des écoles, titre donné en général à un chanoine tréfoncier de la Cathédrale de St-Lambert, charge de haut mérite et très recherchée. Les membres du clergé furent donc, en général, au ban, les éducateurs de la Jeunesse jusque vers 1830. Voir ci-après la liste des écoles communales.
  La pièce suivante montre les soins apportés à la nomination d'un vicaire en 1659 :
« Déclaration par Jean de Vinamont, notaire à Vervier,
Pour le Rd Godet, prêtre, prétendant à la marlerie de Jalhay.
  Les personnes ci-après dénomées, afin de prendre information des humeurs, conversations et comportemens du Rd Me Nicolas-Ignace Godet, comparurent en la maison de Michael de Presseux, échevin de Verviers et greffier d'Andrimont, comme aussi chez les Srs Gérard Pyel, ossy eschevin, Martin Le moisne, Jacob de Herve et la Dite sa compaigne, Denis Drolenvaux, Jean Ruth Dans, ambedeux Bourgmestres modernes de Vervier, Lorent le mouton, agent du S. Officier souverain de Franchimont, Anthoine, Docteur en Médecine, François Noël, Colas Bertrand, Pacqueau le moisne, Jean Pirotte, Wautelet Stocquis, Paskin Florquin, Jean Hierket, Léonard son fils, Thomas son frère et Jenne Polet son espeuse, Nizet Hierquet, son frère et Anne Graffar sa compaigne, François Molinay, François son fils, Marie sa soeur, Jean Benslin, Mayeur de Rechain, et la Dlle Jenne de Herve, sa compaigne, Jacques Nottin, Paskin son fils, Anne Graffar sa compaigne, Mre Mathieu Hayet et Mre Mathieu son fils ; Mre Pier Villen, apoticaire, et son espeuse ; Jacob Graffar, l'ainé, et Jenne Welt, son espeuse ; Jean Welt, mambour de l'église de Vervier ; Jean de Batisse et son espeuse ; Guilheaume de Batisse, son frère, lieutenant officier et Mayeur d'Andrimont; Jean le Crinier, le jeune, Jean de Lambermont et Jean Charpentier, tous bourgeois et bourgeoises de la ville de Vervier ; lesquels étant inquis (requis) de donner délibération sur ce qu'ils savent, ont veu, remarqué, entendu dire et apprin de dit Sr Godet, ont déclaré avoir souventes fois conversé avec le dit, et recognu estre bon prestre, homme paisible, d'honneur, bonnes moeurs et considération ; n'ayant jamais recognu du prédit aucun act deshonneste, scandales, médisances, gourmandises, ni aultres qui pouroient redonder à l'honneur ou scandale de l'église Romaine, foy catholique, bourgeois, bourgeoises, artisans et public, ni sa personne et preudhomie, ni autres points, nuls réservés. L'avoir recognu ossy de bonne instruction, enseignement, prédication et remontrance de la parole de Dieu et Ste-Ecriture.
  D'avantage les dits déclarent bien savoir et l'avoir vu plusieurs fois avoir entreprins dans cette ville la charge d'acconjurer les diables hors de plusieurs personnes, et de l'avoir vu ce faire et a fait encore présentement en la maison du prédit Pasquin Florquin, où il y at une fille comme l'on croit possédée du dit malin esprit. Comme ossy le dit Jean Herket et Léonard son fils, qui le disent résider dans une maison derier eulx, et les dits Paskin Nottin, son espeuse et ses voisins, l'avoir connu pour bon voisin.
  Jean de Battisse, de Lambermont, déclare avoir été en procession à St-Hubert, où le dit Godet conduisoit icelle procession de Vervier, et l'avoir vu bien se gouverner, ensuivi du peuple.
  Passé, au lieu de Vervier dans les maisons des prédits déclarants, en présence de moy ledit notaire, François Servais, et plusieurs autres, ce qu'attestons par serment et avons apposé nos signatures, it a est. François Servaty testis est.
Jean de Vinamont, notaire. »
Devoirs et revenus du vicaire de Jalhay jusqu'au XIXe siècle
  La pièce suivante les fait connaître.
« Nous Magistrats, Bres et Commissaires, par le pouvoir nous attribué tant en vertu de notre possession immémoriale qu'autrement, étant assemblés à effet d'établir et accepter un Marguelier pour desservitude de notre église, avons trouvé à propos, pour le bien de notre communauté, de lui prescrire les devoirs et règles suivants.
  1°. Il devra être prêtre et capable de confesser quand le besoin le requerra, et ce sans conséquence, de même qu'à faire le catéchisme, dans l'école les dimanche, et samedi quand il tient l'école.
  2°. Il devra tenir le chant du choeur et chanter à toute messe grande, aux vêpres, complies et salut, avec le Rd Curé.
  3°. Devra sonner la cloche de la communauté à toute occurrence, tant pour appeler au service Divin qu'aux occasions des orages, tempêtes et morts. Il devra sonner tous lés jours, environ les II heures 3/4 du matin, l'Angelus ou Ave Marie.
  4°. Devra avoir soin de conduire et mener l'horloge, tenir les portes de l'église fermées, advigiler à ce que rien n'y manque, de même qu'à la cloche, sinon, en avertir d'abord le magistrat, afin d'y pourvoir. Pour quel sujet il recevra 5 écus par an, des Bres et communauté.
  5°. Sera obligé de tenir l'école ou la faire tenir, parmi lui donnant : pour les écoliers écrivant 7 patars, et pour ceux qui ne le font pas 5. (S'il la fait tenir il faudra que ce soit par une personne de probité et capacité convenable,) et instruire les écoliers des préceptes de Dieu, de son Église, et des devoirs de la religion catholique, apostolique et romaine.
  6°. Il devra convenir avec M. le Curé du temps des services divins, et s'y rendre avec lui assidûment, sans le laisser en défaut.
  7°. Devra les Dimanches et fêtes dire une messe basse, pour et à l'intention de la Communauté, et ce à l'heure qui lui sera indiquée par le dit Magistrat.
  8°. Devra enfin loyalement s'acquitter de toutes les susdites règles et tous autres devoirs qui incombent à son office.
  9°. Sera obligé de se représenter tous les ans, six semaines avant la St-Jean, au dit Magistrat, auquel temps celui-ci s'informera près de M. le Curé, s'il ne trouve rien à dire à la conduite du Marguelier, pour être continué ou congédié, parmi le payant à la rate du temps ; auquel devoir et office avons adjoint les profits et émoluments suivants, savoir : sous les rentes y annexées : les droits conjugaux et mortuaires, tels que le statut l'ordonne : le pain de chaque ménage entier, par an, à Pâques, réglé à 5 patars, et un demi pour chaque ménage rompu (en viduité). Les oeufs Pasquaux comme de coutume, et de chaque manant une gerbe d'avoine à la saison; voir que ceux qui aimeront mieux la donner en argent lui payeront 10 patars.
  Il devra aussi avoir soin de faire brûler la lanterne devant le St-Sacrement, ce qui, en cas où le dit marguelier fasse bien ses devoirs, doit être préférable à tout autre. »
  De la commune, il recevait 25 fl. pour gage de l'horloge et un anniversaire à célébrer, plus une gratification quand il faut porter la croix à la procession, en cas d'absence de l'hermite attaché à ce service.
Mambours de l'église ou Marguilliers.
  En 1504 cette charge était desservie par : « Pirotte Groulart et Pierre Huet, manbors », ils eurent pour successeurs Bertholet Toussaint et Querin Darimont,
  1576. Johan Marseille, de Surister et Jean de Winamont ; 1598. Hubert Pasquea; 1601. « Pirot Groulartte, forestyremainbor » avec Pierre Drez ; 1617. Jean Hack; 1632. Pirotte. Blancheteste; 1642. Jean Groulart ; 1733. Thomas de Winamont; 1737. Noël Counet; 1739. Michel Colard-Bovy; 1741. Thomas Adam; 1771. H. Caquelet, échevin; 1794. Théodor Paquay.
  Ils se disaient : en 1571, mambourg ; en 1607, maître de l'église; en 1624, mombor et ensuite manbour.
  Ce chef, nommé par les magistrats, avait des conseillers dits tenants de Fabrique, que le curé eut le droit de nommer, jusqu'en 1726, alors il fallut l'approbation de l'archidiacre, « ce qui fut une nouveauté », dit une relation du fait. L'élection des mambours se faisait solennellement un dimanche avant les vêpres, dans la chapelle de St-Hubert, et par la voie du sort, en présence des autorités et du peuple. Après le choix fait par les tenants, de trois personnes capables, il était procédé à l'élection selon le recès que voici :
  « Dans l'assemblée de nous les Bres et Magistrats de la commune présents A.-J. Grégoire, J.-P. Lange, Gilet Adans et Jean Raway.
En vertu des publications, faites ce jourd'hui au prône de l'église, la dénomination faite par les tenans de l'église sur les personnes de Jean-Thomas Adans, Nicolas Mauhin et Théodore-Paquai Darimont, lesquels se sont rendus, immédiatement avant les vêpres, en présence du Magistrat et quantité de paroissiens, et après avoir fait trois billets bien pliés, sans fraude ni malice, lesquels ont été posés sur la table de communion et après avoir tiré leurs billets, le dit Théodore-Paquay Darimont est atombé pour être un mambour et sera tenu d'en remplir tous les devoirs :
  Fera rentrer les rentes et créances de l'église, fera les collectes ordinaires, sera obligé, avec la généralité de ses biens, à y revenir pour assurance des deniers perçus, et devra rendre ses comptes entre les mains des tenans de la dite église, après deux ans, date d'aujourd'hui. Et tous signèrent : actum 5 avril 1795. »
Mambours des pauvres
  Le Bureau de bienfaisance s'intitulait Table et revenus des pauvres du ban.
  Anciennement il eut deux chefs, au dix-septième siècle un seul et au dix-huitième on reprit le premier usage. Leur nomination et celle du receveur se faisaient chaque année, d'abord par le curé, ensuite par les tenants et avec le même cérémonial que pour le mambour de l'église ; ils prêtaient serment. Leur titre varia selon les époques, il était : mambour des pauvres en 1556 et administrateur en 1598 ; le curé Haulé est dit mambour primaire en 1782, l'année suivante mambour surintendant ; son collègue, Jean-Thomas Adam mambour en second.
  La remise des comptes se faisait au presbytère, en présence du curé et des échevins, cela jusqu'en 1795, alors y procédèrent les rires et Conseillers. Le temps d'exercice pour ces mambours n'était pas fixé. En 1590, Jean de Vinamont céda sa charge à Hubert Pasquea, qui rendit ses comptes en 1608; on a vu qu'ils pouvaient être en même temps mambours de l'église.
  En 1556 vu la pénurie, on dut vendre, appartenant aux pauvres, « deux bonniers sur les champs de Stembert, une terre derrière le moustier, id. et une en Charlichamp ».
  Alors les revenus des pauvres comprenaient : « 22 stiers d'avoine; la place de l'hôpital, « louée 4 R. liégeois » ; un stier et une quarte de sel sur les biens Hanus le Hert ; 2 muyds sur le moulin de Jalhay le jour du bon vendredi (vendredi saint) en 1598, fractionné à 45 patars en argent, la quarte à 8 patars; 4 stiers sur le lieu dit Trixheau ; un vieux gros de 6 patars sur la ferme du seigneur, (local à contenir les objets saisis par la justice); 2 muyds d'épautre « sur un héritage de Jean Lambert, à Hodeige en Hesbaye, à partager avec ceux de Sart et de Spa ».
  En 1642, sous la mambournie de Jean Groulart, ces rentes valaient 490 fl. 14 1/2 patars « les denyers de l'hospital portant 32 rix ou patacons à 3 fl. ou 96 fi. B.B. ou 5o dalers » (c'est-à-dire le loyer de la place du dit hôpital, la bâtisse qui la surmonta étant déja disparue en 1560).
  Il fut dit aussi que la fagne Essés, vers Piette en fagne, appartint aux dits pauvres.
  1709. Il fut impossible de les aider tous, vu le nombre de malades.
  1720. Le curé De Stordoir recommanda, en chaire, les pauvres ménages, en disant : « ma bourse n'y pouvant subvenir ».
  1724. Melle Franquinet, de Verviers, ayant fait chanter une messe solennelle pour son Père, elle fit distribuer 144 pains aux pauvres y ayant assisté.
  1771. Le prélocuteur Touillet, insulté par un habitant, demanda 100 fl. d'amende pour les pauvres de la paroisse.
Reddition des comptes de l'église et des pauvres
  Elle se faisait annuellement, au presbytère, en présence de la cour et du curé. Voici comment on y procédait en 1630 :
« Vénérable Mtre Sire Jean D'honeux, doyen du concile de St-Remacle en l'archidiaconé de Condroz, par charge et commission spéciale du Rd Noble et généreux Sr Jean D'elderen, Archidiacre du dit Condroz, comparut au lieu de Jalheau pour faire visitation del englieze et des comptes des mambdurg tant d'icelle que des pauvres. Fut appelé Pirotte Blancheteste, mambourg des pauvres, celui-ci comparut avec ses comptes en présence des Vénérables curés Derchain (de Rechain), d'Ensiva, Mtre Jacques Walrimont, desserviteur de Jalhay, et honestes personnes Jehan-Hubert Nyeset, Pirotte Le maire, mambour moderne de la dite égliese et autres, a trouvé en iceux aulcuns expositats superflus et excessifs, notament à la conduite de certains procès, démènés devant la court de Theux, entre le dit mambour et feu Collin Sans Joye, à raison de 3 stiers d'avoine, de rente provenant de la vente de la place de l'hôpital, important 5o dallers...
(signé) Jean Doneux, doyen et député du Sgr, archidiacre de Condroz, Pirotte Blancheteste, Jean Neuveville, pastor des Richains, Nicolaus d'Herve, Pastor Ensivalensis, Jacobus Walrimont, vice-pastor à Jalheau, 19 novembre 1630 »,
Coutumes concernant l'église
  De méme qu'il était d'usage en la principauté qu'un testateur léguât un liard ou un sou à la cathédrale St-Lambert, à Liège, il en était souvent de mène au ban en.faveur de son église.
  Chaque année, une procession, composée de la quasi totalité de la population du Ban, se rendait à Bernard-fagne « pour y honorer Monsieur St-Roch », auquel on offrait un flambeau blanc ; celui de 1713 valait six florins:
  En cette cérémonie, la croix était portée par l'ermite de la chapelle de Bolinpont.
  Au jour de la Purification, l'église de Jalhay offrait en son enceinte, à chacun des membres de la Cour de justice, une chandelle de cire, parce qu'ils assistaient gratis à la reddition des comptes des mambours de l'église et des pauvres, qui, cependant, pour les acquets de rente ou autres, et pour les exécutions, payaient comme les autres habitants, mais quand l'église était en cause, la Cour la servait gratis.
  1669. En une adjudication de « droits d'eauwages » (irrigations), il est dit : « l'obtenteur payera les droits à la Cour, au Pasteur, et pour assister à l'achat d'un flambeau à porter devant le vénérable Saint-Sacrement lorsqu'on le porte aux malades, et fournira au Pasteur ou mambour (?) de l'église 5 fl. »
  Aux jours de la procession, à Jalhay, à la Cour seule était réservé l'honneur de porter le dais et de raccompagner avec des flambeaux.
  Pendant cette cérémonie, en la paroisse, « il était présenté les armes au Très Saint-Sacrement ». La commune donnait « 4 fl. pour de la poudre à tirer, afin de faire hommage et adoration au jour de la Fête-Dieu ». En 1631, à ceux « qui ont présenté les armes et aux tireurs, elle offrit une demi-tonne ou 7 banir de bir, payées 3 karolus et 3 pat, B.Bt ». La banir ou bannière comptait 4 pots. Ce don fut continué chaque année.
  1795, Des troupes étrangères partaient au moment d'une procession ; on obtint qu'un soldat restât pour accomplir le dit office honorable ; il fut gratifié de 25 patars.
  Dans ces solennités, il était d'usage de porter les images de la Wierge, de St-Michel et de St-Roch. En 1762, le marguillier refusa de les disposer ainsi, prétendant n'y être pas obligé. Sur ce, les Échevins refusèrent de porter les flambeaux et le dais; deux d'entre 'eux même s'opposèrent à ce que la procession sortît de l'église sans cet accompagnement.
  Quand vint le jour de la Purification qui suivit, le curé, à son tour, leur refusa le don des chandelles; ils en appelèrent à l'archidiacre et rentrèrent dans leur droit.
1669, 2 janvier. Des mariages furent célébrés « en présence de tout le monde assemblé, à la grand'messe et aux vêpres ».
  La justice recherchait tout manque de respect envers l'église; le curé ayant fait afficher les Pardons du Pape, survint Denis Piette dire en plaisantant : « Tiens, voilà le passeport de Colin le marlier, revenu de la guerre d'Allemagne au service du Palatin ». Pour ce fait, le moqueur fut attrait devant l'officier du Franchimont, pourtant on le renrenvoya après admonestation.
  La confirmation se fit d'abord à Jalhay par le suffragant , en 1729 à Verviers et dès 1780 à Liège. La commune allouait 4 fl. annuels à un religieux pour prêcher la Passion ; les capucins de Verviers eurent longtemps cette charge, qui était desservie en 1796 par le Père Constantin, orateur très estimé.
  Au décès, pour recommander l'âme d'un défunt, les parents faisaient placer une chandelle allumée à l'église qui, pour cet usage, pouvait prêter l'un de ses flambeaux.
  1691. Pour les « obsèques grand'messe » on payait entre autres: au sonneur 4 patars, au prieur 30, pour les luminaires 20, au fossier 25.
  A la Toussaint, le sonneur recevait une demi-couronne de gratification.
  1720. On désira voir donner un florin annuel pour sonner pendant les tempêtes, néanmoins en 1730 : « Jean Counet rappela que depuis 17 ans il sonnait la grosse cloche à chaque orage et tempête qui puisse faire dommage aux biens de la terre, service fait plus souvent le jour que la nuit, et pour lequel il n'a jamais rien reçu » ; il demanda pour le tout 20 fl. à la commune, qui refusa.
Inventaire
  A Jalhay, en 1794, il fut fait « inspection des effets en or, argent et étoffes précieuses servant aux cérémonies du culte, selon l'arrêté du 27 termidor ».
  En parlant de l'incendie de 1835 et des braves qui s'y exposèrent pour sauver l'ancienne église (voir 1re partie, p. 142 et suivantes) nous avons omis de citer, M. J.-Augustin Noël, receveur des contributions et des douanes, né à Puers (Flandre Orientale). Il laissa aussi brûler son mobilier pour sauver des archives et secourir ses infortunés voisins. Il reçut du roi, diplôme et médaille, pour son beau dévouement et mourut à Jalhay le 30 mai 1850.
  En 1886, l'église de Jalhay a reçu de Mme veuve Thomas de Vinamont, née Marguerite Massin, un très beau ciboire; de la famille Hottay-de Vinamont, une lampe pour le St-Sacrement et des paroissiens une statue de la Ste-Vierge.
  Comme caractéristique d'anciens usages, en l'enceinte religieuse aux offices solennels, au milieu du XIXe siècle s'y présentait encore une uniformité de costumes bien intéressante: par les femmes portant la faille noire, sans exception, et pour les hommes le sarrau, ce sagum des peuple antiques, que la Belgique, sous le nom de blouse, glorifia pour proclamer son indépendance en 1830.
  Certain dimanche de 1855, à remarque de cette uniformité, il fut répondu  « il ne vient ici, pour homme, qu'un vêtement en laine, par un étranger employé des douanes ».
  Que de changements depuis !
Cloches
  La plus forte était dite décimale, étant destinée à faire appel aux décimateurs en temps voulu pour lever la dîme et devait pouvoir être entendue par tout le ban. S'étant brisée en 1729 et les décimateurs ne voulant point la remplacer, les magistrats demandèrent de pouvoir procéder contre eux et les voir condamner « aux intérêts occasionnés au public par leur extrême morosité, d'autant que l'on ne peut plus en user en cas d'orages et tempêtes, d'ordinaire plus violentes et fréquentes que partout ailleurs, à cause des grands marais de la fagne qui l'avoisine ».
  Actuellement la grosse cloche a pour inscription : « Divo titulari sto Michaeli pü renovarunt anno 1777 » ; les bas reliefs y appliqués sont: une croix, la Vierge avec l'enfant Jésus et St-Jean-Baptiste. Elle est signée : « M. Legros fecit », lequel doit être Martin Legros, né en 1704, célèbre fondeur établi près de Stavelot et dont parle M. de Noüe en son savant travail intitulé : Histoire de Stavelot et Malmedy, en nommant les illustrations du pays.
  Au registre des mariages de Jalhay, p. 334, on lit : Campana de novo restaurata fuit benedicta 3 mail 1777: Patrino Dominus Fayhay, Filius, et Dcetta Maria-Josephina Breuwer, nata Vinamont.
  La seconde cloche porte ces mots : « Je suis dédiée à Marie, par Pascal-Joseph Darimont, parrain, et Cathérine Moxhet, marraine, sous l'administration de MM. G.-F. Neuray, Curé, et Ant.-Jos. Grégoire, bourgmestre, 1845 », auprès de ces mots sont une croix et la Sie-Vierge.
  La cloche décimale donna lieu à bien des débats, parce que la commune et l'église en usaient à certaines occasions et, au cas de bris, obligeaient les décimateurs à la reproduire.
  En 1727 et 1730, elle se brisa pendant des orages. Cette seconde fois, les décimateurs hésitant à la remplacer, le peuple pris de panique crainte d'une tempête, la fit refaire de suite. Alors la commune prétendit qu'on la sonnât les dimanches et fêtes, aux saluts de St-Michel, aux neuvaines, aux vêpres et toute autre occurrence. Survint, en 1777, nouvelle fêlure, alors « un sieur Sépeule, de Weismes, la coupa à condition de n'être payé si à la Noël, la fente s'étendait et si le son, au dire du marguelier, n'était pas à peu près le même ».
  Ce travail ne réussit pas, car on la refondit, ainsi que les autres, l'année suivante.
  La cérémonie de la bénédiction se produisit par un Père capucin de Verviers, auquel on offrit 9 florins pour sa course, l'encens, la mirrhe, l'aloès et les soins du prêtre assistant.
  Quant à cette dépense, les décimateurs laïcs ne voulant pas y intervenir, un procès fut entamé, ils en profitèrent pour défendre de sonner cette décimale à l'élection des Bres de cette année.
  Le cas fut soumis au Prince, il décida qu'en cette dernière occurrence, « on se servirait de la grosse cloche, comme pour les convocations ordinaires ».
Sacristie première
  Le curé Cartier, élu en 1683, en avait demandé la construction aux Bres, ensuite d'une plainte de l'official, vu l'absence de refuge pour les ornements sacerdotaux. Leur réponse fut celle-ci : « 1° La sacristie est d'autant moins nécessaire que depuis trois ou quatre cents ans les pasteurs successifs s'en sont facilement passés ; 2° Que les habillements et préparations d'iceux pasteurs se sont, depuis plusieurs siècles, disposés avant de célébrer les saints offices, dans les respectives chapelles des Sts Gilles et Anne et celle de St-Hubert, fort commodieusement, et que les ornements se retirent dans une garde-robe suffisante et fort propre, édifiée depuis quelques années pour plus de 60 patacons ». A ce refus, la Fabrique de l'église se chargea de la dite construction.
Notes supplémentaires
  Comme tous ceux qui supportèrent d'âpres vicissitudes et n'eurent souvent que Dieu pour toute espérance, c'était au pied des autels que les Jaihaisiens cherchèrent des consolations en leurs détresses. Aussi, de tout temps, on les vit entourer leur église d'une sollicitude bien vive, souvent mise à l'épreuve, telle l'affection manifestée lors de la catastrophe de 1835.
  1647. Par le brûlement de Jalhay, l'église ayant été endommagée jusqu'aux toits, Jean Ulrich, de Verviers, rétablit l'horloge. Pour le service divin on acheta des potkins (burettes), plaça une nouvelle pierre d'autel, en sorte qu'au mois de juillet elle se trouva capable d'organiser une procession qui rappela des habitants vers ses ruines.
Anniversaires et fondations attachés à l'ancienne église, dont les revenus sont perdus
  Des recherches anciennes, faites au sujet d'une rente due à l'église firent connaître qu'un registre de 1484 contenait les fondations suivantes.
« Johan le gogeur, de Herbiester, lègue (à l'église) un demi stier d'avoine de rente héritable sur le pré Daghet, à Herbiester. Et sur ce même pré, pour la commémoration du dit et de Marie sa femme, 2 stiers d'avoine a répartir un pour le desserviteur, un demi à l'autel St-Michel et un demi au Marguelier ». Ce qui était payé en 1574 par Nizet, le vieux et l'an 1576 par Remacle Xhrouet, de Spa, dit Mollin, époux de Marie Blancheteste de Jalhay. Celui-ci vendit à Michel Quoirin le dit pré, dont la redevance à l'église est indiquée par « six sirtons de cire de rente, sous intelligence que s'il s'en trouvait par droit six et demi, le dit Michel les devrait porter et donner sept ».
1500. Johan Michot, de Foyr, lègue au desserviteur une rente d'un stier d'avoine, au marlier et à l'église chacun un demi, pour les anniversaires de ses père et mère défunts. Et aux mêmes deux stiers d'avoine pour l'anniversaire de sa femme.
1524. « Henri Ernot de Jalhea, gisant, par la volonté de Dieu, au lit mortel, comme il est en la puissance de Dieu de faire de tout vivant sur la terre, 1° recommande son âme en la garde de Dieu; 2° veult que ses serviches et toutes ses solemnités soyet ensi que ali apartint, il layset ung stire et demi, sur le vî pré, por faire son anniversaire d'an en an, à savoyre, ferisse ung à Maz et ung à sens Michi... ».
1579. « Honorable Mathieu de Fort, de Jalhay, commissaire des monstres (montres, revues militaires) aux Altesses de Brabant, demeurant à Bruxelles, donne onze stiers d'avoine à la chapelle des Saints Gilles et Anne, que feu son père avait transportés en 1563 sur un pré geneurieux ».
Les Fondations et Anniversaires anciens étaient nombreux.
1650. Le curé Pierre Groulart, ayant consulté des théologiens et savants de Liège, au sujet de l'obituaire qui précéda l'élection de Jalhay en cure, et dont on recommandait les fondations, ils résolurent que pour les inconnus aux auditeurs, il suffisait de célébrer deux messes basses d'anniversaire chaque semaine, par le curé et le chapelain marguelier.
1666. Willem Botterman, Noette sa femme et Jean Des Champ, fondent un anniversaire.
1684. Jean Groulart, écuyer, maître de forges au Luxembourg, pour divers parents, dont étaient son naveu Pierre Graffar et Thomas de Vinamont, pour un anniversaire : un daler et quart de 6 1/2 fl. liégeois pour le pasteur en recevoir 25 patars, le marlier chantant au pupitre 10 et à l'église 7 1/2 et un demi aidant.
1690. 30 janvier. Anne Dozo, nièce du curé Ozorius, Ve de Jean Dreis, fonde à perpétuité la messe du St-Sacrement pour chaque premier du mois, pour elle et ses parents ; elle mourut le 10 décembre 1692.
1690. Marie de Thier, épouse d'honorable Pierre Simon, un anniversaire à célébrer par le curé, fondation renouvelée en 1738 par les héritiers.
1704. Nicolas de Herve, un.
1704. Anne Detro, un.
1708. « Le seigneur Servais Creitte, de Jalhay, conseiller du roi à Thionville, un pour lui, son épouse Christine Groulart et ses père et mère ».
1708. Servais Crette, échevin de Jalhay, un pour lui et Jeanne-Barbe Drechel, avec charge de l'annoncer le dimanche avant la St-Servais.
1711. Jean le Damsay, de Heusy, lègue « au curé 9 liards, au marguelier 5 et à l'église 2, avec un tiers d'une quarte d'avoine, et 10 patars aux pauvres de Sart ».
Nicolas-Urlich Jacquemin, un idem.
Paquay Darimont, son épouse et leurs enfants, deux pour 8 fl. B.Bt. à partager entre le curé, le marguelier et l'église.
1713. Marie, fille d'Étienne Thiry, de Fays, un à perpétuité, pour ses père, mère, elle et ses parents.
1713. Antoine Bronlet, un.
1713. Massin Nélis, le jeune, un.
1735. Antoine Bronlet, un.
1740. Nicolas de Vinamont, un.
1752. Marie-Gillette Ancion, veuve de Simar le Burlandier, un.
1760. Pour feu Gillette Poncelet, Ve de Thomas Parotte, meunier, et leurs enfants, un.
1760. Pour le curé de Give, un.
1760. Marie, fille de Henri Boly, Ve d'Antoine-Paquay le tiexhe, de Solwaster, un pour son époux, ses enfants, ses parents et ses amis.
1765. Thomas Moxhet, d'abord prêtre à Jalhay, puis chapelain de Sart, un.
1771. Thomas de Vinamont pour lui, son frère Jean et sa soeur Marie, un, donnant au pasteur 20 patars, à l'église 10, au marguelier 10, messe à chanter le 6 ou le 7 novembre, à annoncer le dimanche précédent, pour laquelle ils laissent indivis les Petit Pré, joignant à divers et au vivier.
1776. Pour le chanoine Limbourg, habitant Andrimont, 'un anniversaire à trois prètres.
1791. Pour Paquai Darimont, son épouse Marie-Jeanne Massin et leurs enfants, deux; pour 8 fl. B.Bt.
Léonard Darimont et sa soeur Marie-Jeanne, un.
1703. Messires Nicolas-Joseph Haulez, vicaire, et Remacle Haulez, curé, frères, deux anniversaires, fondés par leurs héritiers.
Noms de personnes inhumées dans l'ancienne église
1505. Jean Groulard, seigneur de Surister.
1650. Rd Nicolas Osorius, curé, devant le grand autel, où il avait fait placer sa tombe.
1650. 3 février. Jean Groulard, l'aîné, et sa dame, dans la grande nef.
1651. Henri Pierre, échevin, dans la chapelle des Sts Gilles et Anne.
1556. Jean Groulart, seigneur de Surister.
1672. Isabeau Lozen, inhumée près de son mari. 
1730. Rd Jaspar Destordoeur, curé, dans le choeur.
1736. Mlle Catherine-Josèphe de Renardy, cousine du curé N. de Give, près de l'image de St-Joseph (t).
1745. Anne-Catherine Grimont, Ve de Pierre-Joseph de Favre, capitaine au régiment de Maie, chevalier de St-Louis, cousine du curé de Give, vis-à-vis de l'image de la Ste-Vierge.
1746. 13 février. Marie-Catherine Grimont, Ve de Nicolas de Give, Md-bourgeois de Huy, mère du curé de Give, âgée de 84 ans, y devant l'image de St-Antoine de Padoue, où sa mère a été inhumée ».
1747. 17 janvier. Rd Grégoire le Maître, prêtre, mort à Charneux, au choeur du côté de l'épître.
1756. Mlle Barbe-Catherine de Damseaux, âgée de 18 ans et un jour, cousine du curé de Give, devant l'autel de la Ste-Vierge, près de sa grand'mère.
1760. 10 janvier. Anne-Françoise de Favre, Ve de Gode-froid de Damseaux, vis-à-vis de l'autel de la Ste-Vierge, près de sa mère et de sa fille Barbe-Catherine. Elle avait été mariée à Jalhay, le 10 juin 1737, par le chanoine liégeois De-mieux.
1764. Rd Thomas Moxhet, d'abord prêtre à Jalhay, ensuite chapelain de Sart; au choeur, du côté de l'épître.
1771. Catherine Pleiffer, épouse de J.-P. Parotte, meunier et bourgemestre, dans la grande nef.
1772. 29 mars. Marie-Barbe de Grue, Ve de Jean-Pierre Schick, de Jalhay, lieutenant au service de S. A. Joseph-Clément.
1773. Marie-Marguerite Baffin, épouse de Thomas de Vinamont, capitaine et échevin, précité, dans la chapelle de St-Hubert.
1778. 15 avril. L'enfant de Jean-Lambert de Vinamont, secrétaire.
1778. François de Vinamont, id.
1780. 19 novembre. Thomas de Vinamont, capitaine, échevin et greffier, en la chapelle des Sts Gilles et Anne.
1781. 9 novembre. Rd J.J. Breuwer, prêtre, au milieu de la grande nef.
1786. 6 mars. Arnold Du moulin, collecteur des droits de S. A.; dans la grande nef.
1790. Messire Remacle-Joseph Haulez, vicaire, sous l'image de St-Michel.
1793. Rd Nicolas-Joseph Haulez, curé, id.
Dalles funéraires au Cimetière
1665. Marguerite, épouse de Thiry Michel.
1669. Marie Tourment, épouse à feu Henri Jaspar, échevin de Jalheau, 19 octobre.
  Honest Marie Le Maitre et ses...
1671. ...deux fils Cavoir, décédés, l'un le 7 août et Gilles, le 7 novembre.
1681. Gilles Brouli, de Herbiester, mort le 7 mai et Isabeau sa compagne, trépassée le 10 novembre 1664.
1683-87. Thise, de Herbiester, décédé le 7 février 1687, et Noete-Jaspar Raway, sa compagne, décédée le 11 mai.
Gilles-Thomas Léonard, occis par le dragon de Limbourg, le 27 septembre 1685, au mur ouest.
1717. Sur une grande dalle armoriée on lit : « Loué soit Jésus, ici repose en Dieu le corps de Honorable Gilles Henkinet, plusieurs fois bourgmestre et commissaire du ban de Jalhay », le 15 septembre 1717 à Foyr.
  Le blason paraît être semé de croisettes dont deux seulement sont visibles, il est à une bande portant trois coqs et ayant à son faîte une étoile à 6 rais, le heaume cîmé d'un coq. Un fragment de tombe, incrusté extérieurement dans le mur du cimetière, porte ces mots : « A Gilles Henkinet et Élisabeth Hansoulle, son épouse, elle décédée le 2 mars 1716 et lui le 15 septembre 1717 ».
  Une belle croix armoriée, à Théodore Pottier, mayeur de Jalhay, mort le 8 novembre, et sa dame Arme Grafar, de Verviers, décédée le 24 mars 1722.
  Au faîte, en bas relief, sont deux bras croisés, surmontés d'une croix; au bas de l'inscription, deux blasons en ovale ; celui des Pothier est coupé : en chef à trois roses tigées et feuillées, posées 3, en fasce ; en pointe à une étoile. Le blason de la dame porte en chef trois lions, posés trois ; en pointe à un oiseau accompagné de deux quinte feuilles, posés en fasce.
 Le casque est cîmé de la rose de l'écu, figée et feuillée accompagnée d'un vol.
1738. ...Dewez, échevin et marchand de Bastogne, mort subitement près de Foyr, venant d'Aix-la-Chapelle. Cette dalle se trouve au pavé d'une petite salle s'ouvrant au côté nord du choeur.
Sur une croix de jolie forme on lit : Ici repose en Dieu, Cornet Nailis, mort le 2 février 1729, et Catherine Massin, son épouse, morte le 7 mars 1700. P.P.L.A.
Au milieu de la croix est un petit ange en bas relief, il tient un blason à une fasce bretessée et rebretessée; en chef à deux quinte feuilles, en pointe: à un pal découpé comme la fasce, à dextre à un compas ouvert, pointes en bas, et à senestre une scie.
Ermitages du Ban de Jalhay
  Il en possédait deux, l'un au sud du bourg, au lieu dit Thier de Bolinpont, à droite, dès l'entrée de la fagne; l'occupant était dit Ermite de Jalhay, et sa cellule, solidement construite en pierres. Le second était à Mangombroux, dans le chemin allant de cette localité à Rouheid. Il peut être question d'un ermite du ban en une supplique de 1618, où Bertholet des Champs demande à la régence d'intervenir à la subsistance de « Frère Jonatas, qui s'est rendu hermite à la chantoire », près de Verviers. A 1693Est cité « un pré à Bolinpont dit pré à la chapelle », ou de la chapelle; il était possédé par le prêtre Paquay en 1757. C'est là probablement qu'un édicule fut remplacé, d'après un acte de la Cour daté de 1750, disant :
« Par devant nous comparut personnellement le sieur Léonard-Gille Henkinet, notre confrère et greffier, lequel pour la plus grande gloire de Dieu et salut d'un chacun, nous a déclaré d'avoir donné comme il donne par cette, et à toujours à Nicolas Dourcy, aspirant à l'habit d'hermite, en cas où Notre Mère la Sainte-Église l'y appelle, et à tous ses successeurs hermites, les surrogeant dans tous ses droits, lieux, places et degrés qu'il possède à une chapelle qu'il a fait bâtir et édifier, avec la permission des seigneurs (v. le chapitre Croix des chemins) d'où il semble résulter qu'auparavant, à cette place existait une croix ».
» Donation pure et simple, sous le bon plaisir des autorités ecclésiastiques, à charge tant pour lui que pour les dits hermites, en cas le Bon Dieu et la sainte Église fassent la grâce d'entretenir et orner la dite chapelle » (elle a disparu vers 186o). Dans la façade était une pierre aux armoiries du fondateur avec les mots « Jésus soit loué » mais les figures du blason y sont posées en sens contraire à celles de la tombe d'un Gilles Henkinet, datée 1717, existant au cimetière. Cette différence peut provenir d'un calque mal employé par le sculpteur. Cette pierre, après la démolition, fut incrustée dans une maison dite Bronlet, rue de la Fagne.
  Suit une mention concernant la dite construction.
  « Ensuite d'une députation expresse de Mer de Stoupy, vicaire général de Liège, en date du 13 mai 1755, et conformément aux constitutions du diocèse, nous avons dans l'église paroissiale, sur le commencement de la grand' messe, donné l'habit d'hermite au nommé Nicolas Doursv, natif de Verviers, pour vivre solitaire dans l'hermitage sur le thier de Bolinpont, avec charge au dit hermite, de par les seigneurs supérieurs ecclésiastiques, de reconnaître pour son supérieur le curé de Jalhay, et de lui être entièrement soumis ».
1753. Lui succéda : F.-Gilles-Ignace Gilkin, de Dolhain, qui mourut le 16 juillet 1760.
Sa nomination donna lieu au singulier recès que voici :
  « Le 12 février 1761, dans l'assemblée de nous les Bourgmaitres et Magistrats, sommes convenus avec Cornel Lequeux-Bourguignon, de la juridiction et de la Duché et pays de Limbourg, au territoire de Goé, et parmi la licence et consentement de sa femme, nous lui accordons l'habitation de l'hermitage situé à Jalhay, parmi renonçant à tout devoir de mariage, habitation d'aucune femme et autres devoirs, entr' autres : de porter (eux processions) la Sainte-Croix que portent les hommes mariés en cette communauté; aussi visiter les malades, surtout les femmes amoureuses, en leur faisant la charité par le trou des pouilles » (poules).
Porter la croix aux processions était un grand honneur accordé, d'abord à Jalhay, aux seuls maris; de même qu'à Liège le port de la chàsse de St-Lambert était acquis aux derniers mariés d'entre les bouchers, en récompense de leur valeur au siège de Bouillon en 1141.
En 1766, mourut Frère Dominique Pottier, célibataire remplacé par Frère Jacques Anchaux; il reçut du curé, par permission des supérieurs, l'habit de St-François, ce qui montre les ermites de Jalhay affiliés aux Récollets de Verviers.
1771. « F. Thomas Herman, de la chapelle de Jalhay » reçoit de la commune « 3 fl. pour la raccomoder ».
1779. F. Mathieu Rennaiaux, est reçu par le curé, député du vicaire général, dans son « ediculum contuli sitam in se-mita vulgo Fagne ».
1793. 14 juillet. Thomas-Joseph Franquinet, veuf; « fut reçu, ensuite d'une députation expresse de Mer le comte de Rougrave, vicaire-général, pour hermite du Thier de Bolinpont ». L'habit lui fut donné à la fin de la messe basse; dès lors on le vit assister, comme témoin, à tous les mariages qui se célébrèrent à Jalhay. Il était peut-être allié aux Franquinet, tant honorés à Verviers. Il mourut à son poste, à 63 ans, le 21 décembre 1795, et fut, paraît-il, à Bolinpont, le dernier représentant de cet ordre semi-religieux, qui donnait aux endroits écartés des sentinelles volontaires, peu coûteuses et bien utiles en tous temps aux voyageurs.
Ermitage de Mangombroux
  En sa faveur, le permis suivant fut délivré par le magistrat de Jalhay.
  « 1765, le 15 octobre. Mathieu David, de Verviers, étant d'intention d'embrasser la vie anachorète, sous l'agéation des Rds supérieurs ecclésiastiques, lui avons accordé d'édifier  une petite maison en notre district, à Mangombroux, près de la petite chapelle, pour y servir Dieu et prier pour les bienfaiteurs, tant pour lui que pour ses successeurs à établir par le magistrat et le Rd pasteur, qui tacheront de pourvoir un sujet de bonnes et irréprochables moeurs ».
  David prit l'habit à Jalhay, le 1er décembre suivant.
  1768. F. François Feveken, de Verviers, fùt vêtu le 2 décembre.
  179x (?) F. Jean N. (?) jouissait d'une réputation de bienveillance extra, et sa passion pour les fleurs, qu'il cultivait avec affection, lui attirait de nombreux visiteurs; lesquels apportant de quoi se rafraîchir, en laissaient le contenant aux alentours de la cellule, ce qui valut, à l'occupant le surnom de Fré Jhan aux boteilles.
  On le disait avoir été Récollet. Il fut dernier occupant de l'ermitage où il doit être mort vers 1800.
  Un mandement du 15 août 1644 soumit nos ermites aux curés et doyens des conciles, qui devaient les visiter dans leur siège, en leur ordonnant de vivre d'un travail honnête, de ne mendier que dans le cas d'extrême nécessité. Une visite générale avait eu lieu en 1712; une règle et une organisation leur furent données et une loi du 1er septembre 1796 les supprima dans le diocèse de Liège.
  Il était des ermites donnant l'instruction aux enfants de leur entourage et d'après les règles de leur institution; ils ne devaient léguer qu'à leur seul successeur ce qu'ils avaient dans leur hermitage; la pièce suivante fait exception.
  Testament de l'hermite G.-J. Gilkin
  « L'an 1758, 21 décembre, je soussigné déclare avoir été requis de Gilles-Ignace Gilkin, natif de Dolhin, au pays de Limbourg, et à présent hermite résident à Jalhay, au marquisat de Franchimont, pays de Liège, pour lui vouloir écrire ce qui s'ensuit, savoir :

  1° Qu'étant membre de la Confrérie de la Très Sainte et indivisible Trinité, il doit, après sa mort, faire dire 3 messes cri l'honneur de cet adorable mystère du Père, du Fils et du St-Esprit. Le prêtre qui les aura à charge devra aller, comme cri pèlerinage, dire la première de ces messes dans l'église paroissiale de Vervier, à l'autel de la Confrérie de la dite Trinité; les deux autres il les dira à son bon plaisir dans l'église de sa résidence, toujours à l'intention du défunt, pour le repos de son âme.
2° II avertit les assistans à sa mort, ses parents ou autres, qu'ils ayent la bonté de placer sur sa poitrine, lorsqu'il sera à l'agonie, une image de la Vierge, bénite, qui se dit le billet de la Confrérie de N.-D. érigée à Munich, dont le dit Gilkin est aussi membre.
3° De vouloir, par grâce, amour et charité, placer dans son cercueil et les porter avec son corps au tombeau de sa sépulture, les billets lui provenant du Tiers Ordre de la dite Très adorable Trinité, lesquels sont mis ensemble en forme d'un petit livre.
4° Après sa mort il veut qu'on fasse vendition de ses petits effets, et de tout ce qui sera trouvé convenable, excepté l'esteufe, le cramat et un chaudron, qui se pourront répéter de ceux à qui ils appartiennent.
5° Le dit Gilkin veut que la moitié de l'argent de la vendition sera donné à sa soeur résident au dit Dolhin, si elle est encore pour lors vivante.
6° Si elle est morte et sans enfants, l'argent sera donné aux communs pauvres du Ban de Jalhay, qui seront grandement en l'obligation de prier Dieu pour le repos de son urne.
7° I1 veut que l'autre moitié du produit de la vendition soit appliquée à lui dire des messes et donnée à M. Duspineux, Prêtre et Chapelain de Jalhay, qui en dira les messes au plus tôt possible, en mémoire de la mort et passion de N.S.J.C., à l'intention du défunt et pour le repos de son âme.
  Tout ce qui sera trouvé valable, comme les petits embellissements dans la chambre, devront servir d'ornement à la chapelle voisine de l'hermitage.
  Item, si d'aventure il se trouvait quelque peu d'argent dans ledit hermitage, il devra d'abord être remis au prêtre pour dire des messes, aussi pour le repos de l'âme du dit Gilkin.
En foi de quoi j'ai signé, moi, Théodore Massin et cacheté à la réquisition du soussigné.
(Signé) Gilles-Ignace Gilkin, Hermite. » 
Notes concernant d'anciennes constructions au ban, aujourd'hui disparues
  Il posséda deux châteaux comme on a vu: celui de Surister pouvait toucher à l'époque carolégienne. Jalhay tenait le sien du moyen âge, plus un hôpital de création inconnue; un fort et une grosse tour, selon toute apparence, laquelle pouvait être autre que le château et dater de loin. Les Romains sur leurs grand'routes élevaient des tombes et aussi des fortins pour la défense et sécurité.
  Le premier Président de la Cour d'Appel, M. Henri Schuermans, a montré savamment en son livre: Les Hautes Fagnes, comment cette région était sillonnée de ces artères antiques.
Suivent quelques notes concernant leur occupation :
1450. Construction de l'édifice qui fut nommé château, grande maison, maison forte ou tour forte.
Suit un incident heureux et familial l'intéressant.
Contrat de mariage de Thomson Groulart et Élisabeth Lardinois de Ville, veuve Brisbois.
  « L'an 1544, le 2 juin, fut fait le mariage entre Thomson Groulart de Jalhay, fils de Jehan, et Delle Jehanne, fille de discret Thomas Lardinois de Ville, prévot des Rivières, et de Marie de Cheoux, fille de Bertrand de Cheoux, veuve de feu Grégoire Brisbois, pour laquelle icelui Thomas Brisbois et honoré Henry de Narre escuyer, Se de Moirmont, s'engagent à donner en subside de mariage... et le dit Jehan Groulart au dit Thomson, son fils, une tour ou maison avec ses appendices.
  Ainsi fait en la maison de Guillaume de Sarter, écuyer, Sgr d'lsier, duché de Luxembourg, présents :
  1° Vénérable sire Giel Groulart, prétre canone de St-Barthélemi à Liège.
  2° Querain, chapelain de l'église de Weriche.
  3° Gil Groulart, chapelain de la grande église, cathédrale de Liège.
  4° Jehan Groulart, maire de Jalhay.
  5° Jehan Blancheteste, de Limbourg:
  6° Jehan Pirotte, de Jalhay.
  7° Jean Corbeau, de Theux.
  8° Corbea, son frère.
  9° Henry de Nandren, les manans et plusieurs autres de la part de la Demoiselle. »
  1523. « Henri Ernot, le vieux de Jalhay, vend un grand muyd d'avoine héritable, à Sir Gil Groulard, chanoine de Saint-Barthélemi en Liège, sur le préit condict pré Henri Ernot, à Gelonrieulx et a reporté sur sa cour, maison, assieze, courtil extants à la ville de Jalhay, joindant au réaulx chemin, aile enconstre de la grosse tourre et derrière à Fastré, collar, Andry ».
  1543. Sont cités : « la Grosse Tour. Maison et Tour ».
Pierre, fils aîné de Jean IVe, seigneur de Surister, pour un tiers, hérita de la Tour et maison forte et de la moitié de son fief.
  1514, sa veuve, Christine Couvenre, partageant avec ses enfants, se réserva la tour de Jaihay, testa au lit, malade, Permettant au dernier vivant « d'engager les biens, sauf la dîme et la maison de Jalhay ».
  1617, 26 octobre, comparurent à Jalhay « 1° Jean Groulart, l'aîné; 2° Jean Groulart, son fils, maître de forges en la Province de Luxembourg, avec Christine Groulart, veuve de Servais Crette, échevin; Gilette Groulart, veuve d'honorable Jacob Graffar, de Verviers; ses soeurs germaines, enfants du dit St Groulart, l'aîné, et de feue Dette Gielette Waudrier, de Jalhay, acceptant. D'autre part, Jean Groulart, l’ainé, remontre que vu sa grande vie, impotence, infirmité et l'im puissance qu'il at de ne plus dorénavant régir, gouverner, conduire, ménager sa maison, biens et labourage, partage entre ses enfants. Ses biens, dont était: la court, maison, grange, stableries, cortils, jardins, tenure, assize et ce qui en depend, séants sur le fieff au dit Jalhay, devant réglige, joindant vers levant aux représentants de feu J. de Vinamont, Ernotte Dreis, Collin le marly et les représentants feu J. le Mre; deseur vers la fagne, au midi à la rualle qui va de la voye de fagne à la fontaine Winand, aux représentants feu Thiry Herman; du côté de Sart, tout le Loing aux représentants de feu honorable Pierre Groulart ; devant vers l'église et du couchant au chemin. Pour une rente de 750 fl. de chacun de ses enfants, et que Jean porte au double, de sa pure grâce spéiale, pour le bon zèle et respect qu'il porte à son père ».
  1625. On répare la grande maison de manière à la faire servir à la défense du bourg.
  1632. De mars en avril « la compagnie de Jalhay resta 18 jours en permanence au château, menacé par des troupes».
  1647. Brûlé par les Lorrains, il était rétabli en 1655.
  1652. Jean de Groulard, seigneur de Surister, l'un des premiers de sa famille qui prit la particule, était « hault éscoutête de Maestricht ». En suite de proclamations, il exposa en vente entre autres : « La Grande Maison estante vers l'englise, avec jardins et appendices, mise à prix 722 patagons, ou leur valeur, outre l'acquittement des droits, pour chaque hausse 2 patacons. Et pour la petite maison 273 patacons ».
  Le chiffre d'obtention n'est pas indiqué.
  La tour fut acquise par Jean de Vinamont, époux d'Anne de Groulart. Dès lors, on le voit parfois recevoir le titre de seigneur de Jalhay.
Il s'agit encore, selon toute apparence, de cette habitation, dans un acte de mariage de 1656 et disant : « Jean Groulart s'engage à accoutrer et meubler sa fille Gilette, à sa discrétion et doete (dot), assignée hors de ses héritages, à raison et à légitime de gens de bien, leurs parents et amis. Pour lui, il désire avoir avant sa part, la maison, grange, estableries et jardins, où son père habite à Jalheau, située à l'opposite de l'église, joignant aux représentants feu Jean de Vinamont, Jean le Maître, Collin le Marlier, Arnottc Dreis; et derrière à Thiry Herman; vers Sart, aux représentants de feu Pierre Groulart, son frère, plus un tiers de la grosse dîme au ban. »
  1658. Un acte porte ces mots : « Jean Blancheteste, greffier, cousin remué germain de Jean Groulart, pour venir à retrait linager, des cours, maisons, appendices et appartenances, séant au dit Jalhay, exprimés par acte notariel, passé par le dit Groulart, en faveur du Révérend Maitre Pierre Groulard, pasteur de Jalhay, par devant Guillaume Fanasse, notaire de la cour de Liège, à Maestricht, le 21 novembre 1658; il a mis en nos mains un Philippe d'or et un blan muse ».
  1659. Thomson de Vinalmont, capitaine et échevin de Jalhay, et son épouse Marie Blancheteste, testèrent le 26 février 166o, disant : « Les fils mariés auront: Thomas la maison et 20 pieds prendant aux angles, devant et derrière du costé de la vieille tour, et la maison du Sr J. Groulard, avec 20 pieds derrière la dite maison, en montant à la même ligne, n du costé du jardin, pour un ahessement derrière. Devront suivre les pierres et matériaux, hormis les pierres de taille extantes sur l'angle de la dite Thour, du côté au puits, » qui devra suivre avec la partie de la Thour ».
  1671. Comparurent : 1° Pirotte Thomas, de Jalhay, J. de Vinamont et Guillaume Brabant, beaux-frères, représentant feu J. de Vinamont, leur oncle, d'une part ; 2° Léonard Rotte de Herve, acceptant pour Thomas de Vinamont, échevin et capitaine, leur cousin. 
  Remontrent, que par la mort de leur grand-père Jean de Vinamont, leur est, avec Melle de Vinamont, leur tante, dévolu la 6° part de la maison, thour et jardins, qui furent à feu Jean de Vinamont et Anne de Groular, leur tante et grand-père, à Jalhay.
  1685. Jean Groulart, seigneur de Sosne, racheta les droits aliénés par son oncle sur le fief et la thour. Il mourut en 1730 à Hervezange et fut inhumé en l'Abbaye de Differdange.
  1744. « Thomas Vinamont, pour un partage, mit en vente la grosse maison à Jalhay, et une seconde avec fournis places et masures, au devant d'icelle, le jardin derrière; réservé: le fief, tour, appendices et appartenances. Les ven deurs se réservent deux mois, pour y chercher, en commun, après un trésor, soupçonné y avoir été ci-devant caché, en terré, tant dans le bâtiment que dans les cours; parmi réparant le dommage y causé. Biens laissés au prix de 2000 francs à Thomas de Vinamont ».
  Il fit réparer aussi l'édifice et mourut en 1780, avec titres de greffier, d'échevin et de capitaine.
  Rien ne nous paraît affirmer si la grosse tour et le château étaient deux édifices, ni s'ils subirent des déprédations à la fin du XVIIIe siècle, ce dernier doit avoir été, du moins alors, complètement délaissé.
  Il est permis de supposer que la construction dite: « grosse tour et vieille tour » était peu distante du château, pouvait remonter à une époque très éloignée. Les Romains, le long des routes, élevaient des tombeaux et aussi des fortins pour défense et sécurité.
  En 1835, les ruines du château élevé par Jean II de Groulart offraient un galbe très agréable, sa coloration y ajoutait encore par le ton bleuté des pierres taillées en bel appareil. Dès la destruction du bourg en 1835, le propriétaire, feu M. Eugène de Gerlache, offrit ce bloc pittoresque aux incendiés pour des reconstructions. Aussitôt l'arc en accolade de la porte principale alla orner la façade de l'école, relevée des premières; le calvaire en bas-relief qui surmontait le manteau de la cheminée de la salle principale, fut porté vis-à-vis, dans la maison Darimont, et ce manteau, armorié aussi, fut transporté en 1846 au château de St-Mard, près de Virton, ensuite à Esneux chez M. le colonel Auguste de Groulart, dont la veuve en fit don à son parent M. le Professeur de l'Université de Liège Henrijean, dont elle embellit aujourd'hui le si intéressant musée de famille, et auquel notre bien vive reconnaissance doit la belle reproduction mise à la tin du présent tome.
Milice du Ban
La milice du ban voyait ses grades échelonnés par les titres de dizainiers, cinquantainiers et centeniers. Le chef de la justice y prenait part. On voit, en 1573, le mayeur Bertholet des Champs « déclarer esquade (prise d'armes) pour Jalhay, et qu'il sera demain en son quarty, en gardant bien son ordre, sans s'excuser l'un sur l'autre ».
Suit une convocation du 13 décembre 1577.
 ROLLE DE GUERRE
Les compaignons de Jalhea pour faire monstres (revues) au bourg, élus par la cour et autres assistans, en l'effet de commandement de Sa Grâce Révérendissime de Liège :
  Johan Thomeson, porte-enseigne ;
  Pierre Groulart, centenier ;
  Pirotte Groulart, chinquantenier ;
  Thomas le loups et Simon Poncelet, sergents ; Johan des Champs, fourier. »
  Suivent les noms des treize dizainiers, notés par des chiffres romains :
  « I. Johan Burlandier, de Jalhea, et sa Xe, comme les suivants;
  Ernotte le Manghon;
  Gilet.... ;
  Henri Thomas;
  Simon Henkinet;
  Pasquea, fils Pasquea ;
  Simon, fils Johan Simon ;
  Michel Collin;
  Johan Simon;
  Tiry le Boghehoz, de Surister:
  Bertholet Grigoire ;
  Henri Cloes, de Foulhier ;
  Toussaint Antoine ;
  Formant un ensemble de 136 hommes, porté à 154 en 1600.
  1602 « Cinquante de ces hommes convoyent à Malmedy
  un grand nombre de charrettes chargées de hardes de grand valeur appartenant à S. A. »
  En 1646, les deux escouades allèrent en Condroz refouler les Lorrains, étant conduites par Toussaint le Masson et Hubert Pichot, du ban, et Noirfalise, de Polleur.
  Les armes portées au XVIe siècle étaient : l'arquebuse la pique, la demi-pique et le picot.
  Un siècle auparavant, Charles le Téméraire avait obligé de livrer « tous leurs bâtons à poudre, arbalettes, crennequins, bâtons à main et armures de toutes espèces, sans pouvoir jamais en avoir d'autres ».
  A Jalhay, chaque année, le tambourin ou tambour devait collecter de maison en maison, une charrée de trouffes pour chauffer le corps de garde.
  On disait alors battre et aussi toucher le tambour ou la caisse.
  En 1691, ce serviteur recevait de gage annuel, 5 fl.; en 1756, 5 fr.; en temps de guerre, un florin par jour.
Liste d'Officiers des Compagnies du Ban jusqu'en 1790
1605. « Pierre Ansillon, capitaine, depuis plusieurs ans, de la compagnie de Jalhay, au régime de guerre. »
1605. Pierre Groulart, le jeune, capitaine et greffier, encore en 1625.
1605. Bertholet des Champs, porte-enseigne.
1625. Pierre Groulart, capitaine et greffier.
1634. Nicolas de Viseit, capitaine.
1645. .... de Vinamont, capitaine.
1645. Pirotte Jaspar et Jean Raway, lieutenants. 
1645. Toussaint le Masson et Hubert Pichot, idem. 
1649. Henri Paquai, capitaine.
1649. Ernotte Dreis, lieutenant.
1652. Henri Jaspar, capitaine.
1653. Thomson de Vinamont, le jeune, lieutenant, fils de Thomson, qui suit.
1654.  de Noirfalise, de Polleur, conduisit aussi la compagnie en Condroz.
1655. Pirotte Groulart, lieutenant-capitaine, aussi échevin,
1655. Thomson de Vinamont, capitaine, aussi échevin, père de Thomson qui précède ».
1665. Jean-Pirotte de Groulart, capitaine et échevin. 
1673. .. Nizet, capitaine.
1674. Jean de Groulart, capitaine.
1692. Thomson de Winamont, capitaine, père du suivant. 
1694. Gilet Jaspar, capitaine.
1606. Thomas de Vinamont, id.
1705. .. Jaspar, lieutenant.
1710. Henri Darimont, capitaine, échevin et greffier.
1713. « Gilles Jaspar, lieutenant, bourgeois de Verviers. » 
1730. Thomas de Vinamont, capitaine et échevin, père du suivant.
1743. Thomas de Vinamont, capitaine, encore en 1768, aussi échevin.
1755. Cornet Nélis, lieutenant, mort en ce grade le 14 août 1776.
1781. Jaspar Lange, lieutenant.
1783. Thomas de Vinamont, porte-drapeau.
1785. Henri Beau Jean, vexillarius (porte-drapeau).
1788. Corneil Nailis, u lieuten'ant de la compagnie bourgeoise ».
1790. Léonard Raway, capitaine. 
1790. Darimont, lieutenant.
1573. — Ordonnance pour la guerre
  « Ordre pour l'entrée des gardes et scavoir là que les router (les patrouilles, les roteux, les piétons) sont gissants.
L'on commande que cieux de Sart et Jalhea, journellement chacun... rotes (chiffre absent) pour wettier (guetter, du Wallon waitir) as venues et avertir sur les plaices (places) d’heure et autre ce que entendent dont ils auront deux ou quatre hommes sur lesglies (l'église) au gist de la kest. (l'église de leur localité).
  Tout le ban de Sart et aussi de Jalhea, chacun viendront sur l'englies et se joindront avec les autres bans qui leur viendront à secours.
  Et là sera permis aux villages, lesquels gisent entre les faîges (fagnes) et Jalhea et aussi entre les faîges et Sart, de retenir les sixe hommes de tel village pour faire gêt (guet) de nuit, et avertir chacun à son cartier, à l'englies et plaise; les officiers de la garde ce qu'ils auraient entendu.
  Et bien entendu encore que les bonhommes (vieillards) n'étant à même de servir pour porter sur les armes et faire garde, se représenteront vers leurs capitaines afin de les employer à trensies (fatigues) et ouvrage, si le trouve raisonnable de les déporter des armes.
  Et s'y a des gens non enffiable (à ne pas se fier) à armes et qui ne veulent pas ovreies (ovrer, travailler, servir) du moins ayant à mettre leurs armes au capitaine pour armer autre et supporter les frais du compagnon à l'ordonnance du capitaine et pour ce, être fors (dehors, libres, du wallon fois), sans autres nécessités.
  Ceux du ban de Vervy (Verviers) tous les matins amèneront à Jalhea X ou XII rottes pour les mettre en lieu de la garde et guet sur la place de Jalhea, en temps que le giste adneux (gîte ardennais).
  Semblablement ceux de ban de Theux. Les plus apparents hommes de guet ou plus apparents bourgeois de village, de chacun jour gisant en son quartier, serve avec les sergents de vedettes, selon que c'est leur tour ou qu'ils seront recosseit (requis).
  Ceux de Spa enverront chacun IIII rottes pour secours de Sart et Jalhea, aucune plus à l'autre ou moins, selon que leur ordonné sera, par celui ou ceux qui est nécessaire en la garde à tel jour.
  Quant à pauvre ou riche est d'aller ouvries ou armer autrui, en lieu de se faire servir par ceux qui sont le plus fidèle, sout ettende (sous entendu), cela estre remedies par les articles icy deseur déclarés, afin de servir les cinq bans sans nulle exquses de pauvre ne de riche, chacun en sa qualité.
  Personne ne s'affranchie quand on les eut appelés par cris, à son de tocsin, en Jaihea, par les ordonnances subescrites et commandé, chacun de tenir en obéissance à ce que contiennent les articles dont oussi on a fait lecture le jour matin XVIe de novembre 1573.
  Bertholet de champs, le maire de Jalhea,
  « Déclare esquoide, pour être demain en son quartier, en gardant son ordre, sans s'excuser l'un sur l'autre. »
Incidents au sujet de la Milice du Ban
1604. Liège appelle les compagnies du pays, Jalhay envoie 35 hommes.
1605. La cavalerie de don Louis de Velasco arrive au bourg. La commune accorde aux habitants: par homme, 22 sous; par femme, 15; par garçon, id., par jour.
Du 4 avril, le fait suivant relaté de visu, démontre que tout n'est pas rose, même dans le pays des braves.
« Pierre Ansillon, depuis plusieurs ans capitaine de la compagnie au régime de guerre au ban de Jalhay, par l'ordonnance de son Altesse, prit Bertholet des Champs pour porte-enseigne et lui mit le drapea en main. Par absence du capitaine occupé ailleurs, Bertholet fut commandé pour aller à la rencontre du coadjuteur et de son neveu passant par Herff (Herve). Jalhay y était représenté par bon nombre de ta Compagnie et drapea déployé, comme firent les autres du Marquisat. La compagnie étant de retour et passant par Vervier, le soir vers neuf heures, pour se rafraîchir, fit réfection aux tavernes de cha de là, mais plusieurs voulant partir, Bertholet prépara son cheval et le mit sur la rue, devant la maison François Laurent, en buvant un verre de vin sur le pied.
Certains soldats se souciant peu du capitaine et du drapea, firent battre le tambour et marcher sans leur enseigne et sans ordre. Au moment de cette ingratitude et autorité que la compagnie prendoit sur luy, Bertholet monta à cheval, corrut après eux pour les faire tarder et chercher quelqu'un pour porter le drapeau afin qu'ils n'en alissent sains.   Dont advint que terrant qu'il faisoit avec un jeune cheval, il heurtât à l'improviste Johan de Thier, harquebousier, de Charneux, lequel tomba par terre, toutefois sans mal.
Bertholet appela et tancha (tança) le tambourier pour savoir qui le commandoit de toucher la marche sans son enseigne et capitaine. Ce voyant, Pierre Dreitz, simple soldat de la compagnie, et quelques aultres à son instigation et imitation, chargèrent contre le dit Bertholet à coups d'espée, coutelas, harquebouses et pierres; ruant sur lui, d'une furie telle de coups de taille et aultres, qu'on estimoit homme et cheval tués.
 Ny antmoins le dit Bertholet fit aporter le drappea dains la compaignie et marcha quelque peu avec eux, le mit en main de quelque substitué ou commis pour le rapporter de part lui, et après avoir quelque peu marché avec eux, s'en retourna vers Vervier, pour faire panser lui, le cheval et éviter d'avoir la vie oestée az menajetis (menaces) que faisoient Pierre et aultres. Non content de ce, ils prinrent à son substitué l'enseigne, l'emportant à leur poste.
Arrivés qu'ils furent à Jalhea non sans beaucoup de menasches à Bertholet, faictes tout le Loing du chemin, ils firent publier à cris de tambourin par lorgane et inhortation du dit Pierre, qu'ils cassaient Bertholet de son état de porte enseigne. Lui, pour le ravoir à son honneur, interpella par requête au gouverneur, chief et colonel des compagnies et régiments du pays, qui doit tenir son rang au regard du droit de guerre. Lequel commanda de restituer pour n'avoir esté décent à simple soldat de frapper son enseigne, de lui roester (ôter) ni prendre les armes contre son capitaine, sans que Bertholet euist touché ni fait aucun mal.
Le colonel délégua Guillaume Deitzbach, mayeur de Sart, pour faire passer montre aux dits officiers et compaignons de la compagnie de Jalhea.
Pierre n'ayant contentement, promulguant qu'il volloit encore casser Bertholet, et n'obéiroit à lui ; les aultres demeuroient tacites sans le suivre en son arrogance. Ce pourquoi   Bertholet demande d'être réparé par ordonnance de justice, voir commander aux dits soldats et compagnie ayant prins je drapeau, de le lui rendre et remettre en main publiquement, lui faire amende honorabe et châtier les infracteurs, selon le droit de la guerre jusques raison d'icelle.
Ce que le gouverneur admit; la réparation eut lieu et le dit Pierre supplia Bertholet d'avoir paix avec lui. »

1625. « Pierre Groulart, greffier et capitaine fait enfermer Hubert, pour régime de guerre, attaché par un pied avec une chaîne de fer et un loquet ou cadenas; la justice voulut le faire relaxer, le capitaine répondit: non, le prisonnier appartient aux ordonnances militaires ».2° II avertit les assistans à sa mort, ses parents ou autres, qu'ils ayent la bonté de placer sur sa poitrine, lorsqu'il sera à l'agonie, une image de la Vierge, bénite, qui se dit le billet de la Confrérie de N.-D. érigée à Munich, dont le dit Gilkin est aussi membre.
3° De vouloir, par grâce, amour et charité, placer dans son cercueil et les porter avec son corps au tombeau de sa sépulture, les billets lui provenant du Tiers Ordre de la dite Très adorable Trinité, lesquels sont mis ensemble en forme d'un petit livre.
4° Après sa mort il veut qu'on fasse vendition de ses petits effets, et de tout ce qui sera trouvé convenable, excepté l'esteufe, le cramat et un chaudron, qui se pourront répéter de ceux à qui ils appartiennent.
5° Le dit Gilkin veut que la moitié de l'argent de la vendition sera donné à sa soeur résident au dit Dolhin, si elle est encore pour lors vivante.
6° Si elle est morte et sans enfants, l'argent sera donné aux communs pauvres du Ban de Jalhay, qui seront grandement en l'obligation de prier Dieu pour le repos de son urne.
7° I1 veut que l'autre moitié du produit de la vendition soit appliquée à lui dire des messes et donnée à M. Duspineux, Prêtre et Chapelain de Jalhay, qui en dira les messes au plus tôt possible, en mémoire de la mort et passion de N.S.J.C., à l'intention du défunt et pour le repos de son âme.
  Tout ce qui sera trouvé valable, comme les petits embellissements dans la chambre, devront servir d'ornement à la chapelle voisine de l'hermitage.
  Item, si d'aventure il se trouvait quelque peu d'argent dans ledit hermitage, il devra d'abord être remis au prêtre pour dire des messes, aussi pour le repos de l'âme du dit Gilkin.
En foi de quoi j'ai signé, moi, Théodore Massin et cacheté à la réquisition du soussigné.
(Signé) Gilles-Ignace Gilkin, Hermite. » 
Notes concernant d'anciennes constructions au ban, aujourd'hui disparues
  Il posséda deux châteaux comme on a vu: celui de Surister pouvait toucher à l'époque carolégienne. Jalhay tenait le sien du moyen âge, plus un hôpital de création inconnue; un fort et une grosse tour, selon toute apparence, laquelle pouvait être autre que le château et dater de loin. Les Romains sur leurs grand'routes élevaient des tombes et aussi des fortins pour la défense et sécurité.
  Le premier Président de la Cour d'Appel, M. Henri Schuermans, a montré savamment en son livre: Les Hautes Fagnes, comment cette région était sillonnée de ces artères antiques.
Suivent quelques notes concernant leur occupation :
1450. Construction de l'édifice qui fut nommé château, grande maison, maison forte ou tour forte.
Suit un incident heureux et familial l'intéressant.
Contrat de mariage de Thomson Groulart et Élisabeth Lardinois de Ville, veuve Brisbois.
  « L'an 1544, le 2 juin, fut fait le mariage entre Thomson Groulart de Jalhay, fils de Jehan, et Delle Jehanne, fille de discret Thomas Lardinois de Ville, prévot des Rivières, et de Marie de Cheoux, fille de Bertrand de Cheoux, veuve de feu Grégoire Brisbois, pour laquelle icelui Thomas Brisbois et honoré Henry de Narre escuyer, Se de Moirmont, s'engagent à donner en subside de mariage... et le dit Jehan Groulart au dit Thomson, son fils, une tour ou maison avec ses appendices.
  Ainsi fait en la maison de Guillaume de Sarter, écuyer, Sgr d'lsier, duché de Luxembourg, présents :
  1° Vénérable sire Giel Groulart, prétre canone de St-Barthélemi à Liège.
  2° Querain, chapelain de l'église de Weriche.
  3° Gil Groulart, chapelain de la grande église, cathédrale de Liège.
  4° Jehan Groulart, maire de Jalhay.
  5° Jehan Blancheteste, de Limbourg:
  6° Jehan Pirotte, de Jalhay.
  7° Jean Corbeau, de Theux.
  8° Corbea, son frère.
  9° Henry de Nandren, les manans et plusieurs autres de la part de la Demoiselle. »
  1523. « Henri Ernot, le vieux de Jalhay, vend un grand muyd d'avoine héritable, à Sir Gil Groulard, chanoine de Saint-Barthélemi en Liège, sur le préit condict pré Henri Ernot, à Gelonrieulx et a reporté sur sa cour, maison, assieze, courtil extants à la ville de Jalhay, joindant au réaulx chemin, aile enconstre de la grosse tourre et derrière à Fastré, collar, Andry ».
  1543. Sont cités : « la Grosse Tour. Maison et Tour ».
Pierre, fils aîné de Jean IVe, seigneur de Surister, pour un tiers, hérita de la Tour et maison forte et de la moitié de son fief.
  1514, sa veuve, Christine Couvenre, partageant avec ses enfants, se réserva la tour de Jaihay, testa au lit, malade, Permettant au dernier vivant « d'engager les biens, sauf la dîme et la maison de Jalhay ».
  1617, 26 octobre, comparurent à Jalhay « 1° Jean Groulart, l'aîné; 2° Jean Groulart, son fils, maître de forges en la Province de Luxembourg, avec Christine Groulart, veuve de Servais Crette, échevin; Gilette Groulart, veuve d'honorable Jacob Graffar, de Verviers; ses soeurs germaines, enfants du dit St Groulart, l'aîné, et de feue Dette Gielette Waudrier, de Jalhay, acceptant. D'autre part, Jean Groulart, l’ainé, remontre que vu sa grande vie, impotence, infirmité et l'im puissance qu'il at de ne plus dorénavant régir, gouverner, conduire, ménager sa maison, biens et labourage, partage entre ses enfants. Ses biens, dont était: la court, maison, grange, stableries, cortils, jardins, tenure, assize et ce qui en depend, séants sur le fieff au dit Jalhay, devant réglige, joindant vers levant aux représentants de feu J. de Vinamont, Ernotte Dreis, Collin le marly et les représentants feu J. le Mre; deseur vers la fagne, au midi à la rualle qui va de la voye de fagne à la fontaine Winand, aux représentants feu Thiry Herman; du côté de Sart, tout le Loing aux représentants de feu honorable Pierre Groulart ; devant vers l'église et du couchant au chemin. Pour une rente de 750 fl. de chacun de ses enfants, et que Jean porte au double, de sa pure grâce spéiale, pour le bon zèle et respect qu'il porte à son père ».
  1625. On répare la grande maison de manière à la faire servir à la défense du bourg.
  1632. De mars en avril « la compagnie de Jalhay resta 18 jours en permanence au château, menacé par des troupes».
  1647. Brûlé par les Lorrains, il était rétabli en 1655.
  1652. Jean de Groulard, seigneur de Surister, l'un des premiers de sa famille qui prit la particule, était « hault éscoutête de Maestricht ». En suite de proclamations, il exposa en vente entre autres : « La Grande Maison estante vers l'englise, avec jardins et appendices, mise à prix 722 patagons, ou leur valeur, outre l'acquittement des droits, pour chaque hausse 2 patacons. Et pour la petite maison 273 patacons ».
  Le chiffre d'obtention n'est pas indiqué.
  La tour fut acquise par Jean de Vinamont, époux d'Anne de Groulart. Dès lors, on le voit parfois recevoir le titre de seigneur de Jalhay.
Il s'agit encore, selon toute apparence, de cette habitation, dans un acte de mariage de 1656 et disant : « Jean Groulart s'engage à accoutrer et meubler sa fille Gilette, à sa discrétion et doete (dot), assignée hors de ses héritages, à raison et à légitime de gens de bien, leurs parents et amis. Pour lui, il désire avoir avant sa part, la maison, grange, estableries et jardins, où son père habite à Jalheau, située à l'opposite de l'église, joignant aux représentants feu Jean de Vinamont, Jean le Maître, Collin le Marlier, Arnottc Dreis; et derrière à Thiry Herman; vers Sart, aux représentants de feu Pierre Groulart, son frère, plus un tiers de la grosse dîme au ban. »
  1658. Un acte porte ces mots : « Jean Blancheteste, greffier, cousin remué germain de Jean Groulart, pour venir à retrait linager, des cours, maisons, appendices et appartenances, séant au dit Jalhay, exprimés par acte notariel, passé par le dit Groulart, en faveur du Révérend Maitre Pierre Groulard, pasteur de Jalhay, par devant Guillaume Fanasse, notaire de la cour de Liège, à Maestricht, le 21 novembre 1658; il a mis en nos mains un Philippe d'or et un blan muse ».
  1659. Thomson de Vinalmont, capitaine et échevin de Jalhay, et son épouse Marie Blancheteste, testèrent le 26 février 166o, disant : « Les fils mariés auront: Thomas la maison et 20 pieds prendant aux angles, devant et derrière du costé de la vieille tour, et la maison du Sr J. Groulard, avec 20 pieds derrière la dite maison, en montant à la même ligne, n du costé du jardin, pour un ahessement derrière. Devront suivre les pierres et matériaux, hormis les pierres de taille extantes sur l'angle de la dite Thour, du côté au puits, » qui devra suivre avec la partie de la Thour ».
  1671. Comparurent : 1° Pirotte Thomas, de Jalhay, J. de Vinamont et Guillaume Brabant, beaux-frères, représentant feu J. de Vinamont, leur oncle, d'une part ; 2° Léonard Rotte de Herve, acceptant pour Thomas de Vinamont, échevin et capitaine, leur cousin. 
  Remontrent, que par la mort de leur grand-père Jean de Vinamont, leur est, avec Melle de Vinamont, leur tante, dévolu la 6° part de la maison, thour et jardins, qui furent à feu Jean de Vinamont et Anne de Groular, leur tante et grand-père, à Jalhay.
  1685. Jean Groulart, seigneur de Sosne, racheta les droits aliénés par son oncle sur le fief et la thour. Il mourut en 1730 à Hervezange et fut inhumé en l'Abbaye de Differdange.
  1744. « Thomas Vinamont, pour un partage, mit en vente la grosse maison à Jalhay, et une seconde avec fournis places et masures, au devant d'icelle, le jardin derrière; réservé: le fief, tour, appendices et appartenances. Les ven deurs se réservent deux mois, pour y chercher, en commun, après un trésor, soupçonné y avoir été ci-devant caché, en terré, tant dans le bâtiment que dans les cours; parmi réparant le dommage y causé. Biens laissés au prix de 2000 francs à Thomas de Vinamont ».
  Il fit réparer aussi l'édifice et mourut en 1780, avec titres de greffier, d'échevin et de capitaine.
  Rien ne nous paraît affirmer si la grosse tour et le château étaient deux édifices, ni s'ils subirent des déprédations à la fin du XVIIIe siècle, ce dernier doit avoir été, du moins alors, complètement délaissé.
  Il est permis de supposer que la construction dite: « grosse tour et vieille tour » était peu distante du château, pouvait remonter à une époque très éloignée. Les Romains, le long des routes, élevaient des tombeaux et aussi des fortins pour défense et sécurité.
  En 1835, les ruines du château élevé par Jean II de Groulart offraient un galbe très agréable, sa coloration y ajoutait encore par le ton bleuté des pierres taillées en bel appareil. Dès la destruction du bourg en 1835, le propriétaire, feu M. Eugène de Gerlache, offrit ce bloc pittoresque aux incendiés pour des reconstructions. Aussitôt l'arc en accolade de la porte principale alla orner la façade de l'école, relevée des premières; le calvaire en bas-relief qui surmontait le manteau de la cheminée de la salle principale, fut porté vis-à-vis, dans la maison Darimont, et ce manteau, armorié aussi, fut transporté en 1846 au château de St-Mard, près de Virton, ensuite à Esneux chez M. le colonel Auguste de Groulart, dont la veuve en fit don à son parent M. le Professeur de l'Université de Liège Henrijean, dont elle embellit aujourd'hui le si intéressant musée de famille, et auquel notre bien vive reconnaissance doit la belle reproduction mise à la tin du présent tome.
Milice du Ban
La milice du ban voyait ses grades échelonnés par les titres de dizainiers, cinquantainiers et centeniers. Le chef de la justice y prenait part. On voit, en 1573, le mayeur Bertholet des Champs « déclarer esquade (prise d'armes) pour Jalhay, et qu'il sera demain en son quarty, en gardant bien son ordre, sans s'excuser l'un sur l'autre ».
Suit une convocation du 13 décembre 1577.
 ROLLE DE GUERRE
Les compaignons de Jalhea pour faire monstres (revues) au bourg, élus par la cour et autres assistans, en l'effet de commandement de Sa Grâce Révérendissime de Liège :
  Johan Thomeson, porte-enseigne ;
  Pierre Groulart, centenier ;
  Pirotte Groulart, chinquantenier ;
  Thomas le loups et Simon Poncelet, sergents ; Johan des Champs, fourier. »
  Suivent les noms des treize dizainiers, notés par des chiffres romains :
  « I. Johan Burlandier, de Jalhea, et sa Xe, comme les suivants;
  Ernotte le Manghon;
  Gilet.... ;
  Henri Thomas;
  Simon Henkinet;
  Pasquea, fils Pasquea ;
  Simon, fils Johan Simon ;
  Michel Collin;
  Johan Simon;
  Tiry le Boghehoz, de Surister:
  Bertholet Grigoire ;
  Henri Cloes, de Foulhier ;
  Toussaint Antoine ;
  Formant un ensemble de 136 hommes, porté à 154 en 1600.
  1602 « Cinquante de ces hommes convoyent à Malmedy
  un grand nombre de charrettes chargées de hardes de grand valeur appartenant à S. A. »
  En 1646, les deux escouades allèrent en Condroz refouler les Lorrains, étant conduites par Toussaint le Masson et Hubert Pichot, du ban, et Noirfalise, de Polleur.
  Les armes portées au XVIe siècle étaient : l'arquebuse la pique, la demi-pique et le picot.
  Un siècle auparavant, Charles le Téméraire avait obligé de livrer « tous leurs bâtons à poudre, arbalettes, crennequins, bâtons à main et armures de toutes espèces, sans pouvoir jamais en avoir d'autres ».
  A Jalhay, chaque année, le tambourin ou tambour devait collecter de maison en maison, une charrée de trouffes pour chauffer le corps de garde.
  On disait alors battre et aussi toucher le tambour ou la caisse.
  En 1691, ce serviteur recevait de gage annuel, 5 fl.; en 1756, 5 fr.; en temps de guerre, un florin par jour.
Liste d'Officiers des Compagnies du Ban jusqu'en 1790
1605. « Pierre Ansillon, capitaine, depuis plusieurs ans, de la compagnie de Jalhay, au régime de guerre. »
1605. Pierre Groulart, le jeune, capitaine et greffier, encore en 1625.
1605. Bertholet des Champs, porte-enseigne.
1625. Pierre Groulart, capitaine et greffier.
1634. Nicolas de Viseit, capitaine.
1645. .... de Vinamont, capitaine.
1645. Pirotte Jaspar et Jean Raway, lieutenants. 
1645. Toussaint le Masson et Hubert Pichot, idem. 
1649. Henri Paquai, capitaine.
1649. Ernotte Dreis, lieutenant.
1652. Henri Jaspar, capitaine.
1653. Thomson de Vinamont, le jeune, lieutenant, fils de Thomson, qui suit.
1654.  de Noirfalise, de Polleur, conduisit aussi la compagnie en Condroz.
1655. Pirotte Groulart, lieutenant-capitaine, aussi échevin,
1655. Thomson de Vinamont, capitaine, aussi échevin, père de Thomson qui précède ».
1665. Jean-Pirotte de Groulart, capitaine et échevin. 
1673. .. Nizet, capitaine.
1674. Jean de Groulart, capitaine.
1692. Thomson de Winamont, capitaine, père du suivant. 
1694. Gilet Jaspar, capitaine.
1606. Thomas de Vinamont, id.
1705. .. Jaspar, lieutenant.
1710. Henri Darimont, capitaine, échevin et greffier.
1713. « Gilles Jaspar, lieutenant, bourgeois de Verviers. » 
1730. Thomas de Vinamont, capitaine et échevin, père du suivant.
1743. Thomas de Vinamont, capitaine, encore en 1768, aussi échevin.
1755. Cornet Nélis, lieutenant, mort en ce grade le 14 août 1776.
1781. Jaspar Lange, lieutenant.
1783. Thomas de Vinamont, porte-drapeau.
1785. Henri Beau Jean, vexillarius (porte-drapeau).
1788. Corneil Nailis, u lieuten'ant de la compagnie bourgeoise ».
1790. Léonard Raway, capitaine. 
1790. Darimont, lieutenant.
1573. — Ordonnance pour la guerre
  « Ordre pour l'entrée des gardes et scavoir là que les router (les patrouilles, les roteux, les piétons) sont gissants.
L'on commande que cieux de Sart et Jalhea, journellement chacun... rotes (chiffre absent) pour wettier (guetter, du Wallon waitir) as venues et avertir sur les plaices (places) d’heure et autre ce que entendent dont ils auront deux ou quatre hommes sur lesglies (l'église) au gist de la kest. (l'église de leur localité).
  Tout le ban de Sart et aussi de Jalhea, chacun viendront sur l'englies et se joindront avec les autres bans qui leur viendront à secours.
  Et là sera permis aux villages, lesquels gisent entre les faîges (fagnes) et Jalhea et aussi entre les faîges et Sart, de retenir les sixe hommes de tel village pour faire gêt (guet) de nuit, et avertir chacun à son cartier, à l'englies et plaise; les officiers de la garde ce qu'ils auraient entendu.
  Et bien entendu encore que les bonhommes (vieillards) n'étant à même de servir pour porter sur les armes et faire garde, se représenteront vers leurs capitaines afin de les employer à trensies (fatigues) et ouvrage, si le trouve raisonnable de les déporter des armes.
  Et s'y a des gens non enffiable (à ne pas se fier) à armes et qui ne veulent pas ovreies (ovrer, travailler, servir) du moins ayant à mettre leurs armes au capitaine pour armer autre et supporter les frais du compagnon à l'ordonnance du capitaine et pour ce, être fors (dehors, libres, du wallon fois), sans autres nécessités.
  Ceux du ban de Vervy (Verviers) tous les matins amèneront à Jalhea X ou XII rottes pour les mettre en lieu de la garde et guet sur la place de Jalhea, en temps que le giste adneux (gîte ardennais).
  Semblablement ceux de ban de Theux. Les plus apparents hommes de guet ou plus apparents bourgeois de village, de chacun jour gisant en son quartier, serve avec les sergents de vedettes, selon que c'est leur tour ou qu'ils seront recosseit (requis).
  Ceux de Spa enverront chacun IIII rottes pour secours de Sart et Jalhea, aucune plus à l'autre ou moins, selon que leur ordonné sera, par celui ou ceux qui est nécessaire en la garde à tel jour.
  Quant à pauvre ou riche est d'aller ouvries ou armer autrui, en lieu de se faire servir par ceux qui sont le plus fidèle, sout ettende (sous entendu), cela estre remedies par les articles icy deseur déclarés, afin de servir les cinq bans sans nulle exquses de pauvre ne de riche, chacun en sa qualité.
  Personne ne s'affranchie quand on les eut appelés par cris, à son de tocsin, en Jaihea, par les ordonnances subescrites et commandé, chacun de tenir en obéissance à ce que contiennent les articles dont oussi on a fait lecture le jour matin XVIe de novembre 1573.
  Bertholet de champs, le maire de Jalhea,
  « Déclare esquoide, pour être demain en son quartier, en gardant son ordre, sans s'excuser l'un sur l'autre. »
Incidents au sujet de la Milice du Ban
1604. Liège appelle les compagnies du pays, Jalhay envoie 35 hommes.
1605. La cavalerie de don Louis de Velasco arrive au bourg. La commune accorde aux habitants: par homme, 22 sous; par femme, 15; par garçon, id., par jour.
Du 4 avril, le fait suivant relaté de visu, démontre que tout n'est pas rose, même dans le pays des braves.
« Pierre Ansillon, depuis plusieurs ans capitaine de la compagnie au régime de guerre au ban de Jalhay, par l'ordonnance de son Altesse, prit Bertholet des Champs pour porte-enseigne et lui mit le drapea en main. Par absence du capitaine occupé ailleurs, Bertholet fut commandé pour aller à la rencontre du coadjuteur et de son neveu passant par Herff (Herve). Jalhay y était représenté par bon nombre de ta Compagnie et drapea déployé, comme firent les autres du Marquisat. La compagnie étant de retour et passant par Vervier, le soir vers neuf heures, pour se rafraîchir, fit réfection aux tavernes de cha de là, mais plusieurs voulant partir, Bertholet prépara son cheval et le mit sur la rue, devant la maison François Laurent, en buvant un verre de vin sur le pied.
Certains soldats se souciant peu du capitaine et du drapea, firent battre le tambour et marcher sans leur enseigne et sans ordre. Au moment de cette ingratitude et autorité que la compagnie prendoit sur luy, Bertholet monta à cheval, corrut après eux pour les faire tarder et chercher quelqu'un pour porter le drapeau afin qu'ils n'en alissent sains.   Dont advint que terrant qu'il faisoit avec un jeune cheval, il heurtât à l'improviste Johan de Thier, harquebousier, de Charneux, lequel tomba par terre, toutefois sans mal.
Bertholet appela et tancha (tança) le tambourier pour savoir qui le commandoit de toucher la marche sans son enseigne et capitaine. Ce voyant, Pierre Dreitz, simple soldat de la compagnie, et quelques aultres à son instigation et imitation, chargèrent contre le dit Bertholet à coups d'espée, coutelas, harquebouses et pierres; ruant sur lui, d'une furie telle de coups de taille et aultres, qu'on estimoit homme et cheval tués.
 Ny antmoins le dit Bertholet fit aporter le drappea dains la compaignie et marcha quelque peu avec eux, le mit en main de quelque substitué ou commis pour le rapporter de part lui, et après avoir quelque peu marché avec eux, s'en retourna vers Vervier, pour faire panser lui, le cheval et éviter d'avoir la vie oestée az menajetis (menaces) que faisoient Pierre et aultres. Non content de ce, ils prinrent à son substitué l'enseigne, l'emportant à leur poste.
Arrivés qu'ils furent à Jalhea non sans beaucoup de menasches à Bertholet, faictes tout le Loing du chemin, ils firent publier à cris de tambourin par lorgane et inhortation du dit Pierre, qu'ils cassaient Bertholet de son état de porte enseigne. Lui, pour le ravoir à son honneur, interpella par requête au gouverneur, chief et colonel des compagnies et régiments du pays, qui doit tenir son rang au regard du droit de guerre. Lequel commanda de restituer pour n'avoir esté décent à simple soldat de frapper son enseigne, de lui roester (ôter) ni prendre les armes contre son capitaine, sans que Bertholet euist touché ni fait aucun mal.
Le colonel délégua Guillaume Deitzbach, mayeur de Sart, pour faire passer montre aux dits officiers et compaignons de la compagnie de Jalhea.
Pierre n'ayant contentement, promulguant qu'il volloit encore casser Bertholet, et n'obéiroit à lui ; les aultres demeuroient tacites sans le suivre en son arrogance. Ce pourquoi   Bertholet demande d'être réparé par ordonnance de justice, voir commander aux dits soldats et compagnie ayant prins je drapeau, de le lui rendre et remettre en main publiquement, lui faire amende honorabe et châtier les infracteurs, selon le droit de la guerre jusques raison d'icelle.
Ce que le gouverneur admit; la réparation eut lieu et le dit Pierre supplia Bertholet d'avoir paix avec lui. »
1625. « Pierre Groulart, greffier et capitaine fait enfermer Hubert, pour régime de guerre, attaché par un pied avec une chaîne de fer et un loquet ou cadenas; la justice voulut le faire relaxer, le capitaine répondit: non, le prisonnier appartient aux ordonnances militaires ».
A la fin du XVle siècle, la garde de Jalhay était de 152 hommes, y compris le corps d'élite des 79 cités en la 1re partie, p. 38.
1795. Mourut â Mayence, Jean-Joseph Donckier, époux de Marguerite Mauhin, soldat de la compagnie de Jalhay du major Moxhet, décès attesté par l'aumônier B.-J. Bastin. Le défunt avait été envoyé à Jalhay par le prince pour certains services dans les forêts.
En 1835, dès l'organisation de la garde civique, mobilisée pour les cantons de Limbourg et de Spa, de ceux-ci furent: colonel, le jeune Grenade, de Dison, et major, Mahieu Cremer, qui devint président du tribunal de Verviers.
La première revue eut lieu à Limbourg et la compagnie du ban y fut signalée pour sa belle tenue.
Il est vrai qu'elle avait pour instructeur le bourgmestre A. J. Grégoire, jadis lieutenant dans les armées du premier empire.
Le colonel Créquillon vint les inspecter et en fit éloge flatteur en disant au major : « Quelle ardeur guerrière doit animer ces hommes! » Il lui fut répondu : « Guerrière pas trop, ils sont toujours prêts â accomplir leur devoir, quelque ardu qu'a soit, mais n'ont rien de l'agresseur ». Le chef parut surpris, et s'aprochant de l'un de ces gardes, dont la stature était superbe, il lui dit : « Certes, mon brave, vous seriez bien Content de vous battre » ; et la réponse fut : « falléve absolument ». Le questionneur reprit : « Et si l'on nous attaquait? » le garde alors, avec un vif éclair dans les yeux, se redressant reprit, mû par un beau mouvement d'énergie : « Oï po c'ô là, et si plaist à Diè! » 
Et le colonel dit au major : « Vous avez raison, nature guerrière et esprit pacifique »,
Cour de Justice
  La judicature de Jalhay était dite : Haute Cour de Justice. 
  L'époque de sa création est inconnue; ses échevins les plus anciens, à notre connaissance, siégeaient en 1405. Selon l'usage pratiqué en la principauté de Liège, elle se composait d'un mayeur et de sept échevins, ceux-ci inamovibles, dont quatre étaient ténus à résider à Jaihay. Elle était desservie par greffier, sous-greffier, clercs, sergents et huissiers, n'était pas féodale, que l'on sache, c'est-à-dire soumise à un seigneur et ne relevait que du Prince. Un rapport de 1777 dit : « La Cour de Justice : Juges, Magistrats de Jalhay, se compose d'hommes gradués, lettrés, d'une intégrité reconnue et ayant instruit la jeunesse, cela au moment de tenir le lit de justice et de la police ».
  Cette dernière instruction ressemble plus à des conférences, nous paraît-il, qu'à des classes. Jadis les juges et les prêtres étaient les hommes de vraie science dans une localité, on le sait. La Cour administra la commune jusqu'à la fin du XVIe siècle. Par la création d'administrateurs spéciaux, son pouvoir d'édicter en matière de police cessa.
  Dans un procès concernant ces justiciers, il fut dit encore : « Ceux qui se trouvent établis dans le ministère de la Justice doivent être considérés comme des astres relevés, dominant au-dessus du menu peuple, qui leur doit respect et vénération, comme aux maîtres et protecteurs de la patrie ».
  La Cour de Jalhay, par son titre de haute et basse justice, possédait le droit de connaître et instruire de toutes les affaires civiles et criminelles, excepté celles ayant trait au Souverain. Elle procédait aux exécutions capitales, comme il sera exposé au chapitre Peter de Fagne, ci-après.
  Cependant, en pareil cas, la Cour de Theux protestait solennellement, disant avoir possédé seule au Marquisat le droit de faire enquêter par torture ou autrement.
  Telle réclamation se fit en 1569, 21 juin, par le Mayeur de Theux, Englebert de Presseux, à propos d'interrogatoires concernant un procès de sorcellerie, etc., mais la cour de Jalhay passait outre à telle réclamation. Ce qui semble prouver qu'elle exerçait aussi ce droit depuis une époque reculée.
  A ce sujet, il est à remarquer que des exécutions capitales se faisaient aussi pour d'autres bans, au Jonkeu; témoin en 1501 celle de l'infortuné capitaine Jean de Seraing, détenu à Franchimont. Nous voyons, au siècle suivant, des gardes de Jalhay commandés pour l'exécution au Jonkeu d'un prisonnier de la cour de Jehanster.
  La potence de Jalhay était dressée à Clawé-Fawe; en 1600, en 1664 et au XVII le siècle « on répara ce gibet ».
  La cour avait annuellement deux sortes d'assemblées : les Plaids ruraux et les Plaids généraux, tous deux annoncés par la grosse cloche. Ils se tenaient sur la place devant l'église, sous le tilleul, où les habitants étaient obligés de se rendre pour entendre publier les édits en cours ou nouveaux. Les Bru, dès leur établissement, y assistèrent aussi.    Autant que possible, un plaid général avait lieu le jour de l'Épiphanie. Les séances s'ouvraient par le mayeur, dressant la verge de justice dite « verge du seigneur », forte baguette de frêne mesurant 2m68, peinte en rouge, dont le gros bout est garni d'une poignée en velours rouge. Cet objet est conservé avec respect à la maison communale.
  Le cachet de la cour est ovale. Il ne nous est connu que par une impression à l'encre noire; il représente St-Michel archange, entouré des mots, en lettres romaines :
Curiae Jalhensis. Il mesure 4 cm. sur 3 cm. 3 m.
  Les cours de justice établies dans les localités secondaires, procuraient à celles-ci la présence d'un groupe d'hommes d'élite, de jeunes gens des meilleures familles, qui venaient y faire un stage et parfois s'y fixer. A Jalhay, d'abord le Prince procura la nomination des justiciers, puis conserva celle du mayeur jusque vers la fin du XVIIIe siècle; alors ce droit fut cédé au nouveau seigneur établi en 1772.
  Un temps, la Cour de Justice de la cité liégeoise, en sa juridiction, posséda une vraie prépondérance sur toute autre autorité, éclat qui rejaillit sur toutes celles du pays.
« En 1200, les éskevins de Liège estoient « Sangnours de Liège. »
  Au siècle suivant, l'échevin Louis Surlet, aussi Bre en 1231, était plus puissant que l'évêque. Il se peut que la cour de Jalhay eut des désirs analogues, un de ses actes du XVIe siècle disant : le mayeur Hubert, notre seigneur . Il siégeait en 1515.
  Au XVIle siècle, le sergent Dries, en une séance, ayant remplacé le mayeur absent, il s'inscrivit : « substitué comme mayeur et seigneur en ce cas ».
  En 1515, les missives étaient adressées à « honorables et sages Messieurs de la Justice », et le gouverneur écrivait « aux officiers et mayeur du Bali ».
  Dès la création de la régence, dans toutes les affaires importantes, les deux administrations ne cessèrent de se concerter, s'intitulant : « Cour, Bourgmestres et hommes commis. »
  En 1625, on les intitulait par ces intéressantes formules : « la sobriété des justiciers, Bourgmestres et hommes », « les honorables et sages MM. de la Cour ».
  Des sentiments de fierté distinguent souvent les populations fortement éprouvées, au souvenir d'une ancienne prospérité; il en fut ainsi à Jalhay.
  L'un des administrateurs, étranger au ban, écrivit en 1699, ces mots : « A mon entrée, je trouvai des gens à vivre avec sueur et peine, fort pauvres à raison des grandes tailles imposées, et néanmoins orgueilleux, s'imaginant la plupart étre je bruine noble, les justiciers surtout ; ils veulent se faire honorer comme de petits roitelets. » Une autre lettre ajoute : « les habitants se disent de grande race et supportent leurs maux avec dignité. » Ce qui semble prouver que leur localité a dû jouir jadis d'une belle importance.
  Quant au respect, leurs justiciers l'exigeaient entier, d'après ce fait, qu'au XVIIIe siècle le procureur J.-H. Follet fut suspendu de ses fonctions « pour avoir eu l'impertinence intolérable d'appeler un des leurs: camarade et mon ami ».
  La plupart se servaient de sceaux armoriés, dont ils scellaient leurs actes, lesquels débutent par les mots : « Nous, la cour et justice de la ville, hauteur et seigneurie de Jalhay. »
  En 1553, le mayeur Michel des Champs, les échevins et le greffier, firent placer pour leur usage et à leurs frais, des sièges sur les côtés du choeur de l'église, en stipulant qu'au cas de décès, le successeur donnât un patacon, une fois, à la veuve ou aux héritiers du défunt. Ensuite, le mayeur s'étant fait construire un siège particulier, à côté du grand autel, et payé de sa bourse seul, « il fut convenu de le laisser à ses héritiers pour l'emporter ou en disposer à leur convenance ».
  A la Cour était réservé l'honneur de porter le dais aux processions ; en retour, l'église offrait annuellement à chacun des membres, une chandelle, qui leur était remise le jour de la Purification, N.-D. ou Chandeleur.
  Il était d'usage que les magistratures du Marquisat réunies offrissent, comme expression de reconnaissances un cheval au Grand Chancelier du Prince, aussitôt sa nomination. Pour cet objet, la part de Jalhay, en 1781, fut de 18 fl. Brabant.
  Il a été question ci-dessus de la dignité particulière à ce peuple, et nous croyons en voir un reflet dans un incident produit au bourg, il y a une trentaine d'années : une société verviétoise, désireuse de répandre l'instruction par des séances oratoires, résolut d'en donner une à Jalhay, sans même y exposer de programme et croyant bien amuser l'assistance, elle choisit pour sujet les Fables de la Fontaine. La salle se trouva comble; au moment où l'orateur montait à la tribune, une femme du peuple se leva, grave, et lui dit . « Môsieur, ji n'sé ko dqwè vos alloz nos jâser, mais si c'est contre noss Fivé, ni v'zéssbaro si j'mouss foû do kô.  
  Elle s'aperçut bientôt que son appréhension était vaine. Et la même dame, à la fin de la séance, regardant partir les orateurs, disait à ses compagnes : « Songez donc que ces braves gens-là ont fait du chemin pour venir nous raconter des fables, à nous ! » L'expression et le geste final cadraient parfaitement avec les idées du passé, exposées plus haut.
Droits et émoluments de la Cour
  En 1584, Jean des Champs, étant nommé mayeur, adressa aussitôt à la Cour trois questions. Elle répondit :
  1° L'état des Mayeurs de Jalhay et leur commission ne procèdent que d'autorité de S. A.
  2° N'avons mémoire qu'aucun Mayeur soit obligé de rendre compte à un Voué de Franchimont, de son administration, amende, ou droit appartenant au Voué ou à son Lieutenant.
  3° Le lieutenant du Voué et son manbour ou partionaire, ont poursuivi les droits d'amende du Voué, les ont cueillis, reçus et levés en présence et absence du Mayeur.
  La commune St Michel, terrain communal, devait V florins annuels au Mayeur.
  La poursuite, correction et composition des amendes de bourine (blessures) lui appartenait.
  Il était exempt des redevances dites quote avoine et waide avoine.
  En 1550, il recevait « comme droit ancien, un stier d'avoine pour lever cette dernière contribution de 25 sous annuels, dus au Prince ».
  En cas d'absence, il se faisait remplacer soit par un échevin, le greffier ou un sergent, lesquels étaients dits : « Maire en ce cas ». Lorsqu'un Bourgmestre nouvellement élu recevait son premier mandement émis par le Prince, il donnait 20 sous au porteur et en envoyait autant à la femme du Mayeur. Celle-ci avait le droit d'assister au dîner que le meunier de Jalhay devait offrir chaque année à la Cour de Justice, comme il est dit ci-aprês au chapitre Moulin banal.
  En 1656, à la demande de Jean de Sluse, mayeur de Theux, la cour de Jalhay fit record, disant : « De nos temps et cognoissance, avons uzé que notre Mayeur a levé et perçeu parte égale, et si avant que l'un de nous, à tous droits qui se lèvent et collectent en qualité d'eschevins et justiciers: si comme les droits de rolle, visitations, transports, audition de témoins, opérations de grands commands, assemblages et tous autres. »
  1673. Les échevins ayant voulu hausser les honoraires; la commune adressa requête à S. A., qui l'appuya; et, à même prétention, en 1699, ordonna qu'ils devraient se contenter de 16 fl. annuels pour tout extraordinaire et suivre le recès de 1635.
  A chaque avènement de Prince, la nomination du Mayeur devait être renouvelée ainsi que le serment; il en fut décidé de même envers le seigneur de Jalhay, installé en 1772.  
Suivent les deux seules promotions procurées de ce chef :
  « Nous, Pier-François de Lantremange, tréfoncier de la très illustre cathédrale de Liège, seigneur de Jalhay et dépendances, voulant pour la bonne administration, justice et maintien de nos droits et juridiction, pourvoir à ce que l'office de Mayeur de notre justice de Jalhay soit rempli par une personne de preudomie, capacité et suffisence, nous confiant en la diligence du Sr Antoine-François Detrooz, nous avons bien voulu lui donner et conférer gratis, comme par cette nous lui conférons et donnons le dit office, pour duement et loyalement s'acquitter des devoirs et obligations, aux honneurs, droits prérogatives et émoluments qui y appartiennent, à condition que, comme notre Mayeur et officier, il servira gratuitement dans les affaires concernant notre service ; si mandons et recommandons aux Échevins de notre dite Justice, aussitôt le serment prêté et autres devoirs requis et accoutumés, de l'admettre, recevoir et reconnoistre comme notre officier du Ban, sans lui faire ni permettre qu'il lui soit fait aucun trouble, et lui laisser libre, pleine et paisible jouissance du dit office, le tout jusqu'à révocation, car ainsi nous plait-il.
  Donné à Liège le 27 septembre 1772 et muni du cachet de nos armes.
  (Signé) de lantremange, tréfoncier, seigneur de Jalhay ».
  La réception eut lieu le 7, sous l'agréation du Prince.
  Le dit tréfoncier étant mort en 1781, les mêmes formalités se reproduisirent le 29 septembre, par le frère et héritier du défunt, Jean-Remacle de Lantremange, conseiller à la Cour allodiale et ancien bourgmestre de Liège.
  Voici le serment prêté en qualité de Mayeur par A.-F. Detroz, administrateur du ban :   « 
  1. Je promets et jure de vivre et mourir dans la foi catholique, apostolique et romaine si Dieu m'en fait la grâce, que je serai fidel et loyal aù Sérénissime Évêque et Prince et autres, à l'illustre chapitre Cathédral de Liège, à notre seigneur de Lantremange et au gouverneur du Marquisat de Franchimont, comme aussi à la Cour et justice de Jalhay.
  2. Comme aussi je fais d'abondance serment que je ne permettrai qu'il soit fait aucune exécution sans approbation de la dite Cour.
  3. Que je tiendrai le secret de la justice sans le révéler à personne jusqu'à ce que les droits soient préalablement payés.
  4. Que je ne ferai assembler la dite Cour ordinairement et extraordinairement que par nécessité ou autre devoir de justice.
  5. Que je n'approuverai ni tiendrai bon aucun arrêt fait sous mon nom, sinon en étant averti.
  6. Que j'administrerai les fonctions de la dite ;large de Mayeur aux grands, petits et moyens, sans port ni faveur de personne.
  7. Que je protégerai, tant qu'il sera en moi, la veuve et l'orphelin.
  8. Que je servirai les communs pauvres de la paroisse a pour l'avancement de leur droit, comme aussi ceux de notre église paroissiale de Jalhay.
  9. Que ne dirai ni nommerai ceux qui ont été ascendants ou dissentans des juges qui ont:porté tel jugement. 
 10. Que je tiendrai bonnes et valides les assemblées et convocations faites par un de mes confrères, étant absent ou éloigné.
 11. Que je me trouverai à toutes les séances lorsque j'en serai requis par la Cour.
 12. Que je ne défrauderai ni permettrai être défraudé aucun droit appartenant et compétant à la justice.
 13. Que je ferai duement et loyalement observer tous inandemens, règlemens faits par mes prédécesseurs au sujet des communes St-Michel, parmi les droits y annexés de vingt et un florins liégeois à être repartagés partie à St-Michel notre glorieux patron, et les deux tiers restans au mayeur et à son rapporteur.
 14. Que je tiendrai la société faite avec les confrères, éga lement eux-même avec moi.
 15 Ainsi je jure ainsi m'aident Dieu, les SIS Évangiles et tous les saints du Paradis. »
  Le 11 septembre 1772. »
Mayeurs ou Maires de Jalhay.
1425. « Bertholet de Surister, mayeur » ; il est dit à 1433 « « Biertolez de Sourster, maire de Jalhea ».
1436. Henry Thumas ou Thomas, cité en un record de Jalhay de la dite date, ce nom est d'une famille ancienne au ban ; un écrit (copie ancienne) par erreur, en fait Thiriones.
1453. Pirotte Roidkin.
1457. Jean de Weis.
1470. Johan Groulard, le jeune, fils de Johan Groulard, le vieux.
1477. Pirot Roidkin, maire.
1481. Pirotte Gros Johan.
1482. « Bertrand fils Johan le Maréchal, de Polleur ».
1482. Jean Groulart, le joyne « mayeur pour le temps »,  c'est-à-dire substitué ou en ce cas, comme on disait.
1486. « Johan Renan, sous mayeur, pour Rigaul, aile semonce de notre mayeur » que suppléa aussi le suivant.
1490. Hanus le Hert.
1495. « Johan Groular, maire et échevin », doit être le mayeur de 1470, encore en fonctions en 1504..
1505. Counot Malerbe ou Malierbe.
1510. Pierrot Chawet.
1511. Lowy de Sart.
1513. Henri Bearen.
1515. Houbert ou Hubert.
1525. Pirot de Roillompreit.
(?)      Marlier, maire.
1525. Pirotte Groulard, le jeune, fils de Pirotte. 
1529. « Johan Groulart, maire de Jalheau ». 
1531. « Market, maire de Jalhea ».
1540. Johan-Pirotte Groular, maire, même titre lui était donné en 1564.
1549. Michel des Champs, fils de Bertholet-Toussaint et frère de Toussaint-Bertholet. Le 19 octobre 1561, sa fille Gérarde fut mariée à « Jean delle Straette, le jeune, de Limbourg », et le lendemain un Michel des Champs épousa Catherine, fille à Jean delle Stroette, (?) de Limbourg.
1565. Michel étant veuf, au lit, malade, il testa en présence de ses fils Bertholet, Jean et de son dit gendre.
1565. 28 octobre décéda Gilette, femme à Jean Bietran, jadis mayeur de Jalhay.
1565. « Bertholet des Champs, l'aîné », échevin, àgé de 25 ans, succède à son père, Michel, qui précède; il avait épousé par convenances du 16 novembre 1559, Jeanne Groulart; fut père de Jean, greffier de Spa et de Michel; quitta sa charge de mayeur en 1569 pour celle de greffier, « occupa même fonction à Sart et ailleurs, cumulativement, sans être repris d'aucun cas, étant homme de paix et réconciliant des difficultés singulières », dit une attestation de la cour ; il signa encore en 1573 : « Bertolet de champs, maire de Jalhea » dont il fut aussi bourgmestre en 1593.
1569. Johan Querin ou Quarin.
Xxxx ? Un écrit de 1571 porte ces mots : « bo gœst, in joen, maier de Jalhea » (Jean Goest, le jeune, jadis mayeur de Jaihay).
1574. Thiry-Jean Simon, de Surister, épousa à Sart, en 1579, Bertheline, fille de feu Jean, dit le bragar, de Theux.
1578. Jaspar de Vinamont, aussi commissaire de Marquisat.
1581. Pirotte Gros Johan, aussi échevin de Theux et de Sart; étant nommé mayeur de Jaihay, il céda cet office au suivant et mourut le 26 juillet 1586.
1581. Gilles Groulart, échevin de Verviers.
1584  « Johan des Champs, fils de Barthélemy, greffier de Spa », où il habitait, fut admis le 25 septembre; bientôt il demanda à se retirer « vu les exécutions contre la pauvreté arrivée à l'impossible ». Il se résigna pourtant ; en 1590 il est dit : « mambour et mayeur de Jalhay »; en 1592, il épousa Jeanne Bastin, fille de Jean, de Spa; devint « perclus et restropié, soutenu avec des cercles et ressorts de fer lui maintenant les jambes », dit une lettre demandant : « à le voir remplacer par son fils Bertholet, qui entend parfaitement son métier qui est la chicane, et s'occupe souvent de causes sans commission d'aucune des parties ». Ce désir fut admis, lorsque le père mourut en 1612, ayant été suppléé par : P. Groulart, Michel de Surister dit Michel-Bertholet, de Surister et Hubert Pasqueau.
1591. « Le vieux Counet, mayeur ».
1610. Melchior Blancheteste.
1612. Bertholet des Champs, « fils de Jean, grefier de Spau » était en 1605 Lieutenant et Alfère de la compagnie de Jalhay, il habitait aux champs de Foyr, avait épousé en 1588 « Sara, fille du Sgr de Clermont  et mourut le 17 mai 1626, était le plus ancien des officiers justiciers du Franchimont.-
1622. Jean Le Maître, suppléa le précédent, puis alla se fixer à Liège.
1630. Bertholet des Champs, « âgé de 40 ans, neveu de Pierre des Champs, ayant résidé toute sa vie à Jalhay, sauf le temps des écoles » fut aussi prélocuteur, lieutenant, alfère et notaire. Il mourut en 1658, le 5 décembre, les deux suivants le suppléaient et son fils lui succéda.
1641. Jean Blancheteste, époux de Catherine des Champs. 
1647. Henri Pierre, le jeune, de Charneux.
1652. Ernotte Dres.
1658. Jean des Champs; même année, 20 décembre, épousa Anne-Marie Louffe, suédoise, morte le 7 mars 1675.
1673. Théodore ou Thiry Darimont, « maire et prélocuteur » époux de Marie de Vinalmont, et en secondes noces d'Anne Bronlet, fille de Jean, « ayant pour témoins Bertholet et Marguerite, ses enfants du premier lit, tous deux de plus de 14 ans. ». Anne mourut le 13 juillet 1713.
1688. Théodore d'Arimont, notaire et controleur des forêts du prince.
1691. Théodore Le Pottier; il fut emprisonné à Liège avec l'un des bourgmestres, pour contributions non livrées, se fixa en cette ville, y devint conseiller de régence. A la mort du gouverneur du Franchimont en 1702, il le remplaça par intérim, épousa Anne Graffar de Verviers en 1706. Elle mourut en 1722, le 23 mars, et lui fut tué par accident, le 8 novembre 1729.
1767. Léonard-Joseph Darimont, fils de Jaspar-Hl l'échevin de 1743, époux de Catherine Thiri, fille de Jean-André.
1776. A.-F. Detroz, de Sart, aussi notaire, était en 1793, « mayeur, bailli, officier du ban de Jalhay et son administrateur ». Il ferma dignement la série de ces magistrats de la cour qu'il desservait et qui fut supprimée le 3 décembre 1795.
Même clôture eut lieu pour la cour de Verviers, que présidait un parent du susdit, le mayeur Remacle-Joseph Detrooz, de Verviers.
Échevins
  Anciennement, le prince les nommait sur présentation de trois noms, ensuite il accorda cette nomination au gouverneur du Franchimont ; ils étaient inamovibles et pouvaient cumuler la fonction de greffier.
  Gérard de Grœsbeeck promut Arnotte Henri, dit le Manghon, en disant : « conférons à notre cher et bien aimé, l'eschevinage et office d'eschevin de notre vilhe et justice de Jalhea, vaquant par le trépas de feu Jean Pasquea, de Charneux ». Jalhay s'émut à cette nouvelle et soutint que telle nomination appartenait au gouverneur, lequel reconquit ce droit, comme on va voir.
  « L'échevinage vacant par le trépas de Antoine Pichot est oultre donnée à Pierre Groulart, par Messire Robert de Lynden, chevalier, Sgr de Neerdormal, Nulant, gentilhomme de la chambre, du conseilhe de notre prince Ernest, et de l'autorité de notre dit prince. 
  Donné à Franchimont sous le nom et scel du dit Sgr, ce 19 juin 1585. »
  Commission d'échevin pour Jacques Linar.
« Nous, Messire de Linden, chevalier, gouverneur et officier souverain du pays et marquisat de Franchimont, certifions et attestons que, vu la mort de plusieurs eschevins du ban, ce qu'attendu suivant l'anchienne coustume et au regard de la commission et autorité à nous donnée, tant des princes prédécesseurs de glorieuse mémoire que de notre très redouté Prince moderne, le chancelier et aultres seigneurs du Conseil de sa dicte Alteze estant au dit Franchimont, y avons voulu pourvoir au dit office et estat d'échevinage de Jalheau. Nous conférons Jacques Linar le Marischal, jadis Bre, au poste Vacant par la mort de Pierre Ancion, trépassé passé deux ans et lui recommandons, si besoing est, d'aller faire mettre, sur cest commission, le scel accoustumé de sa dite Alteze, et la registrer à la chambre des comptes.
Donné à Franchimont, —1609. »
   La nomination des échevins les disait « mis en feauté »  mot signifiant : fidélité ou bonne foi, comme on sait.
  D'abord reçus gratis, ils furent, dans la suite, tenus de payer un droit de 59 florins, ce qui passa en usage.
  Dans la nomination, le gouverneur disait à l'échevin « vous servirez sans rétribution nos officiers et receveurs pour les affaires de notre service, maintien de nos droits et juridiction, dans l'avancement des affaires de S. A. ». Le prince était compris dans cette gratuité. Ces dits fonctionnaires «devaient être nationés ». Ils étaient, comme le mayeur, exempts des impôts, dits : waide avoine et quote avoine, avec droit de faire jouir de même avantage une personne à leur choix.
  Quatre d'entre eux étaient tenus d'habiter Jalhay ; en retour de cette obligation, chacun recevait une gratification, laquelle, en 1680, fut de « sept patagons pour deux ans, en considération surtout des excès et surcharges des affaires survenues pendant ces temps difficiles, de jour et de nuit, à cause des guerres ».
  A même titre, le mayeur reçut 28 fl., le rendeur autant, le Bre 14 et chaque commissaire 6.
  Jalhay, afin de faciliter ses rapports avec Liège, pouvait y avoir un ou deux de ses échevins à demeure. Concernant leurs droits, la pièce suivante en expose les avantages.
 1682, 12 décembre. « Nous, la Court de Justice de Jalhea, estant requise de la part du Sr Robert du Loup, envoyé par le Sr Thomas-Charles de Hasinelle, commissaire et déjà Bre de Vervier, pour avoir attestation et record sur ce que nous sommes en usance, que les échevins de la dite Cour absents, résident à Liège, partagent à tous droits judiciels, tant.ordinaires qu'extraordinaires, qui compêtent à la dite cour également, à la réserve des assemblées et vacations, qui suivent à ceux qui sont présents et coopérants; à laquelle requête condescendants, certifions que les Srs Jean Wadrier et Tossaint Poncelet, nos confrères, résidant au dit Liège, quoi qu'ils ne soient présents aux exploits judiciels d'une manière ni d'autre, nous sommes cependant dans l'observance qu'ils partagent également à tous nos droits communs, même pour les causes privilégiées aussi bien que les ordinaires, à la réserve que nous tirons en particulier, à leur exclusion, à notre discrétion, à proportion de labeur, pour nos vacations, assemblements, spécialités et pour le sujet des peines que nous rendons dans les opérations des dits exploits ».
  1689. La cour, « pour entretenir union, concorde et s'accomoder pour chose perpétuelle, décide que tous droits de justice en quel cas que ce puisse être, devront être répartis également, excepté les droits d'assemblement qui devront suivre aux seuls vaquans. Voir que le mayeur y aura toujours sa part, sans préjudice des droits du greffier, concernant son office, auquel le présent ne devra s'étendre ».
Notes concernant la Cour
  Pendant le sede vacante de 1612, le chapître de la cathédrale ayant nommé échevin de Jalhay Gilles Bosar, déjà marguillier laïc, la cour de Jalhay fit observer que le gouverneur étant absent, il ne pouvait être procédé à cette nomination, et Liège répondit : « Nous sommes fort émerveillés de ce, d'autant qu'elle n'appartient au dit gouverneur la collation du dit eschevinage, mais à nous et notre chapître, le siège épiscopal vaquant, partant commandons qu'ayez, sans aucun délay, à recevoir le dit Giel Bozar, à l'exercice du dit état ».
  Le greffier B. de Champs opposa que telle commission par le chapître « n'a plus esté veyue ou praticquée de mémoire des vivants, au quartier de Franchimont, moins encore donner office d'eschevinage, jusques à rapeaul (rappel) comme porte la dite commission.
  D'aultant que les gouverneurs défuncts et moderne, par l'autorité de feu S. A. décédée, avoient permission de créer et installer les eschevins de ce marquisat, et d'accoustumé leur dépêchoient commission sous réserve, au cas de besoing, du scel de sa dite Alteze afin de n'introduire eschevins mal famés, conditionés, contentieux, noisibles, et discordante l'union que une court doibt avoir ».
  Pour laquelle union, Pierre des Champs, eschevin depuis oultre les 46 ans, est désespéré du dit marlier, pour ses humeurs, depuits le terme de 20 à 30 ans, parce qu'il est de calibre et de qualité pétulant, arroguant, veuilhant, suyre et exercer souventes fois ses caprices, et porte nom et fame d'ètre fort opinàtre ». Néanmoins, il fut installé.
  En un procès du XVIIe siècle, au sujet des dîmes, les Bres adressèrent à la cour diverses questions intéressant le présent sujet, il fut répondu en ces termes :
« Nous, la cour de justice de Jalhay, ayant examiné les demandes de nos ambedeux Bres, disons et recordons :
  Au premier article : que la justice de Jalhay, du temps qu'il nous est mémoire, par oui dire de nos prédécesseurs et vue de nos lettrages, que les maisons et générations des Groulart. des Vinamont, des Deschamps, des Pasquay et des Blancheteste, ont été le plus ordinairement commises et autorisées en état de mayeur, échevins et greffier de la justice de Jalhay, et que ce sont été les principales personnes en crédit du han.
  Au 2e article : que les générations des dites maisons ont été le plus ordinairement du corps de la justice, même des personnes du plus de crédit du ban de Jalhay, et doivent avoir été nécessairement les principaux directeurs de la communauté, puisque du temps passé et encore aujourd'hui, il ne se fait rien sans l'intervention, consentement et avis des Justiciers du dit ban, chi moins en choses d'importance. Ils ont assisté avec la justice au règlement et police du ban, ont été longtemps possesseurs des deux tiers de la grosse dîme ou partie d'icelle ».
Serment d'Échevin
« Je jure et fais surabondammant serment, sur le Saint-Évangile et sur ma part de paradis, que j'observerai aussi toutes autres fonctions de la dite charge qui me seront instruites par mes confrères, ou qui se sont observées de tout temps en justice, ainsi m'aide Dieu ».
Aussitôt le titulaire allait le réitérer à l'église.
Liste d'Échevins

1405. Johan Groulart, le vieil; 
  Gros Johan; 
  Pirotte Roidkin; 
  Johan Groulart, le moyen.
1425. Hertons; 
  Pirard; 
  Rodkin; 
  Jean Groulart ou Grulart;
  Thenus de Herbiester ;
  Colino Bolgeaulx, ailleurs Collinon Bolgiault ou Bolgiaulx ou Bolgeau ;
  Pirotte Wilkin ;
  Henri Brakes ou Brechets ou Broches.
 Les sept officiers obligés.
 1437. Ernotte Goblet;
  Jehan Bertholet;
  Thiry, de Herbiester.
1453. Jean Stienne, de Saer (Sart), Grojohan ;
  Baulduin delle Bressine ou delle Brassine;
  Jean Roidkin, fils de PirottRoidkinte fils de Pirar reoidkin ;
  Jean Bertholet.
1477. « Johan Groulard, le viez n ; Johan Gritte;
  Thiry fils Pirot, Piron ou Pirar ; z. Johan le Veneur, encore en 1512;
  Henri le Hert;
  Henri, fils Johan Henri.
1480. Gros Johan, de Jalhea, aussi greffier en 1485 ; Bertholet de Crexhan ;
  Pirotte Roidkin, de Surister ;
  Jean Groular, le moyen, dit en 1485 « le jeune ou le yen, Sgr de Surister » ;
  Johan Henri, de Surister.
1482. Gilet ou Gilles Groulart ;
Johan son fils, dit en 1504, « époux de Marguerite, père de Marie »;
Johan Faslot.
1484. Jean de Molain ou de Molan, encore en 1504. 
1490. Henri Henon, fils de Johan.
1495. Thiry Mallewe, dit en 1505 T. Malwar, Mallewer,
Mallewoir, époux de Gilette, qui était veuve en 1535; Querin Darimont, mêmes noms en 1556 ; Pierre Chavée, Chavet ou Chawet;
Simon, fils de Johan Simon.
1505. Johan Gret ou Griete ou Grite ;
Mathieu Lenglet ;
Henri Roidkin.
1511. Hanus le Hert, avait 66 ans en 1529.
1512. Jean Groulart, l'aîné;
Racket;
Jehan Groulart, le jeune.
1516. Hanus Bearen.
1520. Pierre Bertholet ;
Bertholet Tossain;
Johan Groulard, âgé de 28 ans;
« Bertholet Chain » (pour des Champs). Simon-Johan Simon, fils de Johan Symon, encore en 1564.
1538. Johan Pirot ou Pirotte;
Hubert Roidkin;
Linar ou Léonard Raquet ou Racket.
1540. Jean Groulart, l'aîné, (un Jean Groulart était alors échevin de Theux);
Querin Simon;
Jean Piroulle;
Hubert Racket.
1542. Pirotte Groular, le jeune.
1547. Simon Hubert, aussi parlier.
1550 Pirotte Groulart, « citain de Liège », épousa en 1563 Marie Blanjean, fille de Jean de Sart, veuve d'Antoine Haexhe de Polleur; il mourut sans hoirs en mai 1626 ;
1556 Michel Bertholet ;
Michel Brolet.
1557. Jean de Loye ou précité Deloye, fils de Mathieu, époux de Catherine, tille de Jean .Pirotte Groulart ; il devint homme d'armes au service du prince; étant au camp de Mur et allant fourrager en un village, il fut démonté et tué par les habitants, le 2 mars 1584 ;
Antoine-Toussaint Pichot.
1562. Johan-Pirotte Groulart; Johan Groulart, le vieil ; Johan, son fils.
1563. Michel des Champs.
1564. Anthone Pichot ;
Johan Pasquea ou Pasqueau, de Charneux, mort en 1579.
1566. Bertholet des Champs, petit-fils de son homonyme précité, frère de Michel.
1569. Thiry Querin.
1571. Pirotte Gros Johan, « il use du sceau de Jean Quoirin à cause qu'il n'a de propre scel », était aussi échevin de Theux et de Sart; en 1577 nommé mayeur, il céda son office de Jalhay, le 27 octobre 1581, à Gilles Groulart, aussi échevin à Verviers ;
Collard Miche ;
Linard le maréchal ;
« Jehan, l'aîné, notre greffier préterit », probablement Johan Groulart, greffier en 1564.
1579. Thiry Simon ;
Arnault ou Arnotte ou Ernotte, (un'même acte lui donne ces trois noms) il fut surnommé le Mangon (boucher) parce qu'il était « boucher rural de Jalhay »; mari de Barbette, mort le 29 décembre 1612. Mathieu-Thiry Quelin, fils de Thiry, épousa une fille de Jean de Loye, échevin, il mourut en 1621;
Pirotte Groular, le jeune, mort le 20 février 1616; 
Antoine Deloye.
1581. Antoine des champs
Noël-Henri Jaspar ;
27 octobre. Gilles Groulart, aussi échevin de Verviers 
1582. Antoine Pichot, nommé le 21 juin ;
« Jean Grégoire, de Charneux, beau père de Pirotte, fils du jeune Jaspar », il mourut en 1610.
1584. Noël-Henri Jaspar, de Sart.
1585. Pierre Groulart, époux de « Christine de Clermont, fille d'Adam de Clermont, Sgr de Clermont », sœur de Sara, ils eurent un fils, Jean, et deux filles, Marguerite et Anne ; il mourut le 25 septembre 1611.
Toussaint Pychot, il était alors « le plus vieulx des échevins ».
1585. Jean Dombret, de Nayowe, (Eupen) fut mari de Jeanne et de Trine « filles de Jean de Loye, échevin, qui avait ses biens au Limbourg, provenant de ses pêre, mère, de son frère Servais, et grand père Jean-Pirotte Groulart » ;
Henri, fils de feu Hubert Roidkin.
1591. Hubert Racket ;
Pierre Groular, époux de Christine Couven, soeur de Pierre, de Jean et de Jean Ernould dit Couven, greffier du conseil ordinaire de S. A.; ils testèrent en 1501.
1592. Pierre des Champs, aussi greffier de Jehanster, époux d'Isabeau Maloir, de Surister.
1596. Péter Groulart.
1599. Groulart, beau-prère d'Antoine Hack, échevin de Theux.
1608. « Jean de loy, dont la fille a épousé Jean Warny, de la rue Hodimont, à Verviers ». Une vitre marquée : Jean de Loye, nous provint de la maison de la rue Spintay formant le coin du carrefour dit du Chêne, à l'angle de la rue Spintay vers celle de Hodimont.
1609. Jacques Linar ou Léonard.
1610. Henri-Pierre Jacquet;
Pierre des Champs.
1615. Adolphe Poncelet ;
Nicolas Servais;
Jean Servais ;
Pierre Groulart, nommé le 21 février ;
1615. Jean Blancheteste, nommé le 12 août ; 
Mathieu Jacquet ;
Bertholet des Champs, le jeune, aussi greffier ; 
Melchior Blancheteste ;
1621. Thomson ou Thomas de Vinamont, nominé le 28 juin, fut capitaine de Jalhay; l'obituaire rapporte qu'il mourut le ter juillet 1660, à 80 ans, craignant Dieu, fort magnanime, d'une franchise et sincérité qui témoignaient de la noblesse de son extraction; étant fils du seigneur Jean de Vinamont, auprès de Huy et de Damoiselle Anne de Groulard aussi gentille (noble) femme; ayant laissé sept enfants, cinq fils et deux filles, qu'il aimait extrèmement, comme aussi il était aimé d'eux admirablement, particulièrement de son jeune fils, appelé Henry, qui étudia à Cologne, en théologie, comme aussi son frère Thomas, la philosophie.
1626. Ernest Ruth d'Ans, greffier de Verviers, mort en 1634.
1630. Henri Jaspar, dit Nicolle, mort en 1655.
Pierre de Champs, époux de Marie Le petit Simon, de Surister, morte, veuve, le 13 avril 1653;
Hubert Pasquea ;
Henri Pierre, l'aîné, mort le 4 mars 1651 ;
Jaspar Poncelet, ex-Bre remplaçant Ruth d'Ans. 
 1634. Jacquet-Léonard le Maréchal.
1638. Servais Crette, mort le 2 décembre 1662 à 60 ans, était le plus ancien des échevins; il laissa huit enfants ». 
1641. Jaspar-Jean Jaspar;
alias Poncelet;
Mathieu Pire ou Pierre, mourut le 11 janvier 1662, et sa femme, Louise de Vinamont, le 3 juin 1671;
Jaspar Poncelet; il fut Bre en 1653, Catherine sa femme, mourut veuve le 15 février 1669;
« Jean-Pirotte Groulart, le jeune, époux d'Élisabeth, fille d'honorable Henri Jaspar, père de Jean et de Denis », celui-ci fut aussi échevin ;
Henri Pasqueau, mort le 23 décembre 1661. Pierre des Champs.
1643. Jean Poncelet, de Surister, plusieurs fois Bre, "mort le 15 janvier 1656, jubilaire de son mariage, âgé de 75 ans », résidait à Liège, rue du Pot d'or.
1647. Henri Pasqueau, époux de Catherine Maître Jean, morte le 14 décembre 1651, lui le 23 décembre 1671.
1650. Jean-Pirotte Groulart, aussi lieutenant-capitaine, époux d'Élisabeth le Charlier, leur fils Pierre naquit en 1651; elle mourut le 26 mars 1654;
Bertrand Parotte, meunier de Jalhay ;
... de Mathelin, époux de Louise de Vinalmont, Jean Groulart seigneur de Sosne, ayant épousé Marie Charlotte de Mathelin, ils vinrent à Jaihay en 1656.
1654. Honorable Denis Jaspar, de Charneux, fils d'honorable Hi Jaspar, échevin et de Marie Tourment, remplaça son père le 23 juin, mourut en 1674, le 27 mars, « de la fièvre qui régnait ». Il éfait le plus vieux en office, homme de bonne conscience, fort posé, intelligent et zélé pour le maintien de la justice, tellement qu'il est fort regretté, dit l'obituaire. Sa femme, Marie Parotte, décéda le 18 mai 1714.
1656. Jean-Jaspar Poncelet, à cause de la bonne administration de son père, est appelé à le remplacer.
1660. Henri Pierre, époux de Marguerite Wadrier, beau-père de Henri Massin;
Thomas ou Thomson de Vinamont, « commissaire et capitaine de la garde bourgeoise », âgé de 32 ans, épousa Jeanne Talbot, soeur du curé de 1659. Il mourut le 27 octobre 1710, elle le 12 juin 1714.
1662, Henri Michel, fils de Thiry, mort en 1684.
1673. Christine de Groulart, étant veuve, fait le partage de ses biens avec son gendre Jean Pasqueau et ses enfants: Gillette, Noël et Georges, les lots sont tirés par le Rd P. Hubert de Groulart, docteur en théologie de l'ordre de St-Dominique. Christine mourut le 22 mars 1690.
1662. Jean-Pirotte Blancheteste, âgé de 58 ans, nommé le 2 mai.
1663. Jean-Pirotte Groulart, lieutenant-capitaine de Jalhay. 
1664. Jean Blancheteste ;
Henri Thiry.
1669. Martin Debois.
1671. Bertholet Pichot, de Foyr ;
Henri Massin, mort le 12 août 1696; sa femme Louise Pire, fille de Mathieu, décéda le 9 décembre 1714;
1671. Jean-Hubert Wadrier, en 1682 il résidait à Liège y étant prélocuteur de la souveraine cour, mourut en 1687. 
1673. Jean-Toussaint Poncelet;
« Hubert Wadrier, du bourgh de Jalheau, âgé de 42 ans » frère de Marie épouse à Mathieu Jamar, mayeur de Francorchamps, oncle de Servais Crette, maitre de forges.
1684. Jean-Servais Crette.
1685. Tiry Michel, gendre de Thomson de Vinamont, 
1686. Closset ou Nicolas Laoureux.
1687. Jaspar Manguette ;
Jean-Gilles le Bazin ;
Jacob le Maitre;
Jean-Gilles Henkinet ;
Toussaint Poncelet ;
Théodore d'Arimont (ainsi qu'il signait), aussi prélocuteur, fut mayeur l'année suivante, comme on a vu ;
Thomas et Jean Parotte, fils de Thomeson, tous deux meuniers de Jalhay ; ils y furent aussi bourgmestres.
1696. Michel Darimont, « gendre de l'échevin Thomas de Vinalmont »;
Pierre le Maître, fut aussi plusieurs fois Bre.
1701. Hubert Counet; il mourut le 12 mai 1716 et sa femme Gillette Graffar, le 8 mai 1741;
Grégoire Schick.
1702. Henri Darimont, époux d'Élisabeth le Blon, qui Mourut veuve le 3 juin 1714.
1704. Closset ou Nicolas Laoureux, fut aussi Bre en 1716.
1709. Bertholet Pichot, de Foyr, mort le 28 mars 1714. 
1713. Tiry Lawireux ou Laoureux ;
Charles-Denis Schick, aussi greffier, mort le 7 août 1728;
Le Ser Gérard de Try, mort veuf de Marguerite, fille de Jean Thomas Adam, le 8 mai 1741.
1717. Paquay Goblet.
1718. Darimont fut aussi greffier et capitaine.
1724. Athanase Darimont, mort en 1744 ; sa veuve, Marguerite le Bazin, décéda le 25 janvier 1771.
1724. Thomas de Vinamont, capitaine, tenant de l'église et mambour des pauvres, époux de Catherine Crete, décédée le 24 décembre 1743.
1730. Pierre le Pottier;
Léonard-Gilles Henkinet, fut aussi greffier et Bre ;
Jean Parotte, menuisier, mort mème année. 1741. Pierre Manguette.
1742. Jean Counet, fut aussi Bre, mourut le 19 avril 1765 ; Jean de Groulart.
1743. Jaspar-Hl Darimont; sa femme Lucie Brasseur, mourut le 24 mai 1751.
1747. Thomas de Vinamont était, en 1755, greffier et capitaine ; son épouse, Marie-Marguerite Bazin, fille unique de Gilles, mourut le 12 septembre 1773, lui en novembre 1780
1751. Jean Raway, époux de Catherine, fille de Hl Mixhe, morte en 1755, et son mari le 12 mars 1791, octogénaire; Mauhin.
1758. Bertolet Laoureux, époux de Marie Manguette, morte veuve le 2 mai 1771.
1763. Thomas Moxhet, major du régiment franchimontois.
1769. Lambert Manguette; le 3 mars il remit son échevinat, que le Prince conféra au suivant, le brevet porte qu'il « recevra les honneurs, droits, profits, émolumens, et en acquittera les devoirs ; à condition qu'il servira gratuitement les officiers et receveurs à l'avancement des affaires de S. A., prêtera serment et payera les droits prescrits au registre du seel des grâces. »
1769. Henri-Cornet Henkinet, aussi changeur de la cour.
1771. Hl-Joseph Caquelet, de Surister, époux de Marie le Gagneur, fille de Gilles, morte en 1789 et son mari le 10 janvier 1791.
Jean Darimont, mort le ter décembre 1785 et son épouse Marie Darimont, fille d'Athanase, décédée le 19 mars 1770 ;
Henri Caquelet, époux de Marie le Bazin, morte le 4 juin 1776, lui le 3o mars 1795.
Jean Lange;
Servais Crette, mort le a mars 1793, sa femme, Pètronille Darimont, fille de Jaspar, décédée le 4 janvier 1795
1777. Touillet, aussi prélocuteur.
1779. Nicolas Beaupain.
1781. Jaspar Darimont, mort en décembre 1785 ; J.-A. Henkinet.
1789. Jean-Joseph Manguette'
1790. H.-J. Bonjean, il fut Bre en 1787, dit maire en 1795. 
1791. Jean-Joseph Fayhay, mort même année, le 21 décembre.
Thomas de Vinamont, aussi greffier jusqu'en 1795, le 3 décembre.
Procureurs, Prélocuteurs, Parliers et Avocats attachés à. la Cour.
Nommés par la cour, ils étaient admis à serment à condition de la servir gratis en affaires et procès, ils n'avaient obligation de domicile.
1551. Simon Hubert, parlier et échevin. 1561. Watelet Jacob, avant parlier.
1601. Johan le Muller, de Sart, prélocuteur et parlier, et son fils Michel, parlier.
1609. France Vierden, procureur.
1612. Jacquemin Badon, prélocuteur;
Gyl Bozard ou Bozar, avocat, aussi échevin.
1616. Jean Zaack, parlier;
Michel Bossard ou Bozard, de Sart, âgé de 37 ans, .prélocuteur.
1618. Noël Groulart, procureur à Jalhea. Son fils Gilles naquit vers 1602.
1620. Jean Bosart, prélocuteur, âgé de 27 ans, depuis deux ans à Jalhay.
1621. Laurent Hercixche, « avant parlier à Verviers et à Jalhay ».
1630. Jean Hubert, né à Jalhay, âgé de 25 ans, revenu cette dite année, parlier, après avoir résidé 12 ans en Allemagne, à Liège et à Theux.
1632. Artus Viseit ou Visez, parlier et prélocuteur, àgé de 30 ans, depuis 15 à Jalhay.
1634. Jean-Hubert Pasquea, prélocuteur.
1672. Watelet Hanotte, de Verviers, prélocuteur.
1676. N.-J. Beaupain demande à « patrociner en qualité de prélocuteur ».
Jean de Malempré, junior, aussi prélocuteur aux cours de Verviers et d'Andrimont, mayeur de Jehanster et agent du souverain officier de Franchimont.
1677. Gilles de Blochouse, prélocuteur, a même titre à la cour de Liège.
1685. Jean-Toussaint Poncelet, aussi échevin.
1687. Thiry ou Théodore d'Arimont, fut mayeur en 1673; en 1719 la cour le déclara « prélocuteur, mambour d'office du seigneur comte de Linden, et capable de patrociner tant au nom du Sgr que des particuliers ».
1692. Toussaint Poncelet, prélocuteur.
1702. Antoine Beghin, prélocuteur.
1704. Noël Thorez, l'aîné, prélocuteur et notaire de Sart.
Nicolas de Hodiamont, prélocuteur et avocat.
Thomas de Vinamont, jeune; « vu la mort de deux parliers, est reçu avant-parlier jusqu'à ce qu'il exerce l'échevinage que S. A. lui a conféré ».
1714. Pierre-Charles Pottier, prélocuteur, fils de Théodore, qui était mayeur et notaire, et d'Anne Graffar, de Verviers ; en 1717 la cour attesta qu'il « s'acquitte prudemment de sa charge et quoiqu'âgé de moins de 25 ans, ceux qui l'emploient le trouvent des plus capables. »
1741. Un acte porte ces mots : « Bernard, échevin de Sart, Nic. Marnete, et ... Goblet, enfants et gendre de ... Goblet, représentants du Sgr prélocuteur Thorez, leur grand-père. »
1741. Darimont, prélocuteur et notaire ;
Olivier Mols, de Verviers, procureur.
1750. Jaspar-Thomas de Vinamont, avocat et commissaire. Le suivant, qui habitait Heusy, s'adressa comme suit à la cour.
1752. « Nicolas Bohet, notaire, vient en très profond respect et soumission supplier vos seigneuries, de vouloir l'admettre au nombre de vos avant-parliers, parmi vos droits afférans et accoutumés. »
1755. ...D'arpion, prélocuteur.
1757. Touillet, prélocuteur ;
Hi-Jos. Detrooz, junior, prélocuteur, aussi à la cour de Verviers.
1765. J.-H. Follet, aussi notaire.
Cette même année le Sr D'Onnalius fut présenté et non reçu, « parce qu'il aimait », disait-on, les procès.
1786. Nicolas de troz, avocat, et « receveur de Jalhay, sous l'agréation de S. A. »
Greffe ou Secrétariat.
  Le greffier était nommé par le Prince et le sous-greffier par le gouverneur; le premier qui pouvait se choisir un substitué, était exempt de la quote avoine et de la waide avoine, avec droit d'en libérer aussi une personne à son choix.
  Son gage, fixé d'abord à 50 fl., fut porté en 1569 à 130, plus 16 liards pour chaque avertissement de trois jours concernant les tailles; de ce dernier chef, ayant voulu exiger 6 patars ou 24 liards, le Prince l'obligea « à l'ancien usage sans délai. »
  En 1709, il reçut ordre de rôder trois jours par semaine dans les bois au temps des coupes, pour voir si on réservait 40 stallons par bonnier. Le règlement de 1743 lui accorda en sus, 30 fl. B.Bt. pour les listes des tailles, à percevoir. En 1757, à refus de payer des tailles par des habitants, il obtint de la cour le droit « de briser les portes, faire sauter les serrures, et tout ce qui appartiendrait à la dite exécution ». En 1776, il eut droit à 10 patars pour mesurer et mettre un scel nouveau sur un stier déjà scellé. Il lui était réservé de lire devant la porte de l'église, à la sortie de la messe basse, les mandements ayant trait à l'impôt personnel et au trafic.
  Jusqu'à la suppression de la cour, le greffier desservit les deux magistratures; avec lui la justice procédait aux élections annuelles des chefs de la commune et à la reddition de leurs comptes. Le 9 janvier 1674, les échevins de Liège adressèrent à Jalhay pour son greffier, un règlement spécial en 17 articles, qui suivra.
Serment du Greffier
  En 1778, le 9 décembre, fut prononcé le serment suivant :
 « Je promets et jure de vivre et mourir dans la foi catholique, apostolique et romaine, si Dieu m'en fait la grâce, que je serai fidel et loial à S. A. notre évêque et prince, à l'illustre chapître de l'église cathédrale de Liège et au gouverneur, comme aussi à la justice de Jalhay ; que j'exercerai l'office de greffier sans fraude ni malengen, que je ne révélerai le secret de justice si les droits afferans ne sont préalablement comptés, comme en matière de décret.
Que je ne donnerai lecture, connaissance, preuves ni inspection d'aucun papier qu'après la demande faite.
Que je ne dirai ni nommerai ceux qui ont été assentans ou dissentans des juges qui onr porté tels jugemens.
Que parmi mes droits, je délivrerai aux parties les copies qui me sont demandées, sans tergiversations, retardement, ni délais, et le plus tôt possible.
Que je ne défrauderai, ni permettrai être défraudé aucun droit appartenant et compétant à la justice, le tout que je jure, ainsi m'aident Dieu, les saints Évangiles et tous les saints du paradis ».
  A la suite de quoi il a aussi prêté serment, qui a été reçu à la greffe de police, « d'être fial et loyal au Magistrat et communauté de ce lieu » y présents aussi les Bres et magistrats.
Jean-Thomas Adam, jeune et Charles Tourment, ambedeux Bres.
(signé) H.-F. Poulet, clerq ».
Liste de Secrétaires ou greffiers, sous-greffiers et clercs de la Cour de Jalhay
1480. « Gros Johan, de Jalhea »
1485. « Jean Groular, le jeune, graflier, eschevin de Theux et receveur du Franchimont ».
1521. Johan Hanus, « greffier ».
1564. Jean Groulart, « graffier ».
1568. Jean-Pirotte Groulart, « greffier ». 
1569. Johan- Hanus Malherbe, le vieux, de Theux, secrétaire.
19 janvier. « Bertholemy des Champs, fils de feu Michel et père de Jean, qui fut greffier de Spa; Bertholemy fit serment comme « greffier-secrétaire ». Gerard de Groesbeeck le nomma « pour desservir par lui même ou par un sien substituant, à ce idoine et suffisant, lequel il pourra instituer et destituer toutes et quantes fois bon lui semblera », et ce titre fut admis.
1580. Jean de Loye, probablement l'échevin homme d'armes précité, tué en guerre en 1584.
Bertholemy reprit le greffe, s'y maintint jusqu'en 1605, et mourut en 1606, alors qu'il était aussi greffier de Sart.
1599. Une lettre de cette date est adressée « Au seigneur B. des Champs, échevin et greffier ».
1605. Pierre Groulart, le jeune, « greffier et capitaine », suppléa.
1606. Bertholet des Chams, dit de Spa, fils de Jean, « éschevin et graphier de Jalhea » fut ensuite prélocuteur devant les échevins de Liège, et signait parfois B. a Campo, selon le goût d'alors de latiniser ses noms.
1609. Jean Grégoire, sous-greffier.
1610. Pierre des Champs, greffier de Johanster, est nommé sous-greffier de Jalhay par le gouverneur; en lui conférant cette charge il s'exprima comme suit:
« Pierre s'en seroit excusé mais désirons, pour le bien et service du prince et bénéfice de la commune, qu'il ayet à accepter et desservir. Commandons et ordonnons, tant aux magistrats et justiciers, de le recepvoir et admettre au serment d'heu et accustumé; d'observer la foi catholique, apostolique, romaine, et de servir le prince, les officiers et le recepveur gratis comme de temps passé, pour jouir du dit office aux droits, profits et émolumens y afférans...
Et a lui, le dit Pierre, d'aller (si besoing requis seroit) faire mettre sur cest commission et autre le seel accustumé de sa dite Alteze, et les registrer à la chambre des comptes Donné au château de Franchimont, sous notre nom et cachet accustumé,
   (signé) Robert de Lynden. »
1612. Gilet Bosard, greffier.
1614, Hubert-Jean Pasquea ; il fut aussi bourgmestre.
1620. Pierre Groulard, fils de Jean, beau-frère du Bre de Verviers de 1635, Gérard Hauzeur.
1625. T. de Vinamont, greffier ;
Melchior Blancheteste, sous-greffier.
1626. 18 août. « Bertholet des Champs, l'aîné, fils de Jean, précité, resuccédé en la place du dit Bertholet, son grand père et institue pour son substitué greffier Melchior Blancheteste, qui mourut en septembre 1630, et dès le décès de Melchior, son neveu obtint l'office ».
1630. Jean Blancheteste, sous-greffier, fils de Pirotte, qui était fils de Melchior.
1633. Jacquet Linar, greffier.
1634. Henri Jaspar, greffier
1637. Jean-Pierre Blancheteste, greffier, aussi notaire. 
1640. Jean Blancheteste, fils de Jean, sous-greffier, en 1642 greffier, « époux de Catherine des Champs ».
1647. Jean Poncelet.
1652. Jean Blancheteste, aussi échevin, petit-fils de Jean, fils de Pirotte et de Marie, fille de Mre Jean Denis, frère de Jean-Melchior, « cousin d'Étienne de la Roche », né en 1595 ; il fut enlevé comme ôtage en 1654 par les Lorrains et mourut â Jalhay en 1686.
1653. Robert Le Loup, sous-greffier.
1662. Jean de Groulart, greffier.
1676. Pierre Blancheteste, clerc.
1688. Charles-Denis Schick, fils de Jean-Gilles, châtelain du palais du Prince, à Liêge, et de Marie Blancheteste, fille de Jean précité. Elle obtint de S. A. de voir nommer un substitué en attendant que son fils fût en âge d'exercer en chef; Thiry le Pottier, « homme estudié, de bonne vie, de probité et de louable extraction, fit cet intérim parfaitement ».
« Cet office a été de possession immémoriale, en coutume d'avoir la maniance, gouvernement et administration de tous les papiers publics, volumes et archives, sans restriction, au contentement de la justice du lieu. »
  C-D. Schick fut échevin, épousa Janne Cartier qui mourut en 1728.
1692. J.-P. Schick, sous-greffier.
1718. Henri Darimont, aussi capitaine et échevin. 1735. Léonard-Gilles Henkinet.
1747. Thomas de Vinamont, élu Bre même année; en 1769, vu son grand âge, il demanda « un actuaire sermenté pour les affaires en greffe, au fait de la pratique, et ayant écrit passé dix ans devant les Sgrs échevins de Liège ».
1750. Léonard-Gilles Henkinet, greffier, aussi échevin.
1752. Mathias Raquet, clerc sermenté.
1757. Pierre-Mathias Racket, id.
1758. Jean-Lambert de Vinamont, fils de l'échevin, id. 1758. Mathias Bazin et Hi-F. Poulet, clercs.
1759. Hubert Henkinet, aussi échevin, tenant de l'église et capitaine, époux d'Anne-Marie Alard; beau-frère de Mathias Racket.
1771. Thomas de Vinamont. Il prêta serment « à condition que si la veuve de son prédécesseur lui faisait procès à Propos des manans qui sont élus, il le soutiendra à ses frais ».
1777. il eut pour substitué Antoine Counet, puis continua jusqu'en 1786.
1786. Jean-Lambert-Louis de Vinamont ; en 1794 il fut Bre et Commissaire, avait H.-F. Follet pour actuaire et fut nommé « secrétaire communal » en 1799.
1792. J.-H. Lekeu, nommé greffier, se dit même année « secrétaire du Bre » et mourut en 1793.
Règlement pour le Greffier
1674, 9 janvier. Les échevins de Liège transmirent ce règlement pour le greffier de Jalhay, en 17 articles, dont voici le résumé de ceux concernant ce sujet :
 1. Selon l'usage immémorial, il sera continué de recevoir deux patars du produisant à raison de chaque témoin et article, et de la contre partie deux patars pour chaque article des interrogations.
2. De même, deux patars pour l'extension des dépositions des témoins, sans rien abréger.
3. Défense aux échevins vaquants particulièrement ou en corps, à l'audition des témoins, de rien demander pour extraordinaire, même par don volontaire.
4. Les deux patars ne sont exigibles qu'au regard des articles sur lesquels chaque témoin sera ouï.
5. Le greffier ne recevra non plus que pour droit des copies demandées et réglées sur le nombre des lignes, syllabes et pages.
6. Échevins ni officiers en écoutant les témoins ou accomplissant autre acte d'administration, ne devront avoir à table ni vin ni bière, et moins encore s'en faire payer.
7. Le greffier ne doublera dans les procès en instance d'appel, aucun document ni pièce probatoire non communiquée aux parties, à peine d'être privé du salaire du doublement.
8. Les échevins et greffier ne pourront diviser les expéditions pour multiplier leurs droits, se contenteront d'un liard sur chaque, et en cas d'exhibition ou pénalités, deux liards.
9. Les échevins useront de modération en la demande des sportules et les exigeront des parties triomphantes.
10. Ils tiendront registre de celles qu'ils recevront pour en donner quittance en cas.
11. Le greffier y participera par la lecture des procès, il aura part égale à un échevin, et douze patars pour la registration.
12. Pour convenances de mariages et testaments, la cour et greffier se conformeront au ch. 18 du statut de Groesbeck, p. 3
13.Vu la hausse des monnaies depuis la publication des statuts, ils pourront recevoir autant de patars que d'aidants, qu'à autre règlement général.
14.En cas d'opposition, greffier et échevins se régleront comme du passé, auront quinze florins accoutumés, seulement.
15. En cas d'assemblée de la cour pour ouïr des témoins, visiter lieu différentieux, faire cerque menage, lire procês, entendre parties, il ne pourra être exigé que le droit d'une séance, en fallut-il employer plusieurs.
16.La cour ne demandera plus des sportules, que la moitié du nantissement que nous avons reçu à notre recharge.
17.Le greffier annotera au pied des actes des sentences et de doublement des procès et autres actes, les droits que les parties auront donnés.
Le greffier, chaque dimanche, placé sous le tilleul s'élevant devant l'église, à la sortie des basse et grand-messe et des vêpres, devait lire au peuple les ordres et édits concernant le personnel, les impôts et le trafic.
Des Huissiers
  Au ban ces fonctionnaires avaient un chef, qui se titrait de « premier Huissier au marquisat de Franchimont ».
  Une supplique de 1700 contenant des renseignements à ce sujet, « nie qu'à Jalhay l'huissier ait jamais reçu 10 patacons de gage, mais bien 2 escalins pour chaque taille dont il fait semonce, lesquelles sont de 12 à 13 chaque année. En outre, on le gratifie aussi, sauf respect, d'une paire de souliers par an. En 1719 on y ajouta une seconde paire, et l'an 1725 le don d'un chapeau ».
  Alors son gage fut porté à 8 fl.; chaque publication lui valut 2 sous, toute élection 10, la convocation à l'élection magistrale 20, une insinuation autant. Après, on y ajouta 10 fl. Pour garder les bois et 12 pour faire le feu à la Halle ou maison commune.
Voici des noms de ces fonctionnaires : 
1549. Henry Hubert.
1556. Franchoy le Cocquea.
1560. Dreis le Marischal ;
Gilles Marlier.
1589. Henri Follin.
1603. Remacle le Cotturier, de Sart, aussi sergent comme les trois suivants.
1631. Francheux Soubiervaux.
? Pirotte Cornet, d'Arbespine, dit l'empereur.
1646. Ernotte le Mawhin.
? Jean le Bovy.
1664. Jean Andry, assassiné le 2 juillet de cette dite année à Surister.
1665. Jean Dreys, grièvement blessé à la tête, il reçut du coupable une rente annuelle d'un daller et demi.
1673. Christophe Grégoire, aussi sergent.
1678. Ernotte Mawehin.
1682. Gérard Drolenvaux, premier huissier du marquisat ou huissier major.
1723. Jean Mauhin, aussi sergent et forestier.
1735. Antoine Mauhin.
1744. Jean Mauhin, aussi sergent, jusqu'en 1795
Sergenterie et Justice de Jalhay.
  Ainsi était intitulé le corps des sergents sermentés. Cet office exigeait de belles qualités. Le sergent devait être à même, ainsi que les échevins, les huissiers et le greffier de remplacer le Mayeur en cas d'absence de celui-ci aux séances ; il était dit alors : « Mayeur en ce cas ».
  Il devait aussi être arpenteur parce que « à l'exclusion de tout autre, le sergent était mesureur des terrains du ban ».
  Au XVIe siècle, un Sgr de la Marck, châtelain de Franchimont, voulant imposer les terrains du ban, il s'y présenta avec un arpenteur à lui. Le bourgmestre vint au devant avec les siens, « protester contre tout ce qui ne se ferait selon l'ancienne coutume » et le projet n'eut pas de suite. 
  En 1608, l'un des sergents ayant été insulté, de suite il fut fait plainte et record le disant « appartenant à la Cour, et devant être honoré autant que ses membres » ; la Cour et     Liège ajoutèrent : « Tous sergents sermentés, de votre Cour et d'autres, sont tenus membres de Justice ou ministres d'icelle, et ainsi protectés en la sauvegarde de S. A. votre seigneurie directe ».
  Ils exerçaient au nombre de deux ordinairement.
  En 1634, un rôle des plaids ruraux montre qu'ils pratiquaient à la fois au nombre de cinq, lesquels étaient alors : « Étienne-Thiry Guerin ; Francheux Soubierwaulx ; Remacle le Cotturier, de Sart ; Pirotte Cornet, d'Arbespine, dit l'empereur et Ernotte Mawehin, âgé de 70 ans: de son trafic sergent de justice, chartier de boeufs, charbonnier et homme manouvrier ». Ces cinq serviteurs devinrent huissiers.
  En retour du respect dû aux sergents, ceux-ci étaient tenus à un devoir correct. En 1606, l'un d'eux ayant arrêté un Limbourgeois, Henrich Munster, jouissant de la Bulle d'or, laquelle défendait de saisir ces nationaux sur autre terre que la leur , le sergent fut condamné « aux dépens et à être chatié par l'officier ».
  Le sergent recevait le tiers du prix des rapports concernant les bois et aisemences de la commune, ainsi que ceux des particuliers qui voulaient l'employer.
  En 1550, il avait droit, comme le mayeur, à un stier d'avoine pour recueillir la waide avoine due au Prince; en 1673, 4 fl. annuels pour les convocations; en 1743 un patar pour chaque semonce concernant les impôts.
  Il annonçait les ventes, le dimanche, devant l'église, à la sortie des messes.
  L'an 1592, leur chef fut titré de sergent-major, lequel en 1775, fut dit : « Officier de police pour tout le marquisat  avec droits et honneurs y appartenant et pouvant demander mâin forte ».
Noms de sergents sermentés
1481. Renar Doulon. 
1505. Querin Darimont.
1509. Colin le veneur, de Foilhier (Foyr).
1510. Henri Bredeur. 
1511. Henri Bietmé. 
1521. Colin.
1525. Pierre Massin. 
1539. Johan Pirot. 
1542. Johan Grite.
1544. Johan Bronlie ou Broly;
Anthone Willemot.
1546. Pirotte Cloes, de Foyr.
1549. Henri Hubert. 
1551. Gilet Bertholet.
1557. Toussaint Bertholet. 
1558. Thiry Querin.
Remacle le Fosseroux.
1560. Simon.
Dres ou Andrès (André)
1564. Andry, fils de Pirotte Andry.
1573. Henri Hendricq ;
Dreis Maréchal. 
 1576. Michel Marlier. 
 1578. Antoine-S. Dreis. 
 1581. Thomas Tiry, « aussi marlier ».
1585. Jean Michotte; Tiry Boghehoz.
1586. Pierre Groulart, aussi forestier.
1590 à 1616. « Les deux Jean le Burlandier ou de Cherexhe ou de Cheris alias le Burlandier ».
1593. Gilles-Théodore Beauduin, même titre et mêmes noms en 1634 et 1653.
16o3. Remacle le Cotturier, de Sart,
1605. Henri Follin ; 
B. Gregoire ;
Jean le Notton.
1611. Pirotte Pircot ; 
Thiry Quérin ; 
Michel le Marlier, de Sart.
1612. Gilet Bertholet. 
1618. Michel Bearen ;
Querin le Gaigneur. 
1620. Jean-Pirotte Denis. 
1655. Jean de Cherise;
Bertholet Grégoire ;
Jean Dreis.
1659. Jean Andry.
1664. Thiry Dhoneux;
Jean Laca.
1670. Jean Adan.
1673. Jean Remacle ;
Jaspar Mawehin ou Mauwehin;
Christophe Grégoire, aussi forestier et huissier.
1688 à 1705. Jean-Tiry le Maire dit Potheux.
1691. Jean Linar ou Léonard;
Jean Mauhin ou Mauchin, était en 1723 aussi huissier et forestier.
1693, Michel Doneux. 
1694. Léonard Mauhin. 
1699. Louis Braham
Bosard ;
... Jardinet.
1705. Bertrand Bovy;
Jean-Thiry Lemaire, fut receveur en 1712.
1717. Thomas le Maire. 
1718. Thomas de Bouxha.
1720. Querin le Rage. 
1723. Léonard Mauhin. 
1731. Antoine.
1732. Laurent Pichot. 
1744. Jean Mauhin. 
1747. Roland Couna,
1751. ... Brouet,
1753 à 65. Georges Fransquin, de Dinant, à Jalhay depuis 1719;
Jean Moxhet, cuvelier (tonnelier)'
1763. Jean Sarcré « sergent d'office ».
1765. Jean Mauhin, aussi huissier, remplaça Fransquin et resta en fonctions jusqu'au transfert de la Cour en 1793. 
1775. Théodore Beauduin, titré d'officier de police. 
1780. Noël Gillard ;
François Londé.
Cercle ménage dit aussi Cherque ménage
  Était une sorte de cérémonie annuelle qu'accomplissait la cour, Mayeur en tête, portant la verge de justice, et parcourant le ban afin de s'assurer que nul ne dépassait indûment les limites de son champ, etc., et ne mettait entrave aux chemins par empiétement quelconque.
Mambours ou Agents d'office
Chaque ban ayant cour de justice, avait un agent spécial, nommé par le gouverneur, pour y défendre ses droits, ceux de son lieutenant et de l'avoué; le chef du marquisat en avait un à la cour de Liêge.
1578. « Henri Joes, mambour du seigneur » pour Jalhay, habitait Verviers. L'arrivée de troupes à Jalhay ayant fait réfugier dans l'église le bien des habitants, il y fut fait un vol, et Joes disait de l'accusé : « pour l'offense faite en y prendant le lard, conviendrait de le porter à l'entour des grosses pierres de Vervier, pour trois jours; alors il commença, à maniêre de parler, à rogir et trembler, désirant parlementer ».
1590. Jean des Champs, mambour de Jalhay aussi mayeur. 
1597. Jean de Vinamont, agent d'office.
1606. Jean le Marly, facteur du Sgr officier, habitant Sart, et pareil titre, même année, pour Jalhay.
Henri Mal Johan.
1660. Jean Blancheteste, mambour d'office du ban.
1693. « Noël Thorez, mambour d'office, agent du Sgr officier souverain ».
1704. Michel Thorez, de Sart, « mambour du gouverneur aux bans de Sart, Jalhay et Spa ».
1713. Théodore Darimont, de Jalhay, mambour d'office,  commis du Sgr officier de Franchimont pour les bans de Sart et Jalhay, fut mayeur en 1673, aussi prélocuteur.
1715. Thomas Darimont, agent du Sr officier souverain, pour les dits bans.
1717. Guillaume Hennay, « agent et constitué général du gouverneur ».
1741. Pierre-Charles Pottier, id.
1756. R. Detrooz, « constitué pour les bans de Sart et Jalhay, par le lieutenant-gouverneur, (le gouverneur absent) en qualité d'agent d'office ou procureur, avec tout pouvoir qu'a un procureur ad lites ».
1772. Antoine-François Detroz, agent d'office. 
Cris de Perron.
 « Ou appels, et semonces, faits aux coupables inconnus, de se constituer par devant la justice. » Appels ainsi nommés parce qu'ils se faisaient sur les degrés ou pied du Perron, quand la localité possédait un de ces emblèmes de nationalité liégeoise et, en cas d'absence, y étaient supposés par l'arbre sous lequels les séances avaient lieu. Suivent de ces textes.
1553. « Quels sont ceux qui abastonnés de plusieurs sortes de bastons sont venus contre le maire de Jalhea et de ses sergents, criant à haute voix qu'on les ferit jus (les renversât) d'avantaige qu'on les ruast de flattes (bouse) en un lieu obscur (del haie de Cowe, autrement nommée chiveroux, ayant battu et blessé les dits villainement, nonobstant que soy estoient transportés en dit lieu pour leur office, et les volurent par force, contraindre de renclore et accuser certains de spoliations faites par les dits harballeurs, hors des forests ? »
1585. « 1° A ceux qui détruisent et dérobent sauvagines et venaison du Sgr Prince de Liège, en faisant leur profit cachettement; derrière le Charneux ont tiré avec harquebuse un grand sanglier et porté sur une civière. Il était si grand, que peur qu'elle ne se rompit, on le lia, cordela et la bête vendue 9 ou 11 dalers.
 2° Quî près delle Heyd de Chamont a tiré un coup d'harquebuse de costé où rengnoit un chivereux que l'on n'a depuis veu, chose contraire à leur nature, qui est de se tenir en un lieu, quand il s'y trouve une chevrette? »
1652. « Que personne ne se présume demourer; ster (stationner) et babiller sur les rues et vinave aux jours de festes et dimanches, durant le service Divin; aies de se retrouver à l'église immédiatement après le coup du dernier appeaul de la cloche sonnée, et illecq demourer jusques à la dernière bénédiction du prestre? »
1663. « Qui sont ceux ou celles qui dans les sises (soirées) publiques font des insolences et ont coutume de blasonner, charbonner, diffamer et scandaliser la bonne renommée des gens de bien, voir même que semblables blasonnerie et médisance sont advouées? »
1696. « Quels sont ceux qui ont voulu mettre le feu au presbytère et enlever le pasteur pour le conduire à Luxembourg? 
Quels sont ceux et celles qui ont vendu pains et grains à ceux du Comté de Chiny et autres pays ennemis?
Qui, avec fusil, a addragoné et décoché contre le sergent? »
1783. « Qui ont tiré après le garde chasse? ils n'ont qu'a venir le déclarer à notre greffe de Justice, à peine d'être réputé le cas vilain et enquestable ».
Cette cour pratiqua d'ancienne date une coutume d'allure patriarcale. Lorsqu'un délit d'auteur inconnu se produisait, si le cri du Perron n'avait point de résulrat, la découverte du Coupable était tentée le dimanche suivant, comme suit :
  A l'issue de la grand'messe, les justiciers se plaçaient au devant de l'église, sur le seuil de laquelle le sergent montait, tenant la Verge de Justice élevée horizontalemenr, de manière à ce que les fidèles qui allaient sortir de l'enceinte religieuse passassent dessous en subissant regards scrutateurs des juges postés en face. La croyance populaire était que la verge eût frappé le délinquant s'il ne s'était déclaré lui-même. Er jusqu'à la fin du siècle dernier, jamais, dit-on, l'épreuve ne fit défaut, soit par un trouble révélateur, ou par une déclaration immédiate. C'était l'équivalent de l'effet produit par une sculpture antique, existant encore à Rome, au portail de l'église Ste-Marie in Cosmedine, représentant un masque en marbre blanc, circulaire, d'environ un mètre et demi de diamètre représentant un visage humain, ayant la bouche ouverte, dans laquelle, dit-on, l'accusé mettait la main et la croyance était qu'il devait en être mordu s'il mentait.
Régence.
  A ce sujet, un rapport de la fin du XVIIe siècle débute comme suit : « Premier, il est à tous et ung chacun notoire, que de si longtemps qu'il n'est mémoire du contraire, les actions de l'administration du dit ban ont estez reglez et gouvernez par les mayeur et eschevins tant seulement ».
Il en fut ainsi jusqu'en 1582, alors les habitants désirèrent « avoir des jurés en imitation des communaltés de Theux et Verviers, principaux et grands bans de cestuy marquisat, ce qui leur fut par nous, (la Cour) sous le plaisir de Son Altesse, accordé. Tellement que, à cause de moyen nombre de surcéans du ban, au regard des dits de Theux et Verviers, où ordinairement il y en a 12, en fut élu ici 6 ». Après deux ou trois années les habitants « les révoquèrent publiquement en disant : ne volloir être gouvernés sinon comme de toute antiquité ». La cour avait donc repris ses droits en seprembre 1585, alors que S. A. ordonnait « aux officiers et au Mayeur, de ne recevoir au ban des gens de guerre, et de donner une Pièce d'argent au messager, » pour sa course.
  En 1593, le peuple demanda deux bourgmestres, la cour y acquiesça encore à condition, dit-elle, « quoique il n'y avait jurez ou aultres personnes pour faire l'élection d'iceux, que nous, la dite cour, arimes l'autorité d'eslyre un et la dite commune l'autre; ainsi fut accordé et faict ».
On ne les conserva pas longtemps, cependant en 1593 leur rétablissement définitif fut décidé; la communauté en élut deux le 9 février, la cour ne s'y opposa point, mais le 16 du même mois elle déclara que « dorénavant un des bourgmestres sera nommé par elle, l'autre par la commune, et que les élus lui seraient présentés pour passer le serment, » ce qui eut lieu.
  A ces élections, le peuple était convoqué par affiches, et la veille par le sergent, au son de la clochette, de hameau en hameau et enfin le jour même au son de la cloche. La réunion avait lieu un dimanche après les deux messes, sous le tilleul s'élevant près de l'église. Ensuite, pour répondre encore au désir du peuple, l'un des deux chefs fut chargé de représenter Jalhay et Herbiester; le second, Surister, Foyr et Charneux. Pour l'élection du premier, l'huissier convoquait chaque habitant plusieurs jours à l'avance, et pour le second une affiche suffisait. Le suffrage se donnait à haute voix, y compris les veuves payant le cens, et les épouses remplaçant leur mari absent.
  Les opérations devaient être terminées à midi; « en 1621, le 16 juillet, Jean Pasquea, de Charneux, élu Bre par la justice et hommes, refusant la charge lui offerte, fut admonesté, requis et ajourné pour savoir la cause du refus; il se vit contraint d'obéir et le gouverneur le condamna aux frais. » Ce système se poursuivit jusqu'à ce qu'en 1698, le Prince « pour Jalhay, voulant remédier à des abus à l'égard des affaires de la police » ordonna de nommer quatre personnes choisies deux par le magistrat et deux par les habitants, hors desquelles, furent élus les Bres, un de chaque côté . 
  Souvent, les échevins se virent appelés en bon nombre à faire partie du conseil; le peuple réclamant contre cet usage, un règlement du 7 mars 1705 ne permit plus qu'à un seul échevin d'y siéger.
  En 1708, les habitants, en présence de débats locaux, signèrent une protestation disant que « les procês intentés par les Bres seront à la charge de ceux-ci ».
  1713. Les justiciers prétendirent au droit de les élire tous deux. Pour s'y opposer, le gouverneur envoya, de Verviers, en mars : Jean de Malempré et N. Blochous, pour la coldecte des voix ; les échevins ayant jadis pris part à cette opération, le magistrat en avait porté plainte au grand mayeur de Liège.
  Ce mode de suffrage recueillant les voix à domicile « par un notaire autorisé » se poursuivit pendant dix-neuf années, après lesquelles il fut supprimé, « à peine de nullité ».
  1721. Thomas de Vinamont, Bre, échevin et capitaine, devait être remplacé, une élection fut préparée et personne ne s'y présenta, parce que la commune désirait le voir continuer et crut se l'assurer par ce moyen. En présence de cette abstention générale, « les Bres et commissaires élirent Pierre Lange pour commissaire, sous le bon plaisir de S. A. »
  1722. Il ne fut plus permis de continuer un Bre sans un intervalle d'un an, ni d'être à la fois Bre et commissaire.
  1732. On fit essai de voir siéger le chef de la commune pendant un an et demi, ce qui ne fut pas continué. Le 15 mars, même année un édit du prince déclara maintenir les règlements du 17 mars 1705, avec les déclararions du 16 mars 1714 et 20 août 1722; voulant qu'aucun échevin ne pourrait plus être ni commissaire ni Bre.
  1743. Le 19 août, un règlement de Georges Louis de Berghes, dit en son article 18 : « On ne choisira plus au futur qu'un Bre chaque année et les deux modernes ballotteront pour voir qui continuera d'administrer la seconde année ». 
  Art. 19. Les manans qui sont cotisés au-dessous de 40 patars à la taille réelle (foncière), n'auront nulle voix dans les élections. 
  Art. 20. Les échevins et mayeur étant à 40 patars à la taille, pourront être élus Bre, s'ils ne sont pas reliquataire de deniers publics. Ces dispositions furent parfois contrariées. Jalhay voulait ajouter à cet accord un supplément en 21 art., non admis.
  1743. Il fut représenté que les habitants, crainte des exécutions pour retard au payement d'intérêt des emprunts, " n'osent plus aller vendre leurs denrées; l'on a même saisi un Bre et le tenir un an emprisonné avec frais considérables Pour la commune ».
  1748. Certains voulant changer l'usage de nommer un Bre alternativement par le peuple et de magistrat, ils en élirent un à leur guise, hors de saison, et s'empressèrent d'aller de faire confirmer à Liège, où les ayant droit se rendirent aussi.  Les débats durèrent dix jours, et force resta aux termes du dit règlement.
  1780. La nomination d'un receveur ayant produit des troubles et des insultes envers les chefs du han, au nom de S. A. furent envoyés ces mots :
« Les Bres de ses villes et communautés, par conséquent ceux de Jalhay, jouissent dans leurs fonctions de sa sauvegarde et protection, ordonne à son officier du dit Jalhay de tenir la main à ce que la dite sauvegarde ne soit pas enfreinte, et qu'il soit nommé un receveur idoine et suffisant dans la quinzaine ».
  En 1793, le 18 mai, en suite d'une ordonnance du Prince concernant l'élection des Bres, celle de Jalhay se fit « à la maison de ville, le 26 du même mois, présidée par A.-J. Detrooz, de Sart, mayeur et officier de Jalhay ». Elle dura de 8 heures du matin à midi. De 82 votants, Gilles Adam, obtint 30 voix pour Bre ; Jaspar-Pierre Lange, 20 pour commissaire; mais le mayeur protesta parce que Adam avait fait partie de la municipalité pendant le séjour des Français. Cet élu représenta au Prince avoir été commissaire ensuite de trois élections successives pendant 9 ans, que s'il avait été rappelé à cette charge du temps des Français, c'était non pas pour la cabale et l'insurrection, mais pour conserver l'ordre et la paix parmi les deux partis, dont il avait également reçu les voix. S. A. maintint cette expression du voeu populaire. Nouvelle élection du 27 octobre 1793 se fit en présence de M. de Fréron, procureur général du pays de Liège et comté de Looz, accompagné de M. le sindic Lamborelle, son officier, et du mayeur Detrooz, en suite d'une ordonnance de S. A.
  Six électeurs se présentèrent. Thomas Adam, fut élu Bre et Michel Bronlet, commissaire, chacun par trois voix. On a vu 1ere partie, p. 163, qu'une seule voix avait su parfaire une élection.
  Le 29 septembre 1795, par l'administration centrale, siégeant à Spa, l'ancienne municipalité qui se trouvait en fonctions lors de la retraite de l'armée française en 1793, fut convoquée et l'on déclara que : « Antoine-Joseph Grégoire, Gilet Adam, Jean Raway et Léonard Raway devaient reprendre leurs charges comme municipalité provisoire, après avoir passé au scrutin, le civisme des candidats  auxqueds remit les clefs, registres, papiers, et un paquet d'assignats. A.-J. Detrooz, fut nommé administrateur du canton.
  1796. Le 26 janvier furent admis et installés à Spa, par le commissaire du Directoire, Jaspar. Grégoire et N. Mauhin, en qualité d'agents municipaux de Jalhay.
  1799. L'élection du chef de la commune, cette fois avec le titre de président, pour le premier, se fit dans l'église, où fut nommé « secrétaire général provisoire du bureau, A-J. Grégoire, reconnu le plus jeune des membres sachant écrire ». Il y eut appel, réappel et dépôt du suffrage dans un vase à ce destiné; le vote à haute voix avait vécu. Voir ci-après la liste des bourgmestres.
Serment d'un Bourgmestre prêté le crucifix en mains
  « Moi, Pierre Dechamps, élu bourgmestre, ce 31 décembre 1767, je jure et promet sur la foy de mon âme, sur le Saint-Sacrement de baptême que j'ai reçu, et sur ma part de paradis, que j'administreray fidellement et loiallement les biens de la communauté, tout comme les miens propres, et autant qu'il me sera possible, que je tiendrai le secret du magistrat, que j'administrerai la justice à tous et un chacun, sans porter faveur à qui que ce puisse être, si Dieu m'en fait la grâce. Ainsi je jure, ainsi m'aident Dieu et les saints ».
  A la réception, fin du siècle, d'un bourgmestre, la dépense s'étant élevée à 6 florins, le receveur protesta.
Appointements des Bourgmestres
  1649. Les bourgmestres en courses recevaient par jour un florin. Un édit de 1698 porte que « la magistrature aura 40 florins B.Bt pour tous devoirs annuels dans la commune, quels qu'ils soient, et au cas de négligence, retenue d'un tiers au taux à fixer en justice et conscience.
 Pour éviter les frais de vacation, voyages, etc., il ne pourra plus s'en faire qu'après délibération, et les députés se contenteront par jour, pour tous dépens, de 5 escalins pour courses au dehors du marquisat, et 30 patars dans son éten due er voisinage ».
Un bourgmestre de ce temps nota aussi : vacation pour les remerciements à ma charge, 1 florin, et payé à boire pour l'élection de mon collègue : 10 florins.
1704. 10 écus de gage.
1748. En janvier, il reçut 36 patars par jour « pour advigiler à tout moment les troupes passant, les guides et avancer les frais de la dernière guerre ».
1749 Pour aller à cheval à la rencontre des troupes : par jour, 6 florins.
1789. En la IXe séance du Congrès Franchimontois, les députés de Jalhay se plaignirent « de ce que la chambre des comptes de Liège avait tenté de séparer le ban de Jalhay du reste du marquisat, en lui donnant un prétendu seigneur gagiste, de Lantremange, et d'autres officiers constitutionnels ». L'assemblée protesta « solennellement de nullité de toute telle prétendue séparation, déclarant que selon l'énergique déclaration de nos ancêtres, les 5 bans de ce marquisat sont unis ensemble et doivent rester inséparables comme les 5 doigts de la main ».
1790. Pour séance au congrès de Polleur, 30 patars.
Comptes des Bourgmestres
  La charge des finances, imposée aux bourgmestres, leur attira bien des désagréments.
  Par l'ordonnance du 22 juin 1673, leurs comptes devaient être rendus quatre mois après la fin de leur mandat. La reddition était annoncée huit jours à l'avance, pour que « forains et afforains puissent y assister ».
1695. Thomas Parotte donna connaissance qu'ayant été calomnié par des collecteurs, il se rendit à Spa auprès du voué, « se qualifia, mais pas eux », en lui montrant ses recettes, « ce à quoi je n'étais obligé », dit-il.
Ï698. Le Prince ordonna, pour terme de remise des comptes, la sortie de charge, et « le peuple admis à y déléguer deux personnes sermentées »,
1714. Le conseil impérial accorda de les rendre dans l'année après da sortie d'office (vu la difficulté de recueillir les tailles), à peine d'y être contraint par de gouverneur.
 De 1733, un édit porte ces mots : « A partir du 5 décembre, les Bres devront répondre des deniers provenant de la taxe personnelle et de son applications aux besoins de la communauté ».
1742. S. A. accorda un répit de deux ans aux Bres, vu l'impossibilité de faire rentrer les tailles arriérées, la présence des troupes et des épidémies étant permanentes.
1743. Un receveur fut nommé afin de débarrasser les Bres d'une si pénible besogne, car l'état constant de gène des obligeait à des rigueurs envers le peuple, qui les leur rendait parfois en accusations. Il leur reprochait en 1757 « de ne pas faire vendre les bestiaux arrêtés faute de payement, et refusait de reconnaître les emprunts,  parce qu'il était des comptes de 1724 non terminés ».
Hommes jurés ou assermentés, ou commissaires dits ensuite conseillers
  D'abord choisis pas les Bres, leur élection avait lieu un dimanche à l'issue de la grand'messe et pour trois ans. Les plus anciens cités sont, en 1602 : Simon Poncelet et Linar le Maître. En 1609 on désignait ces magistrats par : « les bourgmestres et hommes jurés ». Certain jour, les premiers crurent pouvoir abolir les seconds, en suite de contestations sur la manière de les élire; aussitôt les habitants procédèrent eux-mêmes à leur rétablissement. En septembre 1673, S. A. ordonna de rétablir : « les quatre hommes jurés, choisis hors des plus capables de la commune ». Le Bre Pierre Lange demanda alors au conseil privé : « Si les surcéans devaient les nommer comme depuis longues années, les échevins prétendant à ce droit ». L'apostille voulut qu'ils fussent « rétablis comme d'ancienneté ». Mais avant d'être présentés, ils durent jurer de faire en sorte « que les Bres rendraient comptes en quatre mois après qu'ils seront sortis d'état, et devant la cour dûment à ce convoquée ».
1697. Le 7 mars, le Prince voulant remédier à des abus, ordonna de laisser élirent deux des jurés par le peuple. En même temps, il voulut en cas de résolutions à prendre envers un particulier, que les membres de la régence (parents entre eux) ne formassent qu’une voix au suffrage et, en cas de désaccord, de s’adresser au gouverneur »
1704. Le 7 mars, les commissaires élus refusant de siéger, le Bre fut délégué à Liège, afin de faire agréer au Conseil impérial ces élus du peuple, la commune se trouvant sans régence. Ils se soumirent, ensuite d'une ordonnance de S.A.
  Sur plainte que la commune se trouvait « surchargée des gages d'un trop grand nombre de magistrats, le chancelier et le conseil privé du Prince accordèrent de ne plus voir nommer que trois commissaires, non reliquataires à la communauté, desquels hommes un seulement devra être choisi hors du corps des échevins pour, avec les Bres, gouverner la police à l'exclusion de rous autres, presser la rentrée de tous deniers publics, et faire rendre compte aux administrateurs par les voyes les plus courtes, selon les règlements de 1686 ».
  Ces fonctionaires, à renouveler tous les 3 ans, reçurent 10 écus annuels « pour tout devoir ».
  Le 29 novembre suivant, le Prince, retiré à Namur, vu les événements, déclara : « qu'au futur, le ban devra être gouverné et policé par les deux Bres en état, et les trois commissaires au choix des manans, lesquels auront pouvoir d'assoir les tailles, pousser les exécutions pour faute de payement d'icelles; même d'élire les bourgmestres, de recevoir, d'examiner et clore leurs comptes. La dite Altesse dénommant et autorisant pour cette fois, de son autorité principale : Théodore Pottier, Nicolas Laoureux et Pierre Thomas, pour être commissaires ».
1707. A la mort de Pierre Thomas, le magistrat fit savoir: « qu'afin d'épargner les dix écus du gage, il se charge de la police, que si l'on n'est pas satisfait, on le fasse remplacer ».
1708. Le 16 avril, le peuple demandant le remplacement des commissaires, « ceux-ci choisissent, à la sortie des deux messes, six hommes à ballotter dont trois à élire ».
1714. Un nouveau règlement ne voulut qu'un seul commissaire, lequel ne pouvait être réélu qu'après un intervalle d'un an.
1717. L'élection des commissaires ayant eu lieu par un notaire autorisé, deux habitants se plaignirent au prince de menées produites à l'effet d'obtenir des voix, en disant : « ban nombre d'électeurs n'ont pas donné leur suffrage, par la crainte de s'exposer aux persécution des vieux bourgmestres cabalistes » et il fut demandé que les absents au vote soient « punis d'une amende, affectée moitié aux pauvres et moitié à l'officier de Franchimont ». Le prince répondit qu'il serait donné suite à ce désir quand la communauté, réunie au son de la cloche, aurait ouï lire la lettre d'accusation, qu'il envoya aux bourgmestres, et l'incident n'eut pas de suite.
1732. Les charges des mayeur, échevin et greffier de police, furent déclarées, par le prince, « incompatibles avec celles de la magistrature ».
1743. Le 19 août, un règlement nouveau, en 31 articles, porte, au 17e que : « pour éviter les dépenses, il n'y aura dorénavant pour régence que deux Bres et un commissaire, mais en cas de difficulté, ils pourront assembler les six plus hauts cotisés avec le receveur, vaquant gratis ».
  Art. 18. .... le dernier élu des trois commissaires continuera ses fonctions cette année, et achèvera son terme, mais les deux plus anciens sont supprimés ».
  Cependant les événements forcèrent à revenir sur cette réduction.
En 1779, Sart ayant obtenu en qualité de Directeur de sa commune l'un des conseillers de S. A., Jalhay, pour la sienne, désira, à même titre, le chevalier Léonard de Streel, conseiller privé du Prince, mais ce vœu ne fut pas accueilli.
  A la fin du siècle, les conseillers communaux allèrent « donner promesse de fidélité à la Constitution devant le préfet du département de l'Ourthe, à Malmedy ». Il leur fit observer qu'en séance « ils pourront délibérer au nombre des deux tiers des membres ».
Serment d'un commissaire prêté à, l'époque du premier mouvement révolutionnaire, en 1789
« Je jure d’employer tout mon pouvoir pour remplir les fonctions de mon administration; je jure d’être fidel, sûr, stable et inébranlable, pour faire exécuter dans cette communauté des ordonnances qui ont venu et qui viendront de la nouvelle organisation; je jure que pendant mon administration, je n'aurai aucune partialité, ni respects humains pour frères, ni sœurs, ni pour parents, ni amis, ni pour qui que ce soit contre les ordonnances et le règlement qui nous ont été confiés et prescrits; je jure de soutenir la liberté, l'égalité et de droit de l'homme, et de rendre justice et équité aux petits comme aux grands. Ainsi je jure si m'aident Dieu et tous les saints. »
  L'on prévint que « tous ceux qui ne rempliront pas leurs devoirs et conditions desquels ils ont passé le serment, seront décrétés et réputés comme traîtres et parjureurs ».
Maison commune``
 De 1729, une convenrion faite avec la veuve du greffier Schick, porte que « pour 6 écus par an, les Bres et magistrats auront l'usage des deux quartiers de sa maison, pour eux et leur greffier, avec les chaises et tables. Ce dernier fournira à son plaisir, gratuitement, une charrée de troufes à ladite dame, pourquoi elle s'oblige de chauffer toutes les fois que de besoin, et de leur subministrer de la chandelle, lorsqu'il s'agira d'en avoir ».
  Cependant, on nourrissait l'espoir de posséder un jour un édifice à pareille destination, selon la pièce que voici.
« Le 3 novembre 1750, reçu de M. Raway, Bre, à la décharge de la communauté, 10 patars de cens qu'il doit pour environ 16 verges petites hors du Haut Vinave, sur quoi l'on a édifié la maison commune, par oeuvres passées à la cour de Jalhay, le 7 avril 1698, ensuite d'octroy de la Chambre des comptes, à payer à Pâques.
(signé) A. Malherbe. »
  Cependant, l'adjudication de la menuiserie n'eut lieu que le 19 novembre 1769 et le cahier des charges porte qu'il y sera fait « une montée à la royale, avec un balustre à l'entour.
Les terrasses des pavés auront 3 pouces sur 3 1/2, à vive riesse (arête). L'obtenteur ne pourra poser les limons pour le pavé qu'en présence du magistrat, et être prêt à clouer les planches de même, lesquelles n'auront que 3/4 de pied de largeur, sans bois blanc ni rouge et sans houque (nœud).
  Pour la sainée du grenier, les bois à même distance et grosseur. La porte de la maison sera peinte bleue, les fenêtres vernies de blanc en dedans et de bleu en dehors. »
  Cornet Nailis reprit ce travail.
  Dans le vestibule, au pavé, une dalle porta les mots et date : Anno Domini 1769.
  Selon un compte de 1770, on employa « 101 muyds de chaux, à 12 sous, pour faire la halle. On raccommoda les vitres brisées par le cheval de J.-J. Baron de Crassier, lieutenant-gouverneur ». Même année, « la halle ou maison magistrale reçut douze chaises, une table, des bancs, deux armoires, une stouffe (poêle) achetée à Polleur, 27 fr. 10 sous, produit spécial de cette localité à cette époque.
  La justice y occupa l'une des deux grandes pièces, nommée chambre scabinale, et cette construction fut dite successivement : maison magistrale, Halle de Jalhay, halle magistrale en 1780, maison de ville en 1796, puis maison commune.
  Disparue en partie dans la catastrophe de 1835, reconstruite bientôt, son premier étage continua de conserver les archives, aujourd'hui à Liège, au dépôt provincial.   Remplacée comme destination par la maison commune nouvelle, l'école de musique l'occupa et enfin le siège ancien de deux magistratures devint habitation particulière.
  Jusqu'en ces derniers temps, elle porta comme épi de toiture, une découpure en tôle représentant une femme tenant d'une main une lance et de la droite une épée où s'enroulait un serpent.
Liste des Bourgmestres de Jalhay
  On a vu ci-dessus que la Cour mit toute la meilleure grâce à céder à la population ses droits d'édicter, de police, de recette et du commandement des armes, charges qu'elle avait administrées jusqu'en 1582.
Elle se soumit même à des expériences d'administration. Les chefs nouveaux étant obligés de suffire aux dépenses courantes, il fallait être riche pour se laisser élire. 
1591. Thiry Querin rendit ses comptes en présence des échevins, et « pour les avances d'argent qu'il a faites et prétées depuis sa dernière reddition du 2 novembre, on le gratifia de 31 livres de poudre à 7 patars, ou 10 R. 17 p., et Pierre Ansillon eut aussi quelque chose pour prêt. »
1593. Bertolet de Champs, mayeur, eut même office.
A ces fonctionnaires il fut imposé, dès le début, d'être aussi « collecteur des tailles, payeur et prêteur ».
1598. Hubert-Jean Pasqueau ou Pasquea et Léonard le maître, « Burghmestres » ; le premier siégea jusqu'en 1605. En 1600, il est dit « Mambour en qualité de Bourghemestre », ayant Pierre de Champs pour adjoint.
1600. Servais Thiry, Bourgmestre.
1605. Jacquet le Marischal ; à cette date il est dit : « le bourgmestre Jacquet ».
1606 et 1607. Linar Jacquet et Querin Broly. Le maître d'école de 1618 avait mêmes noms que ce dernier.
1608. Henri Pierre, « burghemestre ».
1608, 9 et 10. Michel Rawea, id.
1609. Bertholet des champs, id.
1614. ...Pasquea et Jean Pirot, « bourguemaistres ». 
1619. ...Potier, bourgmestre.
1620. Thomson de Vinamont, bourgmestre, aussi « receveur du Franchimont ».
1621. Jaspar-Jean Jaspar, de Surister, et Jean Pasquea, de Charneux.
1622. Léonard Le Maise ou le Maistre et Jean Groulart. 
1624. Le second et Linard Pieddargent.
1625. Ansillon.
1628. Linard Pied d'argent.
1629. Le même.
1630. Jean le Bazin.
1630 et 32. Jaspar Poncelet, échevin, et Toussaint Counet, de Foulhier (Foyr).
1633. Jean le Maître et Querin-Jean Pasquea.
1634. Jean Hubert, ex sous-greffier de Theux et Nicolas Dohogne.
1635. Jean Hubert et Gilles le Bazin.
1636. Pierre-Henri Thomas et Jean Herman.
1637. Toussaint le Machon, de Charneux, mort le 1er juillet 1652.
1638. Pirotte Blancheteste, père de Jean.
1638. Jean-Jaspar Poncelet, échevin, épousa la veuve de Pirotte Groulart, dont le fils fut curé en 1650.
1639. Massin Lambert, de Surister, et Henri Dohongne ou Dohogne.
1640. Jean Rawai, Thomas Adam et Jean Jaspar.
1641. Pasqueau-Jean Pasquea, de Charneux, et Jean Hubert ; celui-ci siégea trois ans.
1642. Henri Pierre.
1643. Jean-Jaspar Poncelet.
1644. Jean Groulart et Nicolas Dohogne. Le premier, en 1665, est dit : « neveu et héritier de Jean Groulart, de Polleur; en 1678 époux de Marie Denis, de Verviers, veuve de Jean Blancheteste, échevin ».
1645. Simon des champs et Pierre le Maître. .
1646. Servais Boterman et Pirotte Denis.
1647. Jean Poncelet et Henri Pierre.
1648. Henri Pierre, de Charneux, et Denis Lange.
1649 et 50. Henri Pierre et Jaspar Le veau, dit Manguette. 
1651. Jaspar Le veau et Querin Jacquet, de Charneux, mort le 30 novembre 1662.
1652. Pirotte Denis, de Jalhay, et Massin Lambert, de Surister.
1653. Jean-Jaspar Poncelet, fils de Jaspar, échevin, et de Catherine Raquet.
1654. Massin Lambert et Jacques Pichot, de Foyr. 
1655. Ce dernier et Jean le Maître.
1656. Massin Lambert et Jean Counet.
1657. Jean le Maître et Jaspar Parotte, de Charneux, qui refusa d'abord, puis siégea cinq fois; il mourut le 3 avril 1691. 
1658. Massin Lambert, de Surister ; Querin Broly, de Herbiester. •
1659. Jean Poncelet, de Herbiester, et Simon Le maire.
1660. Pirotte Denis et Pirotte le Pottier, nom écrit aux actes : Poitier, le Pontier, Ponty, Pothier, Poti, le Potty, Poultier, Pouthyer, Poutier et Pouti.
1661. Hubert Jacques et Pirotte Denis, qui siégea trois ans; il épousa Marie de Groulart, testa en 1665.
1662. Hubert Jacques.
1663. Jaspar Parotte er Henri le Bazin.
1664. Pirotte le Pottier et Jaspar Raway, dit le Ponty, de Foyr.
1665. Jean le Maître et Charles Tourment, de Charneux. 
1666. Jaspar Parotte, de Charneux et Thiry le Ponty. 
1667. Jaspar Raway ou Raweau, de Foyr et Gilles le Bazin.
1668. Ce dernier et Charles-Pirotte le Ponty; celui-ci siégea « par ordre ».
1669. Henri Massin, de Surister.
1670. Massin Lambert, le jeune, époux de Catherine de Sprimont, morte en 1669; Simon-Henri Pierre et Jaspar Manguette, mort le 30 janvier 1715.
1671. Jaspar Raweau et Pierre Lange.
1672. Jacques Pichot, de Foyr, où il mourut le dernier de juillet 1717, et Charles-Pirotte le Pottier.
1673. Pirotte Thomas et Denis Jaspar.
1674. Jaspar Parotte et Pierre Lorent.
1675. Le premier et Jacob le Maître.
1676 à 78. Simon-Henri Pierre, de Charneux.
1677. Le précédent et Pirotte Pottier ou le Potty. 
1678. Jaspar Poncelet, mort le 3 mars 1720.
1679. Mathieu Pierre et Bertholet Pichot, échevin, époux de Marie Poncelet, morte le 14 avril 1710. Le premier, en ses comptes de cette date, cite « notre bourgmestre Croupet », nom qu'à ce titre nous ne trouvons que là, peut-être le précité de 1622.
1680. Henri Massin et Toussaint Counet, mort à Surister le 12 août 1714.
1681. Jaspar le veau dit Manguette et Bertrand Jaspar. 
1682. Jean Pasquay, de Surister, élu deux fois, mort le 30 janvier 1710 et Jaspar Leveau.
1683. Le 2 octobre fut élu Henri Broly, de Herbiester; le docteur attesta l'état de son étisie; il fut remplacé par le suivant.
1683. Jaspar-Jean Poncelet.
1684. Jaspar Parotte et Jaspar-Jean Poncelet, mort le 3 mars 1720 ; Gilles Henkinet, élu, il prit la fuite pour ne pas être bourgmestre, revint, fut réélu quatre fois et mourut à Foyr le 15 septembre 1717.
1685. Jacob le Maître.
1686. Le même et Gilles Henkinet.
1687. Pierre Thomas, mort à Herbiester en 1707. 
1688. Le même et Thomas Moxhet.
1689. Ce second et Pierre Lange.
1690. Gilles Henkinet et Jean Des champs et Jean-Gilet le Bazin, échevin.
1691. Thomas Moxhet, mort à Surister le 4 juin 1715 et Jaspar Manguette.
1692. Jean-Toussaint Cornet et Jean Des champs.
1693. Jacques Parotte et Jean le Bazin, époux de Gilette Broly, fille de Jean, morte le 3 juin 1710 et lui le 16 août 1711, à Herbiester.
1694. Gilles Henkinet.
1695. Thomas ou Thomekin Parotte et Jean Parotte, tous deux de Charneux, échevins et meuniers; le premier mourut le 25 juillet 1727 ; Jean le 29 novembre 1730.
1696. Jaspar Parotte et Jaspar le Moine et Jean Pasquay, de Surister, précité, mort le 30 janvier 1710.
1697. Gilles Henkinet, précité, et Jean-Gilles le Bazin. 
1698. Jean Pasquay et Thomas de Vinamont.
1699. Grégoire le Maistre et Jean Parotte. Des débats leur firent substituer par le Prince, Gobsez, de Verviers, sans doute celui qui y fut bourgmestre en 1681.
1700. Jean-Gilles le Bazin et Thomas Moxhet.
1701. Pierre Thomas, époux de Catherine Broly, morte le 23 juin 1702, lui en 1707, à Herbiester  et Pierre-Jacques Pichot, de Foyr, où il mourut le dernier jour de mai 1717.
1702. Pierre Thomas ; Bertrand Jaspar.
1703. Bertrand Jaspar et Jaspar Manguette, élu il refusa, fut forcé d'accepter et mourut le 30 janvier 1715.
1704. Jaspar le Moyne et Jean le Bazin.
1705. Henri Xhaet, mort le 22 mars 1719, et Théodore le Pottier et Pierre Lange.
1706. Nicolas Laoureux, gendre de Jacques Pichot.
1707. Pierre le Maître, échevin, mourut le 20 avril 1740, sa femme, Gilette Parotte, le 10 février 1745, et Jean Laoureux, « gendre de feu honorable Pierre Thomas », il mourut à Herbiester le 16 juin 1717.
1708. Jean Laoureux et Théodore Pottier.
1709. Pierre le Maître, échevin, et Michel le Bazin, époux de Catherine-Jeanne Schick, mort le 28 août 1727.
1710. Grégoire le Maitre, mort le 17 décembre 1741, et Jean Closet.
1711. Grégoire le Maître et Jean-Gilles le Bazin, fils de Gilles.
1712. Ce dernier et Jean Rauway, puis Léonard Grégoire, qui prêta serment puis refusa de siéger et fut remplacé par Jean Rauway.
1713. Pierre Simon, dit aussi Pierre Simon Pire, de Charneux, époux de Marie de Thier, mort le 2 novembre 1718. 
1714. Ce dernier et Jean Laoureux.
1715. Pierre-Thomas Cacquelet et Nicolas ou Closet, Laoureux, échevin, mort aux champs de Foyr en 1725. 
1716. Ce dernier et Jaspar le moine.
1717. Ce dernier et Henri le Bazin et Théodore Pottier, mayeur.
1718. Pierre Parotte, meunier, mort le 17 septembre 1734. 
1719. Ce dernier et Thomas de Vinamont, échevin et capitaine.
1720. Les mêmes et Jean Herman.
1721. Pierre Parotte, « l'un des maîtres du moulin », mort le 17 septembre 1734, et « Pierre Lange, élu à l'unanimité ».
1722 et 23. Mathieu Simon, Henri Darimont et, ...Nailis, de Charneux.
1724. Le second et Pierre Lange, précité, mort le 15 février même année.
1725. Barthélemi Laoureux et Jean Herman.
1726. Bertrand Jaspar et Michel Cloes.
1727. Jean-Thomas Adam et Pierre Manguette, échevin, mort le 5 juin 1758, veuf de Françoise de Cartier.
1728. Le second et Hubert Moxhet, époux d'Élisabeth Deloye, mort le 18 octobre 1736.
1729. Ce dernier et Denis Arion, époux d'Élisabeth Thomas, morte le 21 février 1768.
1730. Pierre le Maître, échevin.
1731. Hi-Jean Paquay et Léonard-Gilles Henkinet, échevin et greffier, époux de Anne-Marie Alard, fille d'Adam Alard, mort le 28 avril 1758.
1732. Henri-Gilles Caquelet, mort le 29 avril 1743.
1733. Joannes-Étienne Thiry et Jaspar Close, qui refuse et est remplacé par Théodore-Henri Tiry, de Foyr, âgé de 42 ans, et Léonard Manguette, mort le 18 mai 1758, veuf de Noëtte Thise.
1734. Massin Nailis et Jean-Henri Clos, des Champs de Foyr, âgé de 53 ans.
1735. Jean-Thomas Adam et Herman-Denis Heuslick. 1736. Jean Close et Jean le Bazin.
1737. Henri-Michel Moxhet et Jaspar-Pierre Thomas. 1738. « Jaspar-Pierre, dit Pierre Thomas », mort le 17 juin 1745, et Jean-Jacques Pichot.
1739. Jean-Henri Close, précité, mort le 23 avril 1751, veuf de Catherine, fille de Henri Pire, et Henri-Thomas Cakelet ou Caquelet jeune, époux de Catherine Arion, mort  le 16 mai 1747.
1740. Henri Moxhet, mort le 18 mars 1761, et Massin Nélis.
1741. Jean Raway, jeune, et Servais Creitte, nom écrit aussi Crete et Cret, siégea trois ans, mourut le 4 septembre 1768.
1742. Jean Raway.
1743. Jean Counet, échevin, mort le 19 avril 1765.
1744. Jean Raway et Léonard-Gilles Henkinet, échevin et greffier, précité à 1731.
1745. Noël Counet, habitait aux Champs de Foyr, mourut le 25 février 1772 et son épouse, Marguerite Darimont, le 14 février 1789.
1746. Ce dernier et Jaspar-Pierre Manguette, .époux de Jeanne-Catherine Darimont, morte le 23 février 1767, lui le 16 avril 1793.
1747. Ce dernier et Jean Raway.
1748. Thomas de Vinamont et Thomas Adam, époux d'Anne-Marie Misse, « fille du meunier de Sorbroodt »; il mourut septuagénaire le 4 mars 1770, elle le 13 janvier 1771.
1749. Jean Raway et Jaspar Darimont.
1750. Servais Crete et Jean-Pierre Parotte.
1751. Le premier et Jean Raway.
1752. Jean-Pierre Bazin, plusieurs fois bourgmestre, mort nonagénaire le 27 juin 1784, et Jean-Bertrand Parotte.
1753. Les mémes et Jean-Joseph Parotte.
1754. Jean-Pierre Bazin, pour servir Jalhay et Herbiester, et Michel Collard Bovy pour les autres localités du ban.
1755. Jean-Pierre Bazin et Jean-Pierre Parotte, élu en octobre, il refusa en décembre d'assister aux séances, fut remplacé par Léonard-Gilles Henkinet.
1756. Jean-Pierre Bazin et Léonard-Gilles Henkinet, greffier.
1757. Jean-Thomas Adam jeune, de Herbiester, mort le 24 janvier 1777.
1758. Charles Tourment et Jean Nélis. Le premier mourut nonagénaire et encore en charge le 9 janvier 1799.
1759. Jean-Thomas Adam jeune, précité, et Charles Tourment, « réélu pour deux ans, n'ayant pu en trouver de plus capable » ; le premier siégea jusqu'en 1764 et le second jusqu'en 1766.
1764. Thomas de Vinamont, jusqu'en 1767.
1766. Jean Counet.
1767. Jean-Pierre des Champs, mort le 3 septembre 1787. 
1768. Jean-Thomas Adam.
1769. Jean-Pierre des Champs et Pierre Parotte.
1770. Jean-Thomas Adam jeune et Charles Tourment. 
1771. Jean-Pierre Parotte et Jean-Henri Paquai, époux de Élisabeth Lange, morte le g juillet 1787.
1772. Jean Adam le jeune et Jean-Nicolas Darimont. 
1773. Jean-Pierre Parotte et J.-P. Deschamps.
1774. Jean-Thomas Adam et Ch. Tourment.
1775. Jean-Pierre Parotte et J.-N. Darimont.
1776. J.-F. Adam et Jean-Pierre Parotte, veuf de Marie-Catherine Pfeiffer, morte le 17 avril 1771, lui le 2 novembre 1788, octogénaire, et Jean-Lambert de Vinamont qui siégea jusqu'en 1779.
1777. Jean-Pierre Parotte.
1778. J.-P. Deschamps.
1779. Le même et P.-Mathieu Basin.
1780. Ce dernier et Pascal-Joseph Dohogne.
1781 et 82. Celui-ci et Jean-Thomas Adam.
1783 et 84. Charles Tourment et Léonard Parotte. 
1785. Pascal Dohogne et Jean-Thomas Adam.
1736. Jean-Bertrand Parotte, mort même année, 7 avril, ainsi que sa femme, Catherine Jaspar, fille de Denis.
1787 et 88. Henri Bonjean et Pascal Dohogne.
1789. Jean-Lambert-Louis de Vinamont, Mathieu Basin et Henri Dohogne, de Surister, mort même année, le 11 novembre.
1790. Thomas Adam et Pascal Dohogne.
1791. Jean-Lambert-Louis de Vinamont qui, dans la séance du 25 mars, se trouvant seul agissant, se remplaça lui-même par Théodore-Paquai Darimont.
1792. Thomas Adam et Gilles Adam.
  
Les Français étant arrivés en novembre, la municipalité fut composée de Antoine-Joseph Grégoire , nommé Président par ordre du Représentant du peuple Frécine, et ayant pour collègues Gilet Adam, Jean Raway et Léonard Raway.
  Les envahisseurs ayant quitté le pays en mars suivant et le Prince de retour, Gilet Adam fut réélu bourgmestre le 18 mai et à même titre Thomas Adam, le 31 décembre.
  Le Prince partit définitivement en janvier 1794.
1795. 5 avril. A.-J. Grégoire, rétabli Président par Frécine et Jaspar-Pierre Lange avec titre de bourgmestre.
14 novembre. Henri Bonjean reçut celui de Maire.
1799. Antoine-Joseph Grégoire reprit la Présidence en 1801; il eut pour collègue à même titre Jaspar. Grégoire ; le premier, élu conseiller en 1804, occupa cette charge jusqu'à sa mort et titré successivement: adjoint-Maire, 1806; Maire le 17 août 1817, ayant pour adjoint Léonard-Joseph Raway, lequel remplaçait Nicolas Mauhin. Grégoire devait être, en sa Commune, le premier exemple d'un bourgmestre à vie. Et Peut-être jamais administrateur n'eut de carrière aussi accidentée, car il fonctionna, à la satisfaction générale, à travers la Convention, 1792; le Directoire exécutif, 1795; le Consulat provisoire, 1799; le Consulat à vie, 1802; l'Empire, 1804; le gouvernement général du bas Rhin et du Rhin moyen, 1814; même année l'occupation par l'armée russe (qui déposa le bourgmestre de Liège); le gouvernement général de la Belgique; le Royaume des Pays-Bas, 1815.   Grégoire devait servir aussi le gouvernement provisoire, 1830, et enfin l'heureux règne de Léopold 1er, 1832.
  Le même occupa de plus les fonctions d'assesseur de la justice de paix du canton de Spa; fut chevalier de l'Ordre de Léopold et mourut âgé de 77 ans, le 27 juin 1848. Son fils lui succéda .
1848. Antoine Grégoire.
1855, 26 février. Jean-Gaspar Darimont, fils d'Athanase-Joseph et de Marie-Joseph Neuville, né au moulin de Mangombroux (Stembert), le 11 décembre 1814 ; il épousa Catherine-Angeline Colson de Jalhay, et mourut le 26 février 1874.
1867, 5 avril. Georges-Joseph Jadot de Jalhay, né le 27 mars 1837, fils de feu Georges-Louis échevin, et de Marie-Catherine Bazin de Jalhay, petit-fils de feu Georges-Joseph Jadot maire d'Oteppe.
G.-J. Jadot, d'abord commis de l'état civil et du Bureau de bienfaisance en 1851, fut conseiller communal en octobre 1866, réélu en 1872, 1875, 1881 et 1887 ; bourgmestre du 5 avril 1867 à 1873 ; échevin ff. du 1er janvier 1879 à 1885; premier échevin du 14 avril 1879 à 1885, et toujours réélu en cette belle fonction. (Voir aussi le chapitre école de musique.)
1875, 31 mars. Gaspard-Pierre Adans, fils de Gaspard-Joseph, et de Catherine Lange, né à Charneux (Jalhay), le 6 juillet 1816, époux de Marie-Anne Drouguet.
1879, 14 avril. Charles-Joseph Lemarchand, fils de Pierre-Joseph et de Anne-Joseph Tourment, né à Surister le 19 novembre 1821, époux de Marie-Catherine Pottier.
  Par arrêté royal du 30 mars 1888, il reçut la croix civique de ire classe pour services rendus dans une carrière de plus de 35 années.
1888, 17 février. Jean-Pierre Verkenne, fils de Jean-Simon de Marguerite Simon, né à Jalhay le 13 mai 1825, époux de Marguerite-Joseph Lemarchand.
1891. H.-J. Poncelet, né à Surister le 28 septembre 1839, époux de Marguerite Petit-Simon; décoré de la médaille civique de première classe par arrêté royal du 8 octobre 1901.
Us et coutumes.
1577. La Cour rappela que « selon la loi municipale de cesty pays, quand homme ou femme est dévyet (mort), et le siège briseit, la filhe ou fils succède après la mort de père et de mère à tous leurs biens, s'il n'y a, des dits conjoints, testament ou donation ».
1580. « Il est chose vraye et certaine que tout masuir et inhabitant de Jalheau sont meunys de privilèges ossy avant le ung que l'autre, et ne peut, ne doit, le ung plus que l'autre. »
  Une pratique bien étrange et très ancienne se produisait au lieu dit Clawé Fawe : là existait un hêtre, en wallon fauve, et tout charretier passant auprès devait (?) y chasser un clou. A ce propos, à Rome on faisait de même dans une colonne du temple de Jupiter, au Capitole, à chaque retour de l'année. Ce dernier fait était motivé, mais le pourquoi du clawé fauve n'est pas encore connu.
1582. « Le maire de Jalheau et Michel-Houbert Franck avaient querelle à raison d'un thilhou que lu dit Michel debvoit avoir en son hirtaige; et comme le dit maire estoit avec le dit Michiel, beuvant en la maison Melchior Blancheteste, en une grande compaignie, home et plusieurs requirent le dit maire de mettre la paix sur ou bovergier (?).
  Elle fut faite par les homes asscavoir : Johan Fricque, qui estoit dit home pour le dit maire, et Thomas Grogs Johan pour le dit Michiel.
Fut sentensié par les dits deux homes que le maire arait 45 k (carolus), et que le dit Michel payeroit d'escot, en la dite maison Melchior, 2 dallers, en la maison de Johan Deloye 4, et se désistcroit du dit tilhou, tous dépens abolis. »
1584. « Défense à ceux qui escorchant bestes, laissent les carongnes gésir, dont les loups s'adressent, ce qui incommode les passaiges et peut causer grand dommage. »
1590. Un habitant « est condamné à un voyage à Saint-Jacques en Galice, a perager de ses pieds, pour avoir dit d'un mourant: « si la mort est là, c'est qu'il l'a méritée auparavant ». 
« Geoiris allant en guerre, achapta pour 28 dallers un cheval avec gohereau et brides, et pour ce, stipularent et se toucharent les mains, tastant l'une en l'autre, en signe de confirmation du marché fait. »
Un autre accord dit : « ils se donnarent et toucharent les mains en celle du gouverneur ».
1614. « Jean Pirot de Jalhay, Bourgmestre à Frankendal, aux Allemagnes, Palatinat Électoral, fait serment par érection de deux doigts, en forme et manière de ce pays. »
1616, 15 septembre. « Catherine relicte Gilet le Notton, fille feu Jaspar et Jeanne, fille Henry Monea, demeurant à Herbiester, déclarent par serment à Jehan de Cherise, sergent, que dimanche passé elles estoyent allées sur les forêts du pays de Limbourgh cuilhier des noisettes. Arrivées par delà le chemin dit grande voye, ont trouvé dans un passeau (sentier) tirant vers la Bobinette, ou mouquieuse faingne, un nombre de pièches, signament des florins d'or, quelques doubles ducats et un angelot, cachés ou foullés quelque peu en terre, les apperçurent par l'un deuses qui soy représentoit au jour quelque peu reluisant, les tirrarent de la dite terre et les apportarent en leur village du dit Herbiester.
Là les répartirent entre elles, sous pensement qu'elles avoient longtemps esté perdues et non recherchables, à intention toutefois de les restituer sy personne les réclamoit.
Elles en présentèrent une à Léonard le Mre, leur voisin, cale qu'on disoit angelot, requérant qu'il la vollust chambger; icelui leur en donna quatre pièches de 3o pattars chacune, selon que on les alloewoit (selon le cours) et qu'on dist de Liège ou Buillon, nouvellement forgées.
Quelques jours après arriva au dit villaige le Sr Jean Lors, lieutenant Gouverneur de Franchimont, en mains duquel elles restituarent les dites pièches d'or et d'argent chambgées, dont elles firent note et description du nombre. »
1649. « On annonce la vente des fruits de la terre; chacun estant convoqué environ l'heure limitée « au tillou », lieu accoutumé pour faire telles et semblables ventes et vendages. »
1656. « La femme Michel Bronlet étant accouchée d'un enfant mort, ses parents allèrent offrir leurs prières à N.-D. de Dieu parte (Dieupart). »
1660. J. Blancheteste, greffier, nota parmi ses biens le suivant :
« Advertissement touchant eaulwes des fontaines, lavasses, et aultrement me compétantes et appartenantes, servantes à larrousement et l'a ffrechissement de mes preits et héritages.
  Premier, au pré tondit dessous la ville, m'appartient de chaque samaine leawe de la fontaine dite Collar Mixhe et tout ce qui se rend dans le ruisseau d'icelle le londy, si matin qu'on le peut prendre, et le continuer jusques au mardy aux douze heures au midi.
  L'entrée et sortie du dit preit se prend et se doit prendre au boccal de la procession du vénérable St-Sacrement, par desseur le vivier qu'on dit Pirotte Trynne, en tirant droit entre le pré qui fut à Michel le Bazin.
  Au pré au vivier, dit le pré la Damelle, le vendredy matin de chaque sapmaine leawe de lavasse de la voye de la fagne.
  Au pré maloupont, le judy matin, chaque 15ne leawe du vivier de Jalheau; leawe du vivier dit Querin, le judy.
  Jean-Pirotte Groulart m'a cédé la part de leawe de la fontaine Winand et à relever les byds à la bonne foi, quand ils servent aux deux parties.
  Le pré le gras-de-by à 4 jours par sapmaine, les eaux de lavasses du chemin qui se rendent sur le dit pré, commençant le lundi. »
1694, 1er février. « Ajournement donné, à la requête de l'officier souverain de Franchimont, à André Dreys, pour le voir condamner à 10 fl. d'or pour avoir critiqué le Rd pasteur, ne voulant plus permettre que les garçons fissent aller les filles au tour (?) pour redimer par un baiser leur fuseau quand elles le laissaient tomber. »
Il fut renvoyé sans amende après admonestation.
1697. « Le dimanche du quinquagésime, le peuple étant assemblé aux vêpres, dans l'église, Louise Mathieu Pire, veuve Hi Massin, a été choisie pour sage-femme de la paroisse, et là même a passé serment accoutumé, ce qu'ont fait aussi Marie le Gaigneur et Catherine Blanchetéte », celles-ci probablement comme répondantes.
1744. En un partage, les héritiers de l'échevin Athanase Darimont demandent « à la Cour de faire sept parts, les coter sans numéros (?), et les faire donner par un petit enfant ».
Le premier dimanche de Carême, on fait encore des feux de joie pour être préservé de la foudre et des incendies pendant l'année et, selon le dicton local, po touwer l'macralle (pour tuer la sorcière), et l'on débute par le simulacre de courir à califourchon sur la gerbe de paille qui doit allumer le dit feu ou fowau. En juin, on jette des couronnes de fleurs dites de St-Jean sur les toitures, pour écarter les couleuvres.
Ordonnances pour le Ban.
1656, 20 juillet. « Défense, à la requête du Gouverneur, de laisser courir les chiens à peine de 20 fl. d'or, ou telles peines que justice trouvera à ce appartenir, oultre les inconvénients, dépens, dommages et intérêts qui poldroient arriver par morsures de chiens malades. »
1672, 16 septembre. « Par avis de justice, dit le Bre Pierre Lange, avec tous en nombre, je suis parti pour Franchimont prier Mr le Baron et Madame et leur suite, d'assister à notre dédicace de l'église, comme il est fait dans les autres bans, ou lui faire l'offre de 50 patacons, ou comme il sera trouvé convenir. »
1690. « Défense de seicher ni broyer lins, ni chenues (chanvre) ès fours ou cheminées, mais plutôt sur des eschaufats éloignez des maisons, à peine de 10 fl. d'or et de tous dommages et intérêts. »
Même amende pour le blasphème et « à ceux qui tiennent la nuit, en leur maison, des enfants jouant aux cartes avec jurements »,
1700. « Un afforain qui n'a point son domicile dans les lieux où la taille est imposée, pour obtenir ce titre, ses droits et privilèges, il doit être établi définitivement ailleurs. »   On refusa cet avantage au prêtre Ch.-Fr. Basin, de Jalhay, officiant à Liège, parce qu'il n'avait pas encore titre de curé, tel que le possédait Henkinet, de Jaihay, curé de N.-D. aux Mouches, à Liège, considéré comme afforain (étranger), il ne payait sur ses biens que 2/3 de la taille.
  Jacques Pichot réclama aussi ce titre en 1720 et ne fut pas accueilli « parce que les bourgmestres ont toujours fait vendre à l'enchère publique les fruits de leurs biens pour en tirer le payement des tailles ».
Ainsi pronunché an et jour susdit.
  En signe de vérité nous avons nous, les dits escevins de Lemborch susdit, icest faict subsingner de noustre secrétaire. 
Donné à Lemborch au Ve de Novembre de XVe XLIX.
(signé) Guech. à l'ordonnance de Messieurs. »
Et le texte suivant a trait encore à l'honorabilité de Peter Kessel.

  « Seriment prêté devant Nous la Justice de Jalheau, l'an 1549, le 8e jour de mois de novembre, Maire Michiel, Eschevins Roidkin, Groulart, Anthoenne, Johan Deloie et Johan Querin.
Johan Piroulle, de Jalheau, part à seriment à Pieter de faingne, que quant il doit avoir demouret pour lui envers le Voestmaistre de Nayowe, de la somme de quatuorses dallers, qu'il le dit Johan Piroulle, estoit alors tenu prisonnier ayant les mains loyées par corde; s'y fut enseignie n'estre un seriment de loy. L'an susdit, le 22e novembre, Pieter de faingne fit seriment que quant il demoura pour le dit Johan envers le vorstmaîstre des dits 14 dallers, qu'il le dit Johan Piroulle, ne poirtaye de corde; sy fut par nous, dit et jugiet que le dit Pietre en avoit faict assez pour demourer en paix de la miese (la misère) que lui faisoit le dit Johan ».
  En 1552, le premier de ces faits fut rappelé par la cour, à propos d'une arrestation en mêmes circonstances, disant : « le lieutenant de Lymbourg avoit par excès empoigné Pieter de Fangne, massuyer de Jalheau, et le carcérer au château de Limbourg, et la haute justice d'illec l'a délivré et absol. »
Familles descendant de Peter Kesselair ou Kessel
  Il laissa cinq enfants: Laurent, Michel, Cornet ou Corneil et deux filles. La veuve continua d'habiter le nouveau logis.
Par singularité, ils délaissèrent le nom du père pour celui de Piette de Fagne qu'ils semblaient choisir comme titre nobiliaire.
En 1559, l'aîné fit « relief des biens qui lui peuvent appartenir au ban de Jalhay, par le dit trépas, et celui de son beau-frère, au même ban. »
Il est dit « Loren Piet de Fagne », à propos d'un terrain de sartage, le « Barboux », qui lui appartenait.
Une saisie de biens faite par lui, ses frères et sœurs, porte ces mots : « Cornet de Fagne est décédé, reste sa femine »
Deux ans après, la maison n'était habitée que par deux personnes, car selon une capitation de 7 patars en faveur du Prince, on en donna 14.
  En 1581, y habitait « la famille Piette ».
  1585. Michel de Fagne habitait Cathenis (Ketenis), ainsi que sa soeur Catherine, mariée à « Peter Clerque, de Chatenne ». Ils comparurent à la cour de Jalhay, avec leur beau-frère Léonard, fils de feu Henri Collin, de Herbiester, manant à Nayowe (Eupen), pour l'échange d'une rente.
En même temps, Laurent fit relief d'une fagne, « moyennant 6 fl. de rente héritable et un coq de bruyère appelé broultea ou cocq de fangne ». Le relèvant se dit de Jalhay et Peter Clerque y vendit des bestiaux à son beau-frère Léonard.
Le fils du curé Noël d'Oneux épousa Marguerite, fille d'un Laurent Piette, de Jalhay.
  Enfin, concernant cette lignée qui semble avoir de tout point bien mérité, nous sommes bien satisfait d’ avoir pu mettre à néant la hideuse calomnie qui pendant trois siècles et demi pesa sur cette déplorable victime et ses enfants, traités en affreux coupables, et de pouvoir rendre hommage à la mémoire de l'un des bons masuyrs du ban, duquel il peut exister encore d'honorables représentants.
Présence d'un lépreux à, Jalhay 1573
  Cette année, le mayeur ayant porté plainte parce que l'un de ses domestiques l'avait quitté, le père de celui-ci, Tiry Goffinet, devant la Cour, en exposa la raison en disant :
« S'il est parti, c'est qu'il trouva que votre mayeur avoit auprès de sa maison, sur son héritage et tenure (ferme), fait faire une maisonnette en laquelle il nourissoit, entretenoit, ung appeleit Johan lu Vecque, lequel estoit ladre, vulgairement dit meseau, et pour tel, par les juges ordinaires, déclaré devoir être absenté du populaire, afin les non contamyner.
  Et le dit Henry, estoit introduit au seryice du dit Mayeur sa famille, d'où aulcun d'eux luy faisoit porter lingnes (menu bois), pour chauffer le dit ladre, et autres ses nécessités. Mesmement se venoit souyentes fois asseoir emprès du dit Henry, signament à la graine, là il battoit les bleids et grains, et journellement habittant, hantant et conversant 'emprès la famille de votre dit Mayeur.
  Le dit Henry offre et présente son seryment, à quoi devera estre admis, attaindu ses bons nom, fâme et réputation.
  Voilà donc Sgrs une occasion plus que suffisante au dit Henry, de quitter le dit service, afin non se polluer ne continuer ens ordures et infections du dit ladre ».  Depuis déyié (mort) dont Dieu ayet l'âme.
  Le mayeur répondit qu'avant l'arrivée de Tiry, « il tenait Levesque loin de la ville de Jalhay, arrière des gens, et la communauté subvenait à ses besoins  puis il lui bâtit une maison en son jardin, assez arrière de soi », mais il nia que le lépreux vint en sa propre demeure « où la justice tenant journellement ses plaidoyers, ne l'eut souffert. »
  Pendant ces pourparlers, le malheureux infecté mourut.
  Il en est question encore en un acte de 1584 citant :
  « Maroie, constituée en viduité par la mort de jadis Johan le Vesque, son mari, retiré de ce monde pour cause de la maladie du leupre et avoit un fils appelé Pirotte, lequel survécut longuement son père. »
Procès de la gaufre. — 1594
  Un habitant d'Arbespines, s'étant établi à Charneux, avait d'une course faite à Verviers, rapporté des gaufres à son insu, disait-il, les ayant trouvées en la fourrure de sa robe ou pourpoint. Il en offrit une à l'un de ses nouveaux voisins et aux enfants de celui-ci, lesquels s'en trouvèrent très indisposés; de plus, trois poules qui en avaient mangé, crevèrent, ce qui fit croire à un empoisonnement prémédité.
  Quoique de ces gaufres restant, données à divers animaux, n'eussent produit nul effet fâcheux, une enquête très laborieuse eut lieu et les habitants d'Arbespines et de Sart vinrent en grand nombre pour témoigner des antécédents honorables de l'accusé, Entr'autres Johanne Coucque le diet, âgée de cent ans et cinq mois, disant avoir connu tous les parents d'honnête personne: Jaspar, fils de feu Johan de Thier père, mère, grand-père, grand'mère et amis, et pense qu'il n'est générations au ban de Sart, sans blâmer personne, portant meilleurs noms, fames et renommées.
  Ce qui n'empêcha pas l'accusation de se poursuivre pendant deux années. Le plaignant disait qu'après « avoir gouté la gaufre, il en eussit mal à ceure; en donna à menger aux poilles et aultres biest parce que avoit un morsya de la gaffe poisonneuse et print de cette un morcelet comme la moitié d'une gaîlhe (grosse noix) et estant en la taverne laissa cheyoir ung petit drapea enveloppent la guaff. Un docteur appelé n'y trouva de poison, en donna à une poule qui n'en souffrit; un sieur Pirotte mangea de la guaffre, ne resta le moindre soupson de poison, car il n'en pâtit. Un assistant à la remise de l'une des gaufres alla la requerre en ses chauses ou poches, là il l'avait bouttée, en essayat ou en machast en sa boche sains lavaller, mais la trovante malvaise et brûlante, la rejecta et la trullat (l'émietta) en pièces aux poilhes. Comme il sortit, une filhette de 4 ans en recueillat quelque petit morcelet, d'icelle waffe, incontinent commenchat à se doloir, si toest devint ossi malade, rejectante par la boche les superfluités du corps. Les poilhes, choese estraingne, si toest mortes estoient de noire coleur à la tresse (crête). Jaspar envoya de son eawe à Aize, le docteur assura qu'il avoit le venin, et la femme disoit : a Doux Dieu, waities ou toupies, bonnes gens, on a voulu empoisonner mon mari.  Nicolas Groular, borgeois de Verviers, passant près de la maison Pirotte Groular, lez Jalhay, en venant à nos Plaix, vit des personnes devisant de cette guaffe, où il y avait tout aval (partout), des petites blancheurs si comme petits pois blancs, durs, quasi comme os, n'ayant veu semblables ».
  En présence de ces constatations, il fut demandé s'il n'y aurait pas en cela quelque sortilège, et l'on posa ces questions :
  N'est-il pas advenu que des personnes tenues pour gens de bien, ont esté après trouvées sorciers, macquerais ou macquerelles, usant occultes de venin, poison, et ayant hantise et communication avec le diable ?
  Si au pays de Trive (Trèves) et aux Allemagnes, on n'a trouvé et trouve encore de jour en jour, hommes et femmes estantes sorciers et maquerais, lesquels estoient réputés de bon nom et fame, combien qu'ils ont esté bien méchants et adonnés à toute sorte de macrellerie et sorcelerie ?
  Si un homme ne se rendait, suspect d'être sorcier ou macquerai, yiendra lui présenter une gauffe pour manger, et aussitôt en seront deyenu fort malade, et après lui ses enfants, qui en auroient gouté et ses poules mortes soudain, tout en un instant ? »
  Un témoin dit avoir connu jadis Ivonet, demeurant à Spau (Spa), d'extérieur très bien, fréquentant l'église et qui après fut exécuté; comme il a entendu parler qu'au pays de Dalem on a brûlé et supplicié beaucoup de personnes.
  Michel Pichel, de Tiége, âgé de 70 ans, ajouta que passé 30 ans on a brûlé des sorciers en bon nombre sur le Jonkeu, au pays de Franchimont.
  Un autre témoignage porte que l'accusé mangeait pain et viande ainsi qu'une autre personne et se faisait couper le pain, comme on dit, à la milette, en mittaind de pain (milieu, du wallon mitan).
  Heureusement, l'accusé eut la chance d'échapper au péril, et les débats se résumèrent comme suit : « Considéré que toutes les créatures humaines sont sujettes à la maladie et mort, que ce n'est chose nouvelle que quelqu'un  ,sain, ait mangé d'appétit, devenir malade et mourir, les hommes étant sujets à infirmités et chastois divins, que le dit Jaspar de Thier est homme d'honneur et conversation, ayant la crainte de Dieu en singulière recommendation, hantant, fréquentant et devoir en ce que son pasteur lui at enseigné, et ayant juré sur l'évangile avec deux de ses plus proches parents est quitte et jugé absout de senestres, vains pensemens et restance de son honneur. »
  Enfin avec les pièces du procès était un morceau de la dite pâtisserie, sous une enveloppe portant ces mots : « C'est ici la waffe mise en main du greffier »; elle s'émietta aisément en 1864.
Sorcellerie
La croyance aux sortilèges fut générale, surtout au XV° et au XVI° siècle. Les cours de justice même procédèrent tragiquement contre de folles imputations; Stavelot en offrit de terribles exemples. 
  Jalhay, quoique touchant à cette principauté, n'y prit qu'une part anodine, comme suit.
  L'accusation de sorcier ou sorcière exposait aux plus grands dangers; certains, fous d'orgueil sans doute ou hallucinés, se donnaient à eux-mêmes ce titre qui faisait trembler les autres et que l'on attachait surtout à des femmes âgées.
  Certain jour, à Jalhay, l'une d'elles, à ce propos, fit irruption en blasphémant, chez le greffier occupé à rédiger un acte avec témoins, pour un accord entre eux. Là, s'emparant de l'écrit, elle déclara que cela ne se ferait, si d'abord on l'avait excusée et faite bonne. c'est-à-dire qu'elle n'était pas sorcière.
« Le déposant la reprenant de sa témérité, elle réïteroit ses juremens et demouroit obstinée avecq retenue de l'escripture, et les dits assistans en furent troublés et esmerveilheis. Le curé de Jalhea était là, vergongneux, tout honteux de la témérité, la reprochant de son audacité avecq bonne semonse. »
  1608. Afin de ne pas voir prolonger les débats concernant les sorciers, la cour de Theux décida ce que voici :
  « Les procès seront sommaires et au plus bref que possible. Les justiciers y vaqueront le matin et l'après-dîner. Leurs salaires modérés; des cours subalternes les membres auront un fl. par jour.
  Le maître des hautes oeuvres, dont le salaire est excessif, se contentera désormais de 30 patars B. Bt. par jour, outre son défrayement.
  Pour les inculpés, on saisira les biens, meubles, pour les inventorier et subhaster publiquement, l'officier dressera l'état des frais.
  Comme le plus souvent sorciers et sorcières sont gens pauvres et misérables, les dépens se pourront exiger de toute la communauté.
  La collecte de cette taxe se fera par les mambourgs des églises, sans que les frais puissent excéder le 20e denier. »
  Alors, l'état des esprits semblait s'appaiser lorsque, vers 1612, l'excitation reparut, d'après des dépositions diverses à son sujet.
  « Maroye, droictement à l'entrée de S. A. à Liège (septembre) alla auprès du docteur de Tengnée, qui lors demoroit à Chocquier, lui dit que son père estoit retombé pire. Icelui déclara qu'on lui ayoit derechief fait le mal en ensorchillie, sur le chemin et ajouta : « elle vous trompe la meschante », sans la nommer. On disoit aussi ensorcelé le cheval. Sur ce, Jaspar le veau déclara : « Je ne connois ni sorchiers ni sorchières, mais par les services rendus en ma maison par l'accusée Trinne, temps et tarde (tôt et tard) et à mes enfants n'avons oncq vu ni sentu déplaisir plus que par d'autres bonnes voisines; Gilet, étant malade, languissant, en avoit peur, et disoit de fermer la porte. »
  Passé 3 ou 4 jours, ouït hurter à la porte du mari de Trinne, par aucuns venus crier au ribaude et macquerelle, et les veytte à l'ombion de la nuicte, que se retiroyent par les tortils, après avoir jeté plusieurs hardes ou bagues sur le feu.
  Nicolle la rencontrant sur la fangne heu peur, aussitôt son boeuf fut malade. L'incoulpée vint à la maison demander pourquoi la déposante ne mettoit son ancinne (fumier) au champ, ce que les aultres ne demandoient; et en cas où son boeuf mourut, si elle auroit malvais suspition d'elle. »
  Le même témoin vit : « Trinne prisonnière en la maison Pirotte au vivier, et le placet de Johan Choncquier (de Chockier), lors mambor envoyé de l'officier; il proféra qu'elle n'estoit sorchière, mais de la ribaudie ».
  Hanus Pichot « n'étant ni désireux ni soliciteux entrequérir nouvelles ni rapport d'autrui, a ouy bruiter, qu'estant jeunelette et enfant, Trinne portoit malvais nom en sorcilherie, ainsi que Jehenne et sa soeur Anne, Magriette et sa soeur Catherine az chauses ».
  Thiry, malade, « ayant cherché beaucoup de remeides, avoit mauvais souption de.Tryne, il ralloit quelque peu par le voyes, marchant avec potence ou croche, il la rencontra et dit que s'il euisse heu un coutea l'eusse tuée. A ouï dire que des égyptiens passant assuroient qu'elle estoit sorcière, avoit attiré des jeunes hommes en sa maison les traitant par bouquettes, faire des gaffres (gaufres) et jouer aux cartes; qu'un jour elle dit à une jeune fille : « tu va penchante sur un tien côté » et cette fille devint malade »,
  « Maroye, veuve de Gilet Bosar, Manier et greffier, rapporte que son mari, en un temps d'hiver, vers le quermeau (Carême), retournant de sonner complies, ballareant, comme on dit, ou jouant avec Trinne, vers la vesprée (en un pré auprès de la grenge feu Thiry Dhoneux), appeloit la dite Trinne Maguelone, et happoit après elle, qui répliqua « il n'y a diable en enfer » et rua au dit Gilet quelque pougnée ou hoyau d'hiver (houïot, boule de neige), au costé du visaige et de la teste. Il s'en alla tout honteux; la nuit il devint m'a lade, complaindant sa teste, et ly eilh (oeil) sembloit volloir en sortir. Ce costé du visaige fort rouge et comme esprins (enflammé).
  Le grand Mathieu fut envoyé à Tengnée porter l'eau de Gilet au personnaige qu'on appeloit docteur ou rècrèou macquereau, lequel montra, par son instrument, la cause de la maladie, qui approchoit le coeur; l'accompagna dans une taverne, beuvant quelques pots de cervoise. Là, prié de dire la cause de la maladie, il déclara qu'on la lui avait faite en jettant de la neige en jouant; le priant aussi déclarer la personne, il n'en voulut rien faire et envoya des eawes (eaux) avec quelques aultres choeses et une lettre disant : « Gilet guasté et ensorchièlié ». L'eawe raportée, il la print par la bouche, rejettant et vuidant son corps. Il at gueri pour cest fois, ne soit plus ombreux de ses yeux, il heu mai en son costé, et s'il n'avoit cherché remède de ceux qui assistent az ensorceillés, en eut mouru. »
  Gilet étant mort en 1615, le dit docteur déclara « que si on euisse allé vers lui de bonne heure, il l'eusse bien aidé avec Dieu ».
  Quant à Magriette, on l'avait vue venir vers la maison de Gilet Henkinet, alors malade, avec un grand cuvre chieff (capuchon) sur la teste, et le patient, averti, requist qu'on ne la laissat entrer. Ensuite, sa veuve dit que son mari allant couper du chauffaige, cette femme le heurta, en passant, avec un fyermain. Depuis il malarda, languit et dessechit.
  Pour Catherine des chauses, venue d'outre les fagnes, le mari de Jehenne voulant détourner son mariage avec Pirotte Cabaret, dit Graffar, de Foulhier, avait proféré : « il y a assez de bonnes dames vers icy sans prendre celle-là pour son espeuse ».
  Ce Pirotte « piécha décédé à Spixhe, alla chez une femme demander sa maladie, et entendit qu'il estoit lui aussi gasté et ensorsilhié. Alors, il enyoya Gertrude, veuve Friquette, pauvre mendiante, demander du pain en l'honneur de Dieu et de la bonne Vierge az maisons des dites veuves et soeurs, Jehenne et Magriette, le reçut, le mangea et retourna en meilleure santé en sa vieillesse: allant, venant, raisonnable, bien beuyant et mangeant, sauf plus infirme du droit costé que du gauche et tremblant fort des mains ».
  Chacun des témoins, en achevant son récit, ajouta ces mots : « Ne veulte chargier d'infamie. »
  L'année suivante circulèrent de nombreuses attestations montrant de nouyeau sur quelles stupides vétilles on pouvait être accusé. En voici des exemples par des dépositions.
  A. reyenant avec son chariot de Verviers, l'un des boeufs fut incontinent malade, malarda 3 longues sapmaines, on le disoit ensorseilhé.
  B., C. et D se disant malades par maléfices, allèrent chercher remède près du curé de Buttebach, aussi à Liège, à Tengnée et au pays de Juliers.
  E. vint dire: on a avancé la mort de mon mari, et ceux qui ont appelé les accusées ribaudes et maquerelles, sont morts depuis bon nombre d'années.
  F., que passé 6 ans, avant son mariage, allant à Damzelle, comme on dit vulgairement (c'est-à-dire promener), Jehenne lui souhaita du mal, en disant : « Que veuix tu avoir, vraie larnesse de lincheux (voleuse de draps de lit, du wallon linsou).
  Comme suite, parut l'appel suivant :
  « 1616. Mrs de la Cour de Justice de Jalhay.
  Afin de connaître les sorciers et autres crimes, enquestes seront faites à l'instance des pourchasses du Sgr officier souverain de ce marquisat, sur les articles que voici:
  1°. On fera passer serment aux témoins de dire et déposer.
  2°. Sera requis qui sont celles, tant du village de Jalheau que de Foulhier, Herbiester et ailleurs au dit ban de Jalheau, qui sont diffamées et portent nom et faulmes publiques et véhémentes, d'être sorcières et macqueralles, et ce, passé dix à vingt ans ci-devant, plus ou moins.
  3°. Qui sont celles qui ont ensorceilhiet et fait languir
des personnes fortes, hommes, femmes, enfants, mêmement  des boeufs et bestiales.
  4°. Qui est celle qui s'est vantée et déclaré depuis quelques années, en un temps d'été que faisait bien chaud, qu'il ne tiendrait qu'à elle de faire engeler certain ruisseau ou eawe qu'elle montrait, et qu'elle ferait venir telle bruyne et obscurité sur icelle eawe, qu'on ne poldroit voir.
  5°. Qui est cette femme mal faulmée d'être sorcière que l'on voit souventes fois entrer et sortir hors de l'église de Jalhea portant les clefs tant des portes d'icelle que du vestiaire, coffres et armoires où reposent les sacremens et mystère de l'église, que des saints fonts de baptême; les maniant et conduisant à sa volonté, profanant les choses sacrées.
  6°. Qui est cette femme que l'on a vue et approcher, qui était aux saints fonds où repose l'eawe bénite, laquelle bouttoit et bouilhoit dans la dite eawe avec des keneilhes (pincettes) chaudes.
  7°. Qui est cette femme que, pour cause de science, certain cuidam de Jalheau fait monter en chemin sur son chenaval, pendant que lui marche de pied.
  8°. Qui est cette femme qui, avec un sien fils, ont chassé le marlier de Jalhea hors de l'église, l'agreffé, invadé et l'appeler hors d'icelle, fait de grandes insolences et tintamarres. »
  Quelques années de calme s'écoulaient pourtant, lorsque, en 1632, les mêmes bizarreries s'agitèrent contre une honorable mère de famille, madame Idelette de Croupet, de Jalhay, fille de Toussaint le Machon, veuve de deux hommes distingués: Thiry le Ponty et Jean le Bassin. Elle était âgée de 44 ans.
  Déjà, en 1617, elle avait adressé une plainte à la justice contre sa tante Idelette, pour semblable inculpation et demanda un voyage à Saint-Jacques pour l'accusatrice. « Depuis, elle s'était toujours augmentée en moyens et biens, plus à l'advenant que tous ceux de Jalhay, beaucoup plus opulente et de meilleur trafic, quoique au commencement de sa viduité elle fut chargée de famille et misères journalières, en ces temps si calamiteux. Elle et ses enfants faisant ides acquêts de grande importance, quoique ayant perdu plusieurs procès; l'un pour une fontaine ou bougnoul près de sa maison, dont on lui a rescoupé l'usage. »

incomplet pour l'instant....